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Case 21

Like I'm Gonna Lose you - Jasmine Thompson





26 décembre

Gabin, posté devant la baie vitrée, fixe les flocons disséminés qui tombent encore du ciel. Il a beaucoup neigé cette nuit et l'épaisse couche fraîche a recouvert les précédentes. Il s'impatiente de pouvoir mettre le nez dehors, tellement fasciné par cette immensité blanche qui lui était inconnue il y a encore quelques jours.

Nous nous retrouvons seuls puisque toute la clique est partie presque aux aurores, sous prétexte que nous avions tous les trois des choses à faire ensemble...

Ils sont d'une discrétion...

Même si à presque cinq ans Gabin ne capte pas encore les subtilités de langage, je préfère que nous soyons prudents. Avec Gabriel, nous n'avons pas encore réfléchi à la manière de le lui annoncer. Hier soir, il était tellement exténué...

D'ailleurs il me semble qu'il dort encore.

— Maman ?

— Oui mon chéri ?

— Il va dormir toute la journée Gabriel ? Je voudrais qu'il m'apprenne à faire du ski...

— Il est fatigué, il faut qu'il se repose, tu sais c'est très fatiguant d'être pompier...

— Comme c'était fatigant pour papa d'être policier ?

Mes mains tremblent sur la surface du canapé et je lâche le livre que je tentais de lire. Je n'ai jamais caché à Gabin l'existence de Grégoire, et j'ai tenté, à ma façon de lui faire comprendre que malgré l'importance qu'il avait dans nos vies, il n'était pas son « vrai » papa. Mais j'imagine que pour lui c'est celui qui aurait été son père si le fanatisme religieux de quelques extrémistes ne nous l'avait pas arraché.

— Gabriel ! Oh ouais, chouette !

Nanuk et Gabin accourent à ses pieds et, à sa mine encore emplie de sommeil, je sais qu'il est trop tôt. Mais son visage s'illumine et il se baisse pour offrir une caresse à son chien en même temps qu'il prend mon... enfin... notre fils dans ses bras. Une émotion m'enserre la poitrine de les voir ainsi tous les deux. Depuis le début, Gabin, qui est plutôt réservé avec les personnes qu'il ne connaît pas, s'est pris d'affection pour Gabriel, comme si le cœur reconnaissait leur lien...

Je me trouve bête de penser ainsi, mais c'est plus fort que moi...

— Dis Gabriel, tu m'emmènes skier ?

— Mon chéri, ne commence pas à ennuyer Gabriel, laisse-lui le temps de se réveiller...

— Mais le jour est levé depuis longtemps maman...

— Gabin !

Je déteste quand il essaie de négocier ou n'écoute pas du premier coup. Gabriel me fixe, un sourire complice aux lèvres. Il me fait un clin d'œil avant de reporter son attention sur Gabin.

— Écoute mon bonhomme, je vais aller prendre une énorme tasse de café noir pour prendre des grosses forces et après je t'amène t'équiper ? Tu valides ?

— M'équiper, c'est quoi ?

— Pour le ski ! Il te faut des vêtements chauds et du matériel.

— Ah d'accord...

Je ne peux pas m'empêcher de sourire et de pouffer de les voir interagir ainsi.

Une grosse demi-heure plus tard, nous nous retrouvons devant la boutique de sport de Pierre. Je repense à la première fois où Gabriel m'a emmenée ici. C'était il ya seulement quelques jours et pourtant j'ai l'impression que c'était dans une autre vie.

Cette fois, c'est un employé qui nous sert et qui nous apprend que Pierre est à la clinique avec sa femme sur le point d'accoucher.

Mon petit chou est trop beau avec ses équipements tout neufs, ses lunettes de soleil et son casque rouge...

— Regarde maman, t'as vu je suis comme un champion !

— Oh oui tu es très beau !

J'ai envie de rajouter comme ton père, mais je crois que ce serait mal venu. Je suis bien en train de faire de l'humour là ?

