Chapitre 55 - La pire et la meilleure
A la seconde où je provoquai Meyram, une pression monstrueuse me saisit les entrailles.
Inspirer me fit trembler des pieds à la tête. Expirer me couvrit de sueur. Mon âme était bousculée, tiraillée, comme projetée dans un entre-deux impossible. J'avais l'impression de ne pas être à ma place, presque de ne plus faire partie de l'univers.
Meyram tentait de me figer dans le temps. Mais je n'étais pas encore immobilisée. Lui non plus ne l'était pas, malgré les apparences. Il n'avait pas levé le petit doigt. Ses yeux démentiels se contentaient de briller, étoiles vertes au fond de la nuit, au milieu de la pluie de gravats qui coulait dans la salle du trône.
Dans les remous de sa cape, dans ses longs cheveux affolés, des flots d'étincelles se levaient en tourbillons, dansaient jusqu'aux voûtes de la salle du trône. Il irradiait d'une force impossible, une force qui poussait vers l'arrière, en même temps qu'elle étreignait de toutes parts.
Je tenais bon, tentais de retourner les offensives. La pression augmenta encore. Le plafond de la salle s'effondra dans un tonnerre de craquements. Les cascades ralenties se mêlèrent aux fissures toujours plus rapides, qui avalaient au sol les pièces d'armure de la Garde. Des fissures, toujours des fissures. Elles couraient sur les colonnes, les murs, les arches. Elles partaient de mes pieds nus, de ses chausses noires.
J'étais retournée dans un cauchemar.
— Tu devrais abandonner.
Meyram m'avait parlé. Un instant, ma concentration se déroba, mon corps m'échappa, avant que je ne reprenne le contrôle de toutes mes forces. Mes dents grinçaient, mes jambes tremblaient, mes mains se convulsaient. La magie luttait de plus en plus fort, sa lumière crépitait de protestation.
En dépit de tout, je cherchais le courage là où il aurait dû disparaître.
Je pensai à Papa.
« C'est ici qu'il l'a tué. »
Impossible de dire si cette idée m'effrayait ou me galvanisait.
Les arabesques lumineuses se mirent à vibrer sur ma peau. La fébrilité des losanges semblait se communiquer à l'ensemble de mes bras. Au bas des marches fendues, le Roi d'Utopie eut un sourire patient. Ce genre de sourire bienveillant qu'il m'avait si souvent adressé, et qui ne pouvait dire autre chose que « pauvre être insignifiant ».
La pointe des chausses du Roi disparaissait entre les fissures, je n'avais pas la force de baisser la tête pour vérifier mes propres pieds.
Meyram entrouvrit de nouveau les lèvres.
— Nous ne sommes pas ennemis.
Un long craquement avala la suite de sa phrase. Mes pieds sombrèrent dans le sol, le plancher de marbre passa devant mes yeux, ma respiration se coupa, je venais de plonger dans de l'eau.
A son tour, le bassin du sanctuaire s'effrita sous la pression du pouvoir. Du nuage, de la pierre, puis le vide. La panique n'eut pas le temps de me retourner l'estomac, en pleine chute sans ailes, je baissai la tête.
Autour des rares cordes tendues, des grondements sourds semblaient continuer de craqueler le nuage.
— La hiérarchie n'a rien de bon.
Mon cou se dévissa. A quelques battements d'ailes, au milieu de larges gouttes d'eau, Meyram tombait lui aussi. Sa chevelure se dressait dans les vents comme une longue flamme blanche. Menton dans sa main, il avait l'air aussi calme qu'en discussion dans un salon.
— Ne l'as-tu pas remarqué, en tant que soldat ? continua-t-il fort. Obéir sans réfléchir. Fermer les yeux. Au nom d'une entité supérieure, n'importe qui serait capable du pire, sans se remettre en question.
Je prenais de grandes bouffées d'air dans le masque. Je ne savais pas où il voulait en venir, et j'avais peu le loisir d'y réfléchir.
