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Chapitre 35 - La lumière de ses yeux


Notre entrevue ne dura pas plus longtemps. Privilège ou punition, la Reine avait décidé de me raccompagner jusqu'à la salle du trône.

Nous ballotions sur la blancheur de l'Immaculé, quand un châtelain vint chercher la souveraine. Une urgence l'appelait, elle devait me quitter.

— Prenez soin de vous, ma chère, très chère Lyruan, murmura-t-elle.

À ses mots, on aurait pu croire que je gagnerais une accolade. La Reine n'en fit rien, mais ça me rappela autre chose.

— Majesté, Galliem m'a dit que vous souhaitiez que je revienne de Terremeda. Pourquoi y teniez-vous ?

C'était déjà flatteur que la Reine ait supposé que j'aie survécu. Là-haut, ses fines lèvres s'étirèrent en un sourire gracile.

— Votre père a été pour moi plus qu'un subordonné, glissa-t-elle avec solennité. C'était un ami cher. Et vous, Lyruan, m'êtes plus précieuse que vous ne le pensez.

— Hem, merci.

Je n'étais pas sûre d'avoir obtenu ma réponse. Pire, j'avais l'impression qu'elle ne me disait pas tout. En partant d'un pas léger, la Reine m'adressa ces derniers mots :

— Je ferai en sorte que vous soyez rapidement promue... Que l'Angevert vous garde, ma chère.

Sa haute silhouette disparut dans un remous de robe, un éclat de couronne, et la cadence des armures à sa suite. Laissée seule dans le couloir, je restai raide de longues secondes, avant de me rappeler comment respirer normalement.

« Nom d'une frèze... »

Vite, sortir d'ici. Retrouver mes casernes, mes ordres, mes combats. Le couloir avait beau être large, je m'y sentais plus à l'étroit que dans un uniforme neuf.

Les escaliers alentours s'ouvraient par paires, montant, descendant, tel un labyrinthe de marbre blanc. Heureusement, les dallages de la salle du trône miroitaient un peu plus loin.

J'avançai.

« Que l'Angevert vous garde, ma chère », ressassai-je.

C'était peut-être un autre problème de l'amnésie, chaque souvenir récent se martelait, comme s'il s'assurait de laisser une trace indélébile. « Que l'Angevert vous garde. » La Reine employait une drôle d'expression. En tant que soldate, c'était plutôt moi, qui gardait l'Angevert, à moins que son pouvoir soit assez puissant pour qu'elle se garde toute seule...

Je traversai la moitié du couloir en y réfléchissant. Tout de même, cette magie, quelle bizarrerie. Elle émanerait de la Princesse ? Elle contrôlerait le temps ? Pour l'instant, je n'avais rien vu d'aussi incroyable : rien qu'un cylindre, rempli de lumière verte, et une pauvre aile, qui m'était poussé dans le dos. Le Sagevert et l'Ordre en faisaient une montagne, mais à la tévé, j'avais déjà vu des tours plus impressionnants. Et Jeanne m'avait toujours affirmé qu'il y avait des trucages.

Je m'arrêtai.

En entrant dans l'Armée, j'allais dédier ma vie à la défense de l'Angevert. Rien que vivre dans ce royaume, qui se cachait de Terremeda, et n'autorisait que les Grandes Familles à l'approcher, c'était jouer le jeu de sa protection.

Tout ça pour une personne qui, soi-disant, créait le pouvoir le plus puissant du monde.

Il fallait le voir pour le croire !

Avant que je ne réfléchisse, mes pieds bondirent dans les escaliers.

Le dôme d'où s'étaient échappées les lueurs vertes, l'autre nuit, devait se trouver plus haut. Mais alors que je sautais les marches, ma curiosité partit en guerre contre le bon sens. Le château, c'était le dernier endroit pour vagabonder. La Garde patrouillait, des centaines d'armures attendaient ma sortie dans la salle du trône. Avais-je à ce point besoin d'éclaircir ce mystère ?

Au dixième palier environ, je jetai un œil.

Pour changer, les lieux étaient blancs. Je faisais face à une coursive, longée d'une simple rambarde à dorures. Derrière, un gouffre d'étages. Le peu que j'en vis me ratatina dans ma cage d'escaliers.

Une statue ailée trônait au milieu du vide. Elle était si haute, que son profil se hissait presque aux rambardes de mon niveau. Face à elle, une porte à double battants, cerclée de losanges et de rares émeraudes, dormait sur la coursive. L'entrée était flanquée de deux armures, tendues dans des garde-à-vous irréprochables.

Je me ratatinai de plus belle. Le moindre pas sur la coursive, et j'aurais été repérée.

