Chapitre 4:
Les trois lycanthropes de la nouvelle meute du territoire se tenait dans mon salon, méfiants, à boire du café instantané.
Le sénior était assis sur le fauteuil, encadré de la femme et du jeune homme.
Il était imposant, et avait l'air de se faire respecter, pourtant, je savais qu'il n'était pas le chef de la meute. Il n'en avait pas... la présence, l'énergie. Il n'avait pas l'aura d'un leader.
Le jeune homme, quant à lui, semblait vouloir montrer sa corpulence massive, et sa force à l'état brute. Tandis que la femme, un peu en retrait, examinait chaque coin, et recoin de la pièce, pour y desseler, un quelconque piège, une arme provisoire, un échappatoire en cas de mauvaise surprise.
Le sénior était le cœur ; il allait sans doute "essayer" de me convaincre de garder le silence, le second homme était les muscles, celui qui effrayait des adversaires, la brute, et la femme, la tête, la stratège.
Mais aucun d'eux n'étaient l'Alpha de leur meute.
- Lequel est le chef? questionnai-je quand même à mes frères, par notre fréquence.
- Celui qui est assis, répondirent-ils.
- J'en ai pas l'impression..
- Dites moi, pourquoi vous faites vous passer pour le véritable Alpha, monsieur? demandai-je au sénior de la troupe.
Le jeune homme écarquilla les yeux. Bingo, j'avais donc raison. Felix du également voir sa réaction, car il grogna, ce à quoi je ne m'attendais pas. Je levais vers lui des yeux surpris, avant de comprendre. Il avait horreur qu'on lui mente.
- Vous nous avez fait croire qu'il était l'Alpha, dit-il en pointant du doigt le sénior.
- Fel, calme toi s'il te plait, ne t'énerve pas, intima Owen au fauve.
Mes frères avaient inversé leurs rôles, ce qui me fit rire intérieurement. Voir Felix se faire réprimander par mon loup n'était pas un scène que je voyais régulièrement.
- Nous ne savions pas si vous étiez dangereux ou non. Et l'Alpha est malade. Étant son bras droit, c'était mon devoir de vous accueillir. Ce que je juge à présent comme une bonne initiative étant donné que votre ami le loup oméga à quand même tenté de me tuer, lorsque nous vous avions exposé nos projets, expliqua calmement le sénior.
Cette fois-ci, ce fut au tour de mon frère loup de perdre contenance. Il frappa du poing sur la table.
- Vous insinuez qu'elle est une menace! Elle n'est pas un danger, ni pour nous, ou même vous! Elle..
- Owen.
Face à mon ton dur, il pinça les lèvres, pour se taire, et serra le poing, jusqu'à ce que les jointures de sa main blachissent. Je posai ma main sur son genou.
"- Eh bien, voilà un chien domestiqué," dit la femme par le lien de la meute.
"- Carrément, t'as vu comment il l'a fermé? Il me fait pitié" répondit le jeune homme.
Le sénior les interrompit, mais j'étais déjà en colère.
Je me levais.
- Si vous avez quelque chose à dire sur l'un de nous, dites le à haute voix. Après tout, vous n'avez pas peur de nous.
Ils me fixèrent, les yeux ronds. La femme rougit légèrement, honteuse. Ils ne s'attendaient certainement pas à ce que je puisse entendre ce qu'ils disaient sur leur lien de meute, mais ce n'était pas comme s'ils n'avaient pas été prévenu.
Le sénior fut le premier à se reprendre. Il fronça les sourcils, d'un air curieux et admiratif.
- Vous pouvez donc réellement entendre les pensées des autres.
- J'en ai bien l'impression, répliquai-je.
Il sourit, et me tendit la main, ne paraissant plus craindre pour leur secret.
- Vous avez de la répartie à ce que je vois, ça me plaît. Vous avez également un secret à protéger, nous ne courons alors aucuns risques.
- Et c'est seulement maintenant que vous vous en rendez compte? Ce n'était pas faute de vous l'avoir dit et répété! s'énerva Owen, qui fût soutenu par Felix.
Le sénior ignora royalement mes frères, il continuai de me fixer, la main toujours tendu, que je n'avais pas encore daigné prendre. Il tenta de m'envoyer une de ses pensées, ce qui était idiot, car de toutes les façons, il ne protégeait pas correctement son esprit : je captais absolument toutes ses pensées sans son intervention.
-Je m'appelle Richard. Je suis le bras droit de notre Alpha. Je suis navré qu'il n'ait pu venir.
