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Chapitre 25

Korie avait tourné en rond dans la ville qui ne dort jamais, désespérément ennuyé de sa nouvelle vie d'errance. Hier, c'était amusant, il découvrait tout. Aujourd'hui, tout se répétait. Chaque quartier était comme le précédent. Tous les regards de travers lui rappelaient qu'il n'avait pas sa place ici. Il n'était pas comme eux, ces New-Yorkais prétentieux qui pètent plus haut que leurs culs.

Korie, simple robot qu'il était, ne pouvait pas péter.

Plus le temps passait, plus il avait envie de rebrousser chemin. De retourner chez son maitre et s'excuser. Il n'avait rien à faire, ici. Au moins, préparer les repas et nettoyer la vaisselle savait l'occuper.

Je ne peux pas faire ça... il me désactiverait. Il ne veut plus de moi : je l'ai déçu.

Tout ce qui lui restait à faire, c'était d'attendre Emma. Et à se ressasser tout ça dans son ordinateur, sa patience se faisait de plus en plus petite. Il voulait en finir au plus vite. Là, maintenant.

Korie s'arrêta de marcher. Un piéton derrière le robot lui accrocha l'épaule en le contournant, lui lançant un regard noir au passage. Korie plissa les yeux, se retenant de lâcher une insulte contre le vieux bonhomme. D'autres passants continuaient leurs routes, le cernant de tout côté. Il était coincé. Sur ce trottoir et dans la vie en général. En faisant grogner son moteur comme une plainte, Korie décida enfin de se dégager du chemin. Il s'assit sur un banc en terrasse d'un petit bistrot et, d'un air toujours aussi ennuyé, regarda la diversité autour de lui. Ça également, ça ne l'intéressait plus. De toute façon, s'il y prêtait un peu trop attention, quelqu'un allait le traiter de raciste, ce qui lui était arrivé plus tôt dans la journée.

Pour la septième fois aujourd'hui, Korie ouvrit son signal et envoya un message à Tobias. Si au début, c'était de simples « veut-elle me rencontrer ce soir ? », ça s'était vite transformé en de rudes « oui ou non ? » à répétition. Cette fois, ce fut encore pire : il trahit les règles de français et écrivit « elle vx ou pas ?! », un crime sévère de la part de son dictionnaire intégré qui, frustré de se faire ignorer de la sorte, lui lança une discrète décharge électrique dans ce qui lui servait de colonne vertébrale.

Même mes programmes me détestent.

Il lui fallut plus d'une demi-heure avant d'avoir une réponse. « Je sais pas encore ». Qu'est-ce qui pouvait bien lui prendre autant de temps à se décider ? Korie n'avait pas l'intention de la violer : seulement lui parler. De quoi avait-elle si peur ?

Si Korie avait appris à reconnaitre ses sentiments, il éprouvait toujours de la confusion quant à celle des autres. Qu'Emma soit triste parce qu'il lui rappelait son ex, c'était trop compliqué pour lui. Pourquoi serait-elle malheureuse, dans ce cas ? Elle l'aimait, non ? Elle devrait être heureuse de le voir.

Sans faire son prétentieux, Korie se savait doté de la meilleure technologie, mais visiblement, ce n'était pas suffisant pour appréhender le cerveau humain. Et plus le temps allait, plus il avait de la difficulté à comprendre son propre comportement. Notamment : pourquoi il s'était enfui de chez lui.

À bout de nerfs, il envoya un énième message à Tobias, rien qu'en majuscule, pour bien démontrer sa colère, une colère qui en faisait vibrer ses boulons. « JE M'IMPATIENTE ! »

Pourquoi suis-je parti ? se demanda-t-il à nouveau. Pourquoi ? Il avait beau se ressasser l'évènement en mémoire, il n'arrivait pas à comprendre. Oui, il avait eu peur parce qu'Owen voulait le désactiver. Mais il avait bien dit qu'il allait supprimer son bogue et le réactiver un peu plus tard, tout simplement. Il n'y avait pas de problème là. Et pourtant, il avait eu peur et s'était enfui.

Peut-être sa nouvelle fonctionnalité d'éprouver des sentiments commençait à faire des siennes, mais il n'arrivait pas à comprendre ce qui avait pu le faire paniquer là-dedans. Ce n'était pas la première fois qu'Owen le désactivait, le temps de quelques heures, pour faire quelques ajustements dans son système.

- Excusez-moi...

Perdu dans ses données, Korie n'avait pas remarqué la jeune femme qui s'était approchée de lui, un tablier autour de la taille et une bouilloire à la main. Elle le regardait avec inquiétude, comme si elle se doutait que quelque chose clochait chez lui, mais qu'elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur le problème.

- Vous devez commander quelque chose pour avoir le droit de vous assoir ici.

- Pourquoi ?

- Parce que cette terrasse appartient au restaurant. Il faut être client, ou laisser la place au client.

Korie plissa les yeux, ne parvenant pas à comprendre sa logique. Autour de lui, quatre tables et seize chaises étaient vides.

- Je ne vois pas en quoi ma présence vous pose problème. Vos acheteurs n'ont qu'à s'assoir aux endroits inoccupés.

- Je m'en fiche, c'est le règlement !

L'énervement lui montant au nez, la serveuse pointa un tableau vert où il était clairement écrit à la craie blanche « pas de flânages ! prenez un café, prenez une chaise. » Un peu plus bas, des prix étaient apposés à droite de différents breuvages, tel cappuccino, expresso et américano.