Les prisons centrales nous filaient déjà à côté.
— Je veux rétablir la justice, affirma-t-il, serein. Rendre leur liberté aux mortels.
A regrets, j'arrachai mon regard du vide. Le sol s'était fondu dans une mare de flou. Les attaques du pouvoir redoublaient d'intensité, j'abandonnai mes propres offensives sur le Roi, pour sauver ma raison.
— Collabore, Walkaerys, perçus-je au loin. Tu n'es pas la gamine de Lilifan. J'accepte de te laisser en vie.
— Pour donner du pouvoir à tout le monde ?
Mon corps tremblait plus que sous la plus forte des fièvres. J'avais du mal à réfléchir. En revanche, cette lutte, ce refus d'abandonner, il m'aidait à rester consciente d'une chose. La plus essentielle des choses.
— Ce pouvoir est mauvais, articulai-je.
Les émeraudes de ses yeux étaient si brillantes qu'elles illuminaient la lumière.
— Tu y goûtes en ce moment-même, continuai-je, le crâne fendu de migraines. Tu as l'impression que rien ne peut t'arrêter. Que tu es au-dessus du monde.
Je m'étouffai en déglutissant.
— Donc tu mens. Tu ne peux pas vouloir que les autres soient à égalité avec toi.
Je serrai les dents, retournée par cette pression venue de l'intérieur. Non, les attaques de Meyram pour me faire sombrer n'étaient rien par rapport à celles que j'essuyai.
Le pouvoir voulait agir. Il voulait se déchaîner. Mais je savais ce qu'il adviendrait si je le laissais, et il en était hors de question.
J'étais humaine.
Seconde après seconde, Meyram se transformait en une tâche informe, noire, blanche, verte. Les parois des cordes se lissaient, le sol disparaissait un peu plus. Incapable de savoir s'il me répondait, je ravalai cette impatience qui labourait mes muscles. La magie qui se déversait n'avait plus aucun sens. J'avais l'impression de retourner face à l'Extracteur.
Puis je ne vis plus rien. Meyram pouvait être en face de moi, ou le plancher à quelques mètres. L'incertitude était de plus en plus terrible à contenir. Je voulais savoir, je voulais contrôler, je voulais survivre. Au moins déployer les ailes. Mais je sentais que la moindre brèche pouvait ouvrir les vannes à jamais.
Pourtant, ce n'était rien. Mes plumes étaient apparues des centaines de fois, tout le monde le faisait, sans coma. Mais j'étais tendue comme un arc. Chacun de mes sens ne semblait attendre que ça, une ouverture, une liberté de plus pour me faire perdre le contrôle.
Les bruits qui couraient dans l'air n'avaient rien de rassurant. On aurait dit que les fissures nous poursuivaient encore depuis la salle du trône. Un air frais me passa sur le visage ; l'air du vide. Mon cœur se serra, la panique prit le dessus, je décidai de laisser les ailes s'ouvrir.
Elles ne le firent pas.
Seulement à cet instant, je réalisai que je ne sentais plus mon dos. Meyram m'avait coincée.
Aussitôt, la tornade dans mon esprit se mua en cyclone. Son pouvoir était trop concentré entre mes omoplates, impossible de l'en dégager. Le plancher. Les silhouettes qui tombaient sous la lame de Narayan, le bruit des collisions. Le pouvoir voulait tout régler, il tambourina dans mon cœur, dans mon corps, plus que jamais auparavant.
Une nouvelle brise effleura mon visage.
Je cédai.
L'explosion qui suivit, je la sentis autant que je la vis. Une lumière verte m'éblouit de l'intérieur dans un bond faramineux. J'ouvris la bouche de surprise, aucun son n'en sortit.
Je luttais toujours pour garder le contrôle. Mais plus lointainement. Je devais ralentir ma chute. Ralentir. Ne pas repousser son attaque, ralentir. Ne pas déployer les ailes, ne pas le réduire en poussière, ralentir, ralentir, ralentir.
