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L'âme du Feu

La bête souple du feu bondit sur les résinifères de la forêt comme un prédateur sorti de l'ombre confluerait sur sa proie. Elle enroulait ses bras autour de ses ennemis verdoyants, les embrassant fougueusement avec son haleine de piment rouge. Rusée, elle serpentait à travers les bois, se glissait entre deux roches, sautait les abysses dissimulées par les ronces et les bruyères avec grâce, buvait les eaux limpides des ruisseaux, les asséchant en un clin d'œil.

Le feu faisait le diable à quatre dans les pinèdes, ruait avec férocité. Il s'étendait, gagnait du territoire, se déchaînait, son large corps pareil à un torrent. Sa gueule, une cavité profonde et aspirante. Il affluait dans les moindres recoins, petits ou grands, larges ou étroits. Ses bras, ces longs tentacules rougeoyants, pleins de véhémence et de haine s'étiraient afin de caresser les cimes des arbres. La bête dansait ; se balançait du haut de son perchoir, naviguait sauvagement entre les branches ; à ce stade, pratiquement dépourvues de feuilles. Et elle grimpait, de plus en plus haut, répandant une épaisse fumée noire et âcre à travers un ciel aux lueurs sombres.

Depuis que la bête eût passé sa tête rouge à travers les bois, son ventre de flammes suivait ; sa queue, derrière elle, battait les braises et les cendres. Rampant, sautant, accélérant, elle donnait des coups de griffes à droite, à gauche. Dévorait d'un seul claquement de gueule une chênaie, éventrait de jeunes pousses ; le dard de sa langue tâtant le vent afin de poursuivre sa route.

Pendant que le feu courait, parcourant ainsi un chemin que lui seul semblait connaître, les buissons tentaient en vain de se défendre, de résister. Mais sa puissance maléfique, farouche, ardue l'emportait à chaque bataille.

Ses muscles roux se tordaient sous l'effort ; sa grande haleine chaude creusait un trou brûlant dans les cieux. La bête rugissait, ruait autant qu' elle le pouvait. Elle se cabrait, brandissait ses tentacules rageusement avec une souplesse mortelle, dans cette immense étendue sinistre qui s'étendait bien trop haut pour qu'elle ne l'atteigne.

Puis elle redescendait, se dirigeait vers les frênes et les hêtres. Alors que les résineux avaient pu se défendre durant un court laps de temps, les feuillus encore jeunes et fragiles fondirent en cendres en quelques secondes.

Depuis combien de temps déjà, dévorait-elle la forêt ? Se délectait-elle de ce repas bien copieux ? Trop longtemps. Mais la pâture ne tarda pas à s'épuiser. Les arbres désormais charbonneux ne nourrissaient guère la bête du feu. Alors, sans prévenir, elle fondit dans la lande qui entourait la forêt, et se répandit bientôt sur des lieues à la ronde avec un acharnement des plus primitifs et sauvages.

Elle réduisait les habitations des villageois en une poudre poivre ; les champs qui, quelques minutes plus tôt, accueillaient entre leurs frondaisons de nombreux paysans venus ramasser le blé pour nourrir leur famille, étaient désormais froids, mélancoliques, sans vie.

À l' horizon, plus de vie ; une terre de cendre, une terre battue par la fureur du feu.

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