Chapitre 62 /!\
« Le général, le regard sombre : Et pourtant, mon adorée, je ne crains pas de vous l'affirmer : je vous aime, et je veux vous épouser. Que nos peuples nous haïssent, seul m'importe votre amour. »
– Moon Sungpio, La dame de la lune.
Inutile de le préciser, Taehyung savait très bien qu'il n'oublierait jamais tout ce que son amant lui offrait ce soir-là : tant son corps que son cœur, et voilà tout ce qui comptait.
Hoseok, son cadet maintenu contre lui alors qu'il l'observait à travers le reflet du miroir devant eux, entama donc de langoureux cercles sur sa prostate, sur laquelle il se laissait parfois aller à appuyer un peu plus fort dans l'espoir de provoquer une réaction chez son compagnon.
Taehyung n'en avait rien dit, mais il avait toujours rêvé d'un tel massage, d'un tel soin d'une des parties les plus sensibles de son anatomie. Jungkook savait se montrer doux, en revanche il manquait de patience : jamais il ne lui offrirait un traitement comme celui qu'il recevait en ce moment même. L'Arixien d'ailleurs sentait contre lui l'érection tendue à son maximum, preuve que Hoseok faisait ce soir bel et bien passer son plaisir avant le sien... et tout cela pour lui démontrer qu'il pouvait se fier à lui, qu'il désirait le choyer et l'aimer de façon sincère.
Le jeune homme s'appuyait contre son amant qui le serrait contre lui pour lui éviter la chute : ses jambes tremblaient, ses genoux lui semblaient devenus de coton, et si Hoseok devait le relâcher maintenant, il ne miserait pas sur sa capacité à rester droit. Et il adorait cela. Il adorait se rendre compte qu'il ne risquait plus de sombrer, qu'il pouvait s'abandonner sans être abandonné. La chaleur du torse de Hoseok contre son dos lui apportait autant de confort que de réconfort, de même que son bras passé autour de sa taille.
Taehyung s'agitait de plus en plus sous le regard fasciné et bienveillant de son compagnon qui lui embrassait par moment le cou, voire le lui mordillait. Ses nerfs réagissaient aussitôt en délivrant de brèves décharges de plaisir dans son érection. Sa fin approchait à grands pas, il en était convaincu, et il refusait qu'elle advienne si vite, alors qu'il n'avait pas encore assez profité de ces frottements divins sur sa prostate, ni même de la présence de son amant tout contre lui.
« Un peu moins vite... ralentis. »
Hoseok obéit. Taehyung se tourna pour glisser son nez contre son cou. Bien qu'inconfortable, la position lui permettait de se repaître du parfum ténu de son guerrier dont il se laissa envahir pour ne plus penser qu'à lui. Leurs yeux se croisèrent, et Hoseok sourit.
« Je ne laisserai plus jamais quiconque te faire croire que tu ne vaux pas mieux qu'un simple jouet sexuel. Je veux qu'à présent, l'on s'appartienne.
— Je suis à toi, souffla Taehyung, si seulement tu veux de moi.
— Je suis à toi, et bien sûr que je te veux. Deviens mon compagnon.
— Oui, oui... Hoseok, je... je veux... »
Deux larmes de joie lui échappèrent, que Hoseok n'essuya pas – car il refusait de retirer de son joli visage ces preuves de l'émotion si puissante qui courait en lui. De nature plus bourrue, le Tyfodonien se contenta d'esquisser un sourire touché et, tournés l'un vers l'autre, les deux compagnons échangèrent un baiser pour sceller cet accord, cette promesse.
Le cœur de Taehyung battait à présent si fort que Hoseok le sentait palpiter contre son propre torse. Il remonta sa main de sa taille à son pectoral gauche. Il perçut les percussions endiablées de son amour, et il lui embrassa la joue dans un soupir amusé.
« Du calme, petit oiseau, ton cœur bat beaucoup trop vite.
— Je suis si heureux, geignit-il alors que sa lèvre inférieure tremblait sous le coup de l'émotion.
