Chapitre 55:
Alessandro me dévisageai, complètement pris au dépourvu. Il ne s'attendait pas à ce que je lui fasse cette proposition, et à vrai dire, il n'était pas le seul. Les gargouilles volantes était sur le cul, littéralement pour certaines : la surprise leur avait fait cesser d'agiter leurs petites ailes et elles étaient tombées.
- Qu'est-ce que tu dis, signora rossa?
- Je te demande si tu accepterais de prendre ma place en tant que Gardien.
Il secoua vivement la tête de droite à gauche, contestant mon idée.
- Mi rifiuto! Dès que tu perdras ton rôle de Gardienne, tu mourras! C'est ce qui est arrivé au précédent Gardien, tu le sais!
Je lançai un regard vers la Remplaçante, qui tourna sèchement la tête sur le côté. J'eus un sourire à sa réaction. Elle agissait aussi de cette façon avec le premier Gardien des Souvenirs, ce qui amusait beaucoup ce dernier d'ailleurs. Je comprenais pourquoi. Sans doute parce que ses pensées, ses émotions et son vécu coulaient désormais en moi, comme mes propres pensées et émotions. Sûrement un effet secondaire de la lecture des souvenirs des morts.
- Il a juste fait un pari, dis-je en haussant des épaules.
- Un pari?
- De toute façon l'italien, je ne mourrai que si mon âge est supérieur à l'espérance de vie moyenne de ceux de mon espèce.
- L'espérance de vie de la razza umana n'est pas grandiose.
Je levai les yeux au ciel. Orgueil de vampire, il n'y avait rien de pire si vous voulez mon avis.
- Je n'ai que 20 ans, j'en suis encore loin de cette moyenne, je ne crains rien.
Alessandro plissa les yeux, jusqu'à ce que l'on puisse à peine entrevoir ses pupilles. Il me dévisagea avec attention, cherchant le moindre signe prouvant le mensonge que je n'avais pas fait. Finalement, il dit :
- Ça m'avancerait à quoi de vivre H24 avec les insectes?
Il pointa d'un geste du pouce les gargouilles qui se trouvaient derrière lui. Elles se véxèrent plus vite que si la phrase venait de moi. Devais-je en conclure qu'elles s'entendaient mieux avec lui?
- Nous aussi cela ne nous enchante pas de vivre avec toi, le mort! s'exclama l'une d'elles.
- Oui! On préférerait mille fois mieux être enfermé avec l'Ange aux ailes noires! déclara une autre.
Je tournai la tête vers Alek, qui semblait totalement désintéressé. Depuis tout à l'heure, il était comme déconnecté de tout ce qui se passait autour de lui, et même s'il avait voulu me rassurer plus tôt, je savais que cela était entièrement de ma faute. C'était donc aussi dérangeant pour lui que je commence à l'aimer différemment qu'avant? Je soupirai. Peut être qu'il était dégouté que je commence à aimer différemment qu'avant deux personnes différentes. Sauf sur le plan physique.
Je suis irrécupérable. Normal qu'il me déteste.
- Si ça marche vraiment, mieux vaut que ce soit Alessandro plutôt que moi, parce que mon vrai corps feint la mort et que je dois ramener Rika. Je ne peux ramener qu'elle par contre, rajouta-t-il en s'excusant.
J'avais sursauté en l'entendant parler. Je ne pensais pas qu'il allait répondre et d'une certaine façon, je fus soulagée qu'il l'ait fait, même s'il ne s'était pas adressé à moi. Petit, après une contrariété il se renfermait toujours sur lui-même, et c'était bon signe qu'il ne le fasse pas. Cela voulait dire qu'il me pardonnerait plus vite, à moins que ce trait de caractère ait trop changé.
- Que tu deviennes Gardien est la seule solution que j'ai trouvé pour ne pas que tu perdes à nouveau tes souvenirs, Alessandro, lui dis-je d'une petite voix.
Ses yeux s'agrandirent. Cette possibilité à laquelle il n'avait pas pensé semblait peser lourd sur la balance de sa conscience.
