12.
-Ne saute pas !
Je sursautai malgré moi, surpris par la force de ma voix. J'étais pourtant essoufflé de ma course, fatigué par la montée des escaliers et le froid glacial qui m'enveloppait mais mon cri semblait avoir percuté le ciel.
Et toute mon âme avec.
Le corps de Kim Taehyung, face au vide, paraissait si fragile qu'il s'apparentait à un drapeau flottant au vent, malmené par celui-ci. Il était passé par-dessus la rambarde qui séparait le toit du néant, les pieds à moitié entre le béton et le vide. Une seule de ses mains accrochait la barre de sécurité et maintenait son équilibre.
Une seule, qui semblait prête à lâcher.
Son visage avait pivoté vers moi quand il avait entendu la porte du toit s'ouvrir et ce fut la première fois, où ses cheveux balayés par le vent glacial avaient dévoilé son regard.
Il avait été surpris, choqué, comme si l'espace d'un instant quelque chose avait été faillible dans son plan. Je n'avais jamais pu voir complètement son visage mais à présent que le vent le dévoilait, tel qu'il était, au bord du gouffre, il me paraissait si pâle et si abattu que ça ne fit qu'empirer les tambourinements de mon cœur.
D'un pas effrayé et catastrophé, je m'avançai vers cette scène saisissante de fragilité et de dangerosité qui allait s'inscrire pour toujours dans ma rétine.
À tout jamais.
-N'avance pas !
Sa voix me saisit et me figea brusquement, j'eus l'impression terrible que si je franchissais encore un millimètre de la distance qui me séparait de lui, il lâcherait la rambarde.
J'aurais beau courir, me précipiter, je ne rattraperais pas sa chute.
C'était comme si, en cet instant, j'étais un danger pour lui, alors qu'il était un danger pour moi, pour lui-même et bien plus encore.
-Ne saute pas ! m'écriai-je à nouveau.
Que pouvais-je dire d'autre ?
Mon esprit balisait, mon corps tressautait de froid et de panique.
Ne restait que ça, que cette demande terrible qu'il ne franchisse pas le pas de trop. La mort m'envahissait, elle était là, elle faisait puer l'atmosphère autour de nous. Tout était allé si vite, tout était allé trop vite.
Je devais me ressaisir.
Mes mains se mirent à trembler violemment.
Comment avais-je pu oublier qu'il y avait eu un suicide dans mon lycée il y a trente ans de ça ? Comment pouvait-on oublier quelque chose d'aussi grave ? Ou l'avais-je oublié parce que justement ça l'était ?
Tout me paraissait net maintenant, la frénésie du match, la joie que nous avions ressentie en tant que supporteurs et la nonchalance que nous avions, trop heureux de louper les cours. Puis l'interruption du jeu, l'impossibilité de bouger des tribunes ou même de quitter la salle qui avait entraîné de l'incompréhension, les sirènes des secours qui avaient été audibles depuis la rue et la rumeur s'était répandue :
« Quelqu'un a sauté du toit ».
Était venu l'article dans le journal, le deuil de l'école, la cérémonie des funérailles.
Quelqu'un était mort mais pour moi, pour le jeune Min Yoongi que j'étais, ça n'avait pas été grave. Peut-être avais-je ressenti quelque chose sur l'instant mais finalement c'était resté peu important dans le déroulement du reste de ma vie. Car la mort de quelqu'un qu'on ne connaissait pas ne nous faisait ressentir qu'une vague empathie mais pas toujours une détresse.
Nous vivions après tout dans un pays au taux de suicide effarant.
Mais là...
Mais là, c'était différent sans savoir changer. La continuité de ma vie n'avait pas évolué, pas différemment d'il y a trente ans mais il y avait eu des divergences.
D'infimes divergences.
Des rencontres.
C'était ça qui m'avait mené de manière subtile à Kim Taehyung, un hoobae au comportement étrange, particulièrement nul en maths.
Celui qui avait sauté.
-S'il te plait, balbutiai-je mes dents claquant de manière incontrôlée, ne fais pas ça...
-Pourquoi tu es là ?
