Chapitre 9 : Un petit diner chez Ping et Li Shan
Les quatre amis accostèrent enfin au port de la Vallée de la Paix, le soleil commençait doucement à se coucher à l'horizon, révélant ainsi de brillantes étoiles qui illuminaient le ciel d'une ravissante lueur blanchâtre. Les habitants de la vallée n'étaient pas encore couchés, certains se promenaient encore dans les rues, tandis que d'autres dînaient en famille dans des restaurants ou dans des bars, le tout dans une ambiance très chaleureuse.
-Les gars regardez-moi toutes ces potentiels victimes, fanfaronna Jia en se frottant les mains de plaisir, tant de gens à dépouiller de leur argent et bijoux ça fait plaisir à voir.
-Ouais, ajouta Baï, que la chasse commence.
Un mouton bouscula Jia par accident et cette dernière lui déroba sa bourse au passage, remplie de pièces d'or.
-EH ! C'est à moi ! Hurla-t-il.
La jeune paonne tira l'un de ses poignards de sa ceinture et menaça le pauvre mouton avec.
-Ah oui ? Dit-elle moqueuse. Ben c'est à moi maintenant !
Le mouton ne voulut pas se laisser faire, il tenta d'arracher sa bourse des mains de la fille de Shen, mais il fut repoussé par un grand coup de patte dans le ventre par la jeune fille.
-Dégage de mon chemin, idiot ! T'avais qu'à faire attention à tes affaires !!!
Contraint et un peu effrayé, le mouton abandonna sa bourse et prit ses jambes à son cou lorsqu'il vit Huan et Baï, les deux colosses qui accompagnaient celle qui venait de le voler, ainsi que Mei-Lee qui tira sa longue langue de reptile en guise de menace.
-C'est presque trop facile, ricana Jia.
Les Quatre Ravageurs éclatèrent de rire tout en poursuivant leur chemin, tandis que la jeune paonne ouvrait la bourse dérobée à son précédent propriétaire, pour faire l'inventaire de la somme qui s'y trouvait à l'intérieur.
-Les amis, ça vous dit un bon p'tit dîner ? Y'a une vraie fortune là-dedans, je pense que ce cochon économisait son pognon depuis un petit moment !
Les deux garçons et la jeune caméléonne, plus qu'affamés, approuvèrent l'offre de leur amie avec plaisir et se mirent en quête d'un endroit où ils pourraient se restaurer. Ils traversèrent toute la grand-rue lorsque leur regard furent attiré par la devanture du restaurant de nouilles de Ping, le père adoptif de Po.
-Ca à l'air sympa ici, remarqua Huan, en plus j'adore les nouilles.
-Y'a même une promo sur le plat spécial légumes, ajouta Baï en faisant la lecture de la carte menue. Qu'en penses-tu Jia ? On s'arrête là ?
-Mouais, pourquoi pas.
Ils entrèrent à l'intérieur de la cour du restaurant, l'estomac de chacun grondant encore plus famine que tout à l'heure. Il n'y avait pas foule dans la cour, juste une petite famille de cochon qui semblaient prendre du bon temps autour d'un bon repas. Lorsqu'ils virent les trois nouveaux arrivants, lourdement armés, ils prirent néanmoins un peu peur...
La décoration des murs attira soudain le regard de Jia (Baï et Huan étaient bien trop bête et avaient bien trop faim pour faire attention à ces détails et Mei-Lee lisait le reste du menu de son côté), partout des affiches et des objets étaient accrochés tel des trophées à la gloire de Po le panda... le Guerrier Dragon.
-Hum... on dirait que nous avons atterri chez un grand fan du fameux Guerrier Dragon ? Murmura Jia avec énervement.
Une affiche en particulier énerva particulièrement la jeune fille, sur cette dernière elle y vit Po en train de vaincre Shen à Gongmen à l'aide de boulets de canon qu'il envoyait à la seule force de ses mains. Au-dessus, écrit en Chinois tel un slogan, une phrase assez humoristique disait :
« Face au Guerrier Dragon, les méchantes boules de plumes n'ont qu'à bien se tenir ! ».
Enervée de voir ce gros balourd de panda torturer ainsi son pauvre père sur bon nombre d'affiches et de tapisseries, Jia tira l'un de ses poignards et taillada l'affiche avec rage, la réduisant en une pluie de miettes tombant au sol.
Pendant ce temps-là, Baï, Huan et Mei-Lee étaient occupé à choisir ce qu'ils allaient manger.
-Tu vas prendre quoi toi ? Demanda Huan à son ami léopard. Moi je me laisserais bien tenter par la soupe de légumes à l'ingrédient secret. Je me demande ce que c'est d'ailleurs l'ingrédient secret...
-Pareil pour moi ! Dit la fille de La Caméléonne.
-Hum... je vais prendre la même chose que vous moi aussi, termina Baï. Et toi Jiji ?
Il sembla chercher son amie du regard, persuadé qu'elle était toujours à côté de lui, mais lorsqu'il l'a vit s'énerver sur une affiche, il s'empressa d'aller la chercher.
