Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 19

Nous débouchons rapidement devant un bâtiment massif en pierres de taille, dont les fenêtres murées laissent supposer une démolition prochaine. L'édifice est entouré d'un vaste parc luxuriant, manifestement laissé à l'abandon.

Le domaine est fermé de  grilles noires en fer forgé avec, au-dessus du porche de l'entrée, une inscription gravée dans la pierre : Hôpital Paré-Laennec

Un imposant panneau de chantier annonce la création prochaine d'un complexe résidentiel luxueux de soixante-quinze appartements. Accrochées partout aux grilles, des pancartes plus artisanales, peintes en vives, ornées de fleurs et de symboles de paix, interpellent avec des messages hostiles :

"Zone occupée, jardin ouvrier !"

"Non au bétonnage de l'Hôpital Vieux !"

"Construisons moins, respirons plus !"

Sur la grille de l'entrée, un écriteau détaille leurs revendications : "Ce jardin est à vous ! Contre la destruction de notre patrimoine et contre les marchands de béton qui nous étouffent avec la complicité de la mairie, rejoignez le collectif !"

Léo-Paul se tourne vers moi, intrigué.

- Y'a des gens pas contents ici !

Nous pénétrons dans la propriété sans que personne ne nous arrête ou ne nous pose de question. Il y a pas mal de monde dans le jardin, plutôt jeunes mais aussi quelques cheveux blancs. Les uns sont occupés à cultiver les parcelles d'un potager improvisé, les autres sont réunis par petits groupes, en train de discuter ou de tenir une assemblée, certains sont simplement posés dans l'herbe, les visages nonchalamment tournés vers le soleil.

Léo-Paul avise une jeune fille qui traverse devant nous et lui adresse son plus beau sourire.

- Salut, est-ce que tu connais Chloé ?

L'autre nous toise avec méfiance.

- Qui la demande ?

- Tu peux lui dire que Léo est en bas s'il te plait ? Elle me connait bien, t'inquiètes...

La jeune fille parait d'abord un peu réticente, puis devant nos airs anxieux, elle finit par hausser les épaules et se dirige vers le bâtiment abandonné après nous avoir planté là.

- Heu... vous pensez qu'elle va prévenir Chloé ou qu'elle va lâcher les chiens ? nous demande Léo sur un ton circonspect.

- P...pas ga...gagné, marmonne Samuel, qui continue à jeter autour de lui des coups d'œil nerveux.

Mais nos mines innocentes ont dû payer, car quelques minutes après, Chloé sort du bâtiment et se dirige vers nous à grands pas. Je devine à son regard mécontent qu'on va passer un mauvais moment...

- J'aurais dû me douter..., dit-elle en guise de bienvenu.

- Je t'aurais retrouvée au bout du monde, réplique Léo, en affichant son sourire le plus enjôleur.

- Mes parents, je vais les tuer...

Léo-Paul essaie de se montrer conciliant.

- Ils sont inquiets. J'étais inquiet moi-aussi...

Chloé soupire avec agacement.

- D'accord Léo. T'étais inquiet : je vais bien. On peut s'arrêter là ?

Léo ne peut s'empêcher d'éclater de rire.

- Ha ha ! C'était pas tout à fait ce que j'avais en tête...

Le beau visage de Chloé se referme aussitôt.

- Qu'est-ce que tu avais en tête, Léo ?

- Une discussion, des explications... Nous, toi ! Tu me dois bien ça...

Chloé ferme les yeux avec un air profondément las.

- D'abord je ne te dois rien, Léo.

Il se rend compte de sa maladresse et essaie de corriger sa formulation.

- C'est pas ce que je veux dire, tu sais bien...

Il désigne le jardin et le vieux bâtiment, et poursuit sur sa lancée.

- T'as une maison confortable à quarante minutes et tu squattes ici. Franchement, c'est pas sérieux Chloé !

Elle le toise avec un regard froid, puis renverse la tête en arrière.

- Ah, putain...