La faiblesse de ma voix s'opposait à la férocité désespérée de la sienne. Dans sa question, j'entendais plutôt « comment as-tu su ? »
Mes poings se serrèrent et je fermai les yeux quelques secondes.
La terrifiante faucheuse m'oppressait. Je la sentais, elle était tout autour de moi. Elle me faisait la même impression que Kim Namjoon lorsque l'ombre avait modifié son visage. Moi aussi, j'étais mort, moi aussi, j'avais vécu ça, cet instant juste avant le néant et c'était d'autant plus terrifiant. Je n'avais pourtant jamais eu peur d'elle dans ma vie, jamais eu peur de mourir même si à une époque je l'avais voulu sans réussir à aller jusqu'au bout. L'ambivalence entre l'envie de trépasser et le besoin vital de vivre était bien trop complexe.
Mais j'étais mort et ça, je m'en souvenais, ça me réveillait la nuit.
Ça me hantait.
C'était un sentiment si puissant, si terrible, si indéfinissable que j'avais supplié de revenir en arrière. Égoïstement, j'avais pensé que c'était pour moi, pour me laisser une seconde chance, mais maintenant face à tout cela, je me rendais bien compte que c'était bien plus compliqué.
La vie l'était déjà, la seconde tout autant.
-Je suis là pour te retenir.
J'étais là pour ça, finalement, c'était évident. J'étais là pour cet instant précis, cette rencontre divergente dans ma vie qui aurait pu n'avoir aucune importance mais qui m'amenait à devoir donner de moi pour sauver autrui.
Son corps se crispa, et je ne pus m'empêcher d'avancer de quelques pas, trop effrayé à l'idée d'être trop loin pour devoir le rattraper :
-Pourquoi ?
Ses propos étaient secs, désagréables, presque insultants, comme si j'étais soudain devenu la personne la plus détestée de son existence. Il était figé, le corps tendu en avant, l'œil pivoté dans ma direction. Il suffisait que le bout de ses doigts lâche, qu'ils glissent, pour que tout soit terminé. C'était si fragile, si tendu, si stressant que j'étais incapable de respirer normalement.
Il allait mourir devant moi.
Et tout prendrait fin.
-Pourquoi tu ferais ça ? siffla-t-il. Ça ne te regarde pas. Barre-toi !
Mes mains tremblantes se mirent en avant comme dans un geste de défense :
-Je sais qu'on n'a pas eu beaucoup d'échanges et que... que je n'ai pas été très cordial...mais...
Mais quoi ?
Quels étaient les bons mots ?
Comment empêchait-on quelqu'un de sûr de lui ?
-... je pense que ce n'est pas une solution.
-Bien sûr que si !
Il avait bougé et mon corps fut saisi d'effroi. Sa hargne l'avait fait flotter dans l'incertitude du vide, ses émotions éclatées pigmentaient l'air et je crus qu'il allait chuter.
Mais sa main le maintenait.
Encore un peu.
Encore un tout petit peu.
-Une solution de quoi ? m'écriai-je sans pouvoir m'en empêcher. C'est la fin ! La véritable solution, ce serait de pouvoir passer au-delà de ça, pour pouvoir ensuite profiter de la vie. La mort n'est pas une solution, c'est une finalité !
Son regard fut pire et je me mordis les lèvres jusqu'au sang en serrant les poings.
Je ne disais pas ce qu'il fallait, il ne voulait pas entendre ça mais je ne parvenais pas à m'en empêcher :
-Je sais que la vie est une connasse, mais tu n'as que seize ans ! Tu n'es encore qu'au début de l'existence alors qu'il y a tant de choses qui vont arriver !
Je merdais.
Je merdais en beauté.
Il détourna le regard et je sus que mon argumentation était terminée.
Ça ne servait à rien.
Je ne servais à rien.
Pourquoi j'étais là ? Pourquoi moi ?
-Écoute-moi... tentai-je encore.
Il ne répondit pas, il fixait le sol des mètres plus bas comme hypnotisé par lui, son corps se tendait de plus en plus en avant comme un plongeur.
Comme un funambule du vide.
