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20 : Un appel, des mensonges et une scène

J'ai claqué la porte de ma voiture et ai soupiré. La semaine avait commencé il y avait à peine deux jours que j'étais déjà fatiguée et avais envie d'être en weekend. De plus, il faisait tellement chaud, et mon nouveau bureau était près d'une fenêtre, le soleil tapait dans mon dos lorsque j'y étais assise.

Parce que mon nouveau boulot me demandait bien plus que de « tenir un agenda et signer des dossiers ». Je pouvais enfin établir un réel lien entre le client et moi, j'avais appris que j'allais avoir des déplacements, et j'avais ma propre assistante. C'était une jeune fille rousse et menue, employée à mi-temps en tant qu'étudiante et avec un caractère bien à elle. Elle me faisait carrément penser à moi, d'autant plus que son prénom n'avait pas été difficile à retenir : elle aussi s'appelait Alice. Ça me faisait bizarre quand je l'appelais.

J'allais démarrer ma voiture quand mon téléphone, abandonné dans les fins fonds de mon sac, a sonné. Je l'ai cherché et j'ai failli ne pas décrocher à temps.

- Oui ?

- Salut Alice, ça va ?

J'ai froncé les sourcils et ai écarté le téléphone de mon oreille. L'appelant était bien Nathan, j'aurais juré que c'était mon frère.

Et alors, je me suis sentie bizarre. Je n'avais pas reparlé à Nathan depuis le fameux matin où lui et moi nous nous étions réveillés ensemble et avions eu une drôle de conversation. Ça remontait à deux semaines, mais je m'en souvenais comme si c'était hier, et mes sentiments n'avaient pas changé, ce que j'avais espéré en l'espace de quinze jours.

- Euh... oui, oui. Et toi ?

- Ça va. Ça... ça fait longtemps.

J'ai hoché la tête, puis me suis sentie bête et ai lâché un minuscule « oui ». Je me suis sentie atrocement mal sur le moment, nous nous étions simplement ignorés pendant quinze jours et je pariais qu'il se sentait bête de m'appeler soudainement, comme ça, un mardi à dix-sept heures.

- J'aimerais te revoir, a-t-il continué. On pourrait aller manger quelque part, il y a un resto japonais pas très loin de ton boulot, on pourrait s'y retrouver ?

- Ce soir ?

- Oui, ce soir.

- Désolée, j'ai un truc de prévu ce soir. Un autre jour peut-être ?

Ma faculté à mentir si facilement à mon entourage me surprenait de jour en jour - et je comprenais pourquoi mon entourage n'était pas si étendu que ça, en fin de compte.

- Oh, d'accord. Euh... demain ?

- Je ne peux pas non plus. Ni jeudi ni vendredi, des trucs pour le boulot. Peut-être samedi ? ai-je proposé en sachant pertinemment qu'il ne pouvait pas.

- Je bosse le samedi.

- Ah oui, dommage. La semaine prochaine ?

Je l'ai entendu soupirer, et ça m'a fait un pincement au cœur. Pourquoi j'agissais comme ça avec lui ? Il ne le méritait pas, en aucun cas ; c'était moi qui méritait qu'on se foute impunément de ma gueule comme j'étais en train de le faire avec lui.

- Ouais, la semaine prochaine.

- D'accord, mardi du coup ? Tu seras certainement fatigué lundi soir, avec le...

- Tu n'es vraiment pas libre ce soir ? m'a-t-il coupée. Je voulais te voir aujourd'hui, je... (Il a soupiré) Non, ce n'est pas grave, va pour mardi prochain.

Je me suis mordue les lèvres. Mais enfin, qu'est-ce je faisais ? J'ai secoué la tête, et ai repris :

- Écoute, on ne peut pas diner ce soir, mais peut-être boire un verre pas trop tard ? Je peux arriver en retard à mon rendez-vous, ce n'est pas super important, ai-je inventé.