— Et je le suis aussi, au point que j'apprécierais que tu survives à notre ébat. »
Taehyung ricana, ce qui lui permit de se détendre. Hoseok avait presque cessé ses massages en lui, devenus aussi lents que de discrètes caresses. Épuisé et courbaturé, le poète jeta un œil à la baignoire.
« Hoseok ?
— Oui ?
— Est-ce que nous pourrions prendre un bain ?
— Bien sûr, il y a un système pour chauffer l'eau, cela prendra juste quelques minutes. Veux-tu que je nous prépare un bain bien chaud ?
— Oui, j'aimerais beaucoup.
— Très bien, mais d'abord... »
Il sortit avec délicatesse ses phalanges du corps de son cadet qui en gémit d'inconfort, puis il le prit dans ses bras, une main sous son dos et l'autre sous ses genoux. Surpris par sa rapidité, Taehyung ne le repoussa pas, au contraire il se hâta même de s'accrocher à son cou. Il se laissa mener jusqu'au lit où Hoseok le déposa en douceur. Il lui jeta ensuite un regard empli de luxure.
« Hum, petit oiseau, est-ce que tu ne voudrais pas te caresser un peu le corps, histoire de rester pour moi... aussi chaud que le bain que je ferai couler ?
— J'y comptais bien. »
Peu gêné de l'attention que portait sur lui son compagnon, Taehyung écarta de façon outrancière les jambes, s'enfonçant sans hésiter un doigt entre les fesses tandis qu'il se caressait tout près du sexe, afin de ne pas se stimuler jusqu'à la jouissance. Hoseok, n'y tenant pas, se pencha sur lui pour lui réclamer un baiser qu'il lui accorda et qui fut dénué de toute pudeur : les langues engagèrent une chorégraphie exaltée. Taehyung poussa des gémissements qu'avala son aîné. Ce dernier ne se recula qu'après d'intenses secondes, et il se hâta de se charger du bain.
Il revint vite, découvrant son petit ami – ils l'étaient, à présent – occupé à se toucher le torse pendant qu'il cherchait sa prostate, une expression d'agacement au visage.
« Ne la trouves-tu pas ? le taquina Hoseok en s'asseyant au bord du matelas, son sexe toujours dressé.
— Non... mes doigts ne sont pas assez longs, ou bien je n'ai pas le bon angle.
— Voire un mélange des deux.
— Aide-moi, pitié...
— Bien sûr, laisse-moi m'occuper de tout cela, tu te frustres plus qu'autre chose. »
Taehyung obéit aussitôt, et il ne put retenir son sourire quand Hoseok prit place entre ses cuisses. Peu désireux de faire durer le malaise de son cadet, il plongea ses deux doigts en lui pour retourner lui caresser la prostate, ce qui tira à son compagnon un fort couinement alors qu'il se cambrait, tous les muscles tendus au point d'en devenir presque douloureux.
Il risquait la crampe s'il ne se calmait pas, de sorte que Hoseok ralentit au maximum ses mouvements et s'employa à lui effleurer la taille et les côtes en même temps, pour que toute son attention ne soit pas concentrée sur sa boule de nerfs. La ruse parut fonctionner, puisque Taehyung se rallongea alors que son corps semblait trop lourd pour lui. Hoseok devinait qu'il retenait son plaisir afin de jouir le plus tard possible, ce qu'il trouva adorable et triste à la fois : il aimait l'idée que son amant souhaite passer tant de temps dans ses bras, mais cela le renvoyait à la raison pour laquelle Taehyung éprouvait un tel besoin d'affection.
Le voir s'agiter sous ses caresses, l'entendre ahaner, gémir, le sentir se crisper autour de ses doigts... comment se lasser un jour de cet homme magnifique ? Comment ne pas s'éprendre de sa beauté et de sa bonté ? Pourquoi le repousser ? Comment pouvait-on oser le blesser ? Jungkook avait mal agi envers ce pauvre artiste qui avait toujours cherché à entrer dans son cœur. Qu'il ne l'aime pas était une chose, mais qu'il se montre ensuite d'une jalousie excessive, qu'il le rejette pour s'être intéressé à un autre alors qu'il n'était question que de discussions... il avait dépassé les bornes.