Ainsi, dans cette position, il était certain que son corps entier embrasserait le sol, se regarderait tomber. Se regarderait mourir. L'image fulgurante du tableau qu'il avait peint dans la salle d'art du dernier étage me saisit alors tout entier. Le tableau était une prédiction, une vision de sa propre fin dans la noirceur totale.
Pourtant...
Pourtant si je me souvenais bien il y avait des liens de couleurs, des minuscules fils quasi impossibles à voir.
-Et la peinture alors ? scandai-je brutalement.
Il se figea quelques instants avant de se relever doucement, forçant sur son bras pour retrouver un semblant d'équilibre. Ses sourcils se froncèrent.
-Tu as un talent, c'est indéniable ! Tu ne peux pas le gâcher ! Si tu t'en vas que...
-Ce n'est pas suffisant...
Cette fois, il n'y avait plus de hargne, d'agressivité, ce ne fut qu'un murmure à peine audible. D'un ton qu'on prononce quand on est fatigué.
Fatigué de vivre.
Comme au ralenti je vis son corps se détendre, relâcher ses muscles, son avant-bras droit anticiper un mouvement pour que son poignet pivote et que ses doigts abandonnent le métal glacial de la barrière. Mon cœur tomba dans mon estomac me donnant soudain la nausée, mes yeux s'écarquillèrent et ma gorge libéra un cri plus grave qu'habituellement me faisant atrocement mal :
-KIM TAEHYUNG !
Il sursauta et dans un réflexe mécanique ses doigts raccrochèrent la barrière. Comme réveillé d'un rêve ou d'un songe.
D'un cauchemar.
Une fulgurante rage me saisit alors. J'en voulais à la terre entière. À mes abrutis de géniteurs, à mes stupides rencontres, à Kim Namjoon notamment, mais à moi surtout. C'était moi qui avais voulu revenir en arrière, c'était à moi qu'incombait cette responsabilité d'empêcher ce gamin de se jeter dans le vide.
Putain de bordel de merde, ça me faisait chier.
Je m'avançai brusquement, d'une démarche furieuse avant de crier :
-Écoute-moi bien, gamin, il est hors de question que tu sautes pour t'exploser la cervelle sur le bitume en bas ! Tu m'entends ?
Il me fixait avec horreur mais je ne pris pas le temps d'observer davantage ses réactions. La colère m'emportait, me faisant sortir de mes gonds, je me sentais tourmenté par mes émotions, par le passé, le futur, par la mort.
-Écoute-moi attentivement ! assénai-je sévèrement, je ne répéterais pas cette histoire. J'ai quarante-sept putains de balais, je suis mort. Tu entends ? Mort ! Un foutu accident de bagnole qui m'a éventré et j'ai supplié, supplié à qui pouvait m'entendre de me laisser une seconde chance.
Son regard troublé et effaré était braqué sur moi et nous tremblions tous les deux, de froid, et d'angoisse.
Il me fixait comme si j'étais fou.
Je l'étais sûrement.
-Je me suis retrouvé à nouveau dans ce corps, trente putain d'années en arrière ! m'égosillai-je, condamné à devoir recommencer, tout recommencer depuis le départ ! Mais je ne suis pas revenu pour moi...
Il clignait des yeux plusieurs fois de suite, confus.
-Tout, tous ces moments, toute cette pression à faire en sorte que rien ne puisse changer, ça a amené à des différences. Et ce foutu démon de Kim Namjoon m'a fait comprendre que je n'étais pas là pour moi.
Mon ton de voix avait baissé, venaient la rancœur, les regrets, le sarcasme avant qu'ils ne s'éteignent à leur tour.
-Tu ne comprends pas ? marmonnai-je. Je suis là pour toi !
Mes épaules retombèrent et je soufflai un filet de condensation à travers l'air glacé.
-Ils en ont rien à foutre de moi, ils voulaient juste que je sois là, sur ce toit, en ce moment même pour t'éviter de faire la plus grosse connerie de ta vie.
Nos regards ne se décrochaient plus, on avait l'air cinglés, les pupilles écarquillées, si près du vide, d'un côté et de l'autre de la barrière.
-Il y a trente ans de ça tu es mort mais maintenant que je suis là, je ne te laisserai pas sauter dans le vide.
