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Chapitre six

Rosetta avait pris sa décision, et pas des moindres : elle prendrait exemple sur Amy, s'affranchir de ses obligations douteuses.

Une bonne fois pour toutes.

Même si ce « job » payait bien et qu'il ne l'embêtait pas plus que ça dans sa vie privée, elle voulait le faire. Elle avait besoin de le faire. Elle le sentait au plus profond d'elle-même. Elle voulait ne plus dépendre de qui ni de quoi que ce soit. Elle voulait également se sentir femme, en choisissant ce qu'elle faisait de son corps, comme elle l'avait fait en choisissant ce moyen de se faire du fric rapidement. Mais maintenant, c'était pour l'aimer, le chérir, en prendre soin. Oui, c'est décidé, elle allait sauter le pas et s'offrir une nouvelle vie. Quitter la débauche pour la liberté. Vivre pleinement sa vie parce qu'on n'en avait qu'une seule. Dorénavant, elle ne donnerait plus de plaisir à quiconque, seulement à elle-même.

C'est donc dans la soirée que Rosetta quitta son appartement pour rejoindre le club où le Mac travaillait. Elle venait d’annoncer par message sa décision à Amy, avec qui elle s'était de plus en plus rapprochée ces derniers jours. Celle-ci l'avait soutenue, lui assurant qu'elle serait toujours là pour elle. C'est ça, la solidarité féminine. Se remémorant les paroles de son amie, Rosetta pressa un peu plus le pas pour arriver rapidement, histoire d'en finir au plus vite et que demain, à l'aube d'un nouveau jour, elle soit tout autre.

Quand elle arriva au club, elle fit le tour pour entrer par la porte de service. Décidément, c'était son jour de chance : le Mac fumait dehors, profitant des derniers instants de la journée avant d'enchaîner par une nuit de folie en se bourrant la gueule et en se frottant aux nouvelles gonzesses.

- Tiens, mais regardez qui voilà ! Ça va, ma chérie ? Tu es venue prendre du service ?

- J'ai quelque chose à vous demander.

- Tiens, tiens. Et qu'est-ce que c'est, dis-moi ?

- Je ne veux plus traiter avec vous. C'est fini. Je démissionne.

Le Mac tira sur sa cigarette, prenant tout son temps pour la dévisager. Il garda un instant la fumée dans ses poumons avant de la lui souffler à la figure.

- Tu sais qu'Amy m'a lâché ?

- Oui.

- Et tu veux faire pareil, c'est ça ?

- Oui.

- Qu'est-ce qui vous prend, vous deux ? Vous ne savez pas que j'ai un business à faire tourner ? Une, je veux bien, et puis Amy n'en valait pas des masses. Elle a toujours été timide, et j’ai cru comprendre qu'elle n'est pas si performante que ça.

Il tira une seconde fois sur sa cigarette. Rosetta commençait à avoir peur qu'il refuse sa requête. Néanmoins, elle ne bougea pas d'un poil, campant sur sa décision pour ses valeurs. Elle lui tiendra tête coûte que coûte, jusqu'à ce qu'il cède. Il la regarda de biais, puis finit par lui répondre sèchement :

- Ecoute-moi bien, Rosetta. Je ne sais pas ce qui se passe dans votre tête, vous les nanas, mais on vous propose un job qui paye bien, qui paye grassement, et vous, vous faites la fine bouche. Alors ce sera non.

- Et pourquoi ?

- Parce que c'est comme ça. Je suis ton boss, tu m'obéis.

- Je pourrais très bien m'en aller et ne jamais revenir, ne jamais vous répondre.

- Je te retrouverai, fais-moi confiance.

- C'est justement parce que je ne vous fais pas confiance que je veux dégager.

- Te rappelles-tu ce que tu m'avais dit la première fois qu'on s'est vu ?

Il n'allait quand même pas jouer sur la corde sensible pour la persuader de rester.

- Tu es venue dans mon bar, bien que tu n'aies pas l'âge. Tu étais complètement paumée. Je t'ai servi un verre d'alcool, parce que ça aide à diluer ses problèmes vois-tu, et tu m'as tout dit. Tu voulais aider ta mère le plus possible. Tu voulais amasser un paquet de frics pour que plus tard, vous soyez à l'abri du besoin. En plus... tu venais de perdre ton père.

- Continuez et je vous casse la gueule.