« Est-ce que tu veux jouir maintenant ?
— Non... mais je veux te caresser, avoua Taehyung qui jeta un œil insistant à sa verge.
— Qu'est-ce que tu es excitant... »
Taehyung sourit, fier de provoquer une telle réaction chez son partenaire. Hoseok retira ses doigts de lui puis se laissa faire lorsque le poète, qui s'était redressé sur ses genoux face à lui, le poussa avec tendresse en arrière. Les positions inversées, Taehyung appuya la main sur le ventre de son compagnon, l'autre sur sa cuisse.
« C'est ta faute.
— Ah, et en quoi ? s'amusa Hoseok devant le rictus espiègle de son cadet.
— Parce que tu m'aimes. Alors j'ai vraiment envie de te faire plaisir.
— Je plaide coupable. »
Taehyung se pencha pour un baiser, et ce faisant, il glissa une main sur le sexe du Tyfodonien qu'il serra dans une chaude étreinte alors qu'il commençait à le masturber de façon délicate, presque fainéante. Hoseok comprit que le but était de lui offrir du plaisir, le soulager de la frustration, mais surtout pas de lui permettre une quelconque libération si tôt. Au contraire, Taehyung désirait le garder dur pour la suite.
Ils s'embrassèrent de nouveau, après quoi l'Arixien traça un chemin de baisers depuis le menton de son amant jusqu'à son aine. Le corps de Hoseok se réchauffait à mesure qu'ils approchaient les parties les plus sensibles de son anatomie, et il ne pouvait plus détacher son regard de ce jeune démon de luxure qui lui procurait des sensations qu'il n'avait jamais connues. Il avait déjà batifolé, mais jamais il n'avait impliqué son cœur. Il n'avait pas envisagé une seconde qu'il lui soit possible de s'éprendre d'un artiste arixien au cours d'une guerre, pourtant désormais il lui semblait plus impossible encore d'imaginer poursuivre son existence sans lui à ses côtés.
Taehyung avait capté son intérêt, titillé son affection, pour enfin le faire basculer en lui déclarant sa flamme. Savoir que cet homme l'aimait avait provoqué l'étincelle qui avait allumé le brasier de sa passion. Auparavant il hésitait, se raisonnait ; à présent, cela ne servait plus à rien, puisque son attirance et ses sentiments naissants étaient réciproques. Il s'était donc accordé le droit de chérir Taehyung... et il ne le regrettait pas. Le voir si attentif à lui et ses désirs lui prouvait qu'il s'agissait de quelqu'un de bien, quelqu'un dont l'empathie exacerbée l'interdirait pour toujours de le faire souffrir.
Taehyung adorait découvrir le membre de son compagnon : son poids entre ses mains le grisait, sa couleur plus foncée du fait de l'érection et les très fines veines qu'un œil vigilant y percevait tenaient de l'œuvre d'art. De plus, à présent qu'il avait approché son visage, il sentait une odeur puissante, musquée, entêtante au point qu'il s'impatientait déjà de goûter son sexe. Il prit malgré tout le temps de lui embrasser le bas-ventre, le lui mordiller, le lui lécher, descendant toujours plus près de sa verge sans pour autant l'atteindre. Il la contourna, s'attaqua à ses cuisses qu'il avait crispées, se pencha de sorte que son souffle caresse ses bourses. Mais il s'en tint là.
Puis il déposa un petit baiser – ou bien ne s'agissait-il que d'un frôlement de ses lèvres ? – sur la base de son pénis. Hoseok en soupira de plaisir, expression d'un soulagement sans équivoque. Taehyung répéta la manœuvre, et après un très léger contact avec le gland de son aîné, il repartit en direction de la hampe à laquelle il infligea cette fois des coups de langue taquins.
« Tu sais t'y prendre, constata le chasseur d'une voix qui dissimulait mal la tension qui l'habitait.