Le sol surgit au milieu d'une mer de lumière. Mes mains se tendirent en avant, le heurtèrent les premières, suivies de mon buste, de mes jambes.
Ma bouche s'ouvrit de nouveau. Cette fois, du son en sortit.
Horrible. Affreux. Insoutenable. Comme si je venais de m'écraser une seconde fois sur Terremeda. Gémissante, je pliai un bras sous mon épaule, pour me relever. Mon torse semblait s'être encastré parmi les planches.
Un rire aimable me tombait dessus, depuis quelques mètres en hauteur.
— Peu coopératrice, mais divertissante.
Je n'avais plus l'esprit à lui en vouloir. J'étais vulnérable. Mon corps se redressa alors que je l'en pensais incapable. Pas après pas, je chancelai en direction de la galerie pour la ville.
Les rires se firent plus distants. Je me dépêchai, manquai de m'effondrer, sans oser ralentir. Il ne semblait pas encore réaliser que je créais des éboulements dans la galerie. Une main serrée sur l'épaule, vision floue dans la fumée des effondrements derrière moi, je ne voyais pas à un mètre. Pourtant je sentais mon regard accroché au lointain.
Plus vite. Je marchai sur des corps sans les discerner. Les particules dansaient dans le noir. Plus vite. Mes pas se faisaient déjà plus fermes. Une seconde après, j'étais capable de courir.
De retour en troisième strate, je me sentis perdue.
Du temps. Alors que j'aurais pu le contrôler d'un claquement de doigt, je me démenais pour en gagner.
L'énergie de Meyram remontait la galerie. Je n'étais pas prête. Les crissements sous mes pieds s'accentuaient, je courus au hasard devant moi, en espérant que le nuage ne finirait pas par céder.
« Je ne gagnerai pas. »
Pas sans un prix à payer. Mon esprit semblait le minimiser à présent, mais je savais, au fond de moi, qu'il était trop élevé.
Les fissures couraient toujours. Le plancher inégal craquait de plus en plus, je n'avais pas la moindre envie qu'il cède à son tour. Mes pieds accélérèrent, me menèrent sans que j'aie besoin de réfléchir. Un deuxième instinct me guidait. La rue et la ville s'offraient sous leur forme mortelle, dans ce monde instable, je pouvais sentir les passages les plus solides.
J'arrivai aux Poulies.
Malgré moi, la vue des nuages par l'ouverture m'arrêta dans ma course. Je repris mon souffle, déjà frais, et balayai la zone du regard. Un effondrement ici, un autre là-bas, des centaines de corps à moitié sous les gravats. L'arrivée d'Utopie par le Cœur Noir semblait avoir eu des répercussions jusqu'ici.
Un vieux réflexe me fit chercher une arme. Ce fut sur tout autre chose que mon regard décida de s'arrêter.
Une main.
Plongée entre des débris, ses doigts amorphes pendaient au-dessus de la grisaille, couverts de poussière.
Cette main, je l'avais trop vue pour ne pas la reconnaître. Elle m'avait montré le maniement du bâton lors de mes classes. Elle s'était montrée vaillante sur son arme dans nos duels. Elle s'était refermée sur la mienne, cette soirée au Cœur Noir, pour me guider dans la foule.
Le temps que je réalise ce qui se passait, mes genoux plongeaient déjà dans les gravats. A la suite de ces quelques doigts ballants, un corps attendait, couché derrière une montagne de pierres. Son buste était couvert par un pilier en ferraille, haut comme deux hommes. Je ne m'attardais pas sur les blessures. Son visage m'hypnotisait. Figé sur le vide face à lui, il restait intensément concentré, comme s'il contemplait des étoiles invisibles.
Trimidis ne semblait pas me reconnaître.
Le masque. Evidemment, comment savoir que sous cette peau de cuir il n'y avait pas un Utopien, mais son élève, sa supérieure.
Son amie.
— Caporal, l'appelai-je en redressant la peau de cuir.
