À peine le policier venait de finir sa pensée qu'un nouvel imprévu s'abatait sur les deux corps inanimés.

Owen avait réagit au quart de tour. Il s'était jeté sur le bras droit de sa sœur, autant terrifié que dégoûté. Le cœur au bord des lèvres, il serrait dans ses mains l'avant-bras de la jeune femme, qui venait de se plier brusquement. L'os de son bras s'était brisé aussi sec, ce qui aurait dû être impossible puisque Rika ne bougeait pas d'un poil, et ne respirait même plus depuis une ou deux minutes!

- Felix, son bras, son bras se casse! Il, il faut le tenir, il ne faut pas que... plus et l'os va traverser la peau! paniqua le loup.

Fel venait juste de se lever, voulant boire un peu d'eau pour se calmer. Apparemment, il n'en avait même pas le temps. Il se précipita au côté de sa sœur, face à Owen. Il s'affola à la vue du bras, plier d'une manière normalement impossible à moins d'avoir eu un grave accident. Instinctivement, il mit ses mains autour du membre brisé, espérant que cela ferait un étau pour garder en place l'os et faire le moins de dommage possible à Rika.

- Vampires! Depuis quand c'était mourir avec les os en bouillie!? hurla le loup-garou, qui reprenait sa place de râleur colérique.

Cependant, il se rendit vite compte que les deux vampires n'avaient aucunement le temps de s'attarder sur eux : Alek était dans le même état. Au contraire de Rika, c'était son bras gauche qui se tordait dans un sens improbable, avec un bruit sinistre. Oscar avait eu la même réaction que le loup-garou. Il s'était jeté sur le bras de son jeune roi. Alistair le rassurait, en lui disant qu'un vampire guérissait un bras cassé en une demi-journée à peine, que ce n'était pas si grave. Seulement s'il survivait. Les blessures internes qu'ils recevaient pouvaient les tuer, qu'ils reviennent ou qu'ils ne reviennent pas. Il fallait minimiser les dégâts au maximum.

Et prier pour que rien ne s'aggrave... implora Ethan, qui était moins sûr de la prédiction de sa sœur.

Elle ne lui avait pas dit qu'ils reviendraient blessé. Alana ne lui avait même pas dit s'ils iraient bien.

***

Alek observa Rika se relever en titubant. La passation de pouvoir venait de se faire et elle semblait à bout de force comme si elle venait de s'arracher une part d'elle-même pour la partager avec le vampire italien.

Alessandro lui, était couché sur le sol, la respiration hachée et irrégulière. Il y a quelques instants, il hurlait de douleur ou souriait gentiment, il pleurait l'air désespéré et semblait terrorisé juste après avoir eu l'air si heureux que s'en était contagieux. Il était passé par de nombreuses émotions, si rapidement que le Roi des Vampires n'arrivait pas à suivre. En le voyant ainsi, on comprenait plus facilement qu'il revivait des milliards et des milliards de souvenirs qui ne lui appartenait pas, plus facilement en tous cas que lorsque cela était arrivé à Rika. Elle avait simplement eu l'air absente. L'ancien Numéro baissa des épaules. Désormais, la femme aux yeux gris était débarrassée de ce qui l'empêchait de retourner dans le Monde des Vivants : il pouvait enfin la ramener.

Alors qu'il pensait avec soulagement à ces choses, sa vie se troubla et son corps s'engourdit. Il comprit que son temps était compté. Bientôt, il n'en aurait plus et il ne pourra pas sauver Rika. Ce Monde allait réellement l'engloutir, et ce serait la fin pour eux deux, après tant d'efforts.

- Wow, ça m'a donné le tournis ce rituel...

En disant cela, Rika vacilla et se rattrapa de justesse à l'une des gargouilles qui glapit de surprise.

- Désolée, c'était pas voulu...