— J'aime prendre mon temps, c'est différent.
— J'adore. »
Taehyung le remercia d'un regard. Il lécha enfin son gland, en fit le tour à plusieurs reprises pour goûter aux quelques gouttes de liquide qui en sortaient déjà, puis il se redressa, un rictus mutin aux lèvres.
« Est-ce que tu penses que l'eau est chaude ?
— Sans doute moins que moi, mais je pense que oui. Veux-tu arrêter là ? »
Si Taehyung acquiesçait, malgré son désir inassouvi il accepterait son choix. Le poète néanmoins secoua la tête de gauche à droite.
« Je voudrais qu'on y fasse l'amour.
— Dans la baignoire ?
— Oui.
— Pourquoi pas dans le lit ?
— Parce que je n'ai jamais couché avec Jungkook ailleurs que dans un lit... enfin, pas dans mon souvenir. Je veux que cette fois-là n'ait rien à voir. Je veux me créer des souvenirs trop marquants pour qu'ils s'effacent. Et puis... j'ai très envie qu'on soit l'un face à l'autre, que je sois assis sur tes cuisses, que l'on puisse se regarder. J'ai besoin de t'avoir tout contre moi...
— Je comprends. Je ne te lâcherai pas, je t'en fais la promesse.
— Et je ne doute pas que tu la tiendras.
— Alors allons prendre le bain le plus sensuel de notre existence. »
Même si le geste ne fut pas nécessaire, Hoseok, une fois debout, souleva son bien-aimé pour le conduire jusqu'à la salle de bain. Taehyung retint un gloussement ridicule, amusé et touché à la fois par cette attention. Il se laissa bercer par le court trajet, songeant que jamais quiconque ne lui avait témoigné une affection si douce, si tendre et désintéressée. Il adorait sentir le soutien de ses bras puissants sous lui, et son cœur qui battait contre son oreille alors qu'il se blottissait contre son torse.
Hoseok déposa son bien-aimé dans la large baignoire qu'il gagna ensuite. De forme carrée, mesurant à peu près deux mètres sur deux, elle prouvait que la personne qui avait vécu ici n'était pas un simple soldat sawaï, mais bel et bien un lieutenant, sans doute même un noble doté d'une certaine richesse.
Aussitôt son compagnon à ses côtés, Taehyung prit place sur son bassin en lui enlaçant la nuque. Ils s'embrassèrent, les mains de Hoseok sur le bas du dos de l'Arixien qui les sentit descendre jusqu'à englober son postérieur qu'il malaxa. Dans un soupir de plaisir, Taehyung entama de lents mouvements des hanches afin de frotter son érection à la sienne, ce qui tira à son amant un râle qui répondit au sien.
Le cadet approfondit le baiser lorsque Hoseok s'amusa à écarter ses fesses afin de titiller l'anneau de chair déjà franchi quelques instants plus tôt. Or, il se limita à cela : le taquiner.
« Prépare-moi une bonne fois pour toutes, murmura Taehyung en s'écartant un bref instant avant de se jeter de nouveau sur ses lèvres qu'il mordilla. J'ai envie de toi, je n'en peux plus.
— À tes ordres. »
Le poète retint son souffle lorsque le doigt entra en lui. Rien ne s'opposa à cette intrusion, au contraire les sphincters du jeune homme se détendirent, de sorte que Hoseok entreprit d'y ajouter tout de suite son majeur, qui rejoignit l'index sans grand mal. Taehyung néanmoins ne bougeait plus, coupant même le baiser pour poser le front sur l'épaule de son compagnon qui, de sa main libre, lui caressa le dos.
« Tout va bien ? Est-ce que je te fais mal ?
— Non... au contraire, c'est si bon... »
Hoseok retrouva le sourire. Il lui embrassa la joue, puis entama de langoureux va-et-vient en lui afin de le dilater au mieux. Taehyung ne cachait plus son plaisir, encourageant son aîné à grand renfort de soupirs et de geignements. Il s'agriffa à ses omoplates qu'il marqua sans s'en apercevoir lorsque le Tyfodonien lui accorda un bref massage de sa prostate.
