Le Shandha
Je m'avançais vers l'entrée du palais, un grand nombre de personnes se trouvait devant une sorte de gros bateau. Je ralentis mon allure en voyant Lise se diriger vers une personne avec un regard qui ne me disait rien de bon. J'allais m'approcher mais Baskar se plaça devant moi m'empêchant de continuer. Il me souris avant de m'entraîner vers la famille royale. Tout le monde semblait surpris que le Roi propose une balade à travers le désert. Je le vis un peu à l'écart des autres. Il se tenait droit, les mains dans le dos. Sa tenue argentée mettait en avant ses yeux gris. Son expression était neutre mais je pouvais clairement voir que son regard reflétait une tristesse infinie. Je n'imaginais même pas le courage qui lui a fallut pour pouvoir sortir ces bateaux de leur hangar. Il avait invité de nombreux villageois qui avaient apporté leur propres bateaux. Mais celui que nous allions prendre était au dessus de mon imagination. Il était sublime, les nuances de bleu et d'or le rendait irréel. Une immense voile légèrement jaunis descendait le long du mât, grâce à l'aide de gardes et de cordes. Tout était mis en place afin de pouvoir partir assez vite. Je ne pouvais quitter des yeux ce bateau, c'était comme si... je l'avais déjà vu, peut être dans mes rêves. En tout cas, sa taille et sa prestance était à l'image du Royaume de Dielli. Il montrait combien ce pays, malgré sa taille, possédait une richesse et un pouvoir stable et prospère. Petit à petit les gardes descendirent grâce à une échelle. Ils firent ensuite une haie d'honneur pour que le Roi puisse passer, cependant, il n'en fit rien. Son regard se porta sur moi et je savais déjà que ce n'était pas moi qui voyait mais mon père. Je baissais les yeux pour ensuite passer mon bras en dessous de celui de Baskar. Il se tourna vers moi, puis suivit mon regard. Il soupira de tristesse et se mit en marche. Nous passâmes les premiers, le Roi derrière nous. Je vis certains villageois que j'avais vu lors de notre visite au marché, dont le petit garçon. Il me fit de grands signes de bras, je lui rendis un sourire et un signe de la main. Le bonheur qui se peignit sur son visage me fit sourire encore plus. Baskar m'aida à monter sur le bateau. Il m'emmena vers le rebord du pont supérieur, tandis que les autres concubines allèrent vers l'inférieur, sans pour autant oublier de me lancer des regards meurtriers. Je les ignorais du mieux que je pus, je tournais la tête vers Baskar qui regardait dans le vide.
_ Baskar ? Me risquai-je en plaçant ma main sur son avant bras.
Il baissa ses yeux or vers moi. Toujours muet, il me fixait avec une certaine culpabilité.
_ La dernière fois que je suis monté sur ce bateau... c'était le jour des obsèques de ma mère. À chaque mort royale, nous prenons ce bateau, les habitants du royaume nous suivent à travers le désert. Puis quand nous arrivons à l'oasis de Suraj, nous incinérons le mort puis nous faisons la fête. Je devais avoir 7 ans tout au plus, je n'ai plus trop de souvenir. Mais mon père n'a jamais plus été le même, bien qu'il soit toujours bon et généreux... il a perdu cette étincelle dans le regard, celle que j'aimais tant... depuis ce jour, les bateaux ont été mis au hangar et n'ont plus bougé. Cela fait pratiquement 19 ans que je n'avais plus vu ces bateaux... donc je suis un peu...
_ Nostalgique ?
_ Oui, c'est ça... nostalgique.
_ Ce bateau est pourtant sublime, je pense qu'il faudrait lui donner un coup de neuf après 19 ans de hors-service, rigolais-je en passant ma main sur la rambarde de bois. Sans le vouloir je me mis une écharde dans le doigt. Je l'enlevais sous le regard amusé de Baskar.
_ Toujours aussi maladroite, ne compte pas sur moi pour t'aider...
_ Oh, mais je n'avais aucune envie de te demander de m'aider, murmurai-je en mettant mon doigt dans la bouche pour apaiser la douleur.
