Chapitre 18 : Première soirée avec les héros (Partie 1)
Etant en plein été, le soleil ne s'était pas encore entièrement couché sur la Vallée de la Paix, l'horizon était coloré d'orange, ce qui donnait un spectacle assez impressionnant et magnifique à contempler. Le calme était revenu depuis un moment au sein du domaine du Palais de Jade, si ce n'était dans la grande barraque qui faisait office de logements aux élèves majeurs de Maitre Shifu.
Dans la cuisine, Po se chargeait de préparer le diner à tout le monde, un domaine dans lequel il excellait grâce à son père adoptif. Au menu ce soir : soupe de légumes, le tout accompagner d'un plat à base de riz au curry et en dessert, quelques brioches au sucre relativement légère, pour ne pas souffrir d'indigestion au beau milieu de la nuit. L'odeur de ce qu'il préparait remplissait toutes les pièces de la bâtisse, jusqu'à atteindre les chambres des élèves... et les narines de Huan, qui se mit à humer le parfum de la nourriture avec passion.
-Oh punaise, ça sent trop bon !
Il avait fini par ne plus se battre avec Baï pour le choix des chambres et venait à peine de terminer de s'installer dans la pièce, qu'il quitta afin de suivre l'odeur du diner, jusqu'à la cuisine, ou il entra dans la pièce, avant de se retrouver à la hauteur du panda, qui ne l'avait pas du tout entendu entrer.
-Hmmmm ! Du riz à la sauce curry, c'est un vrai régal !
Po sursauta et se retourna à la volée, tenant dans l'une de ses mains une louche pleine de soupe un peu chaude, qu'il braqua dans la direction du fils de Kai par réflexe défensif, envoyant au passage de la soupe sur son chemisier rouge bordeaux.
-Oh purée ! Jura le nouveau Guide Spirituel. Ca va pas de faire peur aux gens comme ça ?!
Huan frémit un peu à cause de la soupe chaude qu'il venait de prendre sur ses vêtements.
-Désolé, s'excusa-t-il, je ne voulais pas t'effrayer ! J'ai juste senti cette délicieuse odeur et je voulais voir un peu ce que tu préparais !
Po retrouva alors son calme et son côté décontracté habituel et tendit un torchon au jeune yak, afin qu'il puisse essuyer son chemisier.
-Oh ? Euh... ouais, désolé pour le réflexe !
Il replongea sa louche dans sa marmite de soupe, avant d'entamer la conversation avec le fils de Kai :
-Tu m'as l'air d'être un grand amateur de nourriture toi aussi, je me trompe ?
-Tu ne te trompes pas, répondit Huan après avoir essuyé son vêtement, j'adore la nourriture, je passe mon temps à manger tout le temps !
Le visage de Po s'illumina aussitôt.
-Sérieux ? Génial, ça tombe bien, moi aussi ! Oh c'est quoi ton plat préféré ? Les nouilles ? Le riz au curry justement ? Les raviolis ? Les brioches ?!!!
Le jeune yak se mit à rire face aux multiples questions du panda.
-En fait, j'aime de tout ! Je suis même capable de mettre plusieurs raviolis dans ma bouche, sans m'étouffer ! J'ai déjà participé plusieurs fois à des concours de gros mangeurs !
Po s'illumina encore plus et l'excitation arriva à son paroxysme en lui, à un tel point qu'il affubla Huan d'un regard envieux et profondément admirateur.
-Nan, sans déconner, t'es sérieux ? MAIS MOI AUSSI !!!
Cette fois, ce fut au tour de Huan de s'illuminer d'admiration, content d'avoir enfin trouver un partenaire de passionné de nourriture.
-Vraiment ? Trop cool, moi qui pensais que j'étais le seul à faire ça !
-Non mais attend tu rigoles ? Dit Po. Les concours de gros mangeurs c'est la base, tout le monde a déjà fait ça au moins une fois !
Il prit soudain un air sérieux, avant de déclarer à Huan, en le pointant du doigt :
-Ok, combien de raviolis t'as été capable de gober ?
Le yak réfléchit quelques secondes.
-Une petite centaine, si je me souviens bien !
Po laissa échapper une exclamation de surprise pure, avant de répondre :
-Topissime ! Fais-moi penser de faire une battle avec toi, dans les jours qui suivent !
-Ça marche ! Répondit Huan, en faisant un top-là dans la main du panda.