- Tu pourras voir comment ont vécu ta famille, continuai-je. Tes petites-filles, leurs enfants et les enfants de leurs enfants. Tu pourras veiller sur tes descendants vivants à notre époque. Tu pourras même leur passer le bonjour de temps en temps!
- Je n'aurais le droit qu'à 2 jours tous les 100 ans, réfuta-t-il immédiatement.
Je coulais un regard en arrière et la Remplaçante secoua nochalamment les épaules. Elle avait compris ma question silencieuse et j'avais saisi sa réponse.
- Qui a dit que ce serait obligatoirement 2 jours consécutifs? Ces 48 heures-là, tu pourras les organiser comme tu le veux. Une heure par-ci, 15 minutes par-là... c'est comme tu veux.
Je lus furtivement dans son esprit : il trouvait cette méthode un peu moins contraignante, mais il avait encore du mal à accepter. Je pouvais le comprendre, moi-même je ne voulais pas de ce rôle.
- Puis de toute façon l'italien, c'est pas comme-ci tu allais débarquer dans leur vie et dire :"Salut les mecs! Voici votre super arrière-arrière-arrière-arrière papy qui vous aime fort! Oui, j'ai l'air un peu jeune, mais c'est parce que je suis un vampire! Pas d'inquiétudes, je n'aime pas le sang" et hop-là un petit clin d'œil pour mettre en confiance les descendants des mages de la famille Bonamicci youhou!
Je l'avais formulé sur un ton enjoué, et j'avais finis en balançant mes bras en l'air. Il me fixa, l'air interdit, et je me sentis soudainement un peu con. La prochaine fois, j'éviterai de mimer et je parlerai moins fort.
La gargouille cheffetaine virevolta jusqu'à nous, et en la voyant arriver, je crus voir un héros. Enfin quelqu'un qui compatissait avec ma maladresse aiguë.
- Tu pourras modifier certaines choses, lui apprit-elle. Comme les souvenirs que nous devons prendre. Nous ne sommes pas obligés de tout voler, nous pouvons juste les copier, enlever les plus douloureux.. c'est le Gardien qui décide de ça.
Alessandro s'approcha de la gargouille leader, un sourcil relevé comme pour poser une question qu'il ne formulait pas. Cette gargouille aurait dû prendre la parole dès le début au lieu de me laisser me ridiculiser. Convaincre le vampire italien aurait été plus pratique et rapide. J'eus alors une idée, pour le pousser à accepter. C'était un coup-bas, je n'allais pas mentir, mais c'était tout ce qui me venait à l'esprit à cet instant. Je me disais même que je faisais ça pour lui et pour le Monde Oublié, afin de culpabiliser le moins possible. J'étais surprise par ma propre lâcheté et mon égoïsme. Quoique j'avais toujours été lâche, mais j'espérais être un peu plus compréhensive que ça.
Je suis réellement irrécupérable, c'est indéniable.
- Si tu refuses Alessandro, c'est direction la Monde des Morts pour tous les trois, dis-je en englobant Alek, lui et moi.
Ma déclaration le rendit confus. Il n'était pas arrivé à cette conclusion, et il ne comprenait pas comment moi j'en étais arrivé là.
- Rien ne te retiens ici et comme tu es mort, tu dois continuer à marcher jusqu'à ce monde. Tu dois arriver au terminus. Tu ne devrais même pas être là.
Il tourna la tête vers la cheffetaine des petites gargouilles, cherchant son soutien, espérant qu'elle lui dise que non, qu'il pouvait être ici et y rester. Malheureusement, c'était un droit qui n'était pas accordé à une âme simplement morte.
- Alek mourra aussi. Il ne peut pas sortir le Gardien des Souvenirs de cet endroit. Il ne peut pas l'arracher au monde qui le maintient en vie. Qui me maintient éternellement en vie si je ne fais rien.
Le Roi des Vampires baissa le regard, ne voulant pas me donner raison, même s'il savait que je n'avais pas tort.
- Et moi, il est inconcevable que je vive des siècles et des siècles sans avoir la possibilité et le droit de voir Owen et Felix. Il en est carrément hors de question. Je ne le supporterai pas, finissai-je en agitant frénétiquement la tête de droite à gauche.
