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Le retour de l'ex maudite

Dimanche 24 Mars, Jour 38 - 5e semaine

-T'es sûre, Anna? C'est pas une décision que t'as prise à la légère?

-Mais non, ne t'inquiète pas. Je pense simplement que c'est la bonne chose à faire.

Camille soupire un peu, mais acquiesce. Elle est tellement adorable à s'inquiéter pour moi comme ça... à ses côtés, Robin garde le silence. Mes deux meilleurs amis semblent aussi pris de court que je le fus par la nouvelle que je viens de leur annoncer.

Camille est une belle blonde, au visage un peu rond et aux formes généreuses. Depuis la fin du lycée, quand on s'est rencontrées le premier jour de fac, on ne s'est jamais quittées. J'ai même peut être eu un petit faible pour elle à une époque.

Un petit.

À côté d'elle, Robin, l'air sérieux avec ses lunettes et ses cheveux noirs tellement bouclés, ainsi que sa barbe de trois jours. Il est sûrement beau gosse, mais j'avoue avoir assez peu de références là dessus. Et surtout, il est gay comme un pinson. Ce qui a le luxe de briser beaucoup de coeurs de jeunes filles en fleur.

-Et la mère? Tu vas lui dire? Me demande soudain Robin en sirotant son café, que le serveur vient d'amener à notre table.

-Non. Elle a pas besoin de savoir. Et de toute façon, c'était juste un coup d'un soir, je n'ai même pas de moyen de la recontacter. En j'en ai pas vraiment envie; tu te rends compte du coup qu'elle m'a fait?

-Elle pensais peut être sérieusement être infertile, tu sais. Je doute que ce soit vraiment son domaine d'études après tout.

Je grince des dents.

-Même. J'ai passé deux semaines la tête dans la cuvette, pour au final apprendre que je me retrouve avec un gosse dans le bidouillou. C'est pas un truc que je vais oublier facilement, même si je vais avorter.

Je frissonne en prononçant ce mot. J'appréhende toujours autant. Mais il faut que je le fasse: c'est une nécessité. Je ne suis clairement pas prête pour élever un enfant. Et rien que l'idée d'accoucher m'emplit de terreur. Il parait que c'est une douleur horrible... j'en frissonne rien que d'y penser.

-T'as froid, Anna? Tu frissonne beaucoup, je trouve.

-Nan, c'est bon, t'inquiète.

Robin, toujours tellement observateur que ça en est effrayant. Camille, elle, est beaucoup plus... versatile, inconstante. Elle peut passer de la bonne humeur à la déprime en quelques secondes, de la joie la plus grande à la colère la plus profonde. C'est assez déstabilisant, au départ, mais on s'y fait.

-Bon! Moi je vais retourner chez moi.

-Tu veux que je vienne? Ta colloc est absente, je crois. Me propose Camille.

-Non, t'inquiète. Je peux me débrouiller seule.

-Reviens en cours, en tout cas. Tu peux pas sécher indéfiniment. Me fait remarquer Robin.

-Oui, oui, je sais... je vais y retourner.

Je n'ai vraiment pas la motivation; mais travailler me changera probablement les idées! Car l'ennui commence à s'installer dans ma vie de femme enceinte cloitrée chez elle a vomir, avec une nausée constante.

Du moins, l'ennui s'installais jusqu'à ce que je rencontre une certaine personne sur le pas de ma porte. Une personne que j'aurais aimé ne jamais revoir de ma vie. Elle.

-Qu'est ce que tu fous chez moi, Marion. Dis-je, hargneuse, à la femme qui m'a détruite.

-C'était chez moi aussi, avant. Alors je viens récupérer mes dernières affaires.

-Tu te fous de moi, c'est pas possible. Ça fait plus de SEPT MOIS que t'es partie sans un mot, sans nouvelles, et tu te repointe comme ça pour récupérer tes "affaires"?

Elle soupire et porte sa tête à son front en signe d'agacement, replaçant une de ses mèches brunes derrière son oreille. C'est un geste que j'adorais, avant. Maintenant, il me donne juste la nausée.

-Écoute, Anna, j'ai pas été très correcte avec moi, mais on va pas en venir au mains, ok? Tu me file mes affaires, et je disparais définitivement de ta vie.

-T'as déjà disparu définitivement de ma vie. T'es qu'une salope, Marion. Je t'aimais je t'ai tout donné, pendant presque trois ans! Et toi... toi tu te barre comme ça, comme si rien n'était arrivé, comme si je n'avais jamais existé. T'as la moindre idée d'à quel point tu m'as brisée le coeur?

