Chapitre 2:
Je me tenais le ventre, tentant de reprendre contenance. Je n'avais même pas remarqué que l'une de mes lèvres saignait.
Je finis assise sur le goudron, à moitié morte de rire, essuyant des larmes qui perlaient aux coins des yeux.
-Ah, soupirai-je, la journée commence super bien! Merci Jul! Dave idem! En plus, c'était une bonne prise.
Je leur montrai les billets dérobés, toute fière. Ils savaient que je volais un peu d'argent au personnes qui ne me semblaient pas nettes, lorsque nous avions des problèmes d'argent. Et ils m'avaient déjà prévenue des risques que j'encourais.
Remarquant leur air de reproche, je plaçai mes mains devà moi, en signe de refus, et de paix.
-Je connais l'histoire, et vous savez que je fais ça quand je n'ai pas d'autres alternatives. Donc! Je vais reculer lentement, afin d'éviter tout débat là-dessus. Je ne fais aucuns gestes brusque, et je parle d'une voix calme, pour ne pas vous effrayer, voilà. Maintenant je...!
-Rika.
La voix fermé et sans appel de Julius m'arrêta, et Daivon secoua la tête, sûrement désespéré par mon attitude.
-Tu ne disparais pas.
Je me voûtais, lui montrant par ce geste ma résignation. Ses épaules se secouèrent. Il riait.
-Mon Dieu, dit-il en bon croyant. Quelle gamine tu fais. Tu devrais être terrifié, mais non! Tu rigoles en le voyant prendre ses jambes à son cou. Tu es vraiment incroyable Redhair.
Je souris à l'entente du surnom qu'il m'avait donné.
De plus, la leçon de morale était peut être évité.
-Les risques du métier! Toi, c'est de tomber à bicyclette, moi, de me faire aggresser. Pickpocket est un métier dangereux!
Voyant le regard furieux de Daivon, j'ajoutai:
-Aha.. j'aurais pu me taire aussi.
Il remis le cran de sécurité de son arme à feu, et en boitillant, il fit demi-tout pour retourner à la supérette.
-Tu as de la chance que l'on soit intervenu, lanca-t-il.
-Et je vous suis reconnaissante, criai-je tandis qu'il disparaissait dans le petit magasin.
Je me retournai, et Julius me tendit une enveloppe.
"À Owen et Felix O'Connors"
Je secouai la tête, un grand sourire sur les lèvres.
-Je vais finir par postuler pour être facteur! Heureusement que tu m'as rendu service aujourd'hui.
-Rendu service? J'ai sauvé ton postérieur tu veux dire ma fille!
-C'est ce que j'ai dit, répliquai-je, joyeuse.
-Tu vas me payer pour me remercier?
-Désolée le facteur, tu devrais savoir que je suis dans une dure période! Je vais plutôt amener cette lettre à destination, à ta place, ça te va?
-Ai-je seulement le choix? maugréa-t-il d'un air faussement malheureux.
-Tu me connais si bien, lui répondis-je en lui donnant un tape sur l'épaule.
Je m'éloignais sur ces mots, vers le pauvre bâtiment où je logeai avec mes frères.
De sang, ils n'étaient pas de ma famille, mais sans eux, celle que je suis n'existerait pas. "Rika" n'existerait pas. Alors, dans mon cœur, ils étaient mes seuls et uniques frères.
J'arrivais dans le hall du bâtiment où je vivais. Il était, comme à l'image de quartier, sale et en piteux état.
Je gravis les marchés des trois étages, irrégulières et pour certaines, remplacées par de frêles planches en bois. Je poussai la porte d'entrée : le verrou était brisé, ce qui laissait libre d'entrer qui voulait.
Cependant dans le quartier, tout le monde connaissait tout le monde, alors n'importe qui était en droit d'entrer chez les autres. Personne n'avait rien à cacher. Et personne n'osait également entacher l'intimité de l'autre.
Je vivais dans ce quartier depuis 4 ans et j'avais appris qu'il avait été classé "sensible", à cause des fréquents règlement de compte, des "guerres de gangs" ou des planques de camés que l'on pouvait trouver dans le coin.
Toutefois, le quartier n'était que le lieu. Il était rare que les habitants soient impliqués dans ce genre d'histoire. Ceux qui venaient faire leurs affaires dans ces rues n'avaient, malheureusement jamais vécu dans le coin. C'était évident même.
Si un habitant était impliqué dans ce genre d'histoire, ce ne serait pas une simple guerre de gang entre une vingtaine de personne. Ce serait le quartier contre tous.
Chaque habitant aidait son voisin comme il le pouvait. Que ce soit financièrement, ou parce que le chat d'une ancienne avait disparu.