***
A l'étage pendant ce temps-là, Mei-Lee terminait de ranger ses vêtements dans l'armoire de sa chambre, se demandant dans le même temps ce que devenait son alcoolique de père, dans la Cité Interdite. Elle se mit à sourire en songeant au fait qu'il devait encore l'attendre, puisque la veille qu'elle ne parte en mission avec ses trois amis, elle était censé lui préparer le diner et faire le ménage dans la maison, elle était parti sans le prévenir, en le laissant sans diner et sans lui dire quand elle comptait rentrer exactement. Elle était sûr qu'il l'a tuerait lorsqu'elle rentrerait, ou qu'il l'a battrait comme jamais il ne l'avait fait jusqu'à présent... Elle soupira, elle n'était vraiment pas pressé de rentrer chez-elle, encore en sachant son géniteur prêt à l'attendre avec fureur, même si elle essayait de le chasser de son esprit depuis le début du voyage.
Mei-Lee grimaça soudain de douleur, sentant une sensation désagréable dans son épaule gauche, un mal si intense qu'il l'a fit plier presque jusqu'au sol. Elle déboutonna les trois premiers boutons de sa robe un peu usée et dénuda son épaule, pour y voir un bleu à l'aspect très inquiétant, de couleur violacée et il lui manquait même quelques écailles, dernier vestige d'une crise de folie de son géniteur.
Elle jura, à la fois contre son père et à cause de la douleur, se disant que son épaule lui lançait de cette manière surement à cause de l'effort important qu'elle avait produit cet après-midi, pendant la porte-ouverte, pour impressionner Shifu et les autres.
-Ça ne va pas ? Retentit soudain une voix féminine, à l'entrée de sa chambre.
Un peu surprise, la fille de La Caméléonne se retourna et aperçut Maitre Vipère sur le seuil, puisqu'elle avait laissé sa porte coulissante à demi-ouverte. Elle s'empressa de recouvrir son épaule et de refermer son vêtement, le tout en se forçant à sourire de manière naturelle.
-Euh... c'est rien ! Mentit-elle. Je suis juste un peu fatiguée, c'est tout !
Mais Vipère n'était pas dupe, elle avait eu le temps de voir l'énorme bleu sur l'épaule de sa congénère reptile, avant qu'elle ne se rhabille et cela l'intrigua beaucoup. Aussi, elle s'avança un peu plus dans la pièce, sans même attendre l'autorisation de la jeune caméléonne et referma la porte coulissante derrière elle, avant de faire face à Mei-Lee.
-Fais-moi voir ton épaule ! Lui dit-elle sur un ton ferme, mais tout de même gentil.
-Pourquoi faire ? Réfuta Mei-Lee. Je vais très bien !
Vipère l'observa en haussant un sourcil, signe qu'elle ne l'a croyait pas du tout et l'a contraignit à dénuder son épaule.
-Ne me fais pas rire, tu mens et je suis sûr qu'elle te fait très mal !
-Et pourquoi je devrais te montrer mon épaule ? Qu'est-ce que tu pourrais y faire ?
Le vipère ne se laissa pas décontenancer plus que ça par le ton lourd de la jeune caméléonne, car elle lui rétorqua de suite :
-J'ai pas mal de connaissance en premiers soins, je peux trouver quelque chose pour te soulager si tu veux !
Etonnée, Mei-Lee mit un moment avant de répondre, tellement elle se sentait un peu touchée par le geste de Maitre Vipère, c'était bien la première que quelqu'un – autre que ses amis – faisait attention à elle de la sorte. Comment se faisait-il qu'elle ait des connaissances en médecine ? Exerçait-elle la profession, à part du Kung Fu ? Sans doute sa congénère reptile sembla comprendre ses questions intérieur, car elle se mit à sourire et s'empressa de répondre :
-En temps que vipère, je suis une fine connaisseuse des poisons en tout genre, c'est parfois utile dans certaine mission, lorsque mes amis se font mordre par un ennemi possédant du venin. Par conséquent, je connais également beaucoup de remèdes à bases de plantes médicinales principalement et pas uniquement pour les poisons !
La fille de La Caméléonne écarquilla les yeux de surprise face à cette déclaration. Vipère se tourna donc vers elle et redemanda donc :
-Je réitère donc ma question : veux-tu que je jette un œil à ton épaule ?
Mei-Lee parut encore un peu hésitante, la vie qu'elle avait mené jusqu'à présent lui avait appris à se méfier de ceux qu'elle connaissait peu ou pas du tout, encore plus depuis qu'elle était forcé de résider avec son géniteur violent et rabaissant, mais elle plongea son regard dans celui de sa congénère et curieusement, les beaux yeux vert émeraude de Vipère lui inspirèrent étrangement confiance, à un tel point qu'elle finit par accepter et déboutonna une nouvelle fois sa robe, afin de dénuder son épaule gauche.
Vipère jeta un coup d'œil à l'énorme bleu et fronça les sourcils, elle trouvait qu'il était vraiment moche.
-Je vais te chercher ce qu'il faut dans ma chambre ! Déclara-t-elle soudain en quittant la pièce en rampant. Ne bouge pas !