Les gargouilles se mirent à remuer nerveusement, et c'est la Remplaçants qui prit la parole après moi :
- Tu chercheras le chemin vers le Monde des Morts, me dit-elle.
- Ou je passerais mes dernières 48 heures avec mes frères. Qui sait où sera mon courage à ce moment-là ?
Je lâchai un faible rire jaune. La créature sans-ailes avait raison. Je choisirai probablement le pèlerinage vers le dernier des trois Mondes. J'étais incapable d'infliger mon agonie à mes frères. Je ne pouvais pas leur dire que j'allais mourir sous leurs yeux parce que j'avais préféré cela à vivre à jamais sans eux. Que dans tous les cas, ils ne pourraient rien y faire. Je suis quelqu'un de lâche, ne l'oublions pas.
- C'est petit ce que tu fais, signora rossa. Tu m'accables de ton destin et de celui du jeune roi.
- Ainsi que du tien, rétorquai-je. Et je pense que tu ferais un bien meilleur Gardien que moi.
Il me lança un sourire provocateur auquel je ne répondis pas.
- Sur quoi te bases-tu?
- Si je perds mes frères, parce que je pas pouvoir les voir est une perte pour moi. Si je les perds, tu crois que j'aurais le moral à gérer le monde qui m'a forcé à les perdre?
Les gargouilles cessèrent tout mouvement, comprenant enfin pourquoi je ne tenais pas à être la Gardienne des Souvenirs. Alessandro perdit son sourire et c'est en soufflant longuement, une main sur le front qu'il se mit à réfléchir à vive allure. Il pesait le pour et le contre, me jetait quelque regard, prenait en compte tout ce qu'on venait de dire, envisageait chaque éventualité. Puis il rit subitement, me faisant sursauter. Il semblait étonné de son propre raisonnement.
- Bella rosa, tu manipules aisément les mots et l'atmosphère que tu veux faire ressentir. Est-ce ton don de télépathe qui fait que tu dise exactement ce que doit entendre ton interlocuteur pour le faire aller dans ton sens?
Cette question n'avait pas besoin de réponse , il n'en demandait pas. Il voulait juste me faire savoir son choix. Mon visage s'illumina d'espoir.
- Ça veut dire que tu acceptes?
- C'est un cadeau que tu me fais, une seconde chance que tu m'offres. Ce serait impoli de ma part de refuser, vedi?
Je retins mal un cri de joie et bondir dans ses bras pour le remercier.
[Point de vue omniscient]
Oscar soupira lourdement en jetant un regard inquiet vers l'horloge. Son roi avait mordu la jeune femme il y avait déjà plus de 11 heures, et il avait un délai de 12 heures dans le Monde Oublié pour mener à bien sa mission de sauvetage, ou il mourrait définitivement. Le temps commençait à se faire long, très long et très lent. Ils étaient tous tendus à l'extrême. L'atmosphère était si lourde que cela en devenait invivable.
Owen se rongeait les ongles, avec un bruit des plus désagréables. Il craignait qu'elle refasse une nouvelle sorte de crise d'épilepsie. Felix jonglait entre rester assis sans bouger ou tourner en rond, lui aussi inquiet. Ethan rangeait la maison minutieusement, inspectant chaque détail. Si c'était abîmé, direction les ordures. Alistair lui, était devenu intégralement silencieux, même dans le minimum de gestes qu'il faisait. Il était ainsi depuis qu'ils avaient vu Ethan penché au dessus de Rika. Mieux valait vraiment que ce qui se trouvait derrière sa réaction reste sous silence près des deux frères et du jeune roi. Principalement du roi, car les vampires se fichaient même éperdument de comment pourrait bien réagir ces deux guignols qui se rongeaient les sangs pour un rien lorsque cela concernait leur chère et tendre sœur adorée.
Cette pensée agaça le militaire. Lui aussi devait être nerveux, puisque dans une autre situation, il se serait moqué sans vergogne du loup-garou. Que voulez-vous? L'instinct de ces deux espèces était fait pour qu'ils se méprisent les uns les autres et ne ratent pas une occasion de s'humilier ou de se moquer de son alter-ego. Surtout lorsque les deux ennemis étaient deux personnages aussi bourru qu'Oscar et Owen.
