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Louna regrette. Rien que de les voir à côté au café la démange. Rose lui sourit, lui parle, blague avec lui. La brune observe son amie être tactile, toucher son bras, effleurer sa main, chuchoter des choses à son oreille.
Le pire, c'est que Noé s'est mis volontairement à côté de sa petite-amie, alors qu'il y avait une place de libre à côté de Lou aussi. De l'extérieur, le choix a été vite fait. Et elle se maudit de l'avoir invité au café.
De la bande, Louna est toujours la plus silencieuse. Enfin, elle connaît tout le monde par cœur, préfère intervenir dans les discussions que quand une idée pertinente lui vient en tête. Tous bien installés à leur table de six, les sept personnes se serrent en attendant la huitième.
Louna est au milieu, en face d'Alice. Ségolène est sur sa droite, en train de se rouler une clope. Léon est en retard et ça les emmerde tous parce qu'il leur a volé tous leurs briquets. En plus de ça, Louna déteste quand son ami d'enfance décide de ne pas être ponctuel. Sur sa diagonale, Ilyes et Raph' s'embrouillent sur un sujet de merde.
— Les gars, y a moyen que la casa soit dispo ce vendredi, annonce Léon, en arrivant.
Le grand brun fait une révérence pour se foutre de la gueule de ses potes et s'installe à la gauche de Lou. Il lui rend par ailleurs son briquet jaune, le préféré de la brune.
— Mec, on a DS samedi, réplique Ilyes, hyper sérieux sur ses études.
— D'espagnol, rappelle Léon.
— On peut faire un truc à sept.. fin à huit pardon, propose Alice en remarquant la présence de Noé. Fin, neuf, j'amène aussi Emmeline.
Raph' soupire :
— Meuf tu vas vraiment ramener ton ex ?
— Euh oui, pourquoi ? On est en train de se remettre ensemble si vous voulez tout savoir.
Louna divague et c'est Léon qui la ramène sur terre.
— Ça va ? T'as pas l'air en forme.
— Je t'expliquerai après, se contente-t-elle de répondre, en sachant très bien qu'elle a envie de mourir sur place.
Léon lui file une cigarette, comme pour la réconforter. Elle n'a pas très envie de la fumer tout de suite, sa gorge ayant envie de contracter une angine depuis la veille.
— Moi je peux pas, annonce Ségolène. Dîner de mif.
Léon boude mais a l'habitude de l'emploi du temps overbooké de Ségo'.
— De toute façon, ce sera un truc en petit comité. Y a Julia qui vient aussi.
Tout le monde tire la tronche. Noé semble perdu et interroge Louna du regard.
— C'est son plan cul. Elle a deux ans de plus donc elle se prend grave pas pour de la merde et on la déteste, explique Rose à sa place.
Louna acquiesce comme pour confirmer les dires de son amie. Noé fait mine de comprendre. Tous lèvent les yeux au ciel. En l'invitant, Léon est provoquant. Il sait très bien que les gens l'aiment pas mais il n'a jamais pécho de fille plus jolie que Julia, alors il s'accroche comme une moule pour flatter son ego.
— J'ai la flemme de venir, avoue Louna.
Les gens la regardent, tous perplexes. Ils savent que Lou peut être casanière, mais de là, à le lâcher à voix haute de cette manière, ça en choque quelques uns.
— Pourquoi ? demande Raphaël.
Elle pince le bras de Léon pour qu'il lui vienne en aide. Ses yeux évitent ceux de Rose et Noé. Louna n'a clairement pas envie de les voir tous les deux en soirée.
— Force pas mec, regarde-la, bichette, elle est crevée, défend alors Léon.
La brune lui sourit. Au moins, elle sait qu'elle l'a lui.
Mais, deux secondes plus tard, elle reçoit un message. C'est Noé, à l'autre bout de la table qui a l'air de se poser des tas de questions sur Louna.
« Tu veux appel ce soir ? Pour parler, si ça va pas... »
Elle croise son regard, les yeux brillants. Il est adorable... mais en couple. Elle est touchée, et ça lui serre le cœur.
« Tqt, pas besoin, ça va très bien »
Mais Lou sait pertinemment qu'elle ne sait pas mentir, et que le regard confus que lui lance Noé veut dire qu'il s'inquiète pour de vrai.
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