Je détachais chacun de mes mots avec violence et force et cela résonnait à travers le ciel maussade.
-Il est hors de question que tu foutes tout en l'air ! Je ne te laisserai pas faire ! Alors tu accroches cette rambarde et tu rebascules de mon côté ! Maintenant !
Ses pupilles sombres se remplirent de larmes et je tendis vivement une main vers lui.
-Reviens.
Il bougea la tête, comme pris de tics puis de spasmes, avant de bafouiller :
-C'est... du délire. T'es complètement malade...
-Peut-être mais ce n'est pourtant pas moi qui me tiens debout devant le vide.
Ses sourcils se haussèrent de surprise, de confusion, d'émotions désordonnées. Son attitude était presque totalement tournée vers moi.
J'insistai toujours, la main en avant.
-Je ne sais pas ce que tu traverses mais je suis certain que je peux comprendre.
Je le foudroyai du regard :
-Je t'empêcherai autant de fois qu'il faudra de te tuer. Parce que si je suis revenu pour cet instant-là, c'est qu'il y a une foutue bonne raison pour laquelle tu dois être sauvé.
Il hésitait, je le voyais.
Peut-être était-ce la violence de ma confession, ou l'incongruité de la chose mais son regard s'était détaché du vide. Sa main tremblante tenta un mouvement et j'eus presque envie de crier ma victoire.
Mais ce fut à cet instant-là, que son pied glissa. Ce que je vis en premier, ce fut ses yeux devenir gigantesques, s'écarquiller d'effroi puis sa bouche tenter de sortir un cri.
Il paraissait facile d'affronter le vide quand on voulait mourir, il était horriblement terrifiant de devoir y être jeté sans s'y attendre.
Mon corps partit en avant et j'accrochai son avant-bras qui, par manque de force, avait lâché la barrière. Ce fut comme si on tentait de m'arracher les membres, mon corps bascula complètement en avant, mon ventre s'encastra dans la rambarde et je l'accrochai de toutes mes forces. Nous étions comme au sommet d'une falaise, prête à s'écrouler, la panique me sciait et je poussai lourdement sur mes pieds pour tenter de le remonter.
En vain.
Son affolement était contagieux, il bougeait, il criait, le cœur aux bords des lèvres :
-Ne me lâche pas !
Sa voix tinta à mes oreilles et je tirai plus fort, déformant mon visage dans une grimace terrible, j'entendis quasiment mes os grincer et le tirai encore jusqu'à ce que ses mains soient en mesure d'accrocher la rambarde, mais même après ça je continuai de le cramponner.
Je ne devais plus le lâcher.
Nous avions échappé au vide.
Nous devions lui échapper à elle aussi.
De manière précipitée il bascula de l'autre côté de la rambarde et on s'effondra littéralement sur le sol glacé, la respiration coupée, l'épouvante faisant battre notre sang dans nos veines à vive allure.
C'était tellement douloureux de vivre.
On demeura allongés, essoufflés, je gardais mon regard sur le ciel couvert mais malgré les nuages, la luminosité me brûlait les pupilles.
Le silence nous accapara et je me relevai à demi avant de tourner la tête vers lui. Il me regardait déjà, ses longs cheveux avaient repris place sur son visage donc j'ignorais quel genre de regard il pouvait me lancer.
De la haine ? De la reconnaissance ? Ou pire ?
Je me relevai, déjà ankylosé, et fis craquer ma nuque avant de me tourner vers lui puis de lui tendre une main pour l'aider à se mettre debout à son tour. Je le vis hésiter avant de détourner le regard et se relever de lui-même. Je roulai des yeux en faisant retomber mon bras le long de mon corps.
Il ne prononçait rien, je voyais bien à la forme de sa mâchoire qu'il semblait contrarié.
-On devrait retourner au gymnase...
Mais il ne fit pas un pas, pas un mouvement, j'aperçus le tremblement de ses mains en partie tachées par des traces de peintures noires. Je ne savais pas quoi lui dire, j'étais de retour à la case de départ avec un sentiment de culpabilité de lui avoir crié dessus.
