III
- Ça y est, on a dépassé la frontière ! On a même trouvé un moyen de transport, s'écria Félicia, à dos du rhinoféloce.
La bête grisâtre, dotée d'une corne au dessus de son museau, avançait de ses grands pas. Les deux voyageurs s'agrippaient à l'aide des longs pics de l'animal. Sa queue se balançait de droite à gauche sur le sol, effaçant ainsi leurs traces.
Le soleil se levait au loin et commençait à illuminer les alentours. Il n'y avait pas tellement grand chose à voir, à part une longue étendue de sable doré, et la muraille de Leinsein derrière eux qui s'effaçait peu à peu.
- Raconte-moi ce que tu sais sur la bataille qui a éclaté, prononça Arold.
Jusque là, il ne s'était pas emballé une fois, il restait de marbre et d'une attitude inébranlable. Cela intriguait vraiment la jeune femme, qui se contenta de lui répondre:
- Il y a quelques jours, des brigands se sont introduits au château d'Ethosia, et après avoir retourné la demeure, ils ont embarqué la fille du roi. Ils réclament une rançon en échange de la princesse. Des minéraux rares récemment trouvés. Ils ont même défini un lieu de rencontre. Jusqu'à présent, le roi n'a pas fait de commentaires et la poignée de courageux partis à sa recherche ont été déposés devant le portail du royaume... inertes.
Armstris était connue pour la vie aisée de ses habitants, elle était dirigée par le savoir et le pouvoir pour subvenir aux besoins du pays. Ils se catégorisaient les plus sophistiqués et modernes de ces terres. Il n'y avait pas de roi, juste un dirigeant clamant le bien de son peuple. Tout semblait beau mais l'envers du décors était couvert de manipulations et subterfuges. Tandis qu'Éthosia, appelé aussi le royaume de mines d'or, était rempli de ressources. Ses habitants était des maîtres dans l'art de la recherche de cristaux, minéraux et pierres rares. Avec cela, c'était un territoire qui gardait des relations stables avec les autres pays, grâce à leur pouvoir de marchandise.
- Ce n'est peut-être pas ce que je crois alors, se dit Arold à haute voix.
- Comment ça ? On ne va pas sauver ta chère dulcinée?
- Ne t'emballe pas. On n'est pas dans une histoire de vaillants chevaliers. Je n'ai pas besoin de la fille, mais plutôt de son habilité.
Félicia fronça des sourcils, puis ajouta :
- Comment ça ?
Après un moment de réflexion, il dit :
- Tu m'as fait échapper aux gardes et fait sortir d'Armstris. Je t'en suis reconnaissant, mais j'ai un but à accomplir et ne t'attends pas à ce que je me confie à toi. Nos chemins peuvent se séparer ici-même.
- Tu oublies que je te suis d'une grand aide ! Je nous ai même déniché un rhinoféloce grâce à mes relations et je te sers d'informatrice !
- Et je ne comprends vraiment pas ton intérêt dans tout ça. Fais comme bon te semble. Mais je te préviens : à tout moment, si je te juge inutile ou être un obstacle, je te laisse derrière-moi.
- Tu es sans pitié dis donc. Mais ça me va. Je suis curieuse de découvrir ou cette aventure va nous mener.
《Nous》, ce mot l'irritait. L'idée ne lui plaisait pas, mais il la gardera tant qu'elle lui en sera profitable, pensa-t-il.
Ils continuèrent leurs traversée pendant de bonnes heures. D'après Félicia, les kidnappeurs se trouvaient dans un campement au bord du pays. Leur repère n'était pas caché, ce qui montrait leur provocation.
- Ça y est, on est tout proche, s'écria-t-elle.
Non loin, on apercevait une oasis. Une tour de guet bâtie sûrement par les brigands se tenait devant l'entrée d'une caverne. Des gardes se tenaient fermement au sol, prêt à l'affût de chaque danger pouvant se présenter. Un groupe de 6 hommes assis sur le tronc abattu d'un arbre et autour d'un feu de camp dégustaient leur repas avec vacarme.
Arold et Félicia arrêtèrent leur créature pour descendre et se cacher à côté d'une grande plante. Ils observèrent leurs ennemis.
Arold compta des yeux chaque individu.
- Neuf, chuchota-t-il. Et j'imagine qu'il y en a dans la caverne aussi.
- Ça en fait pas mal. Ils sont bien armés en plus, chacun d'eux a au moins deux armes. Regarde lui là-bas, on dirait une lance enflammée. Et le guet à un arc. Il faut penser à une stratégie, sinon ils n'en feront qu'une bouchée de nous deux.
- Reste là. Je vais les abattre. Sors seulement une fois que je suis ressortie avec la fille.
- Mais c'est incens..!
Mais à peine après avoir employé ces mots, il était déja lancé. Accroupi, il sorti une flèche de l'arrière de son dos et la lanca habillement. Celle-ci atterit droit dans le crâne du guetteur, qui tomba raide.
Cela déclencha la stupéfaction des hommes qui se levèrent directement, mais à peine avaient-ils détourné leur regard de leur compagnon, qu'il apparut au dessus d'eux, pris par son élan, et embrocha d'un coup d'épée trois des hommes.
Apercevant leur infiltré, le reste de la troupe sortirent leurs armes à leur tour.
Il recula de deux pas, pris un bout de bois et le baigna dans le feu. D'un geste droit et habile, il le planta dans son premier assaillant. Celui-ci, hurlant de douleur, fût jeté contre son camarade.