Le son d'un cor nous fit nous retourner. Le roi se plaça devant le gouvernail. Tout doucement il plaça sa main sur celui-ci. Son regard se posa de nouveau sur moi. Je m'avançais un peu pour lui sourire. Il me rendit un faible sourire avant d'activer un levier. Le bateau tangua pendant quelques secondes puis il tourna vers une dune. Une légère brise balaya mon voile argenté et Baskar se mit dernière moi, me bloquant contre la rambarde. J'entendis un petit déclic et je vis un harnais qui me tenait à Baskar et à la rambarde. Je clignais des yeux et le regardais surprise.
_ Petit conseil, il faut bien se tenir. Quand le Shankha prend de l'élan, ça peut faire mal.
_ Le Shankha ?
Il sourit et d'un coup la voile se déplia dans un grand bruit. L'air s'engouffra dedans et elle se gonfla d'un seul bloc. Le bateau commença à avancer, je regardais par dessus bord pour voir tous les autres petits bateaux suivre le notre. Puis soudain je fus projetée contre le torse de Baskar, j'eus le souffle coupé quand le bateau s'élança à travers la dune à une vitesse hallucinante. J'en restais bouche bée, Baskar rigolait contre mon oreille. Il semblait si libre d'un coup devant cette sensation de voler au dessus des dunes. Le Shankha glissait sur le sable sans aucune difficulté. Le vent fouettait mon visage, j'aimais cette sensation. Je tournais la tête vers le roi qui maniait le navire comme si il n'avait jamais arrêté de l'utiliser. Des cris de joie se fusaient tout autour de nous et j'avais juste l'impression d'être dans un film tellement c'était... inimaginable. Si Jeremy était là, il serait entrain de pleurer contre le bois du bateau tout en l'embrassant. Je rigolais, mais je palis un peu quand nous atteignîmes le haut de la Dune. Nous restâmes droit pendant une micro-seconde puis se fut un plongeon. Mes pieds quittèrent le sol et je lévitais pendant 5 secondes puis je retombais assez lourdement sur le sol. Je me figeais pour comprendre ce qui c'était passé.
_ Cela arrive quand nous descendons une dune assez haute, la puissance fait que nous nous soulevons pendant quelques secondes et ensuite c'est comme un manège à sensations fortes, me dis Baskar en remettant en place mon voile sous le regard attendrissant de certains villageois à bord.
_ Comme un grand huit alors, tout ça, c'est juste wow Baskar. On dirait un rêve.
Celui-ci se mit à côté de moi et nous regardâmes le ciel d'un bleu limpide, il faisait chaud mais la grande voile nous faisait de l'ombre.
_ Le Shankha est la fierté de mon père. Ce bateau est aussi léger qu'une plume, c'est pour cela qu'une simple brise peut le faire avancer. Il y a aussi des cabines sous le pont supérieur permettant de voyager pendant quelques jours. Un jour si tu veux nous pourrons faire un tour du Royaume pour que tu puisses voir ce qui fait notre unité.
_ J'en rêverais Baskar.
Soudain un cri assourdissant se fit entendre, je me penchais et vis Sheema pleurer comme jamais. Elle tenait sa main et gesticulait de partout. Son garde du corps essayait tant bien que mal à la contenir. Mais les cris craintifs de la concubine se firent plus fort et strident. Je me demandais vraiment pourquoi elle était comme cela. Elle s'était cassée le poignet ? Ou bien... mais ma réponse ne se fit pas attendre.
_ MON ONGLE IMBECILE ! Sais-tu au moins que celui-ci contenait des feuilles d'or ! Seulement à cause de ton INCOMPÉTENCE il est foutu !
Elle tomba à genoux et pleura comme un enfant de huit mois. Je plaçais ma main sous mon menton tout en m'appuyant contre la rambarde. Je soupirai de déception.
_ Toujours fidèle à elle-même, murmura Baskar, grimaçant sous les cris de la pauvre femme.
_ J'avoue être un peu déçue... un poignet de cassé aurait été mieux je pense.
_ Tu ne serais pas un peu rancunière ?
_ Moi... non.
Il gloussa un peu avant de se détacher. Je le regardais sans comprendre.
