Sophia et Helen avait tenté de tout nier mais il avait clairement entendu ce qu'elles avaient dit. Tout leur plan tombait à l'eau. Il se précipita vers la chambre qui avait été assignée pour la « convalescence » de son père, Sophia et sa mère à ses trousses pour lui faire entendre raison, comme si c'était lui qui avait tort dans cette histoire. Sans s'annoncer, il entra dans la chambre.

- Je savais que tu étais un manipulateur mais je ne te pensais pas aussi bon acteur, dit-il sans cérémonial.

- De quoi tu parles ? demanda Patrick non sans tousser arrachant un sourire sournois à Rick.

- Tu n'as plus besoin de faire semblant. Je sais tout. Quand tu prévois de me faire tomber dans tes plans diaboliques, tu devrais dire à tes complices de ne pas en parler sous le même toit que moi. J'ai surpris une conversation très révélatrice entre Sophia et maman.

Aussitôt, Patrick jeta un regard plein de reproches à sa femme et Sophia qui se tenaient à l'embrasure de la porte.

- Et que vas-tu faire ? dit-il d'un ton de défi.

- Je vais m'en aller. Je retourne à Corybridge. A cause de vous, j'ai peut-être perdu la femme de ma vie.

- Je te préviens, si tu passes la porte de cette maison, je te déshérite. Mon argent n'ira pas nourrir ces crève-la-faim.

- Pas de problème ! Je n'ai pas besoin de ton argent ! conclut Rick.

Il sortit de la chambre en ignorant les plaintes son père lui disant que lorsqu'il en aura marre de la misère, il reviendrait le supplier.

Le soir, il se prit une chambre dans un hôtel deux étoiles. Il n'avait pas pu avoir un vol en classe éco le même jour. Tout était complet. Son père n'avait pas perdu de temps, il avait fermé son compte lié à celui de l'entreprise. Graig l'avait téléphoné pour lui dire qu'on l'avait chassé de la maison à Corybridge parce qu'il lui avait toujours été fidèle. A cause de lui, ce vieil qui avait toujours été là pour lui se retrouvait sans emploi. Ce soir-là, il passa une nuit blanche à réfléchir à que faire pour la suite. Il se retrouvait sans travail, sans maison et sans Ella.

- Merci d'être venu Graig, dit-il en répondant à son accolade. Ce n'était pas nécessaire. J'aurais pu me débrouiller.

- Comment ça ? Et où auriez-vous pu aller ?

- Tu n'es plus obligé de me vouvoyer Graig. Je ne suis plus ton patron, dit-il en montant sur le siège passager.

- Peut-être, mais j'ai toujours du respect pour toi. Ce que t'as fait ta famille est impardonnable.

- Je sais, dit-il en passant sa main dans ses cheveux, las de cette situation.

Deux minutes plus tard, ils quittaient l'aéroport. Seul le ronronnement du moteur de la voiture de Graig lui permettait de rester à la réalité et lui rappelait qu'il n'avait plus rien.

- Est-ce que tu peux me déposer dans un hôtel s'il te plait ?

- Il en est hors de question ! s'y opposa Graig. Charlotte et moi sommes ravis de t'accueillir à la maison.

- Je vous en remercie mais je ne voudrais pas vous déranger.

- Tu ne vas pas nous déranger. Depuis que les enfants tous leur vie, on se sent un peu seuls. Ça nous fera du bien d'avoir quelqu'un à la maison. Et puis, tu ne vas pas aller gâcher l'argent qu'il te reste dans un hôtel où tu ne pourras même pas bien manger !

Rick ne le contredit pas. Il semblait être prêt à lui venir en aide.

Comme dans ses souvenirs, Charlotte était toujours une femme chaleureuse et souriante. Elle lui faisait toujours penser à Flora. Elle l'avait accueilli avec le sourire et lui avait attribuer l'ancienne chambre d'un de leur fils. Il voulut tout de suite après aller voir Ella, mais Graig lui conseilla de se reposer d'abord car la fatiguer se lisait sur son visage. Il abdiqua car il avait besoin de sommeil et de force pour affronter la conversation avec Ella.

Le soir, ses hôtes avaient tenté de lui changer les idées en lui parlant de leur vie, leur mariage, les hauts et bas qu'ils avaient traversé. Il se mit à rêver d'un mariage comme le leur avec Ella. Ils n'étaient pas riches mais pourtant ils étaient heureux et amoureux après plus de 30 ans de mariage.

- Graig, je suis désolé, à cause de moi tu te retrouves sans emploi et sans retraite, confia-t-il à son ancien chauffeur alors que Charlotte était déjà aller dormir.

- Ne t'en fais pas pour ça. Je ne t'en avais pas parlé, mais avec l'énorme salaire que tu me donnais, j'ai pu assez économiser. Je vais bientôt ouvrir une agence de location de voiture et de taxis.