- Toi ? La petite Rosetta qui fait deux têtes de moins que moi ? Sois raisonnable. Alors réfléchis bien. Tu es prête à faire une croix sur cette activité qui te rapporte gros pour pas grand chose ? Ou tu veux sacrifier tout ça, le fric, l'alcool à volonté, les mecs, pour une putain de morale ? En fait, tu n'as pas besoin de choisir. C'est moi qui choisis à ta place.

Il souffla une nouvelle fois la fumée de sa cigarette dans la figure. La fumée se dissipant, elle découvrit ses yeux clairs, la pupille dilatée, plantés dans les siens.

- Tu restes.

Rosetta ne savait plus quoi dire. Elle n'avait aucun argument contre cet homme qui avait tous les pouvoirs et qui pouvait aisément la retrouver pour lui faire tout ce qu'il voulait et la ramener dans son club pour reprendre du service. Elle tenta le tout pour le tout.

- Je vous dénoncerai à la police. Je donnerai tous les noms de ceux qui travaillent pour vous et...

- Si tu fais ça, on te coffre avec, ma jolie. En fin de compte, tu n'es pas si intelligente que ça.

Rosetta ne tint plus. Elle lui asséna un coup de pied fracassant dans les parties génitales. L'homme se tordit de douleur, sa cigarette roula un peu plus loin sur le bitume. Rosetta recula par prudence.

- Je ne suis peut-être pas aussi intelligente que vous le pensez, mais au moins j'ai de la force. Regardez un peu à quoi vous ressemblez, maintenant ! Vous faites moins le malin, là, hein !

L'homme se redressa tant bien que mal en s'aidant du container à poubelles, son autre main tenait ses parties.

- Sale garce, tu vas voir.

- Vous ne pouvez rien contre moi.

- Dans l'immédiat, non. Mais je peux très bien passer un coup de fil et c'est fini pour ta mère.

Rosetta crut que le ciel lui tombait sur la tête. Une impression de lourdeur s'installa dans tous ses membres. Le mot « mère » faisait écho dans sa tête. Elle prit peur.

- Qu'est-ce que vous allez lui faire ?

- Oooh, mais tu le découvriras par toi-même. Si tu ne restes pas avec moi, en tout cas. C'est soit ta mère, soit toi. Tu choisis. Et dépêche-toi, j'ai pas que ça à faire.

Son cœur battait à tout rompre, c'était la pire décision qu'elle avait à prendre depuis le début de sa vie. Elle ne sut pas pourquoi mais elle pensa à son père. S'il était encore là, elle n'aurait certainement pas choisi ce chemin et elle n'en serait pas là aujourd'hui. Elle ne lui rejetait pas la faute, c'était à la vie qu'elle en voulait. Cette putain de vie qui ne faisait pas de cadeau. Elle avait ses têtes, comme tout le monde. Elle donnait tout aux uns et jamais rien aux autres.

Une fois qu'il eut repris ses esprits et ses bijoux de famille remis en place, le Mac s'approcha de Rosetta, attendant sa réponse. Voyant qu'elle eut du mal à se décider, malgré la menace, il la prit par le cou et la poussa contre le mur. Son corps claqua contre les briques, le bruit retentissant dans toute la rue, mais couvert malgré tout par la musique du club.

- Alors, on a du mal à faire un choix ?

Elle ne pouvait pas répondre à cause de la pression qu'il exerçait sur sa trachée. Il profita de ce moment de faiblesse pour passer sa main sous sa jupe et tenter sa chance. Rosetta essayait de se débattre mais il la bloquait avec son genou. C'est à ce moment-là que quelqu'un siffla, et lui asséna un coup de poing en pleine figure. Rosetta s'effondra au pied du mur, toussant de nombreuses fois en se tenant la gorge à deux mains. Comme elle manquait d'oxygène, elle voyait flou, n'entendait que des coups distribués à tout va sur le Mac qui criait de douleur. Quand sa vision fut moins trouble, elle vit un homme à capuche rouer de coups celui qui avait tenté de l'agresser. Elle s'adossa au mur pour se calmer et reprendre sa respiration.

- Qu'est-ce que tu lui veux ? Elle t'a rien fait, laisse-la tranquille !

- Et toi ? T'as rien à voir, là-dedans ! Elle bosse pour moi, répliqua le Mac en crachant du sang.