Elle retira rapidement sa main, et son regard croisa celui du jeune vampire, qui ne la lâchait pas des yeux. Gênée, elle détourna bien vite la tête, et Alek devina : elle pensait qu'il la détestait. Son regard était remplit de culpabilité et de dégoût envers elle-même. Le cœur du vampire de serra. Il n'aimait pas cette sombre lueur dans son regard. Il allait prendre la parole, lui dire qu'il ne lui en voulait pas, qu'il ne la détestait pas, qu'il ne le pouvait pas. Mais la Remplaçante le coupa avant même qu'il n'ait ouvert la bouche.

- Il ne te reste que 40 minutes.

Il se crispa. Il ne pensait pas qu'elle pouvait être au courant du temps exact qu'il lui restait, et dit ainsi, cela lui mettait la pression. Petit bémol en plus, il ne savait pas comment partir. Il écarquilla les yeux en se rendant compte de la pire erreur qu'il pouvait faire. Il avait été trop distrait, avec l'apparition de ces gargouilles, le moment où il s'était trop éloigné, l'annonce que Rika était la Gardienne des Souvenirs, la porte dorée qu'il fallait ouvrir et le fait qu'en tant que Gardienne, Rika ne pouvait pas partir. Il avait complètement arrêté de penser à comment sortir d'ici, et son inattention allait causé la mort de la jeune femme.

C'est pas vrai!

- C'est pas vrai, répéta-t-il à haute voix cette fois-ci.

Alessandro sursauta, et Rika le regarda à nouveau, mais sans détourner les yeux quand il la fixa. Il en fut un peu rassuré, pourtant, son incapacité à trouver une solution pour la ramener lui faisait honte. Il ne voulait pas avoir honte devant elle. Quand un rire étrange résonna dans la salle des Archives, Alek tourna furieusement la tête vers la Remplaçante. Qu'est-ce qui pouvait bien la faire rire dans une situation pareille? Le malheur des autres l'amusait donc tant que ça? De savoir que tous leurs efforts pathétiques n'allaient mener à rien la faisait se réjouir? Cette créature était détestable.

- Je ne ris pas de toi, dit-elle avant de se reprendre. Si je ris de toi, mais ce n'est pas aussi méchant que tu le penses, Ange.

- Ah oui? demanda-t-il, la voix contenue.

Il était énervé contre elle, contre lui-même, contre son manque de concentration et elle osait encore de le charrier volontairement, en lui disait sans détour qu'elle se moquait bien de lui? "Ce n'est pas si méchant"?

- Oui.

- Explique toi.

- De quoi? intervint Rika, en revenant vers eux.

La Remplaçante se tourna vers elle.

- Je connais le passage pour que vous puissiez tout deux sortir.

Cela eut pour effet de laisser bouche-bée Rika et Alek. Avant que Rika ne hurle :

- Tu n'aurais pas pu le dire plus tôt! Alek se faisait un sang d'encre à l'idée de ne pas savoir comment partir, et toi la Remplaçante, tu...

- Xeimoti.

- Hein?

La jeune femme aux cheveux écarlate se stoppa, ne comprenant pas ce que venait ce mot étrange en plein milieu de cette dispute.

- Xeimoti est mon prénom. Je ne suis plus la Remplaçante puisque je ne remplace plus personne. Je n'ai plus de titre, mais j'ai encore mon prénom pour que l'on m'appelle.

- Oui, et...

- Et je n'allais pas vous dire où était la sortie si vous ne pouviez pas l'emprunter. Cela aurait été inutile, et une perte d'espoir pour vous.

Rika perdit toute envie de répliquer devant l'évidence de ses propos, et ferma la bouche lentement. Alessandro s'approcha en souriant. Il préférait beaucoup plus Xeimoti que la Remplaçante. Qu'elles soient ou non une même personne, la Remplaçante se détendait plus quand ceux en face d'elle connaissaient son nom, et était moins désagréable avec eux. En leur donnant son prénom, elle leur montrait qu'elle les appréciait et leur faisait confiance. C'était une fierté que l'italien aimait ressentir : qu'on lui fasse confiance flattait son égo.