-Anna, je t'en prie, arrête ça... je suis pas venue pour écouter tes remontrances. Si j'avais voulu les entendre, je serais pas partie comme ça. Je pensais qu'après autant de temps, tu aurais tourné la page...

-Oh mais j'ai tourné la page! J'étais folle de toi, mais j'ai plus que du mépris pour toi. Allez, entre! T'as au moins eu le bon goût de me rendre ta clef en partant.

Dans l'ascenseur, l'air est électrique. Je fais bien attention à ne pas la toucher, et à garder mon regard fixé devant moi, une expression fermée sur le visage. Cette femme... cette femme! Je l'ai tellement haïe... je l'ai tellement aimée pendant toutes ces années, et elle m'a laissée tomber... comme si j'étais une merde. Je m'étais sentie si brisée en réalisant, un matin, qu'elle avait fui pendant la nuit avec une grande partie de ses affaires. J'avais cherché en urgence une nouvelle colocataire pour combler le vide de mon appartement, et... peut être aussi... celui de mon coeur. J'avais fait mon deuil, ne cherchant pas à la recontacter ou même à savoir ce qu'elle était devenue. J'ai enterré le souvenir de Marion, de ses beaux cheveux bruns, de son magnifique visage, de ses gémissements de plaisirs, de ses touchers apaisants.

Et la voilà qui réapparait, au pire moment, celui où je suis à nouveau fragilisée - pour une toute autre raison. La raison d'existence de cette fille doit être de me faire souffrir.

-Ça a changé, ici. Dit-elle en entrant dans l'appartement que nous avons partagé, avant.

Je lui jette un regard noir. J'ai fait disparaitre tout ce qui pouvait me faire penser à elle. Evidemment, que les choses ont changées.

-Prends tes affaires et pars. Te savoir ici me donne la nausée. Dis je en grinçant des dents, et en me dirigeant vers le frigo pour me servir un verre de jus de fruit.

Depuis la table de la petite cuisine, je l'entend farfouiller dans mes affaires. Je lui ai emprunté tellement de vêtements que je ne sais plus vraiment lesquels lui ont appartenu, alors je la laisse se débrouiller pour les retrouver. Je me concentre alors sur mon verre, et sur les arbres qui s'agitent sous l'effet du vent à l'extérieur, commençant déjà à se couvrir de bourgeons.

Soudain, un bruit me sort de ma rêverie. Une main posée sur la table, à côté de la mienne, et une Marion qui me regarde avec un air grave.

-Quoi? T'as fini? Dis je, agressivement.

-T'as qu'une salope, toi aussi.

-Pardon?

Alors ça c'est la meilleur. Mais Marion me montre du doigt ce qu'elle vient de jeter devant moi sur la table. Mes 3 tests de grossesse positifs. Je maintient son regard. Je n'ai aucune explication à donner à celle qui m'a lâchement abandonnée.

-T'es qu'une salope, Anna. Moi, je voulais qu'on se pose, qu'on s'installe, qu'on parle de projet de famille et d'enfant, mais t'en avais rien à foutre. Tu me disais tout le temps "plus tard, dans quelques années, pas maintenant"... mais je vois que t'as bien changé. Tu fais la meuf blessée, mais au final, tu voulais juste rien construire avec moi, c'est ça?

-Quoi? Meuf, redescend de tes grands chevaux. Ça, c'est un accident, et j'ai aucune envie de le garder. J'ai clairement pas changé de point de vue au sujet des enfants. Et si c'est vraiment juste à cause de ça que tu m'as quittée comme ça, t'es encore pire que ce que je m'étais imaginée, Marion!

-Un accident, hein. Donc tu vas avorter? Tant mieux. Tu ferais une mère horrible. J'espère que tu me présenteras le "père", vu que visiblement tu as même vendu tes valeurs de "ne jamais coucher avec des hommes".

-Mais vas te faire foutre, Marion! Tu connais rien à ma vie, tu l'as brisée avec ton égoïsme à deux balles et maintenant tu me fais la leçon??? C'est une blague! Casse toi de chez moi! Je veux plus jamais revoir ta gueule, tu m'entends! Jamais!

Tremblante de rage, Marion récupère son paquet d'habits et ses quelques affaires, et part en claquant la porte d'entrée. Je suis moi même tremblante. J'ignorais que j'étais capable de m'énerver comme ça. Les hormones, peut être? Pour ce que j'en sais... mais une phrase tourne en rond dans ma tête...

"Tu ferais une mère horrible"

Cette garce... je ne devrais pas tenir rigueur de ses propos. Et pourtant... pourtant ma détermination vacille. Ai-je vraiment... à ce point peur d'avoir un enfant?

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