Considérant sa préparation achevée, Hoseok ne retira ses phalanges que pour les remplacer par son sexe. Précautionneux néanmoins, il caressa d'abord les flancs de son compagnon à qui il demanda s'il se sentait prêt à franchir ce cap. Taehyung n'hésita pas un instant.
« Oui, oui, j'en ai envie. »
Hoseok exécuta un large geste de la main pour que l'eau frappe le poète et lui réchauffe le corps – il avait remarqué que, immergé jusqu'à la taille, il frissonnait de plus en plus depuis qu'ils étaient entrés dans la baignoire. Il l'enlaça pour l'obliger à se lover contre lui, et il lui proposa de s'empaler sur lui à son rythme. Taehyung, qui ne s'était jamais senti aussi bien que maintenant qu'il était blotti dans cette étreinte aimante, souleva son bassin et chercha de la dextre le sexe de son compagnon. Il le trouva sans mal, toujours droit et fier, puis il le dirigea avec habileté.
L'eau chaude avait fait rosir sa peau, mais peu importait, puisqu'elle lui permettait de se détendre et de moins souffrir à ce qui s'introduisait en lui. Taehyung appuya en effet le gland de son aîné contre son anus et, parce que la pénétration risquait de s'avérer plus compliquée que celle de deux doigts, il prit une profonde inspiration puis s'enfonça sur lui.
Il s'immobilisa presque aussitôt, le souffle court. Hoseok l'aida de quelques caresses dans le dos et de délicats baisers parsemés sur son visage, lui susurrant même des encouragements accompagnés de louanges amoureuses. Touché, Taehyung s'abandonna, et son corps s'ouvrit au plaisir que souhaitait lui procurer le beau Tyfodonien : il parvint à se glisser lentement le long de sa hampe, jusqu'à ce que ses fesses entrent en contact avec son bassin. Alors, comblé, il s'accorda un instant de répit, ravi par le câlin protecteur que lui offrait Hoseok.
« Aucune douleur ? s'enquit ce dernier en lui cajolant les reins d'une main tandis que de l'autre il le maintenait tout contre lui.
— Aucune. Un tiraillement, oui, mais pas de douleur.
— Je suis si heureux d'être en toi...
— Et moi si heureux de te sentir là, si profondément... et si proche de moi. »
L'étau de chair qui retenait son sexe procurait à Hoseok des sensations qu'il n'avait pas imaginé éprouver un jour. Il se sentait choyé par son cadet, dorloté par ses parois qui le serraient comme il fallait et lui promettaient d'emblée un incommensurable plaisir une fois qu'il bougerait.
Taehyung pour sa part était comblé par l'imposante présence en lui. Parce qu'il couchait peu avec Jungkook, son corps ne s'habituait jamais à lui, de sorte que la préparation s'avérait toujours obligatoire, et que même avec elle, il arrivait qu'il souffre encore au moment de la pénétration. Il se savait étroit, il percevait à quel point sa chair épousait la forme de son sexe. Soulagé en revanche de ne pas le comprimer de façon douloureuse, il s'autorisa à se détendre. Il s'impatientait déjà de faire l'amour, de connaître enfin la sensation grisante de va-et-vient passionnés, de mots affectueux et sincères prononcés par une bouche qu'il ne prendrait aucun risque à embrasser tout son content.
Tout à ses pensées, Taehyung écarquilla les yeux quand la main de son bien-aimé le contourna pour attraper en douceur sa verge entre eux et lui procurer quelques savoureux mouvements de bas en haut. Il s'amusa aussi avec son gland, sur lequel il passa le pouce pour titiller sa fente.
« Hoseok, Hoseok... hum, je... »
Parce qu'il ne savait pas quoi dire, il se contenta d'un râle alors qu'il retenait tant bien que mal l'orgasme qui commençait à poindre.
« Voilà, détends-toi, chuchota Hoseok, laisse-toi aller.