_ Je vais aller voir mon père, nous serons tranquille ici, il n'y a plus de dunes, le bateau va juste voguer à une certaine allure.
Il s'en alla après m'avoir fait un clin d'œil je lui tirais la langue avant de me retourner vers le paysage. Nous allions a une bonne vitesse, je voyais la ligne d'horizon se brouiller à cause de la chaleur. Tout cela était parfait. Papa avait-il aussi eu la possibilité de vivre cela ? Le roi avait dis être ami d'enfance, donc cela ne m'étonnerait même pas qu'il ait conduit ce bateau. Je caressais de nouveau le bois d'un brun foncé dont le vernis était un peu enlevé. La dernière fois qu'il fut utilisé, se fut pour les funérailles de la reine. Cela apportait des mauvais souvenirs, mais tout le monde semblait si heureux. J'entendais des familles rire sur le pont inférieur. Je souris quand je sentis une présence près de moi. Je ne bougeais pas d'un poil, la personne à côté de moi ne me plaisait pas. Une main se plaça sur la rambarde, une bague avec sceau était dessus.
_ Qui êtes vous ?
La personne resta muette pendant quelques minutes, qui me parurent des heures. Elle se décida enfin à parler.
_ Tu lui ressembles beaucoup...
_ Vous voulez parler de Sapan ?
_ Oui... après tout tu es sa fille.
_...
_ Si je peux te donner un conseil, fille de Sapan, éloigne de la famille royale. Elle ne t'apportera que des problèmes.
_ Mon problème en ce moment c'est vous.
L'homme bougea un peu pour s'écarter de moi, je regardais vers ma droite, Baskar et Mandar avançaient vers nous. Je souris de soulagement, mais celui-ci fut de courte durée. L'homme m'attrapa le bras et me força à le regarder, des yeux verts me transpercèrent, des yeux verts comme les miens. Je me figeais pendant quelques secondes.
_ Prends garde à toi, le passé te poursuivra à jamais et les malheurs vont se poursuivre encore et encore, te brisant physiquement ainsi que mentalement.
_ Mais qui êtes vous ?! M'écriai-je, alertant les gens autour de moi.
_ Ta famille Aïlla.
Il me relâcha me permettant de le voir un peu mieux, il me ressemblait sur de nombreux détails. Avant que les gardes puissent l'attraper, l'homme vêtue d'une cape coupa une corde le faisant monter sur le mât, c'était comme dans un film de pirate, il remit sa capuche avant de sauter sur un bateau des sables posté tout en bas, grâce à la même corde. Ma famille ? Ma seule famille était du côté de ma mère, tous les membres de la famille de mon père étaient morts lors d'un incendie, même son grand-frère. Baskar me prit dans ses bras.
_ Aïlla tu vas bien? Il ne t'a pas fait mal ?
_ Non, je vais bien Baskar...
Le roi courut vers nous, je ne disais toujours rien sur cette conversation malgré les demandes de Baskar.
_ Aïlla... dis nous ce qu'il t'a dit, nous avons bien vu que tu as paniqué...
_ Il m'a juste mis en garde, rien de plus.
Je mis ma main contre ma poitrine.
_ Nous allons rentrer, ils peuvent être plusieurs.
Alors que les princes s'en allaient prévenir les autres bateaux, j'attrapais la manche du roi. Il se retourna surpris de mon geste.
_ J'aimerai bien m'arrêter quelque part...
_ Oh ? Où ça ?
_ Pas très loin des ruines vers l'ouest.
Il fronça les sourcils mais ne refusa pas. Sans rien dire, il retourna derrière le gouvernail. J'étais encore chamboulée, mais entendre le mot famille, m'avait donné envie d'aller sur un lieu précis. Nous fîmes demi-tour rapidement, personne ne posa de question à ma plus grande surprise. Je m'en voulais quand même un peu d'écourter cette escapade, le roi donna la barre à Baskar et vint me voir.
_ Je suis désolé Aïlla, je crois que ce bateau est maudit, dès que je l'utilise... il arrive un malheur.
