XIII
Ils soufflèrent de soulagement.
- On l'a échappé belle, dit Brussius en reprenant son souffle.
- Oui... Merci Brus. On va rentrer, c'était une mauvaise idée, je suis désolé Astri-
Il s'arrêta nette face à la jeune fille, qui, blottie contre lui, était en pleurs. Elle ne sorti aucun mot, visiblement sous le choc. Kilyan la regarda avec peine, de la culpabilité l'envahit d'autant plus.
- Viens, on rentre au camp. Ah, Arold va me tuer. Fini les escapades dangereuses, la prochaine fois on aura qu'à l'écouter sagement.
Ils descendirent la montagne, sans parler. Ils arrivèrent devant un point d'intersection.
- Bon, c'est là que nos chemins se séparent, fit Brussius.
- Oui. On aura visiblement pas de dragon mais je compte sur toi pour le reste qu'on avait convenu dans la lettre ?
- Bien sûr ! Au revoir, brave dame ! s'addressa-t-il vers Astrid, déponsant un baiser sur sa main.
La fille à la chevelure rose essuya son visage et s'efforça de prononcer :
- Au revoir Brus, c'était un plaisir de te rencontrer. Enfin, on a sûrement frôlé la mort mais, j'espère qu'on se reverra !
- Je viendrai avec mes bêtes au dôme, au jour du rendez-vous, alors pour ça qu'on se reverra ! Avec d'autres compagnons aussi ! Aller, à plus les amis !
Ils partirent chacun de leur côté.
- C'est sympa ça Kilyan, tu as des alliés sur qui tu peux compter.
- Oui, ils sont prêts à nous offrir leur aide. L'emprisonnement de mon père les a convaincus. Il faut dire que mon père a toujours aidé les autres.
- Mais ils n'ont pas peur d'enclencher des représailles envers Armstris ? Ils se mêlent d'un conflit qui pourrait devenir le leur.
- Arold a bien dit que personne n'avait connaissance du dôme, je déduis par cela qu'ils n'ébruiteront pas le raffut que l'on fera. Et même s'ils voudront se venger silencieusement, les gars que j'ai convoqué n'ont pas de statut de meneur ou chef de rangs. Ils feront passer cela pour des rebelles. Mais j'ai bien appuyé le point et les risques que cela pourrait leur causer. Ils sont prêts et ne feront pas partis du front non plus.
- Je vois... Cela veut dire que ton village à toi sera prit en grippe.
Le visage du jeune chef se durcit. Il répondit :
- Ils ont déjà déclenché la guerre en se prenant à mon père. On ne fait que répondre. Il est évident que j'ai peur pour les habitants et qu'il en va de ma responsabilité, mais cela fait parti des tâches qui me sont confiées.
Puis, il repensa à son devoir de protéger Astrid. C'était ce que lui avait demandé Arold. Il continua :
- Ce qui s'est passé est de ma responsabilité aussi.
- Oui, l'interrompit Astrid, mais comme tu remplis ton devoir de vrai meneur, tu l'as fais aujourd'hui aussi. Tu as eu confiance en moi et m'a laissé faire ce que je voulais, tout en me protégeant. C'est une de tes formidables qualités. Tu n'as pas failli en ton devoir.
Il fût touché par ses paroles.
- Il ne manque plus que convaincre Arold, je t'avoue qu'il me fiche la trouille, dit-il en riant.
- Ça lui passera bien !
- Sinon, qu'as-tu dit au dragnul exactement ?
- Je lui ai dit qu'on avait besoin de lui pour dégeler le dôme. Je lui ai donné la date de quand nous allons attaquer. Et sa réponse, c'était ce hurlement... Je n'ai pas trop compris. Mais il n'avait pas l'air content.
- Bon, au moins on aura tenté. On a pu voir un dragon de près et ressortir vivants, c'est un exploit à raconter !
Ils rejoignit le camps et se reposèrent. Le lendemain, ils continuèrent l'entraînement. Ce n'est qu'au deuxième jour qu'Arold et Félicia les rejoignirent. Ils s'échangèrent les évènements, et au conte de leur rencontre face au dragon, le sang d'Arold ne fit qu'un tour, comme le prédit Kilyan.
- Vous n'êtes pas raisonnables ! Votre mission était de vous entraîner sagement, pas d'essayer de trouver la mort !