J'imagine qu'elle se doutait, connaissant Léo, qu'elle n'échapperait pas à la grande explication finale. Et je comprend qu'elle appréhendait ce moment.

Ce dernier continue d'une voix douce, sans se douter de l'orage qui s'accumule au-dessus de sa tête.

- Écoute, on ne part pas comme ça, sans un mot...

Je vois Chloé avaler sa salive, comme pour se forcer à rester calme. Elle s'exprime, elle aussi, avec une voix anormalement douce.

- Ici, je me rends utile, Léo. Désolée si c'est pas à trois mille kilomètres de la maison !

- Mais c'est pourri, tu le vois bien ! s'exclame-t-il à court d'argument.

Oups, je n'aurais pas dit ça si j'étais toi Léo. Chloé sert les mâchoires et l'examine à présent avec une distance glaçante.

- Je ne sais pas à quel moment on a raté l'embranchement tous les deux, mais on est clairement sur des routes différentes Léo...

- Gare-toi sur le bas-côté, je viens te chercher !

J'ai l'impression que les petites blagues de Léo-Paul n'amusent plus beaucoup Chloé. Elle se tourne vers Samuel.

- Sam, est-ce que tu peux dire quelque chose de ma part à ton pote ?

- Heu... ce se...serait pas mieux qu...que tu lui di...dises directement ?

- Je crains qu'il n'imprime pas.

- Faites surtout comme si j'étais pas là, s'insurge Léo.

Chloé ne se démonte pas et continue à s'adresser uniquement à Samuel. Elle s'efforce de parler d'une voix ferme et décidée, même si je perçois un léger tremblement dans la façon dont elle prononce chaque mot.

- Je fais une pause, Sam. Une pause dans ma vie. Je réfléchis, je me recadre. Tu pourrais essayer de lui expliquer ça ?

Léo ne peut s'empêcher d'intervenir.

- Attend, c'était une pause de nous... et maintenant c'est une pause dans ta vie !

Chloé enchaine, en s'adressant toujours au seul Samuel.

- Tu diras à Léo que je suis désolée. Je n'ai pas été honnête. J'ai parlé de pause à cause de... tout ce qu'on a vécu ensemble. Mais c'était pas une pause de nous. C'est la fin de nous.

- Heu... il t'en...tend, tu...tu sais ?

Léo se tourne à son tour vers Samuel, avec un air exaspéré.

- Sam, tu peux expliquer à Chloé qu'une rupture ça se fait à deux ? Et que le condamné à mort à généralement le droit à une dernière conversation...

Sam les regarde tous les deux avec embarras.

- Heu... arrêtez de...de...de me...

- Je sais déjà tout ce que tu vas me dire Léo. On peut s'épargner cette "dernière conversation", crois-moi !

- Oh, tu me parles à nouveau ? Ça me fait plaisir...

Chloé se tourne à présent dans ma direction.

- Ça va Jae ?

Léo se prend la tête ostensiblement.

- Non, mais pas Jae maintenant !

J'hésite un peu car la situation est franchement bizarre, mais je réponds à Chloé parce qu'elle me regarde dans les yeux et parce que j'aimerais la soutenir autant que je soutiens Léo.

- Heu...moi oui. Mais toi... comment tu vas ?

Je n'ai pas pu m'empêcher de lui poser la question avec une certaine tendresse. Je crois comprendre ce qu'elle vit en ce moment. Elle se sent tellement mal que le seul moyen qu'elle ait trouvé, c'est de tout envoyer balader. La terre brulée. Moi aussi j'y ai pensé ces derniers temps...

Chloé me répond posément.

- Je vais mieux, merci de demander. C'est toi qui conduis, je suppose ?

- Oui...

- S'il te plait Jae, ramène ton quart de frère à la maison... Ou plutôt non ! Allez à Semur, buvez un coup, faite la fête... Prend soin de lui.

Elle se tourne vers Sam avec le même petit sourire triste.

- Prenez soin de lui tous les deux...

Léo ne peut s'empêcher de hausser le ton.