Mais mon cœur battait d'une drôle d'allure.
Une trajectoire avait changé sa route. J'avais amené un changement dans ce retour et j'étais à la fois terrifié et heureux.
Mais aussi complètement abasourdi.
C'était fini, n'est-ce pas ?
On resta ainsi longuement dans ce qui me paraissait Un instant en suspens dans le temps avant que cette bulle brumeuse n'éclate lorsqu'un homme déboula sur le toit. Je l'identifiai comme un professeur mais je n'en fus pas convaincu, peut-être s'agissait-il du directeur adjoint ou d'un agent administratif. Difficile d'en être certain.
Il nous hurla dessus, nous cria que nous n'avions rien à faire là et qu'on devait immédiatement retourner voir le match. En rejoignant l'étage inférieur, mon esprit sembla se disloquer de mon corps. La tension accumulée se relâchait et je me demandais si tout cela était réel. L'atmosphère était étouffante et inexplicable, ma vision était brouillée, mon corps douloureux.
L'espace d'un instant je me demandai si tout cela n'était pas un rêve.
Si je n'étais pas bel et bien mort et que c'était ça, l'enfer.
J'aurais voulu dire quelque chose mais ma langue paraissait paralysée. Kim Taehyung demeurait plus énigmatique encore, la main sur la rampe d'escalier il descendait les marches avec lenteur, en pleine sidération.
J'eus soudain envie d'agripper son avant-bras de m'accrocher à lui comme s'il était l'ancre d'une réalité à laquelle je voulais me cramponner.
L'homme nous sermonna pendant les vingt minutes de trajet jusqu'au gymnase durant lequel aucun de nous deux ne parla. Nous encaissions le choc d'une réalité trop grande pour nous.
Une fois sur place, l'afflux de sons, de cris, de bruits de terrain se mit à m'envahir au point où je trouvai cela insupportable. Je fus renvoyé sévèrement dans les tribunes de ma classe et quittai malgré moi Kim Taehyung qui n'avait pas relevé la tête depuis sa descente du toit.
Je demeurais figé, cherchant à capter son regard en vain.
J'avais sommeil. Je me sentais éreinté.
C'était comme si toutes mes forces m'avait abandonné, si je m'asseyais et fermais les yeux en cet instant, malgré le bruit de la salle et les slogans d'encouragement sportif, je pourrais m'endormir.
Et peut-être ne plus jamais me réveiller.
Cette certitude me tétanisa soudain d'angoisse, semblant jeter de l'eau gelée sur mon cerveau bouillonnant et j'écarquillai les yeux, parfaitement alerte. Dans les tribunes, Jaehyo se tourna vers moi :
-Mais où étais-tu passé ? Tu as loupé quasiment tout le match !
Je ne répondis pas, Minho le fit à ma place d'un air très sérieux comme si ce sujet était d'une importance capitale :
-Je te l'ai dit : quand la courante ça prend, ça pardonne pas.
Il me tapota l'épaule :
-Je suis de tout cœur avec toi.
Je ne répondis pas, tout me paraissait irréel. Je me sentais complétement étranger à moi-même. Mes yeux parcoururent la salle et je me figeai en apercevant celui que je cherchais.
De l'autre côté du terrain, Kim Namjoon me souriait. Un sourire impossible à définir.
J'ignorai si je devais me sentir menacé ou rassuré.
Un joueur passa devant lui, détournant mon attention l'espace d'une fraction de seconde, mais en voulant l'observer à nouveau, il avait disparu.
Cela ne me surprit qu'à peine.
J'étais à mille lieux de m'attarder sur ce genre d'étrangeté, pas après tout ce qui s'était passé jusqu'à maintenant. Mes yeux cherchèrent surtout Kim Taehyung dans la foule. Il avait pris place sur la même rangée que le petit gamin que Hoseok connaissait, Park quelque chose.
Il était là.
Sa mort n'était pas arrivée.
J'avais réussi, alors pourquoi je me sentais si mal à présent ?
Puis ça m'apparut comme une évidence, une pensée sombre et alarmante traversa mon esprit :
Et s'il recommençait ?
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Chapitre corrigé par automnalh
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