- C'est quoi c'bordel ?

- Ma... Malik ?

Celui-ci releva la tête vers elle. Oui, c'était bien lui.

- Qu'est-ce que tu fous ici ?

- J'te retourne la question. C'est pas un endroit pour toi.

- Si tu savais, lui dit le Mac.

- Toi, ferme ta gueule ! C'est à elle que je parle.

- C'est... c'est mon patron.

- Ce type ? Arrête, tu me fais marcher. T'essaies juste de lui sauver la mise parce que je vais lui pourrir sa gueule.

- Arrête, Malik, sinon je peux avoir encore plus d'ennuis que j'en ai déjà !

Alors qu'il recula, elle se releva péniblement. Elle toussa encore une fois en s'avançant vers le Mac. Une idée venait de lui traverser l’esprit.

Profiter de la situation pour se montrer plus forte et plus intelligente qu’il ne l’avait pensé.

- Moi aussi j’ai des connaissances, et des connaissances bien musclées. Moi aussi je peux vous menacer, un claquement de doigts, et votre boîte de nuit brûlera. Vous avec. Alors maintenant, est-ce que vous voulez toujours vous battre pour me garder après ce qui vient de se passer ? Pas un seul de vos pitbulls ne s'inquiètent pour vous, personne n'est venu vous voir. Vous croyez qu'on va venir vous sauver si vous avez des ennuis ?

Il la fixait d'un regard noir. On imaginait aisément les injures qui lui passaient par la tête à son adresse. Rosetta se pencha vers lui. Elle vit du coin de l’œil que la cigarette n'était pas encore éteinte, alors elle la prit.

- Maintenant, c'est à toi de choisir, connard. Soit tu tentes de me garder, coûte que coûte, mais je ne me laisserai pas faire. Soit tu me laisses partir et on s'arrête là. Je vais même être gentille, je ne vais pas balancer ton business aux flics. On est quittes ?

Elle lui tendit la main, attendant son accord. Il soufflait bruyamment par le nez, comme un taureau, Malik lui avait certainement pété la cloison. Il se redressa et tendit la main. Rosetta la serra de toutes ses forces et lui planta la cigarette sur le dos de sa main. Il cria une nouvelle fois, au moment où la musique s'arrêtait pour laisser place à une autre. On avait dû l'entendre, ses gardes du corps pouvaient rappliquer d'une minute à l'autre.

- Vite, Malik, cassons-nous !

Les deux jeunes coururent à en perdre haleine pendant plusieurs minutes, essayant de s'éloigner le plus possible du club. Ils entendaient déjà les mecs crier après eux mais ils étaient trop loin. Ils tournèrent dans une rue fréquentée par des musiciens de rue et des spectacles nocturnes pour se mêler à la foule. Arrivés à hauteur d'un bar, ils reprirent leur souffle. Malik ne la quittait pas des yeux, une question lui brûlait les lèvres. Rosetta souffla un bon coup. Elle venait de se faire étrangler, bientôt agresser, et elle avait encore eu la force de courir comme une dératée. L'adrénaline y était forcément pour quelque chose. Quand son regard rencontra celui de Malik, elle leva les yeux au ciel.

- Vas-y, pose-moi ta question.

- T'es une p- ?

- Mais merde, Malik, tu pouvais pas me le dire autrement ? T'es grave, sérieux.

- Tu voulais que je te dise quoi ? T'es une madame ? Une prostituée ? Une péripapati... une péripépati...

Rosetta fit la grimace, lui faisant comprendre qu'il s'enfonçait plus qu'autre chose.

- Fais pas genre tu connais des mots intelligents.

- Péripatéticienne.

- D'où tu le sors, ce mot ? Dis-moi pas que tu lis le dico.

- Je l'ai entendu à la télé.

- Et t'as su ce que ça voulait dire ?

- J'ai demandé à Google.

Rosetta leva les bras au ciel. Décidément, celui-là. En se retournant, elle fit face au bar devant lequel ils s'étaient arrêtés. Elle lui fit signe d'entrer avec elle, histoire d'aller se rafraîchir les idées.

Qu’est-ce que tu foutais là-bas ?

Je vendais des sucettes.

Fais pas le malin, c’est pas le moment.

Je te mens pas, regarde.