- Putain Chloé, c'est pas moi le malade en phase terminale ici ! Je suis juste un adulte qui demande une conversation d'adulte.

Il se tourne vers nous en fulminant.

- Les mecs, je viens de réaliser : en fait, je suis le seul vrai adulte dans ce couple !

Chloé garde un calme étonnant, et elle articule les mots comme autant de couperets.

- Ma vie ... ne te ... concerne ... plus ... Léo.

Léo est à cran et il s'emporte carrément.

- TA VIE M'A TOUJOURS CONCERNÉ ET ME CONCERNERA TOUJOURS, CHLOÉ !

Plusieurs têtes se tournent dans notre direction, avec quelques froncements de sourcils interrogateurs. On est en train de créer un petit esclandre et j'ai l'impression que les regards ne sont pas très bienveillants. Je vois même un ou deux gars se lever et commencer à se diriger vers nous, lorsque nous sommes interrompus par une voix impérieuse.

- Bon, c'est quoi ce bordel ?

Je me tourne vers celui qui vient de surgir et nous interpelle ainsi, d'un ton de commandement. Plus âgé que nous, au moins vingt-cinq ans, d'une taille qui le ferait passer pour un géant s'il se baladait dans les rues de Séoul, des épaules massives de bagarreur, une peau d'un noir profond, des yeux marrons sévères qui nous jaugent les uns après les autres, et un air d'autorité qui semble s'imposer à tout le monde ici.

Il se tourne vers Chloé.

- Ça va ma belle ?

- Ça va Trevor. Je gère. Pas besoin de t'en mêler s'il te plait...

- De l'extérieur, c'est pas le sentiment que ça donne.

Léo serre les dents et s'adresse à Chloé d'un ton froid.

- Qu'est-ce que tu fais avec ce clown ?

Trevor se tourne lentement vers lui. Je dois dire que sa masse et son regard de tueur lui donnent une présence particulièrement effrayante. Pourtant, son visage s'éclaire d'un rictus sans joie, qui ressemble autant à un sourire qu'à une menace.

- Ah je t'aime bien, Léo. On m'a déjà traité de voyou, de terroriste. Mais tu es le premier à me traiter de clown....

Léo ne lui répond pas et se tourne vers son ex petite amie avec un air batailleur.

- Chloé, ne me dit pas que vous deux...

Elle lève les yeux au ciel mais Trevor ne tient pas compte de son interruption car son regard s'arrête brusquement sur Samuel. Pour la première fois, un sourire sincère éclaire son visage.

- Mais tu nous as amené le petit prince !

Sam se crispe ostensiblement, mais préfère ne pas répondre. Léo vole déjà à son secours.

- Ne t'occupe pas de lui, Trevor. Et je finis avec Chloé...

Mais le géant ne se soucie pas plus de lui que d'une mouche qui se poserait sur sa manche.

- Merci d'être venu jusqu'ici, Sam. Ça m'évite d'aller te déterrer dans ton trou... T'as quelque chose pour moi, non ?

Samuel se renfrogne mais fait front.

- Je ne voi...vois pas de qu..quoi tu parles.

L'autre s'approche et agite les mains en l'air juste son nez, comme s'il jouait du piano.

- Tu ne crois quand même pas que j'ai oublié tes doigts de fée...

Sam rougit et ne peut s'empêcher de reculer d'un pas.

- Oublie-m...moi, Tre...vor !

- Plus facile à dire qu'à faire. Fallait pas naitre avec... ça.

Là-dessus Trevor fait tournoyer bizarrement son index autour du visage de Samuel. J'imagine d'abord qu'il désigne son physique si particulier, mais le doigt vient se poser juste au milieu du front.

Samuel se rejette en arrière.

- Ne me touche pas !

Léo et moi on s'avance d'un même mouvement. Trevor nous jette un bref regard et grogne sur un ton menaçant.

- Gardes du corps ?

Léo tente d'apaiser les esprits.