Mei-Lee obéit et demeura immobile, en attendant le retour de Maitre Vipère, toujours en se demandant pour quelle raison elle se montrait si gentille avec elle, alors qu'elles ne se connaissaient même pas...
***
Baï se promenait bien tranquillement dans le jardin du palais, trouvant le cadre absolument sublime et le calme qui y régnait plutôt apaisant. Ca faisait du bien de fuir un peu Jia, son mauvais caractère et les autres, de se retrouver un peu seul et surtout, il avait enfin la possibilité d'explorer cet endroit dont lui avait tant parlé sa mère lorsqu'il était petit, avant qu'elle ne perde la boule. Le léopard des neiges se promena donc entre les différentes allées de fleurs et autres plantes en tout genre à la beauté toute plus exceptionnel les unes que les autres, Baï se demanda même si son père avait lui aussi arpentait ce magnifique jardin lorsqu'il était élève ici, avant d'être emprisonné à la prison de Chor-Gom.
Baï longea les statuts en pierres brut de plusieurs grands maitres, travaillé soigneusement et entretenu avec tout le respect qui leur était dû, mais une en particularité attira son attention : celle représentant Maitre Oogway, il y avait même quelques fleurs et bougies allumés aux pieds, comme si cette statut se trouvait être un saint vénéré. Par respect, il retira la capuche de sa cape qu'il avait encore sur la tête et se rapprocha un peu plus de la statut, pour remarquer quelque chose qu'il n'avait pas vu précédemment ; une plaque en pierre de jade, avec une inscription écrit en lettre d'or dessus, qui semblait être une citation.
- « Hier est derrière, demain est un mystère, mais aujourd'hui est un cadeau. C'est pourquoi on l'appelle le présent » ! Lu Baï à haute voix.
Très intéressant, pensa-t-il.
-C'était l'un de ses dictons préféré ! S'exclama soudain une voix derrière lui.
Baï sursauta et se retourna, il aperçut Maitre Shifu qui se tenait derrière, les mains jointes dans son dos et l'air calme. Il s'approcha encore un peu et vint à la hauteur du jeune léopard des neiges.
-Oh Maitre Shifu, je... je ne savais pas que vous étiez dans le jardin !
-Je m'y promène toujours tous les soirs avant le diner, cela me permet de réfléchir à des choses et me vider l'esprit par moment !
-Ah ! Répondit simplement Baï.
Un silence s'installa ensuite parmi les deux animaux, tous deux se contentant simplement de profiter du silence, tout en admirant la grandeur de Maitre Oogway à travers sa statut. Une question traversa soudain l'esprit de Baï, qu'il s'empressa de poser au vieux panda roux :
-Maitre Oogway, vous l'avez connu il me semble, c'est exact ?
-En effet, il a été mon maitre lorsque j'étais élève au Palais de Jade ! C'est lui qui m'a tout appris du Kung Fu, jusqu'à ce qu'il ne devienne trop vieux pour former de nouveaux élèves, ce à quoi il m'en a confié la tâche.
Baï approuva en silence, tout en reportant son regard sur la statut, la statut de cette même vieille tortue qui avait vaincu son père il y a longtemps, tout ça parce que ce dernier désirait devenir le Guerrier Dragon par la force. Le jeune léopard des neiges connaissait par cœur la tragique histoire de son père qu'il n'avait que très peu connu, il avait si peu de souvenirs de lui, c'était à peine s'il se souvenait de son visage ou du timbre de sa voix, ou même encore d'avoir partagé un moment père/fils avec lui. Non, Baï ne connaissait Tai Lung qu'à travers toutes les histoires que sa mère lui avait raconté à son sujet, histoire qui commençait même à sonner comme des mythes ou des légendes, tellement les événements qui leur étaient propres dataient de plusieurs années en arrière.
-C'est drôle ! S'exclama soudain Maitre Shifu, en affublant son interlocuteur d'un drôle de regard. Tu me rappelles vaguement quelqu'un que j'ai connu, il y a longtemps !
Baï tressaillit, il craignait de comprendre ou le panda roux voulait en venir, puisque c'était lui qui avait élevé son père comme s'il avait été son propre fils... théoriquement d'ailleurs, cela faisait de Shifu le grand-père adoptif du jeune léopard.
-Ah... ah bon ? Qui ça ?
Si Shifu venait à découvrir son lien de parenté avec Tai Lung, lui et ses amis étaient fichus. Mais finalement, le vieux panda roux se secoua la tête de gauche à droite, comme pour chasser ce à quoi il pensait et répondit simplement :
-Peu importe, c'est stupide !
Après quoi, il adressa un mince sourire à Baï, avant de rebrousser chemin vers les logements, l'heure du diner approchait. Le jeune léopard demeura quelques minutes statique, regardant son interlocuteur partir, soulagé qu'il n'ait pas poursuivi sur sa lancée, avant de se décider à lui emboiter le pas, commençant à avoir faim aussi.
