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-09-

Je fermai doucement la porte de l'atelier, pour faire le moins de bruit possible. La nuit était tombée et le village commençait à nouveau à se remplir. Nous devions user de la plus grande discrétion pour ne pas nous faire repérer.

J'allumai ma lampe et plaçai un morceau de tissu dessus pour atténuer la lumière.

-On cherche quoi exactement ?

-Tous les petits outils de couture qu'on peut rentrer dans le sac, expliquai-Je à voix basse.

Elle acquiesça et ouvrit les tiroirs un par un pour en sortir des aiguilles et des bobines de fil. Pendant ce temps je fouillai sous le bureau à la recherche d'autres objets utiles.

Il était difficile de voir quelque chose dans la pénombre, même avec la lampe, si bien je Je fourrai des objets inconnus dans mon sac, espérant que ça puisse avoir une quelconque utilité.

Je jetai de temps en temps quelques coups d'œil rapides par la fenêtre pour vérifier que personne n'approchait l'atelier.

-Sad, viens voir ce que j'ai trouvé, murmura Lizéa.

Je m'approchai d'elle et plissai les yeux pour voir ce qu'elle me montrait.

-Un carnet ? m'étonnai-je.

-Ce n'est pas le seul, il y en a toute une pile à côté, expliqua-t-elle.

J'ouvris la carnet et pointai la faisceau de ma lampe sur la page pour lire ce qui était marqué. Je pouvais très facilement reconnaitre l'écriture moitié-illisible de mon père. Lire tous les carnets qu'il avait écrits me demanderait du temps.

Sadan est né depuis dix heures et déjà tout le village me maudit dans cette stupide église. Seuls quelques mineurs sont passés pour admirer notre fils. J'habite avec Lori depuis maintenant un an et tout ce que j'ai pu apprendre sur ce village est la folie de ses habitants. Un homme a récemment émergé comme le gourou de cette religion hérétique. Wilson, c'est son nom, je n'en sais pas plus si ce n'est qu'il exhorte ses fidèles à repousser la mal piégé dans le corps de Sadan. Selon lui un démon habite mon garçon, ses yeux noirs lui font peur. Sadan n'a aucun démon en lui, mais Wilson semble impossible à raisonner. J'ai bien essayé de prier pour que ses yeux ne soient plus soirs, que les fidèles de Wilson arrêtent de taper à ma fenêtre mais dans cette vallée les seules prières entendues sont celles de ceux qui ont perdu la raison.

-Tu n'as presque jamais parlé de tes parents, remarqua Lizéa après avoir lu la première page.

-Il n'y a rien à dire, ils se sont rencontrés quand ils avaient seize et dix-huit ans. Mes parents se sont installés dans une maison dans le village et un an plus tard je suis né.

-Ta mère est tombée enceinte seulement deux mois après que ton père soit venu vivre avec elle ?

-Elle ne le savait pas. Elle a fait un déni de grossesse, elle a su qu'elle était enceinte le veille de ma naissance. Ça a été un choc pour tout le monde, c'était le prétexte qu'ils attendaient pour faire de ma famille les martyrs du village.

Je tournai la page et repris ma lecture. Le reste du carnet m'était adressé.

Sadan, tout ce que j'ai pu écrire dans ces carnets te concerne et t'aidera à survivre, et je l'espère à t'enfuir. Lis pour connaitre ton histoire et celle de ce village. Pendant toute ton enfance je t'ai protégé et t'ai appris à te débrouiller seul. Pendant dix-sept ans j'ai récolté toutes les informations possibles et imaginables sur le village où tu as grandi, le village où nous t'avons élevé ta mère et moi. Ces informations pourraient t'être vitales. Tout ce que j'ai fait durant toutes ces années, c'était pour toi, pour ta sœur, pour notre famille. Malheureusement j'ai échoué, car à l'heure où je te parle, Adélia et ta mère sont mortes, et je suis arrivé trop tard pour les sauver. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi mon fils, fuis cette vallée, fonde une belle et grande famille que tu protégeras jusqu'à ta mort. Tu dois être fort, tu dois te battre, n'abandonne jamais. Ce monde peut te sembler froid, triste, tu peux avoir l'impression que personne ne t'aime mais il y aura toujours une place pour toi quelque part. Quelque part il y a de l'amour pour toi. Je t'aime et je t'ai toujours aimé.

Je fermai le carnet brutalement et le rangeai dans mon sac. Liz prit l'initiative d'ajouter les trois autres restants.

Je fouillai encore l'armoire où elle avait trouvé les carnets, espérant trouver d'autres secrets mais il n'y avait rien d'autre.

-Sad, il y a de la lumière au village.

-Oui comme d'habitude, répondis-Je en m'approchant d'un coffre en bois.

-Non, la lumière vient vers nous, des gens vont entrer dans l'atelier !

Je refermai la coffre et me dirigeai vers la fenêtre d'où je pus voir un petit groupe s'approcher. Tous armés de longs couteaux dans une main et d'une lampe dans l'autre. Il était temps pour nous de filer.

-Lizéa, il y a une porte au fond de la réserve, à ta droite. Va vérifier qu'elle est accessible et que personne ne s'en approche.