- Si tu restes là, va falloir commander quelque chose.

- Très bien, dit Korie en reportant son attention sur elle. Puis-je avoir de l'huile XT405 ?

La femme demeura interdite face à la requête. Puis, après de longues secondes à dévisager Korie, l'air de se demander si elle n'avait pas halluciné, elle abandonna la cause et retourna dans le restaurant, secouant la tête de gauche à droite, exaspérée.

« S'il te plait, Tobias. Il faut que ce soit aujourd'hui. »

Car sinon... Korie le savait, il n'aurait pas la patience d'attendre. L'histoire en finirait là. Il n'était pas encore certain de ce qu'il ferrait demain : peut-être reviendrait-il chez son maitre, sachant parfaitement que ça annoncerait la fin de sa vie synthétique. Peut-être emprunterait-il l'un de ces ponts reliant l'ile au reste de l'Amérique, direction New Jersey, ou peut-être Brooklyn, à vivre ses neuf jours d'autonomie de batterie entant que voyageur à pied. Peut-être n'aurait-il pas le temps de prendre une décision, la police l'ayant déjà attrapé et désactivée, une bonne fois pour toutes.

Le sortant de ses pensées morbides, un message apparu soudain au-delà de sa vision, cachant à sa vue les piétons qui traçaient leurs routes sur les interminables trottoirs de Manhattan. « D'accord, ça va ! Elle viendra. Rejoins-nous devant la même ruelle qu'hier soir, OK ? À dix-neuf heures. »

Il n'était que seize heures. Encore trois heures à me tourner les pouces... Ce que ça peut être ennuyant, la vie d'humain. La vieille époque où je ne savais comprendre le temps me manque.

*

C'était arrivé avec un peu d'avance. À seize heures trente, le tellure était parvenu à destination, et Jordan était là pour le recevoir, le sourire aux lèvres. Il signa sur la tablette du robot transporteur – vaguement humanoïde, mais avec des ailes d'avions rétractables dans le dos et un ventre énorme, lui permettant de survoler de longue distance avec la marchandise bien au chaud dans son bide.

Enfin, Jordan avait son précieux entre les mains : un flacon large comme son poing, haut d'une dizaine de centimètres et empli de pépites d'un minéral grisâtre, ressemblant un peu à de l'argent, en moins brillant.

Sans demander son reste, il quitta à nouveau la tour : il avait trop hâte de terminer le travail. Tout en marchant rapidement vers le stationnement souterrain, il composa le numéro de sa femme, puis plaqua le téléphone contre son oreille, son autre main serrant l'élément contre lui comme un nounours.

- Megan, salut ! C'est moi... j'ai eu le tellure.

Il attendit une réponse qui ne vint jamais. En soupirant, il enchaina :

- S'il te plait, tu ne vas pas me faire la gueule là-dessus éternellement ?

- Peut-être que si.

Enfin un signe de vie. Jordan ignorait s'il devait sourire ou grimacer.

- S'il te plait... pense un peu à mon père. Et ensuite, on pourra allez à Paris, comme tu le rêvais ! Les billets sont déjà réservés.

- Ah ouais, tu veux pas seulement la police sur nous, mais l'Interpol !

- Megan... soupira Jordan.

Il était arrivé à sa voiture. Il posa le tellure sur le capot pour sortir les clés de sa poche et déverrouilla les portières en appuyant sur un bouton. La porte s'ouvrit d'elle-même et il s'installa derrière le volant, sans jamais décoller le téléphone de son oreille.

- Tu sais que je t'aime, hein ? dit-il d'une voix légèrement tremblante. Vraiment. Je t'aime de tout mon cœur ! Mais j'aime mon père et mon frère aussi.

- Je le sais bien, mais...

Elle ne termina jamais sa phrase, incapable de trouver les mots. Elle soupira au bout d'une dizaine de secondes, produisant un petit bruit grésillant dans le téléphone.

- Oh, très bien ! J'accepte... pour ton père. Pas pour toi !

Jordan éclata de rire, avant de se couvrir la bouche de sa main. C'était ce qu'elle faisait chaque fois qu'ils planifiaient quelque chose en groupe : elle acceptait pour les autres, jamais pour lui, son mari. Du moins, c'est ce qu'elle disait avec son petit sourire espiègle, démontrant bien qu'elle se foutait de lui. Ça faisait du bien de savoir que, malgré la gravité des choses, elle n'avait pas perdu de son humour pitoyable.

- Je te le promets, ce sera terminé ce soir. Ensuite, on s'envole pour Paris !

Et ce, malgré le délai d'une semaine accordé pour son projet sur le tellure. Owen découvrira bien tôt ou tard qu'il n'avait jamais eu l'intention de l'utiliser pour le bien de l'entreprise.

Pour la première fois, peut-être un peu tard, la réalité frappa Jordan de plein fouet. C'est peut-être risqué, ce que je fais là. C'est Megan qui a raison. Mais bon... ça en vaut la peine. Pour mon petit frère.

Il mit l'appel sur la radio de la voiture et s'engagea vers la sortie du stationnement.

- Eh, Jordan... elle ressemblera à quoi, notre vie, après ça ? Tu y as pensé ?

- Elle sera comme avant, dit-il en grimaçant. Comme dans le bon vieux temps. Le reste n'a pas d'importance. Même Owen Buchanan pourrait comprendre ça.

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