- Écoute Trevor, laisse Sam en dehors de tout ça s'il te plait...

- Fallait pas l'amener avec toi, mon grand. Tu réclames une discussion à ta petite amie mais tu rappliques avec tes deux potes. Belle preuve de maturité !

Puis le colosse se rapproche à nouveau de Samuel qui parait tout d'un coup très petit, et sa voix grave prend une tonalité caressante et inquiétante à la fois.

- Ne m'oblige pas à te supplier pour obtenir ce que tu me donnais si gentiment avant.

Je regarde Samuel, qui baisse les yeux. Je ne sais pas de quoi parle Trevor, mais l'espèce d'intimité qu'il semble créer entre eux me tape déjà sur les nerfs.

Léo se manifeste à nouveau, avec une franche hostilité.

- On sait pas de quoi tu parles et on s'en fout. Laisse Sam tranquille !

Trevor le regarde un instant et tend le doigt vers Samuel.

- Attend, tu crois qu'il a vraiment besoin d'un protecteur... Lui ?

Soudain, il nous examine attentivement et ses prunelles marrons s'éclairent avec malice.

- Vous ne savez pas qui est votre pote, c'est ça les gars ?

Il se tourne à nouveau vers Sam, d'un air franchement réjoui.

- Ils savent rien de toi, pas vrai Sam? Tu joues les chatons qui bégaient... T'as pas montré tes griffes ? T'as pas montré tes dents ?

Il soupire, en hochant la tête d'un air réprobateur.

- Ah, tu as la belle vie, mon salaud, hein ?

- Je ca...cache rien à p...personne.

Puis Samuel toise son interlocuteur, malgré la différence de taille, et poursuit.

- T'es juste à co...co...té de la p...plaque Trev ! Comme d...d'hab !

L'autre riposte aussitôt.

- T'as pas toujours dit ça, Sam, non ?

Samuel rougit violemment et ne peut réprimer un mouvement de recul choqué qui n'échappe pas au regard inquisiteur de Trevor.

- Attends, attends, attends mon beau... Ça non plus ?

Trevor nous regarde alternativement avec un rire incrédule, puis plante son regard dans celui de Samuel.

- Je m'y perds Samuel... Qu'est-ce qu'ils savent pas de toi tes copains ? Que t'es pédé ou que t'es hacker ?

La-dessus il interpelle deux grands types qui discutent un peu plus loin mais attendaient manifestement les ordres.

- Les gars, vous pouvez accompagner Sam jusqu'au bureau ? Il a un petit boulot informatique à terminer pour moi.

Je regarde Samuel qui affiche un air étrangement paniqué. Puis il tourne brusquement les talons et détale en courant, pendant que Léo et moi on se jette sur les deux types qui s'élancent derrière lui.

- Stop !

On se fige tous en entendant l'ordre sec qui claque comme un fouet.

Trevor ne nous regarde même pas. Manifestement, nous ne sommes rien pour lui. Ses yeux sont plantés vers le porche d'entrée où Samuel vient de disparaitre, et il y a comme une lueur d'amusement au fond de son regard.

- Le petit con..., il marmonne pour lui-même.

Puis il se retourne vers nous en soupirant.

- Chloé tu as dit tout ce que tu avais à dire à ton petit copain ?

Elle se contente de répondre, en fixant Léo d'un air résolu.

- Ex petit copain.

Pour la première fois, Léo baisse la tête et semble accuser le choc. Trevor reprend la parole de sa voix grave.

- Tu vois Léo, c'est le problème des femmes, ça ! C'est des bombes en puissance ! Ça dit rien et puis un jour, ça te pète entre les mains. Et t'es comme un con parce que t'as même pas entendu le tic-tac de la minuterie...

Il se tourne vers ses deux sbires qui se sont relevés un peu penauds, et qui viennent d'être rejoints par trois autres en renfort. Il nous désigne, Léo et moi.

- Jetez les dehors ! Et allez faire un tour en ville, pour voir si vous retrouvez l'autre terreur !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro