La rencontre sous le baobab
Le village d'Assoumba vibrait au rythme des tambours et des chants ce soir-là. Les guirlandes colorées pendaient d'un arbre à l'autre, illuminant les sourires des habitants venus célébrer la fête annuelle des récoltes. Des enfants couraient autour des feux de bois, tandis que les adultes discutaient, dansaient ou dégustaient les plats traditionnels préparés pour l'occasion.
Aïcha, vêtue d'un pagne doré scintillant, se tenait à l'écart de la foule, légèrement intimidée par l'effervescence. Ses yeux contemplaient l'immense baobab situé au centre du village, symbole de sagesse et d'union. Elle aimait cet arbre, son refuge quand elle avait besoin de réfléchir loin des regards.
C'est alors qu'elle le vit. Kévin, grand et élancé, se tenait près de l'arbre, observant la fête avec un sourire en coin. Il portait une chemise blanche simple, mais son allure décontractée dégageait une assurance qui attira immédiatement l'attention d'Aïcha.
Leurs regards se croisèrent. Aïcha détourna vite les yeux, mais il était déjà trop tard. Kévin avait remarqué sa présence et s'approcha doucement, intrigué par cette jeune femme dont la timidité semblait cacher un monde entier.
— Bonsoir, dit-il avec un sourire chaleureux.
Aïcha hésita, surprise par son audace.
— Bon... bonsoir, répondit-elle finalement, les joues légèrement rouges.
— Tu n'aimes pas la fête ? demanda-t-il en pointant du doigt la foule qui dansait au loin.
— Si, mais... je préfère observer de loin, murmura-t-elle.
— Moi aussi, avoua-t-il en riant. Il y a trop de bruit là-bas.
Un silence s'installa, mais ce n'était pas un silence gênant. Au contraire, il semblait chargé de promesses, comme si une connexion invisible se tissait entre eux.
— Je m'appelle Kévin, finit-il par dire en tendant la main.
— Aïcha, répondit-elle en lui serrant timidement la main.
Ils commencèrent à parler, d'abord de banalités, puis de leurs vies. Kévin raconta ses rêves de devenir architecte et de construire des maisons qui résisteraient au temps. Aïcha partagea son amour pour les histoires et les contes que sa grand-mère lui racontait.
Le temps semblait suspendu. La fête continuait autour d'eux, mais ils étaient comme dans une bulle, coupés du monde.
— Tu sais, cet arbre a toujours été spécial pour moi, confia Aïcha en touchant doucement l'écorce du baobab. Quand j'étais petite, ma grand-mère disait qu'il portait les secrets des anciens.
— Peut-être qu'il gardera aussi le nôtre, répondit Kévin avec un sourire mystérieux.
Aïcha le regarda, intriguée par ses paroles. Mais avant qu'elle ne puisse répondre, un appel brisa leur moment :
— Aïcha ! Où es-tu ?
C'était la voix de son père, autoritaire et impatient. Elle recula instinctivement, le cœur battant.
— Je dois y aller, dit-elle à Kévin, visiblement troublée.
— On se reverra ? demanda-t-il avec une pointe d'espoir dans la voix.
— Peut-être... sous le baobab, murmura-t-elle avant de disparaître dans la foule.
Kévin resta là, regardant les guirlandes scintiller dans la nuit. Une chose était sûre : cette rencontre marquait le début de quelque chose de spécial.
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