Il en restait trois à l'extérieur. Dans quelques secondes, ceux à l'intérieur accourront. Compté par le temps, il sortit sa deuxième lame, bloquant celle de son ennemi qui l'attaquait par derrière. Il tira fort vers le haut, faisant ainsi virvolter l'épée de son adversaire. À découvert, il le transperça en plein coeur et, se servant de lui comme bouclier, le jeta contre son acolyte. Plus qu'un.
Le dernier garde fonça sur lui, épée tenue par ses deux mains. Muni d'une armure, celui-ci aller être plus dur à abattre. Arold leva les yeux vers la tour de guet. Il y avait une corde attachée à son sommet, qui permettait sûrement de monter et descendre. Esquivant l'attaque d'une roulade, il se rua vers la corde. L'ennemi se prépara à sa deuxième attaque et s'élança vers lui. Il se servit de la tour comme appui et bondit, le frappant d'un coup de pied en pleine tête. Les pieds au sol, il enroula la corde autour de lui, le privant ainsi de tout mouvement. Il l'acheva d'un dernier coup d'épée puis s'avança vers la grotte.
- Flippant... s'exclama Félicia, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, stupéfaite, devant la vue macabre qui s'offrait à elle, tandis que la silhouette du guerrier disparaissait.
Tapis dans l'ombre, Arold entendit les ordres et le cahut des derniers survivants. Ils étaient pris de panique et s'emparaient de leurs armes à la recherche de l'agresseur. Il avait eu l'élément de surprise, ce qui lui donnait un avantage considérable.
Ses yeux commençaient à s'habituer au noir de l'endroit, il fallait qu'il agisse dans la pénombre.
Des gémissements retentirent un à un, chaque fois qu'il touchait avec exactitude sa cible.
Soudain, il fût encerclé, les ennemis ayant compris son stratagème. Deux hommes lui bloquèrent les bras. Il essayait de se débattre, mais en vain. Il aperçut devant un homme, dague brandit vers lui:
- Tu vas mourrir! S'écria-t-il.
Il était coincé. Il n'a pas été assez prudent, ni assez précis. Il avait rouillé depuis le temps. Se débattant de toutes ses forces, il entendit au loin une voix familière:
- Arold, ferme les yeux !
Il s'exécuta. Malgré ses paupières bien fermées, il sentit une lumière aveuglante. Ne sentant plus la prise de ses ennemis, il rampa au sol, déstabilisé. Il entendit des cris.
《 Je ne vois plus rien ! 》, 《Patron, j'ai perdu sa trace! Vous êtes où ?!》
Il entendit des bruits métalliques et des hommes tomber à terre.
- Tu comptes rester là où tu continues ta chasse ? J'peux pas être aussi efficace que toi, moi !
C'était Félicia. Il ouvrit ses yeux et se releva. Les hommes en face de lui marchaient bras devants dans tous les sens. Ils semblaient être privés de leur vue. Il jeta un oeil à ses pieds, et y aperçut des éclats de verres et de métal.
- J'avais amené une aveuglante, si j'avais su qu'elle allait me servir de sitôt ! Cela aura effet encore quelques secondes seulement, il faut agir vite.
Aussitôt dit aussitôt fait. Il brandit ses épées mettant au sol le reste des bandits encore debout.
- Fiou, siffla-t-elle, ça, c'est de la baston ! Bon, cherchons notre princesse !
Elle tourna la tête dans tous les recoins de la pièce. La grotte encore prise par la lumière de l'aveuglante, permettait de mieux voir. Au fond se trouvait une jeune fille accroupie.
Arold se dirigea vers elle, la dénouant de ses liens.
La fille apeurée, se risqua à regarder devant elle.
Félicia s'agenouilla en face d'elle, arrivant à sa hauteur:
- Ne t'inquiètes pas, on est venu te sauver de ces brutes. Enfin, l'autre violent là l'est au moins aussi qu'eux, mais on ne te veut pas de mal. On est venu te sauver.
Libérée, la jeune fille essuya ses larmes et hocha de la tête.
La tête relevée, on apercevait au dessous des ses mèches ses yeux d'un bleu ciel. Ses cheveux longs et ondulés descendaient jusqu'à ses hanches. La pièce n'était pas très éclairée par la lumière du jour, mais on distinguait la couleur rose et étincelante de sa chevelure. Elle était vêtue d'une robe bleue, d'apparence noble mais abîmée par sa mésaventure.
Elle s'efforca à prononcer un remerciement à l'honneur de ses sauveurs.
- Princesse Rosa, c'est un devoir de vous venir en aide, répondit Félicia. Puis, d'un regard au dessus de son épaule vers Arold, poursuivit:
- Enfin, je dis ça mais... C'est bien ça hein ?
Il n'émit pas un mot.
Génée par ce silence de mort, Félicia continua :
- Enfin, ton père sera ravi de te revoir, saine et sauve !
La jeune fille baissa la tête, visiblement attristée par ces mots.
- Je ne pense pas que mon père ait guère à faire de moi ou de mon sort, dit-elle.
- Mince, j'ai fait une gaffe, et puis c'est quoi cette ambiance, murmura Félicia. Arold, tu veux pas m'aider là ?
Il mit un genou à terre et sortit un objet de sa poche. C'était un médaillon, une inscription notée au milieu d'un cercle, avec des pointes de plusieurs longeurs et largeurs tout autour, lui donnant ainsi une forme particulière.
- Je connais ta vraie nature, tu es la fille adoptive d'Ethosia. J'ai besoin que tu traduises ça pour moi.
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