Pendant que Gabin trépigne d'impatience, nous nous équipons à notre tour. Gabriel récupère des forfaits et nous débutons en apprenant à Gabin à se placer sur le téléski. Il y a peu de monde à la station en ce lendemain de Noël et c'est idéal. Gabin a l'air de n'avoir peur de rien. Attentif à tous les conseils de Gabriel, notre petit bonhomme s'applique, s'exerce, tombe puis se relève. Il est increvable. En quelques dizaines de minutes d'entraînement, la piste verte du Chinaillon n'a plus aucun secret pour lui. Il a ça dans le sang.

J'immortalise ces instants sur mon téléphone et je n'arrive pas à me départir de mon sourire. À quand remonte la dernière fois où je me suis sentie aussi heureuse ?

Alors que je suis restée en contrebas pour immortaliser ces moments, Gabin fait une descente en zigzaguant en chapeau pointu comme le lui demande Gabriel. Ils finissent pas faire la course et se jeter dans la neige en arrivant à ma hauteur. Entraînée par leur vitesse, je me laisse échouer avec eux dans la neige. Nous éclatons de rire en nous lançant quelques poussières de neige. Discrètement, la main glacée de Gabriel vient enserrer la mienne et son sourire emplit mon cœur d'un bonheur complet. Je voudrais que cet instant ne finisse jamais.

— J'ai trop faim !

Nouvelle salve de rires de la part de Gabriel et moi.

— C'est normal, j'ai fait beaucoup de sport !

Gabriel me lance un nouveau clin d'œil, comme si j'allais deviner ce qu'il a derrière la tête. Mais sans même me poser la question, je lui fais confiance.

— Je crois que je connais un endroit où une super cuisinière pourra remplir ton estomac de champion !

— Oh chouette !

— Que dirais-tu de bonnes saucisses avec des frites maison ?

— Oh oui oui oui !

— Et figure-toi que Marina, la cheffe cuisinière fait la meilleure tarte aux myrtilles du monde entier !

— Je crois pas que j'en ai déjà mangé...

— Tu vas voir ça déchire !

— Ça déchire ?

Je lui fais les gros yeux, il est déjà en train d'apprendre de drôles de choses à notre fils...

Et lui se marre avant de me tirer la langue puis de m'envoyer un bisou mimé dès que Gabin a le dos tourné.

Confortablement installés dans le restaurant de Marina, toujours aussi accueillant, j'assiste avec délectation au repas de mon petit loup qui dévore littéralement son plat de saucisses et de frites. Il regarde du coin de l'œil comment Gabriel tient ses couverts, comment il mange et s'essuie la bouche et il l'imite avec beaucoup d'application.

Gabriel qui n'a rien manqué de mes émotions, glisse sa main sous la nappe pour venir caresser le dos de la mienne avec tendresse. Son regard plonge dans le mien et juste en une seconde, les palpitations de mon cœur s'apaisent. Si rien n'est encore réglé, ce bonheur dans les yeux de mon fils, cette joie de vivre qui transpire de son attitude me remplissent de bien être tout autant que cela m'effraie. Car j'ai peur que le destin décide à nouveau de s'acharner pour tout me reprendre.

Lorsque nous rentrons au chalet, Gabin s'écroule de fatigue. Je l'accompagne au lit pendant que Gabriel part faire une balade avec Nanuk.

Je me retrouve seule, perdue dans mes pensées alors que je fixe sans vraiment les voir, les flammes qui lèchent le bois dans la cheminée.

La vibration sur la console me fait porter les yeux sur mon portable. Le nom de Lucas apparaît et je m'empresse de décrocher !

— Oh Lucas ! Joyeux Noël !

— Joyeux Noël ma belle ! Alors comment vas-tu dans tes montagnes ? Gabin aime la neige ?

— Oh, j'aurais énormément de choses à te raconter, mais je ne suis pas certaine que le téléphone soit approprié pour de telles annonces...