Rick en fut surpris mais heureux pour lui.

Le lendemain, se disant que Ella devait être au travail, il repoussa leur confrontation au soir. Il entreprit de se rendre à Soet Petrolium et chez ses parents pour récupérer certaines de ses affaires. Son père avait tout prévu. A son arrivée, il ne put pénétrer ni les locaux de l'entreprise ni dans ce qu'il fut sa maison. Toutes ses affaires avaient été rangées le lui avaient été remise à l'entrée. Son père pensait vraiment que le mettre à la porte et le rendre sans argent lui ferait changer d'avis. Mais il se trompait. Il était bien décidé à se débrouiller seul. Tant que Ella serait avec lui, il trouverait la force qu'il lui faudrait pour avancer.

Après cette journée assez grise, il se rendit chez lui. Sans surprise, ce fut Peter qui l'accueillit.

- Tu as le culot de revenir après ce que tu as fait !

- Est-ce que je peux lui parler s'il te plait ?

- Pourquoi ? Pour lui faire avaler encore d'autres mensonges ? Tu en as déjà assez fait. Elle ne veut plus te voir. Et je te conseille de ne plus revenir si tu ne veux pas recevoir mon poing dans la figure.

Peter s'apprêtait à le laisser en plan mais il ajouta tout de suite :

- Je comprends votre colère. Mais il faut que je lui explique. Je me suis fait piéger par ma famille.

Peter lui lança un sourire en coin.

- Je savais que ça finirait par arriver, dit Peter.

- De quoi tu parles ?

- Je savais qu'un jour tu aurais à faire le choix entre quelqu'un d'autres et elle, et je savais que tu la mettrais encore au second plan.

- Q...quoi ?

- Tu t'es toujours demandé pourquoi je n'acceptais pas votre relation. Ce n'est pas parce que je ne pensais pas que tu ne l'aimais pas, ou juste parce qu'il y a un code entre amis disant qu'on ne touche pas aux sœurs. Mais c'est parce que je te connais Rick. Tu as toujours eu du mal à t'affirmer, à t'imposer. A l'école, c'est moi qui t'ai aidé. Avec le temps tu t'es amélioré, les filles te couraient dessus, mais avec les personnes qui te sont proches, tu as toujours été le même. Tu n'as pas eu le courage de m'affronter et me dire clairement tu voulais de ma sœur, peu importe les conséquences. AU lieu de ça, tu vous as laissé souffrir pendant des années. Aujourd'hui encore, je ne sais pas la raison, mais tu es parti des mois en laissant ma sœur sans nouvelle pour après qu'elle apprenne par la presse que tu vas te marier alors que tu lui avais assurer que ce n'était qu'un malentendu. Donc, je présume que tu n'as pas su encore une fois rester sur ta position malgré la pression de ta famille. Donc, je te le répète, tu ne la mérite pas. Va-t'en et ne reviens pas.

Rick était resté stoïc durant tout ce temps. Il comprenait maintenant où il avait fauté. Il était vrai qu'il avait toujours eu tendance à faire passer le bonheur des autres avant le sien. Mais il ne s'était pas rendu compte que dans son malheur, il emportait la femme qu'il aimait. Et maintenant, ses chances de la reconquérir étaient minces. Après quelques minutes à rester devant la porte fermée, il était retourné, vidé et l'esprit ailleurs.

Il avait raconté à Graig tout ce que lui avait dit Peter. Mais celui-ci lui avait dit ne pas baisser les bras. Il avait une chance de se rattraper, il devait la saisir. Maintenant qu'il savait ce qu'il avait mal fait, il pouvait faire ce qu'il fallait.

Les jours suivants, il avait repris confiance et s'était remis en tête de reconquérir sa belle. Il partait presque tous les soirs chez Ella en ayant l'espoir de lui parler, mais c'était soit un Peter énervé qui l'accueillait ou une Sally désolée pour lui. Mis il n'en démordait pas. Les jours où la recherche du travail l'avait pris toutes ses forces, il envoyait des fleurs avec une carte en espérant que cela touche le cœur de Ella. Il ne pensait pas que chercher du travail demandait autant d'efforts. Son père avait fait jouer ses relations et impossible pour lui de trouver un travail dans une énorme entreprise. Heureusement, Graig l'avait aidé à faire son CV, ses lettres de motivations et préparer ses entretiens. Mais après près de quatre semaines, il n'avait aucun retour positif.

Il souffla avant de sonner pour la énième fois, toujours avec la même espérance que Ella veuille enfin lui parler.

- Bonsoir Sally, est-ce qu'elle est là ? dit-il.

- Oui, mais...

- C'est bon Sally, dit la voix qu'il rêvait d'entendre depuis des semaines.

Sally laissa la porte ouverte repartit à l'intérieur. Ella se montra enfin. Mais ce qu'il vit le laissa sans voix. Un énorme ventre d'au moins 5 mois.