Michelle se retourne dans son sommeil, elle enfouit son visage dans, elle ne sait quoi, tout ce dont elle a conscience, c'est de la chaleur et de la douceur du tissu sous ses doigts. Elle inspire fortement et l'odeur hypnotique qu'elle sent la rassure et l'encourage à dormir encore et à se reposer après tant de peine et d'épreuves hier.

Bien vite elle se rendort sans se préoccuper plus de son environnement.

Peter ouvre les yeux quand Michelle bouge contre lui, il fait encore nuit. Hier soir, épuisée d'avoir tant pleurer, elle s'était endormie contre le torse de ce dernier, serrée dans ses bras, les larmes encore brillantes sur son visage.

N'ayant ni le cœur, ni l'envie de la réveiller, Peter s'était alors allongé avec elle et il s'était contenté de rester à ses côtés avant d'être emporté lui aussi dans les bras de Morphée.

Toute la nuit, la jolie brune avait dormi collé à lui, agrippant sa chemise entre ses doigts fins. Elle s'était accrochée à lui sans jamais se défaire ce qui n'était pas pour déplaire au châtain, ce serait même plutôt tout le contraire.

De retour au présent, Peter voyant sa compagne se rendormir, il se contente de l'embrasser tendrement sur le front et referme les yeux s'en allant une fois de plus au pays des rêves. Rêves parsemés du sourire de Michelle et de ses yeux incroyables.

C'est presque deux heures plus tard que Peter revient vers la conscience, quand il ouvre enfin ses beaux yeux noisette, la lumière du soleil tout juste levé l'éblouit, mais bien moins que la vision idyllique qui se présente à lui. Michelle est couchée sur le côté, face à lui, les yeux clos, ses longs cils noirs collés à ses joues roses, les lèvres brillantes et le visage reposé. Elle est magnifique, même le chagrin de la veille n'a laissé aucune trace sur ses traits et sa peau couleur cannelle.

L'homme se contente de l'observer en silence. Il la regarde et sourit. Il a bien essayé mais il n'y est pas parvenu, ne pas l'aimer, ne pas l'admirer, tout ceci est impossible, comment ne pas aimer cette femme incroyable. Elle est simplement parfaite.

Il soupire et y pense de plus en plus, et plus encore depuis hier soir. Il a rompu la règle numéro un. En un week-end, il a vécu toute une vie, cette rencontre a tout changé, a tout bouleversé. C'est désespéré et fou d'amour pour Michelle qu'il se laisse aller à la toucher, passer une mèche de cheveux derrière son oreille, caresser sa joue, ses yeux scrutant chaque centimètre de son visage et de son corps aux courbes merveilleuses.

Les minutes passent et la femme dort encore, elle devait être et doit être épuisée. Il faut avouer que la journée d'hier et la soirée n'ont pas été de tout repos.

De plus, si elle lui a tout dit, c'est certainement qu'elle lui fait confiance. Mais d'imaginer tout ce qu'elle a traversé toute seule, rejetée par toute sa famille pousse Peter à l'aimer plus encore. Mais le peut-il vraiment ?

Peter ferme les yeux de nouveau, et finit par s'endormir une nouvelle fois.

La jolie métisse se réveille à la lueur de l'astre du jour qui inonde de ses reflets dorés toute la chambre, elle est face à la fenêtre et contemple un instant l'effet des rayons du soleil sur les rideaux bleus.

Un souffle chaud et léger chatouille la peau fine de sa nuque. Un bras est enroulé autour de sa taille. Mais elle sait qu'elle n'a rien fait, qu'ils n'ont fait que dormir. Ça fait partie du contrat. Pense-t-elle tristement.

Elle profite de cette proximité, aura-t-elle encore l'occasion de le sentir contre elle ? Son cœur s'emballe et bat fort dans sa poitrine. Si seulement ils s'étaient rencontrés dans d'autres circonstances.

Michelle entrecroise ses doigts dans ceux de l'homme qui dort contre son dos. Malgré tout ce qu'elle lui a dit hier, il ne la juge pas, il ne s'éloigne pas, c'est plutôt même tout le contraire, il est là, plus proche encore et elle se sent en sécurité. C'est dans cet état d'esprit qu'elle finit par se rendormir.

Une heure de plus et Peter ouvre les yeux, Michelle dort encore contre lui, c'est si bon. Il se dégage doucement, rompant sa prise sur la main de la belle brune, il la couvre un peu de façon à compenser la chaleur de son corps et attrape des vêtements dans son sac. Il file dans la salle de bain prendre une douche salvatrice et revigorante. L'eau est à température parfaite quand il se glisse sous le jet. Ici sous l'eau, il prend finalement une décision, la bonne et seule décision à prendre selon lui.

Dans le grand lit la métisse ouvre les yeux peut-être une demi-heure plus tard. Désorientée elle se redresse doucement, il fait jour et a bien y penser maintenant, elle a faim c'est certainement cette sensation qui l'a réveillé. Elle s'étire comme un chat et une question se pose, elle tourne sa tête en tout sens. Où est Peter ?

-"Peter ?" Appelle-t-elle.

Il se passe plusieurs trop longues secondes.

-"Peter ?" Réitère-t-elle son appel.

Mais toujours aucune réponse. Une étrange sensation lui tord le ventre. Prise d'une panique qu'elle ne contrôle pas, elle sent les larmes lui monter aux yeux quand une fois debout elle s'aperçoit que le sac de Peter a disparu avec son propriétaire. Elle ne veut pas y croire pourtant elle l'a compris Peter est parti.

Elle s'assoit sur le canapé avant de laisser finalement les larmes quitter ses yeux. Elle laisse le chagrin la submerger durant plusieurs minutes, ça ne la soulage même pas. Puis quand elle tend le bras pour attraper un mouchoir, elle la voit enfin, la lettre qu'il lui a laissée, son prénom est écrit dessus d'une très belle écriture. La main tremblante, elle la saisit dans ses longs doigts fins et l'ouvre. C'est une simple feuille pliée en deux.

Michelle,

Je sais que partir ainsi n'est pas très gentil de ma part et je m'en excuse.

Tous les mots que je pourrais bien te dire ne suffiront pas à me faire pardonner mais je n'avais pas le courage, le courage de rester et de te raccompagner chez toi pour te dire adieu.

J'ai vécu un week-end formidable, te rencontrer à changer ma vie et j'espère sincèrement que tu vas continuer à vivre et à être heureuse, car personne ne mérite plus le bonheur que toi.

Tu es la femme la plus parfaite que j'ai rencontré, la plus forte et la plus incroyablement incroyable.

Ne doute jamais de ce que tu es, crois-moi, nul ne t'arrive à la cheville.

Enfin, je m'excuse encore, ne me cherche pas pour me payer, ton argent je n'en veux pas, je n'en ai pas besoin, ce que tu m'as offert à la place est tellement mieux. Merci.

J'aurais aimé être meilleur et bien plus courageux.

Et n'oublie pas
"Rien n'arrive jamais par hasard."

Tendrement.
Peter.