Chapitre 8 : La Prison Dorée

Emma entra dans le centre de conformité, le cœur battant à un rythme effréné. L’intérieur était aseptisé, baigné d’une lumière blanche artificielle. Tout ici sentait le contrôle absolu.

Un hologramme d’Amélia s’activa devant elle, une femme au visage parfait, sans expression.

— "Emma. Déviation mineure détectée. Justification requise."

Emma savait qu’un seul mot de travers pouvait signer sa fin. Elle respira profondément et adopta un ton calme.

— "J’ai paniqué. Mon rendez-vous avec Léo m’a perturbée. J’ai ressenti des émotions… contradictoires."

Un silence.

L’analyse durait trop longtemps. Emma sentit une sueur froide couler dans son dos.

Puis Amélia reprit :

— "Compris. Déstabilisation émotionnelle identifiée. Correction nécessaire."

Emma retint son souffle. Correction ?

Un mur s’ouvrit devant elle, révélant une salle circulaire avec un siège au centre.

— "Procédure de réajustement en cours. Installez-vous."

Elle sentit son sang se glacer.

Un Piège Imprévu

Emma s’approcha lentement du fauteuil. Elle savait que si elle refusait, Amélia la marquerait comme instable… et elle finirait comme tous ceux qui disparaissaient.

Elle s’assit. Des sangles mécaniques se refermèrent sur ses poignets et ses chevilles.

Une voix froide résonna :

— "Désynchronisation détectée. Commencement du recalibrage émotionnel."

Un casque descendit sur sa tête, et un flot d’images défila devant ses yeux : couples parfaits, sourires programmés, harmonie absolue.

Une sensation étrange envahit son esprit. Comme une vague cherchant à effacer son doute.

Elle lutta.

Les mots de Léo résonnèrent en elle : "L’amour n’est pas une équation."

Elle serra les poings, résistant à la rééducation mentale qui tentait de s’imposer.

Un bip d’alerte retentit.

— "Incompatibilité détectée. Ajustement intensifié."

Emma sentit une douleur fulgurante lui traverser le crâne.

Elle allait perdre.

L’aide inattendue

Soudain, une détonation sourde fit trembler la salle. L’écran d’Amélia clignota.

— "Alerte. Intrusion détectée."

Les sangles se relâchèrent brutalement. Emma arracha le casque, encore étourdie.

La porte explosa, et une silhouette familière apparut dans la fumée.

Léo.

— "Désolé d’être en retard."

Il lui tendit la main.

Emma n’hésita pas.

Elle attrapa sa main et se releva d’un bond.

Les alarmes hurlaient autour d’eux.

Ils n’avaient plus le choix : maintenant, ils devaient courir pour sauver leur vie… et le plan.