Alek aussi avait perdu son ardeur à se quereller avec la Remplaçante. Il savait qu'elle avait fait le bon choix en se taisant. Si elle avait révélé où était la sortie, ou du moins dit qu'elle savait où elle se trouvait, cela aurait aggravé le sentiment de désespoir de Rika lorsqu'elle aurait annoncé que le Gardien des Souvenirs était confiné dans le Monde Oublié, au risque de mourir. La jeune femme n'aurait jamais tenté de chercher une solution pour s'en sortir. Elle se serait laissée aller, sans agir, s'appitoyant sur son sort. Alek ne pouvait qu'approuver le choix de Xeimoti.

- Xeimoti, c'est bizarre comme nom, fit remarquer Alessandro en rigolant.

La Remplaçante proféra quelques insultes à son encontre, et ils se chamaillèrent. Rika sourit, attendrie devant ce spectacle qu'elle trouvait adorable. Ils s'entendaient bien, et elle était rassurée de le voir. Alek lui, était rassuré de la voir sourire, ce qui fit naître un sourire sur son propre visage. Elle pivota sur elle-même, un air joyeux et rafraîchissant sur le visage. Un joli air qui disparut quand elle fut face à Alek. Elle baissa la tête, et Alek eut un goût amer dans la bouche.

Je ne te déteste pas! cria-t-il dans sa tête.

Quand il ouvrit la bouche pour le lui dire directement, il fut de nouveau coupé. Il jeta un regard furieux sur Alessandro, qui ne le remarqua pas.

- Signora rossa, grazzie pour ce que tu viens de m'offrir. J'ai revu ce qu'à vécu Valentina. C'était encore plus intense, encore plus... magnifico. Incredibile. Magia. C'était beaucoup plus que la première fois, et je ne te remercierai jamais assez. Tu as tant fait pour moi. Tu m'as refait tomber amoureux de cette femme à qui j'ai juré de l'aimer jusqu'à ma mort. Cette femme que j'aime encore et encore, toujours plus qu'avant. Tu le comprends?

Elle hocha la tête, en lui souriant à pleine dents. Voir cet homme si amoureux de sa femme lui prouvait qu'elle avait bien fait de lui pardonner. Il le méritait amplement.

- Tu le comprends vraiment?

L'insistance dans la voix du vampire italien fit froncer les sourcils de Rika. Cette fois-ci, c'était étrange. Il essayait de la convaincre de son amour pour Valentina, un amour dont elle ne doutait pas même un peu, elle ne voyait pas quel était l'intérêt de redemander si elle le comprenait, ou le croyait. Elle le savait, c'était suffisant.

- Bien sûr que je le comprends. Pourquoi tu poses cette question?

Il souffla et lui montra un sourire forcé.

- Scusate bella rosa, mais je n'ai aucun autre moyen de le faire. Excuse-moi.

Avant qu'elle ne puisse comprendre, avant qu'Alek n'esquisse le moindre geste, Alessandro mit sa main derrière la nuque de la jeune femme qui se figea.

Puis il posa ses lèvres sur les siennes.

Il les retira aussi vite, c'était un baiser éphémère, comme un simple choc entre leurs lèvres, un imprévu, un manque d'inatention, une erreur à oublier. Mais quelque chose de bien présent, qui fit bouillonner le sang d'Alek, alors que Rika était figé. Le Roi des Vampires avança d'un pas, puis d'un autre. Il allait le démolir. Ses mains le démangeaient tellement qu'il n'allait pas se gêner à le frapper le plus fort possible.

Sauf que Rika se reprit soudainement, et il eut à peine le temps de voir son poing se fermer qu'il s'abattait déjà sur le visage de l'italien. Ce dernier manqua de tomber sous l'impact. Il releva lentement la tête vers la jeune femme. Il n'avait pas eu mal et s'attendait à cette réaction, mais le regard révolté et rageux de la signora rossa le clouait de place. Elle pouvait être terrifante quand elle le voulait, elle le savait?

- Tu as 10 secondes pour me donner une explication qui tient la route, où j'écrase ta fierté d'homme.