- Ça va durer encore combien de temps cette histoire!? s'écria d'un coup le loup-garou.
Alistair ne bougea pas. Il semblait ne pas avoir entendu le brun hurler. C'était ce qui arrivait quand il était plongé dans ses pensées : l'univers entier pouvait s'écrouler qu'il ne broncherai pas.
Nouveau coup d'œil vers l'horloge, et le balafré soupira une nouvelle fois.
- Si dans 45 minutes ils ne se sont pas réanimés, considérez-les comme morts.
Felix qui était assis se leva. Il s'approcha du vampire au crâne rasé, il s'approcha si proche que leur front se frolèrent : les deux êtres pouvaient sentir le souffle de l'autre.
- Si dans 45 minutes ils ne se sont pas réanimés, répéta le fauve d'une voix vibrante de menaces, considérez-vous comme morts.
Il poussa légèrement le vampire et retourna à sa place. Le sang d'Oscar bouillonnait dans ses veines. Si son roi ne s'en sortait pas, il détruirait ce joli visage avec plaisir et attention.
Encore une fois, le seul qui n'était pas mêlé à ces querelles, c'était Ethan. En réalité, il avait l'esprit totalement occupé par autre chose. Qu'Oscar se dispute encore avec l'un des deux frères de la jeune femme aux yeux gris, il avait finit par s'y habituer au cours de cette journée. Son esprit préférait se préoccuper de ce que lui avait appris sa sœur.
Je ne suis pas censé exister.
Le pire était qu'il n'arrivait pas à se dire qu'Alana de trompait. Il la croyait. Il la croyait quand elle lui disait que Rika allait s'en sortir. Il la croyait quand elle disait qu'elle n'avait le droit de le dire à personne d'autre que lui. Il la croyait quand elle lui disait que s'il était devenu immatériel, c'était parce que Alek avait utilisé une capacité qui lui appartenait à lui. Il la croyait quand elle lui disait qu'un choix de Rika le conduisait à sa mort. Il la croyait quand elle lui disait que la jeune femme n'en savait rien et s'en voudrait à vie. Il la croyait quand elle lui disait que c'était soit ça, soit son frère mourrait et elle aussi.
Il préférait donner sa vie pour sa famille et la femme aux cheveux rouge, plutôt que de savoir qu'il était en vie parce qu'ils ne voulait pas échanger leur vie contre la sienne.
"- Quand? " lui avait-il demandé.
Il voulait savoir combien de temps il lui restait. Lorsqu'il avait posé cette question à sa grande sœur, il avait compris au tremblement de sa voix qu'elle pleurait. Elle était détruite de devoir lui apprendre toute ces choses, et surtout de le savoir.
"- Quand la réponse que tu donnes est "le temps". C'est une mauvaise réponse. Tu meurs à cause de ça."
Ethan n'avait pas compris comment une mauvaise réponse pouvait le tuer. Il avait donc pensé qu'il allait être victime d'une crise cardiaque, ou quelque chose du genre. Il était terrifié à l'idée de mourir, de n'importe qu'elle façon que ce soit. Qui la mort n'effraie pas?
"- Pourquoi je ne suis pas censé existé Alana?" avait-il demandé, curieux mais sans vraiment vouloir le savoir.
"- À la naissance on te programme pour t'entendre avec Rika. On te programme pour la soutenir dans ses choix. Une fois que tu l'as rencontre, tu commences à penser comme elle, à agir comme elle. Parce que tu es son Pilier."
Quand il lui avait demandé ce qu'était qu'un Pilier, et qu'elle lui avait répondu que c'était le bras droit d'un Gardien des Souvenirs, il avait compris que c'était parce qu'elle n'allait plus être Gardienne qu'il allait mourir. Un Pilier sans Gardien n'a pas besoin de vivre. Un Pilier sans Gardien n'est rien ni personne. Sans Gardien, le Pilier n'est pas censé exister. Ethan sans Rika étant Gardienne, n'est pas censé exister. Il soupira.