- OK, super, a-t-il répondu et je savais qu'il souriait. Dans une heure si tu veux, ça ne me dérange pas.

- Oui, on peut aller à l'Intrépide, ils font aussi bar le soir.

- Ça marche, dix-huit heures à l'Intrépide. À toute à l'heure.

- À toute à l'heure.

Je me suis surprise à raccrocher en souriant.

Et une heure plus tard donc, je me suis retrouvée assise au bar de l'Intrépide. J'avais commandé un simple verre de limonade - la dernière fois que j'avais consommé de l'alcool en compagnie de Nathan, on savait tous où ça nous avait menés - et j'attendais patiemment que mon ami arrive, assez tendue pour le coup. Ça ne faisait que deux semaines que nous ne nous étions pas vus et pourtant j'avais l'impression d'attendre quelqu'un qui revenait d'un long voyage de plusieurs mois à l'autre bout du monde.

Je l'ai vu passer la porte de la brasserie et poser au même moment son regard sur moi. Mon cœur s'est mis à battre à tout rompre - j'étais si stressée et ce pour aucune raison. Ce n'était que Nathan, pas de quoi en faire tout un plat ! Cependant mon cœur ne m'écoutait pas et si bien que lorsque Nathan s'est décidé à s'approcher, j'avais peur qu'il ne l'entende tambouriner dans ma cage thoracique. Nathan s'est penché maladroitement vers moi pour me faire la bise, ce qui a rendu la situation encore plus inconfortable : lui aussi n'était pas à l'aise, jamais il ne m'avait fait la bise pour me saluer. Cependant, il s'est assis au tabouret voisin du mien et m'a lancé avec un sourire :

- Je suis content de te revoir.

Et je savais qu'il était sincère. Il a commandé deux bières - pas de quoi se rendre ivre, mais ça ne m'a pas pour autant rassurée - et s'est tourné à nouveau vers moi.

- J'ai l'impression que ça fait des semaines que je ne t'ai pas vue.

- Ça doit être les jours qui rallongent.

Il a roulé des yeux, et a sorti son ordinateur du sac qu'il avait avec lui.

- Je voulais te montrer quelque chose qui ne pouvait pas attendre la semaine prochaine.

Il a ouvert son ordinateur et il s'est directement allumé sur une page internet. J'ai jeté un œil : il s'agissait d'une annonce de location d'un appartement. Nathan a glissé le cursus de la souris sur d'autres fenêtres avec d'autres annonces semblables.

- Ça fait deux semaines que je planche sur des annonces avec Eliott, m'a déclaré Nathan. C'est les appartements qu'on a retenus, on a demandé à tous les proprios et ils sont tous OK pour t'accorder une visite.

Mes yeux ne pouvaient pas se détacher de l'écran. Alors il avait réellement cherché un appartement, pour moi ? Alors que j'avais été méchante avec lui et que je ne lui avais pas adressé la parole en l'espace de deux semaines ?

- Ils sont plutôt pas mal situés et Eliott dit qu'ils sont à ton goût. Bien sûr il faut encore que tu visites parce que, bon, ça reste des annonces postées sur internet. Le loyer reste abordable pour la plupart, mais ton frère dit que si ça reste un peu élevé, il en parlerait à ton père. Et il m'a dit de préciser : uniquement à ton père.

- C'est...

J'ai levé les yeux vers Nathan. Il me souriait, comme si tout ce qu'ils avaient fait, avec Eliott, était normal.

- Merci, ai-je lâché.

Je n'avais pas su trouver d'autres mots.

- Ça faisait partie de notre accord, et puis ça me fait plaisir, t'es un peu en galère en ce moment, avec l'histoire avec ta mère, ton nouveau job...

J'hochais la tête, incrédule. J'ai bu une longue gorgée de bière, pour faire bonne figure, parce que je ne trouvais rien d'autre à faire à part le remercier, encore et encore.

- Ça va ? m'a demandé Nathan. Tu as l'air ailleurs.