Oui, "ancienne" et non "vieille", car ici, les personnes âgées étaient sincèrement respecté : ils étaient les porteurs de la sagesse.
Les forces de l'ordre ne comprenaient pas la logique du quartier et croyaient encore moins en sa quasi-innocence. Voilà pourquoi l'État ne faisaient rien pour rénové les vieux bâtiments au bord de l'effondrement.
Après avoir fait un rapide tour du studio, je m'affalai sur le canapé poussiéreux. La cuisine était ouverte sur la salle à manger, il y avait une salle de bain, et des toilettes (séparés) ainsi qu'une chambre. Plutôt étroit pour y vivre à trois.
Owen et Felix m'avait dit de prendre la chambre, mais finalement, nous dormions tous les trois sur les matelas qu'on avait mis au sol.
Je pris une bière dans le frigo, et les yeux s'arrêtèrent sur l'enveloppe que Julius m'avait donné.
Le prénom de mes frères étaient écrit à la main, d'une très jolie écriture.
Il n'y avait pas d'adresse : par chance la lettre était tombé entre les mains de mon facteur préféré, sinon, elle ne serait jamais arrivé à destination. Je cherchai un expéditeur, mais je trouvai rien. Ni nom, ni timbre, rien.
Seulement un sceau avec écrit dessus : Le Conseil de l'Ordre. L'Ange Pur.
Haussant des épaules je la reposai sur la table, je me sentant pas l'envie de l'ouvrir. Dans tous les cas, Owen et Fel me diront le contenu.
La faim me tenailla l'estomac, et j'attrapai un paquet de chips en jetant la bière.
D'ailleurs , je n'avais rien à faire avant leur retour. Ils étaient partis voir la nouvelle meute de la région : étant donné qu'ils étaient des solitaires et qu'ils n'avaient pas de réelles meutes, les renégats qu'ils étaient devaient signaler notre présence et notre inoffensivité. Enfin la leur. Moi je n'étais pas comme eux.
Owen était un loup-garou, un vrai. Pas comme ceux des légendes, sanguinaires, violents, et incapable de se contrôler. Lui et le loup ne font qu'un. Non, il est le loup. À la pleine lune, il n'est pas obligé de se transformer, et pourtant, ses forces sont décuplées.
Il avait 3 formes : la forme humaine, et la forme lupine, naturellement. La dernière forme était celle de la Bête. Mi-loup, mi-homme. Dans cette forme, il ressemblait plus à un monstre à la posture des os invraisemblable et effrayante, aux griffes et aux crocs longs et tranchants et aiguisés, au corps recouvert de poils, et au visage à moitié allongé comme le museau d'un loup. Cette forme était puissante, mais la haine et la rage étaient multipliés ce qui pouvait la rendre incontrôlable.
Owen l'évitait pour cette raison.
Felix lui, était un métamorphe de la race féline. Lion, tigre, panthère ou même chat, il pouvait prendre l'apparence de n'importe quel fauve, tant qu'il en connaissait l'anatomie exacte. Il préférait la forme du lion, mais en ville, un chat est plus discret.
Ce qui me fascinait toujours lorsqu'ils étaient sous leur forme animal, c'était leur pelage d'un blanc pur, à couper le souffle.
Et dire que moi, je n'étais qu'une simple humaine télépathe.
Je pouvais entendre les pensées et lire les souvenirs des gens, humain ou non, faible ou puissant, je le pouvais, tant qu'ils n'avaient pas barricadé leur esprit, et qu'ils n'étaient pas fous.
Avant d'apprendre à contrôler ce son, cela faisait un brouhaha constant et infernal dans ma tête, rien qu'en étant en présence de plusiseurs personnes. Avec l'aide de mes frères, j'avais appris à contrôler ce don, et j'ai créé des "fréquences".
La première fréquence que j'ai installé dans ma tête mettait sous silence toutes les voix qui me rendaient folles. La seconde est la fréquence ROF : Rika-Owen-Felix. Cette fréquence me permettait de communiquer avec eux, et lorsqu'ils ont compris le système, ils pouvaient m'envoyer leurs pensées et recevoir les miennes, sans douleurs.
Je me levais pour jeter mon paquet de chips, et soupirai. Ils en mettaient du temps ces deux-là.
Une présence apparut dans mon dos. Je fis comme ci je n'avais rien remarqué et ouvre un placard. Une seconde présence arriva. J'attrapai des pâtes et sortir une casserole que je remplis d'eau tiède. Je fis miné d'ouvrir le paquet de pâtes.
Les présences se rapprochèrent de moi.
Mon cœur s'accéléra.
Qui étaient-ils? Que faisaient-ils là? Que me voulaient-ils?
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