Cette salle gardée, c'était ma destination, j'en étais sûre. Alors que je réfléchissais à une diversion, des claquements métalliques me ramenèrent aux portes. Comme s'ils avaient lu mes pensées, les soldats quittaient les lieux. J'avais l'impression d'halluciner.

« La relève espacée », me rappelai-je. D'autres Gardes allaient remplacer ceux-ci, je n'avais pas beaucoup de temps.

Dès les pas éloignés, toute chuintante de mon aile, je courus vers les portes.

Il m'apparut alors que j'ignorais ce qui allait se passer.

Qu'allais-je faire, une fois ces portes ouvertes ? Qu'allais-je voir, qu'allais-je dire ? Comment allais-je sortir d'ici ? En temps normal, la rationalité m'aurait fait faire demi-tour. Mais, prise d'un réflexe, je tirai les poignées et m'engouffrai derrière les portes.

Les battants claquèrent avec souplesse sous mes mains moites. Collée au bois blanc, je tendis l'oreille : aucune course, aucun cri d'alerte. De lourds pas cadencés ne tardèrent pas plus à résonner, ils vinrent prendre place de part et d'autre des portes. Puis plus rien, le calme plat.

Le calme plat.

Le silence de cette pièce était si dense qu'il assourdissait les battements de mon cœur.

C'était bien un dôme, dont la courbure légère plongeait dans la pénombre. Endroit pas bien large, pas bien haut ; du moins, en comparaison avec le reste du château. Une fois que mes yeux furent habitués, je discernai un lit, échoué loin des murs. Des fenêtres aux baldaquins, tous les rideaux étaient tirés.

« Qu'est-ce que je fais là ? »

Je n'en avais plus la moindre idée. J'aurais pu m'en rappeler, mais je n'en avais pas besoin. Autre chose me guidait, comme un instinct profond, qui me faisait avancer sans que je ne le demande.

Les baldaquins laiteux ondulaient plus paisiblement qu'une eau de lac. Aucun bruit ne s'en échappait, à part, peut-être, de clairs cliquetis de perles. J'avançai à pas prudents, comme si le moindre geste pouvait lever un ouragan.

Pas de respiration. La pièce, finalement, pouvait être vide. Au bord du lit, je m'accroupis en douceur, pour limiter les grincements de l'uniforme, et écartai délicatement le rideau.

Une couverture molletonnée aux mille perles, sur un vert profond. Une silhouette recroquevillée. Une main squelettique. Une mèche de cheveux blancs.

Et puis, ce qui devait se produire se produisit.

Elle me vit.

En une fraction de seconde, un œil lumineux happa ma conscience.


« Je te hais. Je te hais. Je te hais. »

Les déflagrations dansaient, fraîches, brûlantes. Un soleil invisible m'éblouissait.

« Je te hais. Je te hais. Je te hais. »

Une intense chaleur annihila tous mes sens. Je ne voyais plus que cette étoile d'émeraude, face à moi. Sa lumière vivante m'entraînait, je valsais entre les souvenirs, les sentiments inconnus.

J'entendis à peine le fracas d'une porte qu'on poussait. La lumière redoubla d'intensité. Une goutte cristalline s'en échappa, coula sur une joue décharnée.

« Je te... Je te... »

C'était ma voix.

« Je te promets de revenir. »


Des vibrations m'arrachèrent à ce moment d'absence. Piquée de surprise, je me retournai.

Juste à temps pour constater que les Gardes avaient franchi la porte. L'un d'entre eux s'était emparé des rideaux du lit, il les tenait dans sa main gantée, l'air sur le point de les tirer. Lui comme l'autre luisaient d'une douce lueur, qui verdissait leurs armures d'argent. Ils étaient parfaitement immobiles.

Soudain, les portes claquèrent contre le mur. Une épaisse escouade d'armures déboula dans la pièce. La lumière verte se dissipa autour des premiers Gardes, tous se jetèrent sur moi avec une telle vélocité que j'en criai de surprise.

On me tira loin du lit. Je luttai pour me remettre debout, des mains se saisirent de mes pieds. Je tremblais. Beaucoup. Mais j'eus beau me démener, je ne pus rien faire, à part vociférer des menaces qui n'avaient aucun sens.

— Si vous la touchez, je... !

Une main de métal se plaqua sur ma bouche. Les Gardes m'emportaient au-dehors. Un seul restait dans la pièce, près du lit.

— Votre Altesse, pourquoi avoir immobilisé la Garde ?

Ils me traînaient plus loin. Je ne la voyais plus.

— Votre Altesse...

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