_ Vous n'avez pas à vous excuser. C'était une merveilleuse idée, regardez autour de vous, vous ne voyez pas tout ces visages souriants. Les gens sont heureux. Un roi sert son peuple et cherche à lui faire plaisir et c'est ce que vous faîtes en ce moment même. Cet incident n'a rien avoir avec une quelconque malédiction, il arrive juste parfois que le passé nous rattrape.
Il me regarda, les yeux brillant. Je remarquais que j'étais assortis au roi. Je souris malgré moi et plissa ma robe argentée. Le soleil commençait à descendre sur l'horizon, le temps était passé si vite je n'avais rien vu venir.
_ Quand nous sommes sur le Shandha, le temps semble se suspendre, comme si plus rien n'avait d'importance. Sais-tu qu'il a pratiquement 350 ans ? Mes ancêtres ont tout fais pour qu'il soit toujours parfait. Il est une représentation de la famille royale. Il a vu naître des rois et des reines, comme il en a vu partir. Ce bateau des sables est tout pour moi. L'avant-dernière fois que j'ai été dessus, c'était ton père qui le pilotait. Il était tellement doué, on avait juste l'impression qu'il le faisait voler. C'est pour cela que c'est un peu dur pour moi d'être dessus en ce moment.
Je ne disais rien, je l'écoutais, maintenant que je savais un peu plus sur mon père, il essayait de me faire partager le plus des souvenirs qu'il avait de lui. Je souriais et mis ma main sur la sienne.
_ Merci de me faire partager tout ces souvenirs. Ce bateau n'a pas connu que de la tristesse. Gardez au fond de votre cœur les bons souvenirs.
Il me rendis mon sourire et on ne parla plus jusqu'aux ruines. Tout le monde s'arrêta et se mit autour du roi afin de l'écouter. Il commença à faire son discours sans remarquer que je m'en allais un peu plus loin. Mon garde du corps me suivit à la trace tout en jetant des coups d'œils derrière nous.
_ Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, mademoiselle Aïlla. Retournons auprès du roi.
_ J'ai besoin de voir quelque chose. S'il te plaît, j'en ai pour pas longtemps.
Je me mis derrière la grande dune tout en rigolant devant les grommellements de mon garde. Je m'avançais doucement vers le centre pour regarder autour de moi. Il n'y avait rien à part un ciel qui devenait rosé, annonçant un temps chaud pour le lendemain. Je me mis accroupis puis pris une poignée de sable dans la main, je laissais le sable se glisser entre mes doigts. Cette place, elle ne ressemblait à rien aujourd'hui, mais il y a 23 ans, c'était là que mon père avait sauvé la reine et Baskar. J'avais pu calculer à peu près le lieu exacte grâce aux données dans le rapport que j'avais lu. Je soupirai, j'entendis au loin, le roi déclarer le début des fêtes de noces. C'était une vieille tradition ici, à Dielli. Un peu comme Noël chez nous. La religion du dieu soleil ne se basait sur aucunes religions monothéiste ou autres, elle avait sa propre parole sur la création du monde. Cette religion se composait de deux dieux principaux puis d'autres qui étaient des représentations des éléments qui entoure le monde, ainsi que le vivant. D'après les habitants de Dielli, le monde serait né à travers l'union du Dieu Dielli et la Déesse Nisha ( déesse de la nuit ). Le jour et la nuit s'unirent pour créer les cieux et l'univers, de leur amour sont né des fils et des filles. Grâce à eux, l'unité et la stabilité du monde se mit en place. Les fêtes des noces étaient une sorte d'hommage au jour et à la nuit qui par leur amour ont tout créé, on s'offrait à l'occasion des cadeaux afin de prouver son amour à autrui. Je levais les yeux pour voir le soleil se coucher à travers la dune. Était-ce sa religion qui avait permis au royaume de ne subir qu'une seule guerre dans toute son histoire. Je ne savais pas, mais plus je m'y intéressais, plus je voyais des choses extraordinaires. Je me relevais en dépoussiérant ma robe. La sérénité du lieu fut détruit par les cris de Sheema qui n'était toujours pas remise de la perte de son ongle en or. Quelle idiotie. Alors que j'allais rejoindre mon garde, quelque chose attira mon regard. Je m'y rendait et essayais de le sortir du sable. Un ruban un peu abîmé par le sable sortit enfin. Je le regardais attentivement, tandis qu'il dansait sous la brise fraîche de la soirée. Celui-ci était d'un rouge bordeaux pur. Je pouvais voir qu'il était usé à un bout comme si il avait été attaché quelque chose. J'entendis des pas venir vers moi. La voix de Baskar se fit entendre sans surprise.