***
Grue avait passé tout le reste de la journée enfermé à double tours dans sa chambre, il n'en était sorti que pour prendre son bain et aller aux toilettes, rien d'autres. Il ne parlait plus à Mante et à Singe, encore en colère contre eux pour leurs mauvaises plaisanteries de cet après-midi, il envisageait même de faire un aller-retour à la cuisine pour prendre son diner et simplement le manger dans sa chambre... sans compter qu'il ne voulait pas croiser Jia, la princesse pimbêche ! Oh tiens, d'ailleurs ça lui allait bien comme surnom « Princesse Pimbêche », oui bonne idée, Grue l'appellerait comme ça à partir de maintenant.
Seulement, la faim commençait également à lui tirailler le ventre, l'odeur du diner que préparait Po – maintenant en duo avec Huan – vint jusqu'à sa chambre et eu raison de lui, car Grue déverrouilla la porte coulissante de sa chambre et passa sa tête dans le couloir, il vérifia que Jia ne trainait pas dans le coin et une fois qu'il fut sûr qu'elle n'était pas dans les parages, sortit complétement et chemina vers les pièces communes avec l'intention de prendre son plat, pour retourner se terrer dans sa chambre.
Il venait à peine d'arriver au niveau de l'escalier qu'une voix venant d'un détour de couloir voisin, à côté de lui, l'apostropha soudain, sur un ton mielleux :
-Ca y est, on a fini son petit boudin dans le fond de son lit ?
La grue à couronne rouge tressaillit, avant de pousser un profond soupir las, ayant très bien reconnu la voix qui venait de lui parler. Il sentit son sang ne faire qu'un tour, la colère le reprendre, lorsqu'il se tourna vers la propriétaire de cette voix mielleuse et surtout moqueuse. Jia se trouvait accolé contre le mur, un air toujours goguenard au visage, elle regardait Grue avec un air supérieur, tout en jonglant avec l'un de ses poignards, le pant déchiré de sa robe pendant dans le vide et donnant vue sur ses pattes fines et les plumes de sa queue courte de paonne.
-Qu'est-ce que tu me veux encore ? Dit sèchement Maitre Grue. Au cas ou tu ne l'aurais pas remarqué, je ne suis pas d'humeur... !
Il maintenu sa phrase en suspens, avant de l'achever sur un ton d'insulte :
-... Princesse Pimbêche !
La fille de Shen cessa de jongler avec son poignard et se décolla du mur, avant de se mettre à rire.
-Ha ! Ha ! Que c'est drôle ! C'est l'échassier haut sur patte, à la petite cervelle qui me dit ça ? Ha ! Ha ! Ha !
Face à son insulte et ses rires, Grue claqua du bec de rage, il voulut se contenter de garder le silence et de descendre l'escalier, mais Jia l'en empêcha et se mit en travers de son passage, avec cette fois-ci un air en colère, elle déclara sévèrement :
-Assez plaisanté ! J'exige que tu me rembourses ma robe ! Donne-moi ton argent et je sais que tu en as !
Outré, Maitre Grue recula d'un pas et claqua encore plus du bec. Elle osait ? Elle osait réellement lui demander son argent, pour rembourser sa robe stupide, qu'il avait déchiré par accident cet après-midi ?! Mais il n'en était pas question, qu'elle aille se faire voir, c'était du véritable rackette de lui faire ça ! Sans compter que Grue ne profitait jamais de la totalité de l'argent qu'il recevait, il en envoyait toujours une grosse partie à sa mère, qui vivait seule dans une vieille maison près de l'Académie de Lee Da, son ancienne école de Kung Fu, afin qu'elle puisse vivre décemment étant assez pauvre et en mauvaise santé depuis le décès de son père.
-Non mais je rêve ! S'indigna-t-il. Tu oses me demander mon argent, pour compenser ta stupide robe de lady ? Tu peux toujours courir princesse, tu n'auras rien de moi, surtout que toi tu as déchiré mon chapeau la première ! Maintenant pousse-toi et laisse-moi passer !
Mais Jia ne voulait pas en rester là, car elle ne bougea pas et commença même à se montrer menaçante.
-Sois tu rembourses ma robe et je te laisse tranquille, sois tu refuses et je vais te pourrir la vie comme jamais !
-C'est déjà ce que tu fais, maintenant pousse-toi ! S'impatienta Grue. Je n'ai aucune envie de me battre avec toi, je ne fais pas dans la violence gratuite d'habitude, encore moins avec les femmes !
Cette phrase fut celle de trop, Jia passa à l'attaque la première, elle saisit Grue par les ailes et le plaqua violemment contre un mur. Toute cette agitation finit par attirer l'attention de tous les autres occupants de la bâtisse, qui se demandèrent ce qu'il se passait...
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