Il ouvrit sa banane et lui montra le contenu de celle-ci : au milieu des petits sachets d’herbe se trouvaient des sucettes avec des dessins de bonbons détournés : l’enfant Haribo avec un joint dans la bouche, l’ours jaune avec des feuilles de cannabis à la place des yeux, etc. Rosetta soupira :

Je vais vraiment remercier cette putain de drogue de t’avoir mis sur mon chemin pour venir me sauver ?

Des fois, c’est le cas.

Non, Malik, c’est temporaire, cette cochonnerie. Faut tout t'expliquer ou quoi ?

A son sourire en coin, elle comprit qu’il la faisait marcher depuis le début. Elle ne put s’empêcher de sourire à son tour, le bouscula amicalement avant de s'asseoir à une table à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.

***

Le bar était bondé et la musique battait son plein. Dans un univers pop-rock des années 70, les murs tapissés d'affiches de musique, les étagères remplies de CD, les banquettes prises d'assaut par les jeunes et les moins jeunes, les gens passaient à côté d'eux sans savoir ce qui s'était passé dans leur vie, continuant la leur sans inquiétude. Depuis qu'ils avaient commandé leurs boissons, un silence s'était installé entre eux. Ils buvaient à présent leur consommation sans un mot. Rosetta venait juste de réaliser ce qui s'était passé un instant plus tôt. Elle sentait encore la main de ce gars se glisser sous son vêtement et tenter de la toucher. Même si elle avait l’habitude, cela n’en restait pas moins traumatisant quand ce n’était pas elle qui décidait.

Ou cédait.

Si Malik n'était pas arrivé à temps, il était facile de deviner ce qui aurait pu se passer. Même après un coup bien placé.

Merci, souffla-t-elle.

Elle se sentit honteuse de ne pas l’avoir dit plus tôt, mais elle était encore en état de choc. Malik le voyait bien, il avait déjà vu des filles se faire agresser et ça demandait un peu de temps pour qu'elles reprennent leurs esprits. Il respectait ce silence, autant qu'elle en avait besoin. Il voyait encore ce gars contre elle, profitant de l'avantage qu'il avait pour en faire ce qu'il voulait. Rosetta ressentait du dégoût ; lui, de la colère. Lourde. Insidieuse.

- Ça fait quelques années que j'ai choisi ce job. J'étais paumée, sans vraiment de passion en-dehors des cours pour m’aider à m’en sortir pendant une période difficile de ma vie. Je me suis laissée prendre au jeu, l’esprit aveuglé par tout ce fric, alors qu’en réalité, j’étais prise au piège. Sans m’en rendre compte.

Elle marqua une pause. Puis reprit après un soupir.

- Je touchais plusieurs centaines d'euros parfois pour un client. Pas la peine de te décrire ce que je faisais, tu es assez grand pour te faire une idée. J'en avais rien à foutre de tout ça, ça payait bien et j'avais pas de problème. Enfin, après les premières fois. Je mettais tout de côté pour me payer le plus de choses comme des vêtements, des fournitures scolaires, tout pour alléger les dépenses de ma mère. Elle pense que cet argent vient de petits services comme du baby-sitting. Quand une collègue, qui est devenue une amie récemment, a choisi de quitter cette situation, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». Alors je suis allée trouver le Mac pour lui dire que je partais. Il n'a pas voulu, je lui ai donné un coup de pied dans ses bourses mais après il m’a menacé de s'en prendre à ma mère. Ce pourquoi je voulais que tu arrêtes, pour ne pas qu'il exécute cette idée. Maintenant, j'espère qu'il me laissera tranquille.

- S'il ne le fait pas, appelle-moi.

Il lui prit son téléphone, lui demanda de le déverrouiller et entra son numéro. Depuis qu'ils se connaissaient, ils n'avaient encore jamais échangé leurs numéros. Ils se donnaient simplement rendez-vous quand ils se quittaient ou bien discutaient ensemble quand ils se voyaient dans le quartier.

- Avec les gars, on se fera un plaisir de s’en occuper.

- Merci, Malik.

- C'est rien. J'ai agi par réflexe. J'ai vu que tu avais des ennuis, j'allais pas rester planté là à ne rien faire et le regarder te... enfin bref. Ça me fout en rogne, ces trucs-là. Je suis l'aîné de la famille, j'ai appris à me battre pour la défendre. Alors si je peux sauver une demoiselle en détresse, je le fais.