_ Que fais-tu Aïlla ?
_ Je... mais je ne terminais pas ma phrase et commençais à creuser dans le sable.
Le Prince héritier du Royaume devait me prendre pour une folle à me voir creuser le sol comme un chien. Il s'accroupit à côté et me regarda faire sans m'aider.
_ Tu peux m'aider tu sais...
_ Je ne voudrais pas m'abîmer mes royales mains, dit-il avec un ton orgueilleux que lui seul pouvait sortir.
Je le fusillais du regard avant de reprendre ma fouille. Soudain je sentis quelque chose sous ma main, je le pris à pleine main, priant au fond de moi que ce ne soit pas une vipère des sables ou autre chose dans ce genre. Je tirais pour ressortir un objet long. Je soupirai de soulagement puis portais mon attention sur l'objet, je le secouais pour enlever tout le sable encore dessus. C'était une épée, elle semblait ne pas être en mauvais état. Je la soulevais et vis qu'au niveau du pommeau, un morceau déchiré de ruban bordeaux voletait un peu. Donc le ruban était attaché à cette épée. Doucement je le remis à sa place sous le regard attentif de Baskar. Je tournais la tête vers lui, il semblait songeur.
_ Il y a un problème ?
_ Non, mais cette épée est une épée de notre garde royale... je me demande ce qu'elle fait là.
Je caressais le fourreau qui avait perdu de son éclat après son séjour dans le sable. Je vis un S gravé au couteau dessus. Puis un R et... un A. Je restais muette quelques instants la bouche sèche.
_ Baskar ?
_ Hum ?
_ Je crois que c'est l'épée de mon père... il a du la perdre en venant te sauver.
_ Que veux-tu dire par là ? Me demanda t-il en me fixant, les sourcils froncés.
_ Nous nous trouvons à l'endroit même où mon père vous a sauvé ta mère et toi. Je... j'avais besoin de venir ici pour... je ne sais pas, pour savoir ce qu'avait ressenti mon père avant de vous sauvé. Mais c'est le calme complet et maintenant je trouve cela... c'est comme un rêve Baskar...
Il resta muet lui aussi tout en embrassant les alentours de son regard or pour ensuite le reposer sur moi. Il posa sa main sur ma joue, me donnant des frissons dans tout le corps.
_ Tu penses que c'est un bon cadeau pour ton père ?
_ Cette épée, si elle appartenait à ton père, te revient de droit Aïlla.
_ Je ne sais pas quoi en faire, en fait.
Je me levais, suivis par Baskar qui posa sa main sur mon épaule. Je me sentais un peu faible. Il me ramena vers les bateaux. C'était la fête, les gens s'offraient des cadeaux, dansaient, buvaient autour des ruines du palais d'argent, tout cela en respectant le lieu. Je me dirigeais vers le roi qui offrait une fleur de Suraj en argent à Hawa. Elle rougit en balbutiant un merci. Aditya se tourna vers moi et perdit son sourire en voyant ce que je tenais dans les mains.
_ Aïlla, cette épée...
_ Elle vient tout juste de la trouver dans le sable, parla Baskar à ma place.
_ Je pourrais la reconnaître entre toutes... il n'y a aucun doute la-dessus. Elle appartenait à Sapan.
Je la lui tendis et il l'a prit. Je voyais que ses mains tremblaient et ses yeux s'embuèrent.
_ Je te la redonne, elle te sera plus utile qu'à moi, ma chère.
_ Hein ? Non, je voulais vous la donner pour la fête des noces.
_ Le plus beau cadeau que tu puisses m'offrir c'est d'être là. Avoir la fille de mon meilleur ami et pouvoir la protéger me remplit de joie.