— Laura m'a un peu parlé, tu sais...

— Pourquoi je ne suis pas étonnée ?

— Peut-être parce qu'elle sait que tu ne lui en voudras pas ? Qu'au contraire ça t'arrange et que tu n'auras que des détails insignifiants à rajouter ?

— Lucas... quelquefois je me demande pourquoi vous n'êtes pas ensemble... vous êtes les mêmes commères !

Je l'entends rire à l'autre bout du fil. Il trouve peut-être ça drôle, mais moi je sais très bien que derrière leurs chamailleries incessantes, ils ont bien plus de points communs et de valeurs qu'ils ne le pensent...

— Ne change pas de sujet tu veux... alors il est comment ce « papa » ? Laura m'a dit « absolument canon »... elle a ajouté « bombe sexuelle sur pattes »... et si je n'oublie rien elle a conclu avec « super bon coup au pieu »...

— Elle ne changera jamais...

— Pourquoi voudrais-tu qu'elle change ? Mais... alors ? Tu confirmes ?

Je n'ai pas envie de lui cacher mes sentiments. Ça n'empêche pas que je sois complètement perdue.

— Il est incroyablement séduisant, gentil et il s'entend à merveille avec Gabin. Depuis le premier jour où ils se sont rencontrés, ils partagent une complicité qui fait plaisir à voir, comme si leur cœur savait déjà.

— OK. Et toi ? T'en es où avec lui ?

— C'est compliqué...

— Mais non Charlie, c'est simple. Tu ressens des choses pour lui ? Tu te sens bien avec lui, je me trompe ?

Je soupire. Vu comme ça, la réponse est tellement évidente.

— Oui. Oui pour tout. Il est gentil, passionné et quand nous sommes ensemble c'est comme si toute raison m'abandonnait... et ce n'est jamais mon cerveau qui a le dernier mot...

Lucas se marre.

— Je suis heureux pour toi Charlie.

— C'est tellement compliqué. Il y a Gabin. Il va falloir qu'on lui dise la vérité et qu'on s'organise ensuite pour qu'il puisse voir son père...

— Tu ne comptes pas tenter quelque chose avec lui ?

— Ce n'est pas parce que Gabin est son fils que nous devons nous marier Lucas...

— Tu sais très bien que c'est pas ce que j'ai voulu dire, mais vous vous plaisez, vous avez un fils en commun, qu'est-ce qui te retient encore ?

— Peut-être nos dix ans d'écart et les centaines de kilomètres qui nous séparent...

— Ce ne sont que des excuses temporelles ou géographiques. Le cœur s'en fiche de ça.

— Lucas. Juste avant qu'on apprenne la vérité, on avait partagé quelques moments tous les deux et c'est vrai que c'était très intense, mais... il y a Gabin. Je ne peux pas prendre le risque d'officialiser quelque chose qui le fera espérer. Si ça ne fonctionne pas...

— Quand vas-tu arrêter de t'empêcher de vivre pour des « au cas où » ? Aimer c'est prendre le risque de souffrir...

— Je ne veux plus souffrir...

— Charlie... réfléchit bien...

Un silence s'installe et je sais qu'il a raison. J'ai juste du mal à contenir mes angoisses...

C'est ce moment que choisit Gabriel pour revenir. Alors je change de sujet pour qu'il ne se doute pas que je parle de lui.

— Raconte-moi ce que vous avez fait pour Noël... ?

— Rien d'extraordinaire, ma mère est venue et nous avons passé deux jours avec elle. Mais c'était beaucoup moins drôle sans toi et Gabin... sans parler de Laura.

— On se rattrapera, on sera bientôt de retour... on s'organisera un super repas tous les cinq, comme au bon vieux temps...

— J'ai hâte, vous me manquez avec Gabin.

— Vous nous manquez aussi Lucas. Fais de gros bisous à Mia.

— Je t'embrasse Charlie, prend-soin de toi et réfléchis bien à ce que je t'ai dit...