Elle disparut aussitôt dans le fond de la pièce pendant que j'allais bloquer la porte principale avec des meubles et d'autres objets encombrants. Ils réussiraient à entrer au bout d'un moment, mon installation ne servait qu'à les ralentir le temps que nous fuyions

-Il y a du bruit de l'autre côté aussi, m'informa Liz. On est bloqués de tous les côtés.

Je parcourus la pièce du regard, je fonçai vers la lourde table où était encore posée la machine à coudre de mon père, je déplaçai précautionneusement la machine et renversai la table pour accéder au mur derrière. Un des panneaux en bois coulissait, il me suffisait de trouver lequel. Je glissai mes mains contre le mur quand un panneau se déplaça sur la gauche. Je le fis glisser totalement pour révéler une ouverture menant à ce qui semblait être un long couloir noir. Il fallait emprunter un escalier aux marches irrégulières pour y accéder. Je me tournai vers ma compagne et l'invitai à prendre l'escalier d'un geste de la main. Je la rejoignis et remis le panneau en place.

-Il y en a encore beaucoup des tunnels dont tu ne m'avais pas parlé ?

-Trop, répondis-je. Il y en a même dont je ne connais pas l'existence j'en suis certain. L'important c'est que je sache que celui-ci existe et où il mène.

-Et où mène-t-il ?

-Aux mines, soupirai-je. Mais ce tunnel donne deux branches, on prendra celle qui mène à l'abattoir.

Elle me jeta un regard perplexe. Visiblement l'idée de se rendre à un abattoir ne l'enchantait pas plus que ça, je la comprenais et j'aurais mille fois préféré qu'elle n'ait pas à contempler l'affreux spectacle qu'était cet endroit.

Des cris étouffés parvinrent au dessus de nous, ils étaient entrés.

-On y va, ordonnai-je à voix basse, ils ne nous entendaient probablement pas mais mieux valait être prudent, il ne fallait pas qu'ils découvrent les galeries.

Pendant un moment nous restâmes silencieux, ne voulant pas nous faire entendre même si nous étions désormais bien enfoncés sous terre et que personne ne pouvait savoir que nous étions là. Nous arrivâmes à l'embranchement après quelques minutes de marche.

-Je me souviens plus si l'abattoir est la galerie de gauche ou celle de droite, grommelai-je.

-Qui passait le plus dans ces galeries ? demanda Liz.

-J'essaye de réfléchir la Liz ! rétorquai-je sèchement.

-Et moi j'essaye de t'aider ! Qui empruntait le plus souvent la galerie ?

-Les mineurs, répondis-je.

Elle s'approcha du tunnel de gauche et fixa le sol un moment, puis fis la même chose de l'autre côté, je compris immédiatement ce qu'elle faisait.

-Pas bête ton idée, la félicitai-je.

Elle regardait les traces de pas, l'endroit où il y en avait le plus et plus profondes signifiait forcément que c'était le tunnel où il y avait eu le plus de passage, donc celui qui menait à la mine.

-A droite, fit-elle, ignorant que je l'avais complimentée.

Nous prîmes la galerie de droite. Je fus sûr qu'elle ne s'était pas trompée quand l'odeur émanant de l'autre bout devint de plus en plus nauséabonde. Depuis combien de temps le bâtiment n'avait-il pas été nettoyé ? J'imaginais déjà le nombre de cadavre qui devaient joncher le sol carrelé de l'abattoir délabré.

-Mais qu'est-ce qu'ils ont tué là-bas ? demanda Lizéa en cachant le bas de son visage avec sa main. Elle est horrible cette odeur !

-Ils tuaient de tout je crois, animaux comme humains.

Je ne préférais pas préciser la manière dont ces pauvres malheureux étaient tués. Je n'avais pas envie de me remémorer la tuerie que j'avais vue, caché derrière une cloison de métal. Je choisis donc de ne pas raconter cette histoire, pour me protéger de mes souvenirs et pour épargner l'esprit déjà trop torturé de ma compagne.

Un escalier apparut un peu plus loin devant nous. Je pointai le faisceau de ma lampe dessus pour que Lizéa le monte.

-Qu'est-ce qu'on va trouver là-dedans ? demanda-t-elle la main sur la poignée de la porte.

-Des cadavres.

Elle soupira, plus lassée qu'effrayée. Elle ne supportait plus cette vie, je le voyais sur son visage, quand je lui annonçais qu'il fallait encore partir chercher à manger au péril de notre vie. Je l'entendais au chevrotement de sa voix quand elle me rappelait d'être prudent que j'allais dans la forêt. Nous n'étions pas faits pour ça, nous étions adaptés à survivre, à avoir peur, mais ce n'était pas réjouissant pour autant. Lizéa perdait peu à peu l'espoir de fuir un jour la vallée et ses habitants. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça, je ne l'avais jamais vraiment aidée à entretenir cet espoir, je l'avais même détruit parfois. Peut-être pour la protéger, parce que je voulais lui faire perdre cette humanité qui l'empêchait de voir la réalité en face. Ou par jalousie, parce qu'elle avait des sentiments, de la peur, de l'amour, de la joie, et que je n'en avais plus.

Elle se tourna vers la porte, inspira un grand coup et tourna lentement la poignée puis poussa la cloison en métal dans un horrible grincement.

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