Alessandro baissa la tête jusqu'à son pantalon et blémit. Certes, il ne ressentirait pas la douleur physique, mais les yeux menaçants de Rika lui laissaient tout le loisir de l'imaginer. C'était extrêmement douloureux.

- Un. Deux.

- Ça n'a aucune signification, je te le jure! couina l'italien en reculant maladroitement.

- Trois. Quatre. Cinq.

- Je n'avais pas d'autre moyen de le faire, habituellement on..

- Six. Sept.

Alessandro avait ses mains devant lui, pour repousser Rika si elle s'approchait trop.

- ...fait ça avec son partenaire de vie, sa femme, son mari, c'est pour ça le bai...

- Huit. Neuf.

- Je t'ai passer ma magie! hurla-t-il en entendant le chiffre précédant le dernier.

La jeune femme ne finit pas son compte à rebours, et haussa un sourcil.

- Les, les mages partagent leur magie de cette manière.. c'est pour ça que normalement c'est avec l'époux ou l'épouse. Ma Valentina è morto... et la plupart de ma magie a disparut pendant ma transformation en buveur de sang. Et il ne me restait que la manipulation de la lumière, et en rester ici, je n'en aurais pas besoin... c'est triste si elle se perd aussi, donc je me suis dit que je devais te la passer.. et je n'ai pas d'autre moyen pour partager ça.... Excuse moi, pour.. ça.

Rika le jugea du regard.

- Excuses acceptées....

Elle s'approcha de lui furtivement, et comme si elle lui disait un secret, elle murmura :

- Tu m'as vraiment filé ta magie? Je pourrais vraiment faire comme toi?

Alek soupira. Il était toujours un peu énervé mais la voir s'extasier à l'idée d'utiliser la magie lui faisait plaisir. Elle avait l'air de s'amuser.

- Je n'en sais rien signora rossa, la magie réagit différemment dans chaque corps. Tu ne pourras peut être pas te rendre invisible, mais tu pourras peut être éblouie les gens, leur faire voir des mirages, et ainsi de suite..

- Génial! s'écria-t-elle en bondissant sur place. Merci l'italien!

Alek se réjouissait de la voir heureuse. Il sourit, oubliant finalement que le vampire avait dû l'embrasser. Ce n'était qu'un smack, rien de très approfondi, rien de plus grave. Heureusement.
Sa tête lui tourna, et il vacilla tel un alcoolique. Il posa sa main sur l'épaule de Rika pour se rattraper. Elle lui lança un coup d'œil inquiet.

- Il ne vous reste que 15 minutes, annonça Xiemoti. Suivez-moi avant de mourir pour de bon, mortels.

Ils ne se le firent pas dire deux fois. Ils adressèrent un rapide au revoir à Alessandro et aux gargouilles, et suivirent rapidement la Remplaçante. Elle les mena à une porte, qu'ils n'avaient pas remarqué aux premiers abords. Tout ce qui la différenciait du reste du mur était la poignée.

- Vous connaissez le mythe d'Orphée et d'Eurydice?

- Tu en as parlé tout à l'heure, souffla Rika en se remémorant la colère qu'elle avait ressenti.

- Pour sortir vous avez aussi une contrainte. Vous devez toujours être en contact physique.

Elle se tourna vers Alek et le pointa du doigt, d'un air accusateur.

- Tu la lâches et pour elle c'est un aller direct aux enfers. Elle ira dans le coin le plus désastreux du Monde des Morts pour avoir tenter de se soustraire du Monde Oublié. Et toi, tu vas errer éternellement dans ce monde. En te souvenant d'absolument tout. À aucun moment vous devez revenir sur vos pas, aussi. Sinon c'est le même châtiment. Au revoir petits mortels!

Et elle les poussa dans la pièce qu'elle venait d'ouvrir.

[Point de vue Rika]

Je ne m'attendais pas à ce que Xiemoti nous pousse aussi brusquement. Alek trébucha et tomba au sol, m'entraînant dans sa chute. Je réussis à l'éviter de justesse et m'écrasai lourdement sur le sol. Je gémis en sentant un élan de douleur dans les fesses.