J'ai hoché la tête. Nathan a appuyé son regard sur moi, et j'ai du le regarder les yeux dans les yeux pour lui prouver que ça allait.

- Tout se passe bien, au boulot ?

J'ai haussé les épaules et baissé le regard vers ma bière.

- C'est crevant, chiant et c'est agaçant de bosser par un temps pareil. Mais je dois bien avouer que ce que je fais me plait plus que ce que je ne faisais avec Lavande.

- Tu vois, j'ai eu raison de le remettre à sa place.

J'ai roulé des yeux, esquissant un sourire. J'avais oublié que c'était - en partie - grâce à lui que j'avais pu obtenir cette promotion.

Puis un silence s'est installé entre nous. Jamais je ne m'étais sentie aussi mal à l'aise, et ça m'étonnait encore plus que ça soit avec lui. J'avais toujours pris plaisir à voir Nathan, à lui parler, à le regarder et à flirter avec lui d'une manière si ouverte que c'en devenait sympathique. Tout ça était parti en fumée et j'avais même fait en sorte de ne pas pouvoir le voir plus longtemps que je ne le pouvais en réalité.

- Je vais devoir aller à mon rendez-vous, ai-je annoncé pour briser le silence et fuir cette situation embarrassante.

- Attends, a fait Nathan en me prenant le poignet alors que je n'avais même pas bougé. Je devais te parler d'autre chose.

J'ai fixé sa main sur mon avant-bras, et il a compris qu'il devait me lâcher. Je suis cependant restée assise sur mon tabouret, prête à entendre ce qu'il avait à me dire.

- C'est... important, a-t-il continué.

- Je t'en prie.

Il a inspiré longuement.

- Ecoute, si c'est pour continuer à se voir en ne se disant rien, je préfère qu'on en reste là, tous les deux.

J'ai haussé les sourcils.

- Qu'on en reste là ? ai-je répété. Tu sais que rien n'a jamais commencé ?

- Oui, et ça devrait mieux rester ainsi.

Je n'ai rien dit. Je comprenais ce que ça signifiait et où il voulait en venir, mais je suis restée de marbre, déçue.

- Comme tu veux, ai-je soufflé.

Il a acquiescé. Je ne savais pas ce qui était le pire : que je mentais en disant que je m'en fichais ou que ça avait l'air de ne lui poser aucun problème.

- D'accord, a-t-il soupiré. Tu peux partir.

J'ai attrapé mon sac et suis sortie de l'Intrépide. Je ne me sentais pas bien, et ce n'était pas à cause de la chaleur étouffante qu'il y avait, bien que nous étions en début de soirée. C'était comme si je venais de m'engueuler avec Nathan, alors que lui et moi étions restés calmes.

Trop calmes, sûrement.

J'ai allumé une cigarette, et l'ai fumée tranquillement devant la brasserie, en essayant de me vider la tête. Après l'avoir finie, et hésité à en fumer une deuxième, j'ai soupiré. Je n'arrivais encore pas à croire à ce que je m'apprêtais de faire.

Je suis entrée à nouveau dans l'Intrépide, furibonde, les yeux de quelques clients déjà posés sur moi suite à mon entrée fracassante. Nathan était toujours au bar, il avait commandé un verre de whisky.

- En fait, je veux bien des explications. J'en exige même !

J'avais crié ça depuis l'entrée de la brasserie. Nathan s'était tourné vers moi, l'air ahuri, tous comme les clients du côté bar, et j'apercevais déjà le barman soupirer, lui qui était déjà habitué à mes nombreuses scènes avec Gretchen - scènes qu'on inventait parfois, parce que, quoi, c'était drôle de jouer la comédie et d'attirer les regards.

- Je ne comprends pas pourquoi tu veux en rester là, ai-je continué avec mon ton théâtral. Alors on ne peut même pas continuer à être amis ? ou je suis vraiment une connasse finie et je n'ai vraiment rien à faire avec toi ?