- Si un clan de voleurs avait surgit, on l'aurait frôlé aussi, rétorqua Astrid.
- Kilyan est paré à se battre contre ce genre de danger, mais pas contre une immense créature dont nous ne connaissons rien !
- Je sais, dit calmement Kilyan. Et j'en suis désolé. C'était une erreur, comme on l'en fait tous, et j'en suis conscient. Je serai plus prudent à l'avenir, je te le promets.
Arold n'avait rien à répondre devant cette franchise. Il s'assit sur une pierre, exaspéré.
- En plus, Astrid, tu as dévoilé le secret des tiens à une personne lambda. N'as tu pas pensé qu'il y avait une raison pourquoi seuls les Némuliens étaient au courant de la manière dont on pouvait communiquer avec ces créatures ? Qu'en te racontant ces histoires petite, c'était pour que tu transmettes intelligemment ce savoir ?
- Brus est quelqu'un digne de confiance ! Et puis, ce n'est pas comme s'il pouvait faire quelque chose de cette information, personne ne parle la langue ancienne à part mon peuple !
- Ce sont des raisonnements d'enfant, ça. Il est peut être fiable, mais il suffise qu'il fasse part de cette découverte, même par inadvertance, à une tierce personne, pour ne plus avoir le contrôle de la situation. Et si tu penses que le fait qu'ils ne parlent pas le Némulien peut arrêter des mauvaises personnes, tu es bien naïve. Tu n'es plus dans ton château, enfermée dans ta bulle. Ici, c'est le vrai monde.
Il ne s'était pas empêché d'expliquer durement la réalité à la jeune princesse. Ce n'est qu'au bout de son discours qu'il remarqua qu'elle retenait ses larmes, ses sourcils étaient froncés.
- Tu n'es qu'un crétin ! dit-elle, puis parti en courant s'évader dans les bois. Là où elle pourrait pleurer en toute dignité.
Il ne broncha pas et ne réagit pas.
- Tu as été un peu dur, non ? demanda Félicia, qui était restée silencieuse face au spectacle.
- Je n'ai fait que lui dire la vérité.
Au bout de quelques minutes de silence, Kilyan se leva, un bol de soupe à la main.
- Je vais aller la voir, dit-il.
Il la retrouva, assise à côté d'un arbre. Ses bras croisés au dessus de ses genoux pliés, elle cachait son visage.
- Astrid ?
Elle leva la tête. Ses yeux étaient rouges. Il lui tendit le bol sans un mot. Elle ne réagit pas, juste se contenta de dire :
- C'est moi l'idiote.
Il s'assit à côté d'elle.
- Je sais bien que j'ai mal fait, et ça m'a énervée parce qu'il a raison au fond. Mais je n'aime pas qu'on se réfère à moi comme à une frêle princesse !
- Ces derniers jours, je n'ai rien vu d'une princesse. Enfin, tu sais quoi ? Si. Mais une vraie princesse, une battante qui s'efforce à devenir forte. Tu es très courageuse, Astrid.
Elle sourit.
- Tu me fais plaisir. J'aimerais tant qu'Arold voit mes efforts aussi.
- Il est un peu dur, mais sûrement parce qu'il s'inquiète et se sent responsable lui aussi. C'est lui qu'on suit, après tout. C'est son idée ce plan. Si ça foire, cela sera en partie sa faute. Mais c'est aussi ce que tu m'as dit l'autre fois. Donc on doit se souder !
- ...Oui, dit-elle, ravalant sa fierté. Passe moi de cette soupe, tout cela m'a donné faim.
- Tu vas voir elle est délicieuse !
- Évidemment, c'est moi qui l'ai cuisiné.
- Aller, viens on y retourne. Papa Arold va s'inquièter sinon, dit-il en riant. Ben oui quoi, il a réagit comme si qu'on était ses gosses.
Astrid bouda.
- Ça ne me fait pas plaisir du tout, tu sais.
Il se rappela alors de la révélation qu'elle lui avait faite. Il fût prit d'un embarras.
- M-Mince ! Non mais je dis ça mais je raconte des bêtises ! Ah, ne tiens pas compte de moi s'il te plait.
Voyant son ami en panique, elle ne pût s'empêcher d'éclater de rire.
- Tu es incroyable Kilyan ! Ne change jamais.
Ils sourrirent et rejoignirent le camp.
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