- J'ai mal! m'exclamai-je.

- Moi aussi, maugréa Alek en se frottant l'arrière de la tête.

C'était donc bien le chemin du retour. Je fus tellement heureuse de le réaliser que je fus à deux doigts de me mettre à pleurer. Alek me prit la main, et je sursautai de surprise, mal à l'aise.

- Elle a dit qu'on devait avoir un contact physique, se justifia-t-il.

Je ne répondis rien, et il m'aida à me relever. Il s'appuya sur le mur, et nous nous rendimes compte que la pièce devait faire à peine 3 mètres carré. Un bruit étrange résonna et de l'eau s'écoula soudainement du plafond.

- Merde, jurai-je. Elle a dit qu'on ne devait pas faire demi-tour.

- J'ai un mauvais pressentiment, déclara l'ancien numéro.

- Sans blague, rétorquai-je.

Il serra un peu plus fort ma main, et je me crispai. Je l'avais énervé en disant ça? Je soupirai doucement, pour le calmer. Cela ne lui faisait vraiment rien de me tenir la main? Se sentait-il obligé de me ramener auprès de mes frères?
Alek défit sa ceinture d'une main, et la retira. Il colla son bras au mien et enroula l'objet autour. Il resserre sa prise sur mes doigts, et scella la ceinture.

- Juste au cas où. Pour avoir toujours un contact..

Il secoua son avant-bras, entraînant le mien avec. Trouvant que l'attache était assez solide, il laissa retomber son bras le long de son corps.

Pendant que la pièce se remplissait d'eau, un silence s'installa. Je déglutis difficilement ma salive. Je ne pensais pas que je me sentirais aussi mal à l'aise de me retrouver seule avec lui. C'était normal pourtant, puisqu'il devait sans doute me détester : il n'avait sûrement pas envie de se retrouver seul avec moi, obligé de me tenir la main et de s'attacher à mon bras pour pouvoir me ramener. Je soupirai encore. Il toussa, et je relevai la tête vers lui. Il m'observait si intensément que je crus un instant qu'il avait fait exprès de tousser pour attirer mon attention. Une impression qui s'avéra exact lorsqu'il commença à parler.

- Tu sais Rika.. je ne t'en veux pas.

J'acquiesçai lentement. Ne pas en vouloir à quelqu'un ne voulait pas dire ne pas la détester, même si ça allait souvent de paire.

- Et... je ne te déteste pas.

Stupéfaite, je lui lançai un regard ahuri.

- Qu,quoi? bégayai-je, peu sûre de moi.

Je ne comprenais pas ce qu'il venait de dire, néanmoins je savais que c'était quelque chose de facilement compréhensible même pour le plus idiot. J'étais heureuse, soulagée surtout et reconnaissante. Par contre je n'arrivais pas à saisir le pourquoi du comment. Il ne me détestait pas, d'accord, mais pourquoi? Je l'avais blessé, je l'avais vu dans ses yeux, entendu dans son esprit. Il avait été blessé à cause de moi.

Alors pourquoi?

- Je ne peux pas te détester Rika. Depuis qu'on est gamin je n'ai fait que penser à toi, en bien, en bien et en bien. Tu as une place irremplaçable dans mon cœur et..

De sa main libre, il se passa la main dans les cheveux. Il était nerveux par ce qu'il allait me dire.

- En fait si je t'en veux. Je ne te déteste pas, mais je t'en veux.

Je coupai ma respiration. Je ne m'attendais pas à ce que les choses tournent comme ça. Était-ce mieux qu'il m'en veuille ou qu'il me déteste?

- Je t'en veux de ne plus m'aimer, rajouta-t-il en entremelant des doigts aux miens. Je veux.. je veux que tu m'aimes.

- Mais je t'aime! m'exclamai-je. Alek, je t'ai toujours considéré comme..

..un frère, du moins consciemment, et c'est quelque chose que je ne peux pas dire à haute voix.