- Alice... a bredouillé Nathan, qui regardait les clients d'un air désolé.

- Quoi ? Tu as honte de moi c'est ça ? Je ne suis pas assez bien pour toi ?

Ses yeux posés sur moi étaient aussi ronds que des soucoupes. J'ai aperçu du coin de l'œil une adolescente sortir son téléphone pour filmer la scène. Un silence de plomb s'est abattu dans la brasserie, on pouvait presque entendre les mouches voler.

Et l'impensable s'est produit. Nathan s'est levé de son tabouret, les traits de son visage raffermis. Il s'est dirigé vers moi, et sous les regards ébahis de notre public et de ma personne, il a osé me répondre.

- Honte de toi ? s'est-il exclamé. C'est sérieusement ce que tu penses de moi, que j'ai honte de toi ?

- Exactement !

- Mais bordel Alice, je suis bien la dernière personne qui pourrait avoir honte de toi ! T'es la fille la plus incroyable que je connaisse, comment veux-tu que j'en puisse avoir honte ?

J'en suis restée bouche bée.

- Alors si c'est vraiment ce que tu penses de moi, tu peux aller te faire foutre, Alice. Parce que je fais tout, vraiment tout pour te prouver que je tiens à toi. J'ai même du jouer les petits amis pour te sauver de ton patron misogyne ; et c'est comme ça que tu me remercies ? En me faisant une scène devant tout le monde ?

Les clients attendaient aussi impatiemment que moi la suite de son discours. Nathan, maintenant à un mètre de distance, s'est radouci.

- Jamais je n'aurais honte de toi, je tiens trop à toi pour ça et tu le sais. Mais il m'arrive de penser que c'est toi qui aies honte de moi, et franchement, j'ai de moins en de moins de mal à y croire.

- Ne dis pas n'importe quoi, ai-je soufflé.

- Ce n'est pas n'importe quoi ; ça fait deux semaines que tu m'évites. Tu t'en fiches de ce que je te dis quand je te parle de nous deux.

- Je ne m'en fiche pas...

- C'est pourtant bien ce que tu laisses paraître, non ?

Je me suis pincée les lèvres. Il avait totalement raison : je lui mentais, et il le savait.

- Tu sais bien que tu n'as pas besoin de te faire passer pour quelqu'un que tu n'es pas avec moi, Alice. Tu le sais même très bien, a-t-il soupiré.

J'ai hoché la tête, et je lui ai pris le bras. Avant de l'emmener dehors, j'ai attrapé le téléphone de la fille qui nous avait filmés et l'ai laissé tomber par inadvertance dans une carafe d'eau.

- Pour tester s'il est vraiment waterproof, lui ai-je lâché alors qu'elle me lançait un regard d'incompréhension et de colère.

Une fois dehors, j'ai fait face à Nathan. Il s'était appuyé contre le mur de la brasserie, avait croisé ses bras et attendait, visiblement, des explications. J'ai soupiré, ai passé une main sur mon front moite - j'avais vraiment besoin de prendre une douche - et ai décidé de briser le silence :

- Je suis désolée, ai-je lâché.

- Pourquoi ? a répondu Nathan du tac au tac. Pour la dispute ou pour ce qu'il s'était passé avant ?

- Les deux, je pense.

Il a soupiré, tout en se redressant et en s'approchant de moi.

- Jamais je ne pourrais te comprendre, Alice. C'est impossible, personne ne pourrait, tu es tellement... tellement...

- C'est bon, j'ai compris, ai-je lâché en soufflant.

Il a secoué la tête, et s'est posté devant moi, son visage à quelques centimètres du mien. Je me suis mise à transpirer davantage et mon pouls s'est dangereusement accéléré.

- Non, pour le coup c'est toi qui ne comprends rien : tu es la personne que tu es toi, Alice, et tu le resteras, m'a murmuré Nathan. Tu es tellement, tellement toi et c'est ça, ce qui me rend complètement fou de toi

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