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Chapitre 6 : Limites franchies


Les jours passent, et plus Madame Geaudin, enfin Catherine, me parle d'elle. Elle me raconte son enfance à aider son père viticole, ses études sur Paris, la rencontre avec son mari, sa fille et surtout ses voyages et en particulier, ceux qu'elle aurait aimé réaliser.Entre l'Amérique latine et l'Afrique, il lui restait beaucoup de choses à voir. Alors un matin en rentrant chez moi, je me suis mise à fouiller le web à la recherche de photos de plusieurs pays et,avec l'aide de Jeanne, j'en ai fait des albums souvenirs. Le premier était sur le Mexique. Grâce à lui, Catherine s'est ouverte un peu plus sur son état de santé actuel, surtout sur sa façon de vivre ses derniers jours. Aujourd'hui, je m'apprête à lui ramener celui sur le Costa Rica, un pays qui la passionne depuis ses premiers voyages.


Je sors de la boutique en contemplant l'œuvre de ma complice. Il est magnifique. Beaucoup de photos sont accompagnées de petites anecdotes que j'ai trouvé sur divers sites et blogs de voyages. Je passe énormément d'heures dans ce projet que je ne trouve plus le temps d'aller en réanimation néonatale dans le cadre de mon bénévolat. Je m'en veux mais Catherine a besoin de moi. Quant à Célia, elle ignore ce que je fais puisqu'elle sort de plus en plus.D'un côté, je n'ai pas à lui expliquer le comment du pourquoi je fais ça mais d'un autre, elle me manque. Sa bonne humeur me manque.Nos disputes me manquent. J'ai conscience qu'à la mort de ma patiente tout redeviendra comme avant.


Je file au travail dès l'album dans mes mains,c'est-à-dire avec deux heures d'avance. Mes collègues m'ont fait remarquer mon implication un peu trop importante envers Catherine. Ne voyant que je ne répondais pas, elles ont arrêté de me dire quoique ce soit. C'est donc tout naturellement que je salue l'équipe en me rendant à la chambre numéro quatre. Comme à son habitude, Madame Geaudin admire la vue de Crystal Bay assise sur son lit, un plaid sur ses épaules.


– Bonjour, sourié-je en m'asseyant à ses côtés.


Un léger son s'échappe de ses lèvres. Je comprends que le moral n'est pas à l'ordre du jour. Je reste un instant près d'elle, en silence.Je lui tends le carnet de voyage dans l'espoir de lui rendre des idées plus joyeuses. Elle le prend, le feuillette avant de le reposer sur le lit. Il n'y avait pas une seule once de joie quand elle l'a ouvert.


Contre toute attente, je la serre dans mes bras. Il n'en faut pas plus pour que Catherine s'effondre. Je frotte ma main sur son bras dans un rythme lent, un peu pour calmer sa respiration saccadée. Nous restons dans cette position plusieurs minutes. Je lui sèche ses joues creuses et l'aide à se rallonger. Je n'ai pas besoin de lui demander la raison de son mal-être, je travaille dans ce service depuis assez longtemps pour savoir que la cause est son état de santé qui se dégrade.


Alors que je m'éloigne pour aller me changer afin de prendre mon poste, Catherine m'interpelle dans un chuchotement qui semble lui prendre toute son énergie.


– Ne me laisse pas, Sarah.


Je reste paralysée devant cette demande. Pour la première fois depuis le jour de nos confidences, elle accepte de se montrer vulnérable avec moi. Je retiens les gouttes salées qui menacent de couler. Je retourne auprès d'elle et lui prends les mains.


– Je dois aller me changer Catherine, et je reviens aussi vite que possible, la rassuré-je. C'est promis.


Je lui lance un dernier sourire avant de sortir. Je bats mon record de temps pour enfiler ma tenue professionnelle et râle après ma collègue qui n'est pas prête pour les transmissions. Une certaine culpabilité apparaît au plus profond de moi lorsque je repense à ma patiente qui m'attend.


Je réalise le plus vite possible mon tour du soir puis, je rejoins Catherine. Je décide de prendre une chaise et de m'asseoir près d'elle, attrapant sa main froide. Sans m'en rendre compte, je m'assoupis. Je suis réveillée par ses mouvements et ses plaintes.


– Que se passe-t-il, Catherine ? demandé-je inquiète.

– J'ai mal, supplie-t-elle, j'ai tellement mal, Sarah.

– Je vais chercher quelque chose.


Sans réfléchir, je quitte la chambre en trombe et file dans la salle de soin. Je regarde le dossier, mais je n'aperçois pas le traitement dont elle a besoin. J'attrape le téléphone pour joindre le médecin de garde. Il n'a pas le temps de commencer la conversation que je lance :


– Il me faut de la morphine pour Madame Geaudin. Elle est très douloureuse.

– Euh... Je vois qu'elle a déjà trois autres antalgiques de prescrit,elle n'est pas...

– C'est de morphine qu'elle a besoin, m'énervé-je. La douleur est beaucoup trop importante !


Je négocie pendant cinq minutes avec le médecin avant qu'il accepte de me mettre le traitement que je veux. J'ai bien conscience que ce n'est pas la procédure habituelle mais, par expérience, pour de telles douleurs, les autres médicaments conviennent pour quelques heures.


Aussitôt le traitement préparé, je me dirige chez Catherine pour lui poser sa perfusion. Je tente de la rassurer, en vain. Au moment, où je souhaite me rasseoir, elle attrape ma main et me tire vers elle afin que je m'allonge à ses côtés.


– Parle-moi de toi, de ton enfance, me demande-t-elle essoufflée.


Je commence par lui parler de ma sœur, de nos disputes, de nos différences et aussi de ce qui nous rapprochait. Vient ensuite mes rêves, mes passions. Celles que j'ai abandonné le jour de l'accident de voiture. Pour la première fois, je sens comme un poids qui s'évapore. Je stoppe mon récit uniquement quand je dois me lever pour aller voir les autres patients.


Je finis ma nuit avec une Catherine sédatée dans mes bras, les yeux bouffis et rougis par les larmes. Je me décide à quitter mon nouveau refuge lorsque mon réveil sonne pour me signaler le changement d'équipe.

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