— Tu peux bouger. »
Dans des gestes délicats, le Tyfodonien abandonna le membre de son compagnon pour poser les mains sur ses hanches, qu'il caressa un bref instant avant de les soulever un peu. Il se retira sans sortir tout à fait de lui, puis s'enfonça de nouveau jusqu'à la garde. Taehyung trembla de plaisir, soupira, sans ressentir la moindre douleur. Ses muscles s'étaient relâchés, ce que comprit Hoseok en remarquant qu'il était moins serré. Il se permit donc de lui infliger des mouvements plus rapides qui agitèrent aussi bien le corps du cadet que l'eau autour d'eux. Heureusement, parce que le guerrier n'avait rempli la baignoire qu'à la moitié, aucun risque de provoquer un tsunami. Ils pouvaient s'aimer autant qu'ils le désiraient.
Le son de l'onde enveloppait celui des claquements de leur peau. La pression, de toute façon, bien que faible, empêchait une trop grande brusquerie, au point que Hoseok se demanda si Taehyung, avide de tendresse, n'avait pas réclamé à faire l'amour au bain dans le but de ralentir l'ébat. Peu importait : le combattant adorait cette manière de pénétrer son compagnon. Il le sentait trembler dans son étreinte, son épiderme se couvrait de frissons, et il respirait de façon bruyante sans gémir pour autant.
Taehyung se vautrait dans la luxure. Chaque coup en lui bousculait un peu son corps contre Hoseok, détail qu'il aurait dû trouver embarrassant mais qui au contraire lui procurait un bonheur intense, car chaque fois son sexe frottait entre eux – sans compter que le Tyfodonien percutait sa prostate. L'eau empêchait des frictions excessives, et sa chaleur apaisait les reins de l'Arixien qui profitait de tout le plaisir de l'amour sans en subir un seul inconvénient.
Affamé, il leva la tête d'un geste paresseux pour réclamer un baiser que Hoseok lui accorda avec joie et qui dura de longues minutes pendant lesquelles ses mouvements devinrent plus langoureux. Sans quitter ses lèvres, Taehyung osa enfin se déhancher, las de cette trop grande douceur. Les mains crochetées aux épaules de son amant, il s'empala sur lui pour s'écarter ensuite, à un rythme que Hoseok n'avait encore pas pris jusqu'à présent. L'eau éclaboussa le plancher ; le couple n'y prêta aucune attention.
Hoseok attrapa son bassin pour l'aider, donnant à son tour des coups plus vifs qui arrachèrent de lourds soupirs à son cadet. Chacun comprit que la fin approchait, que l'autre souhaitait jouir. Ils n'en pouvaient plus d'attendre leur libération.
Ils échangèrent un regard empli de passion aussi bien que d'affection, puis un sourire. Taehyung se pencha ; Hoseok crut qu'il espérait de nouveau ses lèvres. Il trouva donc adorable que l'éphèbe, à la place, frotte le bout de son nez contre le sien.
« Tu es mignon, » rit-il sans cesser de le pilonner.
Taehyung ne sut pas quoi répondre, en revanche il arrêta de bouger lorsque Hoseok, heurtant sa prostate, l'amena au bord du gouffre. Crispé, il tremblait. Il se laissa faire quand le Tyfodonien l'attira à lui d'une main dans le dos, toutefois il ne s'attendait pas à ce qu'il poursuive ses mouvements enflammés tout en s'attaquant à son torse, dont il se régala des mamelons que l'excitation tendait.
Sentant poindre l'orgasme, Taehyung attrapa le visage de Hoseok en coupe pour fondre sur ses lèvres. Ce dernier éjacula en lui à cet instant, percuté par la jouissance qu'il avait retenue si longtemps alors même que chaque coup à l'intérieur de son cadet frottait sa peau, le moindre de ses nerfs, et que son gland s'écrasait contre son point sensible de façon délicieuse. Il n'y tenait plus. Il s'immobilisa en lui plusieurs secondes durant, jusqu'à ce que, l'euphorie passée, il ose quelques ultimes mouvements pour le faire venir à son tour. Taehyung planta ses ongles dans sa nuque, transporté au septième ciel tandis qu'il sentait encore le sperme chaud de son amant caresser ses parois. À son tour il éjacula, ses sphincters palpitant sur Hoseok qui grimaça à cette stimulation excessive. Les bras autour du corps de l'Arixien, il le maintenait contre lui, tous deux à bout de souffle, en attendant que l'orgasme s'achève.