C'était à mon tour de me sentir nerveuse, et avant tout parce que le jeune souverain ne détournait pas son regard une seule seconde de mon visage. C'était une déclaration d'amour en plus, juste à l'instant? Qu'est-ce que je devais faire? Un sentiment effacé ne peut pas revenir, ils l'ont dit. Je ne pourrais jamais lui rendre son amour, comment...?

- Comme quoi? Tu m'aimes comme quoi? Tu ne peux pas m'aimer, ils t'ont retiré ça...

- Seulement le sentiment amoureux... marmonnai-je.

Il me fixa d'un air étrange.

- Comme ce que tu ressens pour le loup-garou et le métamorphe, non?

- Hein?

Surprise, je le dévisageai, ne sachant pas s'il venait de faire une blague, ou s'il était sérieux. Il ne pouvait pas être sérieux. Mais en le regardant, je compris qu'il ne faisait pas la différence entre les différentes formes d'amour.

- Non, ce n'est pas pareil.. c'est euh.. le sentiment amoureux c'est par exemple.. deux personnes qui veulent fonder une famille? essayai-je de lui expliquer.

- Tu as déjà une famille. Owen et Felix. Parce que tu les aimes.

- Oui, mais ça c'est le sentiment fraternel, l'amour fraternel. Pas l'amour, l'amour. Tu sais il y a aussi le sentiment d'amour entre deux amis, ça s'appelle l'amitié.

- Donc l'amitié, la fraternité, et l'amour c'est trois formes d'aimer?

Je hochai de la tête, perplexe. Il ne savait vraiment pas faire la différence. Ou il jouait la comédie, même si c'était peu probable.

- Moi, tu ne m'aimes pas d'amour. Tu m'aimes d'autre chose? De quoi?

- Comme si tu étais mon frère, lui répondis-je après une hésitation.

J'examinai sa réaction. Je n'avais pas eu le courage de lui mentir, surtout en comprenant à quel point il était naïf. Naïf et innocent. Il était encore un enfant, un enfant mature, mais toujours un enfant. J'en étais stupéfaite. Et je fus encore plus surprise en voyant son visage s'illuminer à ma réponse.

- Ça veut dire que tu m'aimes comme Owen et Felix!? s'écria-t-il. Pour de vrai?

- Hein, euh.. oui. Comme eux.

Il me prit dans ses bras, me serrant contre lui le plus fort possible, pendant que moi, je ne comprenais pas ce qu'il se passait.

- Ça veut dire qu'on est frère et sœur. Super, s'extasia-t-il.

On aurait dit moi lorsque le métamorphe félidé et le loup-garou avaient dit qu'on était une famille. J'étais heureuse et ébranlée en même temps. J'avais donc un nouveau frère.

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》Bonjour, bonsoir mes chers lecteurs, encore une fois pour cette soirée d'ailleurs! (Pour ceux qui ont lu les 8 chapitres d'un coup ^^)

Voici la fin de tous les chapitres que j'ai publié pour excuser mon long retard ^^' (même si je sais que vous voulez tous me trucider pour telle ou telle raison.... 😂😂😅)

Alors OUI, Ethan est condamné à mourir à cause de notre héroïne, mais Rika ne le sait pas. Quand? Comment? Pauvre de lui.... 😂😂 trop méchante... 😂😅(Sachez que j'aurais pu le faire mourir d'un coup sans vous préparer au préalable... en plus je l'ai prévenu! Oui c'était prévu depuis longtemps, et alors??? On a tous nos petits secrets non...?😂😅)

Aussi, OUI, Alek voulait se faire aimer de Rika, que comme un frère et ce depuis le DÉBUT ... Il est trop innocent pour vouloir former un couple avec elle... puis de toute façon c'est mort, le Monde Oublié ne rend pas les sentiments volés.... désolée, désolée 😂 c'est un monde de merde, qui l'a inventé dites-moi, que je lui casse la bouche? 😂😂

Enfin voilà, s'il-vous-plaît haissez-moi pas trop fort, rangez-vos armes quelques temps : il faut que je finisse cette histoire en bonne santé 😂😂 Enjoy!

Bonne soirée, bonne journée chers lecteurs! 《