Chapitre 26
Au fur et mesure qu'il lisait le document, Rick eut un sentiment de dégoût. Comment son père avait pu conclure un tel contrat sans lui en parler. Et surtout, il le lui avait fait signer sans son accord car il ne se rappelait pas avoir signé cela de son plein gré.
Il releva le regard plein de colère vers Sofia.
- Je peux savoir ce que c'est ? hurla-t-il.
Puis il s'arrêta en remarquant l'absence de Ella. Reposa le contrat sur le plan de travail et partit à la recherche de Ella.
- Ella ! hurlait-il en cherchant dans toutes les pièces du rez-de-chaussée.
- Elle est partie, dit Sofia.
Il se retourna vers elle.
- J'espère pour toi que tout ceci est une mauvaise blague parce que je ne te le pardonnerais jamais. Et ne pense pas une seconde que je me marierai avec toi.
Il sortit son portable de sa poche et appela Ella, mais elle ne décrocha pas. Il réessaya au moins cinq fois et lui laissa de nombreux messages vocaux. Il tenta une dernière fois mais elle avait éteint son portable.
- Mon cœur, s'il te plait. Je suis inquiet. Dis-moi au moins si tu es bien rentrée. Je t'aime, ne l'oublie pas. Tout ceci n'est qu'un malentendu. Je vais tout arranger.
Puis il raccrocha. Il tenta ensuite de joindre ses parents mais leur domestique en Angleterre lui dit qu'ils étaient absents, ce qui le mit plus en rogne car il voulait éclaircir cette situation au plus vite avec son père.
Les jours suivants, il tenta à nouveaux de les joindre mais sans succès. Ils avaient apparemment voyagé la date de leur retour était inconnue. Et Ella ne répondait toujours pas à ses appels. Il avait tenté à de nombreuses reprises d'aller la voir chez elle ou à son travail mais elle ne désirait toujours pas le voir. Il ne savait même pas ce qu'il pourrait lui pour sa défense. Il n'avait aucune preuve qui l'innocentait.
Sofia quant à elle, elle était repartie à Paris. Elle disait ne plus supporter sa froideur envers elle. Elle le laissait gérer tout ceci avec ses parents.
Finalement, après près de deux semaines, ses parents étaient de retour à Londres. Ce fut sa mère qui répondit.
- Maman ? Est-ce que je peux parler à papa s'il te plait ?
- Je sais pourquoi tu appelles. Sofia a tout à ses parents et ils nous ont prévenus.
- Tu étais toi aussi au courant de ça ? Je ne sais même pourquoi je demande, tu acquiesces tout ce que papa fait.
- Je comprends ce que tu ressens.
- Je doute que tu puisses comprendre. A cause de ça, je suis à deux doigts de perdre la femme de ma vie.
- Je sais que tu es en colère, mais avant de faire quoique ce soit, je pense que tu devrais venir à Londres.
- Et pour faire quoi ? Papa me prépare encore un autre piège ?
- Ton père est malade ? Il lui reste peu de temps. Il a besoin de toi.
Cela faisait près de deux semaines qu'elle ne l'avait pas vu. Malgré ses tentatives et son désir de le revoir, Ella n'avait pas flanché. La douleur était encore trop vive. Même si elle essayait de se convaincre qu'elle devait lui laisser le bénéfice du doute et l'écouter, elle ne voyait pas comment il pourrait justifier la présence de sa signature sur ce document sans son accord.
Les premiers jours furent durs pour elle. La nuit, sa présence, son odeur, ses caresses lui manquaient. Parfois, elle faisait des heures à pleurer en réécoutant les messages qu'il lui laissait, ceux où il lui disait qu'il l'aimait et qu'il se battrait pour eux. Heureusement que sa famille était là pour elle. Surtout Peter. Il n'avait hésité à venir la chercher. Il avait accepté ses excuses et lui avait qu'il serait toujours là pour elle.
- Tu avais raison, lui avait-elle dit. Tu savais qu'il allait finir par me trahir.
- J'ai dit que je savais qu'il finirait par te faire souffrir et ce n'était pas de trahison dont je parlais, avait-il rectifié. Puis il s'était levé après lui avoir embrassé le sommet de la tête.
Elle n'avait pas compris pourquoi cette nuance. Pensait-il que Rick n'avait pas signé ce document ? Elle ne savait pas.
Cependant, depuis quelques jours, elle se sentait mieux et peut-être prête à avoir une discussion avec Rick.
Elle était en train de jouer avec Carl quand la sonnerie de l'entrée résonna. Peter se proposa d'aller ouvrir. Quelques secondes plus tard, des voix s'élevèrent. Elle reconnut celle de Rick. Il était revenu. Elle se leva en laissant Carl continuer à jouer.
- Combien de fois je dois te dire qu'elle ne souhaite pas te voir ?
- Peter, s'il te plait, je dois lui parler. C'est urgent.
- Je ne peux pas. Le bien-être de ma sœur passe avant...
- C'est bon Peter, intervint Ella. Je vais lui parler.
- Tu es sûre ? demanda Peter en la regardant.
- Oui.
- Bien, je ne suis pas loin, dit-il avant les laisser seuls.
Ella sortit et referma la porte.
- Mon cœur, dit Rick en essayant de lui prendre la main, mais elle eut un mouvement de recul.
- Que veux-tu ? demanda-t-elle sèchement.
- Ella, s'il te plait, tu ne peux pas croire que je te ferais ça ?
- Et comment tu expliques la présence de ta signature sur ce document ?
- Je ne sais pas encore comment ma signature s'y est retrouvé. Mais je te jure que je vais mettre tout cela au clair. Si je suis venu c'est parce qu'il fallait que je te voie avant de partir.
Ella lui lança tout de suite un regard interrogateur, teinté d'une certaine crainte.
- Où vas-tu ?
- Je dois me rendre à Londres. Mon père est malade.
- C'est grave ?
- Ça en à l'air. Je n'ai pas tous les détails. Mais je ne voulais pas partir en sachant que tu es fâché contre moi.
Lentement, il tenta à nouveau de prendre ses mains et cette fois-ci elle ne s'y opposa pas.
- Je sais que tu doutes et tout est contre moi. Mais je t'aime Ella et je ne te trahirais jamais de cette façon.
Il avança vers elle et prit son visage en coupe dans ses mains pour qu'elle puisse le regarder dans les yeux.
- Tu m'aimes aussi. Je te demande alors au nom de notre amour de croire en moi s'il te plait. Fais-moi confiance. Est-ce que tu peux faire ça ?
Ella avait l'impression d'être hypnotisée par son regard et sa voix. Mais il avait raison, elle l'aimait et voulait lui laisser le bénéfice du doute au nom de ce lien qu'ils avaient. Alors, lentement, elle hocha la tête. Rick sourit en voyant qu'elle lui laissait une chance. Puis sans attendre, il posa ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser comme jamais. Il la rapprocha en la tenant par la taille pour approfondir leur baisé. Il voulait lui transmettre tous ses sentiments à travers ce baisé, qu'elle sache qu'il n'y avait qu'elle.
A contre-coeur, il dut mettre fin à leur baisé. Ils restèrent quelques secondes, front contre front, les yeux fermés, tentant de reprendre leurs respirations.
- Je dois m'en aller, dit-elle.
Ella hocha la tête, n'ayant pas la force de parler car de nombreuses émotions la traversait à ce moment : le bonheur, la peur, la tristesse.
- Je t'aime mon cœur, ajouta-t-il avant de lui donner un dernier baisé et partir.
Ella savait que tout pouvait arriver une fois qu'il serait à Londres, le meilleur comme le pire.
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