-Jia qu'est-ce que tu fais ? Je croyais que tu avais dit qu'on ne devait pas se faire repérer...
Le jeune léopard levit les yeux sur l'affiche que la jeune paonne venait de démolir et comprit le problème.
-Oh, dit-il, c'est... c'est ton père qui est en train de se faire massacrer là-dessus, non ?
-Sans blague ! Rétorqua-t-elle en rangeant son poignard avec rage.
Presqu'en bousculant son ami, Jia s'en alla voir Huan et Mei afin de choisir ce qu'elle allait manger et aussi parce qu'elle ne supportait plus de voir toutes ces affiches et tapisseries ou ce panda y était représenté en tant qu'héros.
Baï fit le tour de toutes les affiches à son tour et ne put retenir un grognement s'échapper du fond de sa gorge face à celles qui représentaient Tai Lung en train – lui aussi – de se faire vaincre par Po. Il finit par s'en détourner à son tour et revint auprès de ses trois amis pour passer commandes.
Ping était occupé à apprendre à Li Shan à faire une soupe de légumes au moment où les Quatre Ravageurs s'avancèrent pour prendre commande :
-...et là, vous mettez les carottes découpés en petites rondelles dans la marmite, expliqua-t-il.
-Oh, je vois, dit le vieux panda, comme ça ?
Le père biologique de Po découpa en petites rondelles une carotte et les fit plonger dans le mélange d'autres légumes, qui bouillonnaient au-dessus d'un petit feu de bois.
-Oui c'est cela, le félicita Ping, et ensuite vous...
-Excusez-moi ! Les interrompit Huan sans presqu'aucune gêne. Est-ce que ce serait possible de passer commande ?
Ping se tourna vers les quatre arrivants et se mit à sourire.
-Oh bien sûr, dit-il, que désirez-vous ?
A sa question, Baï ressortit le menu et répondit au père adoptif de Po :
-Trois soupes à ingrédient secret pour Huan, Mei et moi et... pour toi Jia ? Qu'est-ce que tu vas prendre ?
-Une assiette de nouilles aux herbes aromatiques suffira, répondit-elle les bras croisés sur sa poitrine et sur un ton sans réplique, tellement elle était encore un peu énervée à cause des affiches à la gloire de Po. Je n'ai pas très faim ce soir.
Ping nota sur un bloc note tout ce que ses nouveaux clients venaient de commander.
-Désirez-vous un dessert pour terminer votre dîner en beauté ?
-Oui, répondit Huan, est-ce que ce serait possible d'avoir trois brioches fourrées aux fruits s'il vous plait ? J'en raffole !
A la seule mention de ce dessert, Mei en eut l'eau à la bouche.
-Moi aussi, dit Baï en se léchant les babines d'avance. Tu ne prends pas de dessert toi Jia ?
-Nan ! Je vous l'ai dit les gars, j'ai pas trop faim !
Sur ce, elle alla s'assoir à une table dans le fond de la cour, assez loin des autres clients et commença à ruminer sa colère grandissante à chaque minute. Baï, Huan et Mei-Lee, quelque peu déstabilisé face à l'attitude de leur amie, se sentir un peu gênés face à Ping et Li Shan.
-Désolé, dit le jeune léopard des neiges, notre amie est un peu de mauvaise humeur.
-Oh ce n'est rien, dit Ping, ça arrive à tout le monde de passer une mauvaise journée, mais vous verrez mon assiette de nouilles lui redonnera le sourire !
Tandis qu'il se mettait aux fourneaux pour préparer les plats de ses quatre clients, Li Shan entreprit de discuter un peu avec les trois adolescents :
-Vous êtes du coin ou vous venez pour la porte-ouverte du Palais de Jade, je suppose ?
-Euh... non on n'est pas d'ici, répondit Baï de façon assez gêné, et oui on vient pour la journée portes-ouvertes du palais.
Jia cessa de ruminer sa colère lorsqu'elle se rendit compte que ses trois crétins d'amis étaient en train de discuter avec quelqu'un. Ayant peur qu'ils ne révèlent des choses secrètes, notamment sur leur venu ici, elle se leva et s'approcha d'eux afin de surveiller ce qu'ils disaient.
-On aimerait apprendre le Kung Fu, expliquait Huan au moment où Jia arriva, ce... c'est un truc qui nous a toujours passionné ! Hein ? Pas vrai les gars ?
-Ah ouais, carrément ! Mentit le fils de Tai Lung.
-On aimerait trop en faire ! Ajouta à son tour la fille de La Caméléonne.
En entendant leur conversation, Ping sentit l'excitation grimper en flèche dans son cœur. Ces jeunes étaient comme son cher petit Po...
-Oooooh, ça me fait plaisir d'entendre ça les enfants, dit-il tout en continuant de cuisiner, vous êtes comme mon petit Po.
Po ? Répéta Jia dans sa tête. Comme LE Po ? Le légendaire Guerrier Dragon ?