Au moins, grâce à elle, il avait retrouvé son frère et fait enfermer son commissaire véreux. Sa sœur l'avait appelé plusieurs fois dans la même semaine, et il avait appris qu'elle n'était pas folle. Et il avait également pris connaissance de choses dont il ne soupçonnait même pas l'existence : le côté surnaturel du monde. Les loups-garous, les métamorphes, les vampires... jamais il ne se serait douter qu'ils puissent être réels. Il lui en était reconnaissant pour toutes ces petites choses qui avaient changé radicalement sa vie.
- Alek? Alek, merde il reste encore 15 minutes, qu'est-ce qu'il se passe bordel!? hurla Oscar en voyant son roi devenir bleu.
- Il ne respire plus!
- Rika aussi ne respire plus! Son cœur ne bat plus non plus! s'affola Owen en soulevant sa sœur.
Felix réagir au quart de tour et plaqua Oscar contre un mur.
- Tu avais dit 45 minutes connard! cracha-t-il. Elles sont où les 10 putains de dernières minutes!?
- 15, corrigea-t-il calmement.
Cela eut pour effet de déclencher un mouvement très simple et très rapide du fauve. Il lui enfonça brusquement son poing dans les côtes. Le mur trembla et Owen lui hurla de se calmer, pendant qu'Oscar retournait auprès de son roi, comme si rien ne venait de se passer.
- Merde Fel, si elle meurt tu crois qu'elle voudrait que tu te battes contre un crétin de vampire au lieu de rester auprès d'elle!?
- Elle ne mourra pas! Elle ne peut pas mourir! tonna le félin.
Il tomba à genoux, devant le loup tenant leur sœur. Il semblait avoir perdu en une fraction de seconde toute la colère qui le submergeait, contre une tristesse non dissimulée. Le fauve supplia son frère, les yeux larmoyant :
- Ne me dis pas qu'elle va mourir Owen... ça ne peut pas arriver.. ça ne...
Il enfouit son visage dans ses mains. Il n'en pouvait plus. Cette attente le détruisait. Il avait si mal au cœur, si mal qu'il avait l'impression qu'on le lui déchirait en miliers de petits morceaux.
- Je ne veux pas qu'elle...
Il fut beutalement projeter contre la table de la salle à manger, qui finit en éclat. Il n'avait même pas eu le temps de finir sa phrase qu'Owen lui avait asséné un coup de pied droit sur sa joue.
- Tu crois que je veux qu'elle crève moi!? Non! Et pourtant je ne m'apitoie pas sur mon sort! Elle a besoin de nous Felix! Elle ferait pareil, exactement pareil si l'un de nous était à sa place! Alors reprends-toi bordel de merde, ou je t'explose la face sur le béton!
Le métamorphe regardait le loup-garou, hagard, ne comprenant pas ce qu'il venait de se passer. Sa joue lui brûlait et son bras avait été entaillé par un morceau de bois brisé de la table.
Ethan les regardait, ne sachant pas quoi faire. Il voulait leur dire qu'elle allait revenir saine et sauve. Mais il ne pouvait pas le leur dire. Sinon il devrait leur expliquer ce que lui avait raconter Alana, et quand la jeune femme reviendrait, elle lirait dans leurs esprits qu'il allait mourir par sa faute. Moins il y avait de personne qui était au courant, moins il y aurait de chance qu'elle ne l'apprenne. Il décida de garder le silence. Elle allait vivre, c'était ce qui était important : que les autres le sachent ou non n'allait pas modifier ce qu'avait vu Alana.
Il observa Felix se lever docilement et rejoindre Owen. Ethan se demandait pourquoi Oscar n'avait pas répliquer lorsque le félin l'avait frappé, mais il comprit que c'était parce que celui-là même était déjà assez inquiet pour son roi. D'un œil neutre, il examinait les deux groupes.
Il était de trop. Il le voyait, il le sentait. Qu'il meurt n'avait pas vraiment d'importance. La vie de Rika et celle d'Alek valait plus le coup d'être sauvé que la sienne.
Rika l'avait déjà sauvé une fois. Elle avait évité la mission suicide dans laquelle il se préparait à se lancer.
Comme pour se moquer de lui, le sort en avait décidé autrement. Celle qui l'avait empêcher de courir vers sa mort, la déclenchait.
La vie à vraiment un humour merdique, pensa avec un amusement forcé le jeune policier.
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