James
-James ? Glapit Holmes. Vous vous connaissez ?
-Nous nous sommes connu il y a longtemps, répondit Watson, mal à l'aise. Au collège. Nous étions, disons, très attirés l'un par l'autre... Jusqu'à ce que je découvre sa véritable nature. J'ai rompu tout contact avec lui, et je n'en ai plus entendu parler depuis. Enfin, jusqu'à aujourd'hui.
-C'était très cruel de votre part, lança nonchalamment le dénommé James en s'étirant. Vous m'avez récupéré alors que j'étais au bord du précipice. J'allais me tuer, ce soir-là, sur le toit du collège, lorsque vous êtes intervenu. Vous m'avez dit que la vie valait la peine d'être vécu. Vous m'avez dit que j'étais incroyablement intelligent. En fait, vous m'avez dit que j'étais la personne la plus incroyable que vous n'aviez jamais rencontré.
Une pointe de jalousie transperça le cœur de Holmes, qui enferma la main libre de Watson dans la sienne, pour se rassurer. Watson serra brièvement ses doigts pour lui faire comprendre que bien sûr, que c'était lui, Holmes, la personne la plus intelligente et la plus incroyable qu'il ait rencontré.
-Et j'ai trouvé que j'aimais vous épater et vous surprendre, mon cher John, continua l'autre, inconscient de ce dialogue muet. Je devais devenir plus intelligent, plus puissant, plus admirable. Pour vous.
-Vous aviez planifié la mort d'un des professeurs ! s'exclama Watson. Je n'avais aucune preuve, mais j'étais certain que c'était vous ! Et simplement parce qu'il m'avait donné une punition !
Le dénommé James haussa les épaules.
-Vous protéger faisait partie de mon travail.
Watson eut une mimique de dégoût.
-Vous m'avez laissé tomber, reprit l'autre, et j'ai décidé, le cœur lourd, que vous n'en valiez pas la peine. Vous vous êtes engagé. Les années ont passé. Et je n'ai jamais réussi à ôter de mes pensées votre image et votre voix. C'était devenue une vieille obsession, une folie familière. Je suis partit à l'étranger, où je comptais bien rester... Jusqu'à ce qu'on me parle un jour d'un certain Sherlock Holmes. J'ai voulu lire ses histoires, par intérêt pour le caractère de sa méthode... Et quelle fut ma surprise lorsque je vous y ais retrouvé, vous, ma douce obsession ! John H. Watson. Et vous en aimiez un autre, vous viviez avec un autre ! Je suis revenu pour vous protéger. J'avais pour plan de vous séduire lentement, évincer Holmes progressivement... Mais il est vite apparut que ce détective à la noix ne vous protégeait pas du tout. En fait, il vous mettait même en danger. Il fallait le faire sortir de l'équation, et vite. En plus, depuis que je vous avais revu, je brûlais tant de vous prendre, de vous baiser, de vous entendre crier sous mes assauts... Alors j'ai décidé de faire d'une pierre deux coups. Éloigner le détective. Et faire en sorte que vous le haïssiez jusqu'à la fin de ses jours... En assouvissant mes désirs.
-IL SUFFIT ! s'exclama Holmes, qui ne pouvait en entendre plus. Vous ne toucherez pas un seul cheveu de Watson !
Son ami lui jeta un regard aussi surpris que touché.
-Nous verrons bien... ricana l'autre. Nous verrons...
-Nous ne verrons rien du tout, cracha Holmes. Je vais vous tuer.
-Non ! s'exclama le docteur.
-Watson, cette fois, je vais le...
-Je ne pense pas, déclara une nouvelle voix froide, posée.
Un nouveau personnage venait de faire son apparition. Sebastian Moran, une arme pointée sur Holmes.
-Tu es en retard, Moran, le réprimanda sèchement l'imposteur.
-Pardon, patron. Mais il faut dire, pour ma défense, que le gaillard sait fichtrement bien faire des nœuds.
-Trêve de bavardages, le coupa l'autre en sortant de la pièce. Nous nous reverrons, John. Et vous vous donnerez à moi. Je vous prouverai que je suis meilleur que votre petit détective.
-J'en doute fort, rétorqua Watson, la voix pleine de fiel.
-Nous nous affronterons, et vous en déciderez par vous-même... Au fait, Holmes, mon nom est Moriarty. James Moriarty. Prenez-en bonne note, histoire de savoir à qui vous devrez votre prochaine défaite.
Et il disparut, emportant dans son sillage son homme de main à la terrible cicatrice.
Watson lâcha un immense soupir et laissa son arme tomber sur le sol.
-Mon Watson... murmura Holmes en s'agenouillant en face de lui, sur le lit, mon cher, infiniment cher, Watson... Je suis désolé... Je suis si désolé... Il vous a blessé ? Je vous en prie, dites-moi que vous n'êtes pas blessé...
Il retira doucement la chemise de son ami, qui se laissa faire. Ses mâchoires se serrèrent en constatant les deux énormes bleus qui meurtrissaient ses bras, là où Moriarty l'avait attrapé pour le maintenir contre le lit.
-Je vais bien, souffla Watson en se saisissant du menton de son ami pour orienter ses yeux dans les siens. J'ai juste eut peur...
Le souvenir de cette étreinte non consentit remonta soudain à la surface, et des larmes mouillèrent son regard.
Holmes, la gorge serrée, l'attira contre lui et le serra dans ses bras, sa main caressant doucement sa nuque.
-Lorsque je suis entrée dans l'appartement et que je vous aie entendu crier mon nom, murmura-t-il, j'ai cru que j'allais devenir fou... Mon Dieu, je suis tellement désolé... Et je suis impardonnable, impardonnable de ne pas avoir su vous protéger...
-Pour l'amour du ciel ! Explosa Watson en se séparant de lui. Je ne suis pas en sucre ! Qu'avez-vous tous à vouloir me protéger ?
Holmes sourit tendrement.
Watson soupira et leva les yeux au ciel.
-Mais ne croyez pas vous en tirer à si bon compte, mon amour. Ce télégramme, c'était bien vous qui l'avez envoyé !
-Je... Heu... bredouilla Holmes, troublé par l'épithète.
-Ne refaites plus jamais ça, conclut Watson en déposant un baiser sur le bout de son nez.
Holmes cligna bêtement des yeux une seconde avant de se reprendre.
-Mon cher ami, murmura-t-il, vous avez des arguments implacables...
Il appuya doucement sur ses épaules pour le faire tomber en arrière, freinant sa chute par une main posée dans le creux de sa taille.
-Holmes... souffla Watson en attirant son visage au-dessus du sien. Faites-moi oublier le contact de cet ignoble personnage...
-Mais je ne sais pas où il vous a touché, reprit Holmes, soudain taquin. Il va falloir que j'embrasse et caresse l'intégralité de votre corps...
-Puisqu'il le faut, sourit Watson. Mais embrassez-moi d'abord.
-Tss tss tss... Aucune patience, réprimanda Holmes en accédant aussitôt à la demande.
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