Il lui fit un clin d’œil complice, ce qui la fit rire.

- Je sais très bien me défendre, tu sais ? Il a quand même bien souffert, j'avais plusieurs occasions de m'enfuir. Et puis, on n'est jamais mieux servi que par soi-même. Comme ça, on a de comptes à rendre à personne.

Malik sourit. Il savait que son amie était une battante, une personne qui ne se laissait pas abattre par les difficultés de la vie. L'atmosphère se détendit, au plus grand soulagement de Rosetta qui voulait penser à autre chose et ne pas le gêner par son récit. D'ailleurs, il ne l'avait même pas jugée.

- Qu'est-ce que tu penses de mon aveu ?

- J'en pense rien du tout, dit-il en se laissant couler sur sa chaise. Chacun fait ce qu'il veut de sa vie.

- Mais tu ne trouves pas ça... dégoûtant ?

- C'est toi qui choisis si c'est dégoûtant ou pas. C'est ton corps, pas le mien. Est-ce que c'est celui des autres ? Non. Alors, ne poses jamais cette question. C'est à toi-même que tu dois la poser. Et ce soir, je pense que tu te l'aies posé suffisamment pour en arriver là. Je suis témoin, je vois comment tu es depuis qu'on est sortis de ce trou à rats. Tu es en train de tourner une page, Rosetta.

Malik avait raison, elle avait mis un point final à son job lucratif mais peu scrupuleux pour prendre un nouveau départ. Elle avait fait fausse route, maintenant elle revenait sur le droit chemin. Elle lui adressa un sourire sincère, avant de s'intéresser au monde qui gravitait autour d'elle, perçant la bulle inconsciente que chacun instaurait à sa table.

Elle vit des gens sourire, rire, converser intensément, se lancer un simple regard, un baiser, un numéro griffonné sur une serviette en papier avant de se quitter. Nous n'avons même pas idée de ce qui se passe autour de nous quand nous sommes focalisés sur notre propre vie. Elle venait d'avoir peur de souffrir, voire même de mourir, et autour d'elle, une amitié intense se manifestait, un amour brûlant naissait, la vie se déroulait comme si de rien n'était. Jamais elle ne se figeait pour quiconque. Il fallait tout simplement continuer à vivre, comme les gens autour de nous.

Quand ils eurent fini de consommer, ils quittèrent le bar pour rentrer chez eux.

Sur la route du retour, Malik et Rosetta parlèrent de leur famille. Comment ils y étaient attachés, ce qui comptait pour eux, comment ils souhaitaient subvenir à leurs besoins, etc. Pour cela, ils étaient sur la même longueur d'onde, malgré le fait que Rosetta soit fille unique et que Malik soit issu d'une famille nombreuse. Ils partagèrent leurs projets futurs, des étoiles pleins les yeux, comme si l'univers se reflétait dans leurs pupilles. Ils avaient toute la vie devant eux, après tout.

- Allez, rentre te coucher. Si t'as besoin de parler, envoie un message.

- Ça marche.

- Et mets ta fierté de côté, je commence à te connaître depuis le temps. Je sais qu'au début, tu hésiteras parce que t'as pas envie de montrer tes faiblesses. Si t'en as envie, fais-le, c'est tout.

Elle hocha la tête puis le remercia une nouvelle fois. Alors qu'elle ouvrit la porte de son immeuble pour rentrer, il l'appela.

- T'as une sacrée répartie. Et sympa le coup de la cigarette. J'espère ne jamais avoir affaire à toi.

Elle se mit à rire puis lui fit signe une dernière fois. Elle rejoignit son appartement pour vite aller rejoindre sa chère petite maman et dormir paisiblement. Demain était un autre jour.

Malik était encore en bas, attendant que la lumière de sa chambre s'éteignit pour de bon. Quand ce fut le cas, il se dirigea vers son bâtiment. Il souriait, bêtement. Une fois de plus, il s'était rendu utile, et ça lui plaisait. Mais aujourd'hui, c'était sa nouvelle amie qu'il avait aidée, et c'est ce qui comptait le plus pour lui. Qu'est-ce qu'il l'avait bien poussé à traîner du côté de la boîte de nuit pour ses ventes, puisque c'est justement ce qui l'avait sauvée ? Un instinct ? Un pressentiment ?

Le destin ?

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