Je raccroche. Gabriel est en train de se faire couler un café. Lorsqu'il se retourne pour me faire face, il me tend son mug que j'accepte avec plaisir puis il me tourne à nouveau le dos pour se refaire un café.

— Tu as hâte de repartir ?

Le ton de sa voix m'interpelle. Je comprends qu'il a mal interprété mes paroles.

— Nooonnn. Qu'est-ce qui te fait penser que je suis pressée de retourner à Paris ?

— C'est ce que tu as dit à ton ami... Lucas c'est ça ?

— Oui, c'est mon colocataire. Il est père célibataire lui aussi. Je t'ai déjà parlé de lui...

— Oui je sais, je comprends.

— Il compte beaucoup pour moi Gabriel. C'est le premier Noël où nous sommes séparés, c'est juste bizarre pour chacun de nous. 

Il scrute mon visage, comme s'il cherchait dans mes émotions la réponse que mes paroles ne donnent pas.

— Tu as couché avec lui ?

— Quoi ?

Ses yeux expriment une telle détermination...

Réduisant la distance qui nous sépare, il pose son mug sur le plan de travail et se colle à moi, prenant mon visage en coupe.

— Ça me rend dingue d'imaginer un autre homme poser ses mains sur toi...

— Gabriel. Il n'y a jamais rien eu entre Lucas et moi. Il est comme mon meilleur ami, mon double au masculin. On a rencontré les mêmes galères, il est comme ma famille aujourd'hui.

Ma réponse ne semble pourtant pas le satisfaire. Il s'éloigne à nouveau et récupère son mug.

— Tu n'es plus mère célibataire maintenant. Je suis là moi.

Justement, je crois qu'il est temps que nous en parlions sérieusement. Mais un léger pincement dans ma poitrine me laisse supposer que c'est autre chose que j'aurais aimé entendre...

— Gabriel, il faut qu'on discute réellement de ce qui va se passer pour Gabin. Comment va-t-on lui annoncer ? Et comment tu vois les choses, ta relation avec lui ?

— Je crois qu'il ne faut pas attendre plus... on pourrait lui annoncer ce soir. Ton fils...

Il se reprend instantanément.

— Notre fils est très mature, il est tout à fait capable de comprendre...

— Je suis d'accord avec toi. Nous lui annoncerons après son goûter.

Il me sourit et s'approche et je me retrouve acculée contre le mur. Il dépose une main sur le mur près de mon visage alors que son regard appuyé ne quitte pas le mien.

— Gabriel...

— Pour le reste on n'est pas obligé de se décider tout de suite...

— Gabriel, s'il te plaît...

— Hum ???

Il caresse l'arrête de ma mâchoire avec son nez et ses lèvres comme son souffle électrisent chaque parcelle de ma peau.

— Gabriel, on doit vraiment en discuter sérieusement...

— Ce n'est pas ce qu'on fait ?

Sa bouche qui murmure près de mon oreille me fait perdre contenance. Il frôle mon lobe, ondule son corps contre le mien et je sens que je perds toute notion de ce que nous étions en train de faire. Alors que je crois qu'il va m'embrasser, il pose ses mains l'une après l'autre sur ma bouche pour m'empêcher de parler avant de se laisser glisser à mes pieds. Je ne sais pas comment réagir. Nous ne sommes plus dans ces moments d'intimité consentis. Gabin pourrait se lever et nous découvrir à tout moment... mais alors que je sens que mon cerveau reprend enfin l'ascendant, un seul regard de Gabriel me fait à nouveau basculer. Il pose son index sur sa bouche, réclamant le silence. Ses doigts se faufilent ensuite sous les couches de tissu qu'il écarte avec dextérité pour laisser le chant libre à ses lèvres.

Je voulais vraiment qu'on discute...


Bonjour mes brioches !
Je vous laisse avec ça et vous dit à demain...les enfants ne me laissent aucun répit !

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