-Po ? Dit-elle en haussant un sourcil. Vous parlez du Guerrier Dragon ?
-Euh... oui et non, répondit Li Shan, c'est notre fils, mais il n'est plus le Guerrier Dragon depuis peu, il a passé ce rôle à une renarde du nom de Zhen, maintenant il est le nouveau Guide Spirituel de la Vallée de la Paix ! Moi je suis son père biologique et Ping est son père adoptif. Il l'a élevé à ma place après que mon village ait été attaqué par un paon cinglé et ses loups, venant de Gongmen. Ils ont tenté de le tuer alors qu'il n'était qu'un bébé et ils ont tué mon épouse, malheureusement...
Jia serra les poings de rage, son père n'était pas cinglé bon sang ! Pourquoi tant de personnes le haïssaient-ils à ce point ? Mais bon, elle ne devait pas laisser la colère prendre le dessus sur elle... pas tout de suite en tout cas.
-Oh ben ne vous n'inquiétez pas, dit maladroitement Huan, nous en vrai on est là pour lui faire la peau au nouveau Guide Spirituel...
-Pardon ? Dit Li Shan qui avait mal entendu.
Le jeune Yak s'apprêtait à répéter ce qu'il venait de dire, mais Jia lui donna un gros coup de poing dans le ventre afin de le faire taire.
-Aïeeeeeuh ! Hurla-t-il en massant son ventre. Mais ça va pas, tu es folle ou quoi ?!
-Tais-toi espèce d'idiot ! Répondit simplement la jeune fille.
-Vous avez dit quelque chose ? Dit à son tour monsieur Ping tout en continuant de préparer ses plats.
Baï et Mei voulurent répondre quelque chose, mais ayant trop peur de se prendre un coup comme Huan, ils préférèrent se taire dès l'instant où ils croisèrent le regard de Jia.
-Nous n'avons rien dit du tout, répondit Jia d'un ton méprisant, maintenant tachez de vous dépêcher un peu, ce serait bien qu'on ne s'attarde pas trop ici !
Elle saisit ensuite Baï et Huan chacun par une oreille, Mei-Lee sur leur talons et les entraina vers la table du fond :
-Et vous trois venez ici tout de suite, j'ai à vous parler !
Plus que contraint, les deux garçons et la caméléonne suivirent Jia jusqu'à la table qu'elle avait choisie et les lâcha enfin - pour leur plus grand bonheur, ils avaient vraiment mal.
-Je peux savoir à quoi vous jouer tous les trois, bande d'abrutis ? Je croyais vous avoir dit de ne pas trop vous faire remarquer jusqu'à ce qu'on ait atteint le Palais de Jade !
-Ca va, on ne faisait rien de mal, protesta Baï tout en se massant son oreille endolorie.
-Ouais on ne faisait que discuter, ajouta Huan
-Et moi je n'ai même rien dit du tout ! Se défendit Mei.
-A croire qu'on a le droit de rien faire avec toi ! Reprit Baï, sur un ton triste.
-Pas quand vous divulguez la véritable raison de notre venue ici aux pères de l'ancien Guerrier Dragon, espèces d'idiots ! Mais qu'est-ce que vous avez entre les deux oreilles ? Du riz ?
Vexés, Baï, Huan et Mei ne trouvèrent rien à répondre à l'insulte de Jia, au lieu de ça, ils se contentèrent de s'assoir à table en face d'elle, en silence, en attendant que leurs plats arrivent.
Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que le père biologique de Po apporta enfin leurs assiettes aux Quatre Ravageurs, avec une mine un peu déconfite suite au manque d'amabilité dont Jia avait fait preuve à son égard, avec Ping, tout à l'heure.
-Voilà, dit-il, bon appétit !
La fille de Shen tira de la poche de sa robe la bourse qu'elle avait volé quelques heures plus tôt au mouton et en sortit quatre pièces, qu'elle lança sans ménagement à Li Shan :
-Tenez et maintenant fichez-moi le camp !
Le panda fit le compte des pièces qu'il tenait dans sa main et fronça les sourcils de mécontentement :
-Eh ! Il n'y a que la moitié de ce que vous nous devez jeune fille !
Plus que lassé, Jia saisit l'un de ses poignards et se mit à l'agiter sous le nez du père biologique de Po.
-Ah oui ? Et bien vous savez quoi ? J'm'en fiche !
A la vue de l'arme blanche, dont la lame semblait bien tranchante, Li Shan prit soudain très peur et recula de quelques pas.
-De... d'accord, dit-il, ça ne fait rien, ce... on va dire que... c'est cadeau !
-J'espère bien ! Maintenant hors de ma vue !
Il ne fallut pas le dire deux fois au panda, il prit ses pattes à son cou et retourna rapidement dans sa cuisine, l'air complétement traumatisé, il se mit à souhaiter que ces quatre clients finissent leurs plats assez vite et s'en aillent aussitôt sans jamais revenir.
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