Pas de réaction. Le masque lâché dans les pierres, ma main se saisit de la sienne.
— Trimidis, murmurai-je encore.
L'aura de Meyram sortait de la galerie. Je secouai le caporal par l'épaule, sa tête tangua, remua mollement dans les pierres en ébouriffant un peu plus son chignon.
Les yeux embrumés, je collai mes mains sur ses joues.
— Ayni.
Une lumière courut sous mes doigts. Je me revis face aux bougies de la maison, lorsque je cherchais à remonter leur temps.
Doucement, la peau du caporal gagna en couleurs. Ses yeux clignèrent. Ses lèvres murmurèrent des choses à toute vitesse dans une langue chaotique. Il parlait bas. Je n'entendais rien.
Quand sa peau se fit vibrante sous la mienne, je laissai le temps se remettre en route.
Il fixait le plafond, sans rien dire.
Il ne semblait toujours pas me voir.
— Vous aviez l'air contrariée, l'autre jour.
Un frisson me courut sur l'échine. Sa voix n'avait rien d'habituel. Elle s'arrachait à lui par la force.
Il cligna des yeux.
— A la fois la pire... et la meilleure. C'est vrai, sourit-il.
C'était à moi qu'il parlait. Mais, souvenir d'un autre temps que le mien, il ne savait pas que j'étais là. Mes mains tremblèrent sur ses joues.
— La meilleure...
Rien de ce que je faisais ne l'affectait.
— La meilleure, murmura-t-il, car aucun gradé dans l'armée ne vous égalait. Vous vous battiez comme personne. La rumeur voulait qu'il fallait être sept ou huit... pour espérer vous vaincre en une fois. Certains vous enviaient, c'était évident. Rien n'aurait pu vous arrêter. En dépit du reste, vous auriez été major... avant vos seize ans.
Il s'affadissait, mais il tentait de raviver son sourire.
— La meilleure, car vous étiez l'incarnation du courage et de l'honneur. La force que vous dégagiez aurait emmené... n'importe qui... jusqu'à la victoire. Vous étiez rassurante. Inspirante. Sous votre dignité, vous cachiez votre altruisme. Vous auriez porté tout le poids du monde sur vos épaules... s'il l'avait fallu.
Il reprit son souffle. Tous les deux, nous avions du mal à respirer.
Au loin, l'aura de Meyram approchait.
— Alors, certes, expira-t-il. Aujourd'hui, vous n'êtes pas la plus douée... avec les sentiments. Mais vous êtes de ces personnes incroyables, auxquelles on aimerait pouvoir offrir... sa vie.
Une larme glissa du coin de son œil, elle disparut avant d'atteindre mes mains.
— Gloire à toi... Angevert... notre Sauveuse, articulèrent ses lèvres.
Je sentis mon cœur se comprimer.
— Puisses-tu protéger... Lyruan Walkaerys... de la folie des mortels.
Ma gorge se serrait. Ma vision se brouillait de plus belle.
— Puisses-tu lui apporter la Paix, puisses-tu lui offrir... un Espoir...
Meyram arrivait aux Poulies.
— Puisses-tu, à jamais, veiller sur elle... car son cœur est bon.
Je voulais qu'Ayni se taise. Qu'il se taise, qu'il se taise. Et en même temps, je voulais qu'il continue. Qu'il ne s'arrête pas, jamais, qu'il parle, qu'il bouge, pour toujours.
— Le puisses-tu, ô Sauveuse des Mortels.
Son souffle diminuait.
— Gloire à toi, Angevert.
Mes mains serraient ses joues.
— Gloire à...
Un « toi » s'échappa de ses lèvres dans un souffle. A peine l'eut-il quitté, le silence s'abattit sur le monde. Je n'entendis plus les craquements lugubres, les bourrasques déchaînées. Je n'entendis que ce qui manquait, cette voix, ce sourire, envolés de son visage en un si court instant.