Je secouai la tête négativement. Il mentait, encore une fois. Je ne lui prendrais la main que lorsqu'il cessera de déblatérer ce mensonge.
Owen et Felix durent comprendre que nous étions en pleine communication télépathique car ils finirent par se taire.
- Vous savez, en vous observant tout à l'heure, je me suis dit que vous formiez une très bonne équipe. Vous, l'Orateur. Lui, la Force. Et votre amie, la Stratège. En aucuns cas, je me suis dis que l'un de vous puisse être l'Alpha. J'avais mal pensé. Votre Stratège est extrêmement douée.
Je me tournai lentement vers la femme, et reprit.
- Vous vous êtes effacée. Vous étiez silencieuse, observatrice, et vous avez cherché un moyen de vous sortir tous trois d'un éventuel problème. Vous enterrez facilement tous soupçons, car vous êtes de plus une bonne comédienne : personne n'aurait pu penser que c'était vous, l'Alpha.
Elle me sourit, et s'avança vers moi.
- De toute évidence, je n'ai pas su vous cacher ma véritable identité.
- Peut être. D'ailleurs je pense même que vous aviez préparé cette pensée de "Chien domestiqué" pour être sûre que je sois télépathe. C'était un test.
Son sourire s'élargit, ce qui en fit naître un sur mon visage. J'avais donc, bien observé ceux qui me faisaient face. Elle me tendit la main, et sans hésiter, je la pris dans la mienne et la serrai.
- Vanessa, dit-elle.
- Rika.
Puis elle s'éloigna de nous, et se dirigea vers la porte, suivit de ses deux acolytes.
- Dommage que je n'ai pas plus de temps à vous consacrer, mais j'aurais été ravie de passer plus de temps en votre compagnie. Vous êtes astucieuse Rika. Même si vous êtes humaine, sachez que je vous accepterai dans ma meute si vous le voulez, vous et vos frères. Si vous ne souhaitez pas rejoindre nos rangs, je serais néanmoins heureuse de vous venir en aide, quelque soit le service. Au revoir.
Elle s'en alla ainsi avec les deux hommes, mettant brutalement fin à cette étrange "réunion".
Je soupirai pour me détendre, et m'étalai de tout mon long sur le canapé.
- Comment vous avez pu ne pas vous rendre compte qu'elle était la cheffetaine du groupe, vous deux? pouffai-je subitement.
Bien entendu, ils se renfrognèrent, et je fus soulevé du canapé. Je me laissai faire dans un premier temps. Avant que je ne comprenne pourtant où mon porteur m'emmenait. La salle de bain.
- NON..
Et j'atteris une seconde fois dans l'eau. Ils éclatèrent de rire, et je les fusillai du regard.
- Comment as-tu pu ne pas te rendre compte du sale coup que l'on comptais te faire? dit Felix en imitant mon ton.
- Je ne parle pas comme ça!
- "Je ne parle pas comme ça"!
Il me tira la langue, et esquiva le gel douche que je lui lançai dessus.
- Raté!
Puis il retourna dans le salon.
Je m'extirpai de l'ancienne baignoire, et après m'être séché, je les rejoignai.
- Ah oui! Tenez! Julius m'a donné ça pour vous, m'exclamai-je soudain, oubliant la douche froide que je venais de prendre.
Je leur tendis l'enveloppe, et Owen la récupéra. Lorsqu'il vit le sceau, son visage se décomposa. Fel, à côté de lui, se figea.
Ils n'avaient même pas encore ouvert la lettre, que je sentais que les problèmes allaient arriver en masse.
- Vous savez de qui ça vient?
Aucunes réponses. Le métamorphe alla s'asseoir sur le canapé, tandis que le loup ouvrait avec précautions la lettre.
Devant leur silence et leur expression grave, je décidai de lire dans leur esprit, même si habituellement je préférais éviter ceci. Cependant leur visage fermé m'inquiétait incontestablement.
Je passais de l'esprit d'Owen à celui de Felix, de Felix à Owen. Puis, agacée, je quittai la pièce en soufflant.
Ils avaient bloqué leurs pensées en brouillant leur fréquence. Je claquai la porte, exaspérée.
Ils ne m'avaient rien caché jusque maintenant, alors qu'est-ce qu'ils ne voulaient pas que je sache?
En tous cas, cela devait être assez important, pour qu'ils décident d'un commun accord de ne pas me révéler ce que contenait cette fameuse lettre.
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