Taehyung tremblait, ses cuisses tétanisaient au point que des crampes commençaient à les faire souffrir, et son cou avait dû prendre une mauvaise position à un moment ou un autre parce qu'une douleur le lançait. Pourtant, il n'avait jamais éprouvé une pareille sensation d'osmose, de plénitude. Il lui semblait ne faire plus qu'un avec Hoseok, comme s'il pouvait le comprendre d'un regard. D'un sourire ils avaient su qu'ils approchaient tous deux de l'abîme, et ils s'y étaient jetés ensemble. Jamais Taehyung n'avait ressenti une telle communion lors de l'acte, jamais il n'avait été foudroyé par un plaisir mêlé d'une si puissante affection. L'espace d'un instant, tout lui paraissait avoir disparu à l'exception du corps de Hoseok contre le sien. Voilà donc à quoi ressemblait l'amour, le vrai, celui qu'il avait tant raconté sans jamais le vivre, tant offert sans jamais le recevoir. Il n'avait pas envisagé que cela puisse s'avérer si incroyable !
« Bon sang, haleta Hoseok, c'était... puissant. »
Taehyung rit à ce qualificatif. Pelotonné contre son aîné, il avait à présent enroulé les bras autour de son dos, le nez dans le creux de son cou pour se repaître de son odeur. Parce qu'il avait transpiré, elle était plus marquée qu'à l'accoutumée.
« Tu vas bien ? demanda le lieutenant en passant une main dans ses cheveux. Est-ce que cela t'a plu ?
— Je n'avais jamais autant profité d'un orgasme.
— Moi non plus. Acceptes-tu que je te lave, à présent ?
— Je veux bien, merci. »
Il s'écarta pourtant de lui à contrecœur, plus désireux de rester dans son étreinte que de le laisser le nettoyer. Hoseok l'invita à s'agenouiller dos à lui. Il garda les mains sur ses cuisses pendant que celles de son compagnon, couvertes de savon, longeaient son corps, ses épaules, ses omoplates, ses reins. L'air ambiant parut se réchauffer quand il colla son torse à son dos afin de passer les bras devant Taehyung, qui l'observa lui laver le ventre, insister un peu trop sur ses tétons, puis sur son cou.
« Est-ce que tu veux que je t'aide aussi... pour le bas ? souffla Hoseok contre sa tempe alors qu'il l'enlaçait toujours.
— Oui...
— Alors redresse-toi et écarte les jambes, petit oiseau. »
Toujours à genoux, Taehyung se tint droit, obéissant aux ordres de son compagnon qui poursuivit : il lui savonna d'abord les hanches, les cuisses – impossible de descendre plus bas, car le corps de l'Arixien était immergé – puis il remonta, frôla son sexe mou qui risquait de ne plus tarder à reprendre de la vigueur, et il le nettoya. Il n'insista pas, Taehyung gémissait autant de plaisir que de gêne, sa verge encore trop sensible. Il se chargea ensuite de lui laver les fesses, qu'il écarta pour s'occuper de son anneau de chair duquel gouttait un peu de sperme. Hoseok lui demanda son accord pour glisser un doigt en lui, ce que le poète approuva.
Après avoir terminé de rincer son bien-aimé, Hoseok lui embrassa l'épaule.
« Est-ce que je peux te nettoyer aussi ? s'enquit Taehyung en se retournant face à lui.
