Une nuit de printemps, au détour d'un chemin,
Le vent portait les pas d'une entité velue,
Informe et sans visage qui n'était qu'une glu,
Traînant sur les routes sa vie sans lendemain.

Voyageur imprudent contraint d'être terrien,
Promenant ses regrets à chaque coin de rue,
Las d'errer sombrement sur ses membres de grue,
Dégouté d'exister et n'attendant plus rien.

Sa planète lointaine et pourtant similaire
Lui manque horriblement. Il s'accroche à la vie.
Mais le cœur n'y est plus, son destin l'a ravi.

Et son âme égarée sous une lune claire
Cherche, maladroite, comment s'alimenter
De la poussière du soir ou de l'herbe éventée.