Il posa sa main sur mon épaule pour ensuite me tendre quelque chose. Un paquet recouvert d'un nœud doré. Je le pris tandis que Baskar reprenait l'épée des mains de son père. J'ouvris le cadeau et y découvris un livre qui semblait aussi vieux que le monde. Il était si beau, sa couverture en bois était couverte de feuille d'or et d'argent. Je ne pouvais pas lire le titre mais elle était gravé à même la couverture.
_ Ce sont les légendes de Dielli et la mythologie du royaume, je pensais que ça allait te plaire, vu le temps que tu es restée dans la bibliothèque ces huit derniers mois.
_ C'est le plus beau cadeau au monde.
Mandar fit la moue en entendant ma réponse avant de me tendre le sien.
_ C'est un cadeau que moi et Hawa avons choisi spécialement pour la femme préférée de mon frère.
Celui-ci lui donna un coup d'épaule avant de me sourire de façon adorable. Je fis la moue et ouvris le cadeau. Une flûte en bois de Glyphille ( un bois typique du royaume de Dielli ) se trouvait dans un écrin de velours. Elle était si belle, je sautais dans les bras des deux amoureux. Après les rires et les pleurs, tout le monde se tourna vers Baskar qui était resté silencieux depuis un moment.
_ Et bien mon fils, où est ton cadeau pour Aïlla ? Demanda Aditya.
_ Le mien ? Elle le découvrira en rentrant au palais.
_ Je ne pense pas pouvoir tenir jusque là-bas.
_ Alors en attendant, peux tu nous jouer un air de musique.
Je pris la flûte en main et me mis à jouer, à ce moment là, le bateau se remis en route vers le palais. Le soleil se couchait entre les ruines du palais et tout le monde admirait le spectacle profitant des airs de musiques celtiques que je connaissais. Le chemin du retour fut plus court et nous fûmes tous déçu que cette journée se termine, bien qu'elle fut agitée. Je me rappelais encore de cet homme se disant être de ma famille. Il était vrai que notre ressemblance était assez flagrante, mais c'était tout de même étrange. Lorsque tout le monde fut descendu du Shandha, Baskar me prit la main pour m'emmener quelque part. Nous marchâmes dans le silence côte à côte. La lune qui venait se lever éclairait les yeux du prince. Il restait muet. Lorsque l'on fut devant la cours dédié à la Déesse Nisha, il me fit m'asseoir sur le rebord de la fontaine. Il me tendis alors une boite en cuire assez volumineuse et je me demandais d'où il pouvait la sortir.
_ Ouvre là...
Je l'ouvris sous son regard et je restais muette quelques minutes. J'avais devant moi un diadème en argent et avec des diamants, il était simplement décoré.
_ Baskar , je...
_ Je sais déjà ce que tu vas dire, c'est beaucoup trop, tu ne peux pas accepter. Je sais que tu as toujours du mal avec les bijoux et tout ce qui présente un certain luxe. Sauf que le diadème que tu vois ici, est appelé le diadème de Nisha. C'est une tradition dans notre famille d'offrir ce diadème à la personne qui nous est chère.
_ Mais...
_ Accepte le simplement Aïlla.
Il me fit une tête de chien battu et je déclarais forfait. J'avais le cœur qui battait à cent à l'heure devant sa confidence. Alors j'étais une personne importante pour Baskar ? Je souris malgré moi et le laissais mettre le diadème sur ma tête, des applaudissements se firent alors entendre. Tous les membres de la famille royale était là et je ne pus m'empêcher de rougir fortement. Nous allâmes manger en riant de mon cœur.
Devant la porte de la chambre, après manger, je me mis contre le mur et soupirai.
_ Quelle journée...
_ Et elle n'est pas encore terminée, murmura Baskar en me prenant dans ses bras et en m'embrassant le front. Je fermais les yeux d'aise quand...
_ AÏLLA !
Je me retournais vivement et me figeais devant la personne devant moi.
_ Jeremy ?
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Tadaaa, un petit cadeau pour les fêtes et la fin de l'année, j'espère que cette année a été super pour vous. Je vous souhaite plein de bonnes choses et j'espère que ce chapitre vous plaira ;)
je vous fais de gros bisous \(^v^)/
PS: Merci beaucoup pour les 1100 vus !! c'est juste énorme, vous êtes les meilleurs.
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