— Un autre jour : il est tard et nous avons tous deux besoin de repos. Sèche-toi et attends-moi au lit, je me lave en vitesse. »
Taehyung s'exécuta de plus belle. Il prit néanmoins son temps sans cacher qu'il agissait ainsi uniquement pour observer son compagnon en train de se passer les mains partout sur le corps. Conscient du spectacle qu'il offrait, Hoseok insista sur sa verge, le regard planté dans celui de son cadet, et il enfonça même son index dans son antre, promesse d'ébats bien différents la prochaine fois. Taehyung se pourlécha, ivre de désir.
Ils finirent par se sécher ensemble, toujours avides de contacts, et enfin ils purent investir le large lit sous la couette duquel ils s'installèrent. Taehyung n'attendit pas que son amant le lui propose : il se colla contre lui dans un éclat de rire attendri. Jungkook aurait cherché à mettre de la distance entre eux tôt ou tard, mal à l'aise à l'idée que Taehyung se rapproche trop de lui, mais Hoseok, pour sa part, l'accueillit à bras ouverts. Il lui couvrit le front et les joues de baisers, et il profita de ce qu'ils étaient restés nus après leur bain pour lui caresser le dos à même la peau.
Taehyung frissonna. Tous deux sur le flanc, face à face, ils s'embrassèrent sans franchir la barrière de la pudeur, et le poète se laissa aller à passer une jambe par-dessus celles de son aîné. Leurs deux bassins entrèrent en contact, mais l'épuisement les empêcha d'en ressentir une excitation trop prononcée. L'instant demeura sensuel sans devenir érotique, licencieux mais pas passionné. Il ne s'agissait que d'un amour aussi pur que la bonté qui se lisait dans leurs yeux.
Les caresses que lui offrait Hoseok apaisèrent Taehyung, qui poussa un soupir d'aise en l'obligeant à coller davantage son corps contre le sien.
« Je t'aime, murmura-t-il.
— Moi aussi. Maintenant laisse-toi aller, dors. »
Ils n'avaient pas dîné, mais ni l'un ni l'autre ne ressentait la moindre faim, repus d'affection.
« J'ai juste besoin de... de savoir quelque chose, hésita le cadet.
— Oui, quoi ?
— Nous formons un couple à présent, n'est-ce pas ?
— Oui. Je ne veux plus te quitter.
— Alors... pourrons-nous dormir ensemble à l'avenir ? Est-ce que... nous pourrons recommencer, comme ce soir ?
— Je compte bien te faire l'amour dans toutes les positions possibles, et quand toutes les guerres que nous menons seront achevées, sache d'emblée que je t'enfermerai dans ma chambre, et que nous n'en ressortirons pas avant au moins deux jours... si l'idée d'entrer dans la cage d'un fauve ne te dérange pas, ajouta-t-il d'un ton taquin.
— Au contraire, la beauté des tigres m'a toujours fascinée, je ne m'en lasse pas.
— Alors qu'il en soit ainsi. »
Taehyung voulut lui aussi croire qu'ils s'en sortiraient tous les deux, que l'avenir leur sourirait et qu'ils demeureraient pour toujours ensemble, à faire l'amour de toutes les façons, à se murmurer une affection sans pareil. Pour l'instant en tout cas, il savourait de reposer auprès de celui qu'il chérissait. Les paumes contre son torse, il lui caressa les pectoraux. Tous deux fermèrent les yeux, et alors que le temps paraissait s'écouler moins vite qu'à l'accoutumée, Taehyung finit par sombrer dans une agréable torpeur.
Les mains de Hoseok sur son dos l'y accompagnèrent en douceur, et les dernières pensées qui le suivirent dans le sommeil furent pour son bien-aimé. Malgré la plénitude béate dans laquelle il se complaisait, une pointe d'anxiété lui titillait le cœur, lui répétait que les contes de fées n'existaient que dans les livres pour enfant, et que quelque chose adviendrait forcément pour les séparer, Hoseok et lui.
Après tout, ce qui semblait trop beau ne s'avérait jamais réel, ou du moins jamais très longtemps, et un mauvais pressentiment l'habitait quant à la suite de cette liaison entre deux hommes de peuples différents. Pourvu que Jungkook, surtout, ne l'apprenne pas...
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