Le temps reprit son cours. Ses yeux asséchés perdirent leur éclat. Vide, je glissai ma main sur sa joue grisée, essuyai la coulure invisible d'une tristesse passée.
Le masque d'Utopie attendait à côté de son visage, témoin de la scène.
Sur le verre des yeux, couvert de larmes, un regard démentiel s'enflamma.
Je me levai.
— Excuse-toi.
Le pas nonchalant cessa. Meyram ne dit rien, je me tournai vers lui et rugis :
— Excuse-toi !
— Tu perds la raison, ricana-t-il.
— Oh non, mortel, assenai-je. Jamais je n'ai eu les idées aussi claires.
Une gigantesque fissure déchira les Poulies quand je posai un pied sur le plancher.
— Je ne te pardonnerai pas, fulminai-je en avançant. Je ne te pardonnerai rien. Implore ma clémence, ça pourrait te sauver la vie.
— Jamais.
Il me fixait sans sourire, la peau soudain envahie de lumière.
— Jamais, articula-t-il. Jamais. Jamais, ni à toi ni à personne. Rien n'est plus au-dessus de moi. Je suis libre. Et toi, quoi que tu sois, si tu ne veux pas m'aider, je préfère encore que tu disparaisses.
Ses cheveux se dressaient dans une tempête d'étincelles. Son aura se fondait dans une explosion perpétuelle. Je le regardais sans le voir, obnubilée par autre chose. Sa vie, son existence. Je l'enveloppais, l'enserrais, brisais la force de son pouvoir pour le faire mien.
Il s'en rendait compte.
— Jamais..., articula-t-il.
— Tu as voulu te prendre pour l'Angevert.
Son corps se convulsait, alors qu'il marmonnait encore. Son visage lisse se couvrit de terreur. En un instant, le Roi imperturbable était devenu une proie, une brindille, une poussière, un moins-que-rien. Son pouvoir était réduit à œuvrer sur lui-même, je vis sa peau se lisser par tous les moyens, les failles noires couvrir son teint blanc, et encore, encore, se démultiplier au bord de ses yeux, à la base de son cou, sur le dos de ses mains.
J'inspirai.
— Mais tu n'es pas l'Angevert, Meyram.
Un tremblement monstrueux déchira le monde. Une lumière blafarde perça les Poulies, mes pieds se dérobèrent dans le vide.
La peur ne me saisit pas. L'incompréhension non plus. Meyram s'enlisait dans la brume, plus sombre à chaque instant. Ses mains se jetaient au creux de ses yeux, sur son visage, dans ses cheveux. Il tournoyait dans des étoffes qui s'effritaient, des cris de haine lancés dans les vents.
Je ne le lâchais pas.
Les lumières le dévoraient. Un feu ardent le consumait, tourbillonnant, éblouissant. Une rage sourde retenait ses ailes dans mon poing fermé. Son visage disparut entre ses mains. Du Roi d'Utopie ne restait plus qu'une bouche noire et plissée, qui hurlait.
Qui hurlait.
Un souvenir revint. La chute, mes cris.
Yeux exorbités, je me figeai brutalement au milieu des nuages.
Mes ailes battirent. Une peur viscérale se coinça dans ma gorge. J'inspirai dans l'air trop puissant, regard monté en catastrophe vers Vendomeland. Le nuage était mangé par une brume épaisse.
Ce furent quelques secondes. Puis je me rappelai pourquoi je fixais précédemment le bas avec autant d'insistance.
Avec appréhension, je penchai le visage vers Terremeda.
Il n'y avait plus personne.
Plus d'aura dans la brume. Plus de silhouette noire et torturée. Plusieurs nuages sous mes pieds, je crus voir un filet de poussière filer entre des gouttes de pluie, monter en spirale, avant de se disperser.
J'étais essoufflée. Le pouvoir battait dans mes veines. Des pensées revenaient, une à une.
Seule au milieu des vents, je pris conscience de ce qui venait de se passer.
Et ce fut insupportable.
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