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Chapitre 16

Korie avait couru aussi vite et aussi longtemps qu'il en était robotiquement possible. Il avait pratiquement parcouru toute l'ile en passant par tous ses petits recoins secrets, toutes les ruelles, tous les monuments qui ne lui disaient rien. Il traversa l'espace vide qui habitait autre fois les Tours Jumelles, contourna le musée d'histoire naturelle, se perdit dans la foule dense de Time Square. Après un tour complet avec la police aux fesses, il était retourné à son point de départ : Stuyvesant.

Le système en surchauffe, Korie s'appuya contre la clôture de sécurité devant la baie d'Hudson. Il lança un regard nerveux au-dessus de son épaule. Il avait réussi à semer les policiers, mais pas pour longtemps. Il entendait les sirènes qui s'approchaient, les lumières bleues et rouges refléter contre les parois de verre des immeubles.

Ne me laisseront-ils jamais en paix ? Comment arrivent-ils à me retracer, mon signal est éteint !

Korie repensa au message qu'il avait eu plus tôt, dans la chambre de Tobias. « Mise à jour du système ». Pour lui, ça n'avait aucun sens. Peut-être son bogue ? Il le faisait un peu disjoncter ? Mais alors, pourquoi la police l'avait retrouvé tout juste cinq minutes plus tard ? C'était forcément lié.

Le regard électrique de Korie s'illumina quand la réponse lui vint enfin. La puce. Il se concentra sur cette partie de son cerveau. Entre tous les câbles lui servant de neurone, il ressentit une vibration provenant du circuit en question, ce qui ne pouvait pas le tromper : elle était activée. Il s'évertua de forcer un arrêt, se mordant la lèvre inférieure de plastique sous l'effort. Mais pas à faire, elle restait obstinément activée. Elle était conçue pour ça, de toute façon : prévenir les bogues, comme celui dont il souffrait actuellement, et aider son propriétaire à le retrouver en cas de problème. Elle ne pouvait être éteinte que manuellement.

Bien sûr. C'était pour ça qu'il avait envoyé ce message. Ce n'était qu'un prétexte pour la puce.

Korie regarda nerveusement autour de lui. La police arrivait, il estimait leur distance à un peu moins de cinq-cents mètres. Je peux continuer à fuir, mais ils me retrouveront toujours, tant que cette purée de puce sera dans mon cerveau.

Korie fronça les sourcils, étonné de ses propres pensées. Levis m'a contaminé.

En soufflant, Korie se retourna vers le fleuve devant lui. Il observa l'eau douce, à peine brouillé par quelques vaguelettes. Une famille de canard barbotait joyeusement, plongeant la tête de temps en temps pour essayer d'attraper un poisson.

Et les policiers approchaient toujours...

Je ne peux pas courir éternellement.

Un dernier regard au-dessus de son épaule, un autre vers la baie, et sa décision était pris. Peut-être que se sera suffisant pour faire boguer la puce. Je ne suis pas à un problème près, de toute façon...

Déterminé, Korie enjamba la clôture et sauta à l'eau. Sous le poids de sa ferraillerie, il coula à pic dans le fond du fleuve. Il pinca les lèvres, s'empêchant de respirer et d'alimenter son ventilateur interne. S'il ne forçait pas, il ne lui était pas utile. Il ne servait qu'à le refroidir quand il surchauffait.

Devant l'obsurité qui l'envahissait, Korie ferma les yeux, activant le mode veille pour résister autant que possible au besoin d'air. Il se mit une alarme pour le réveiller à dix-neuf heures cinquante, puis sombra dans ce qui ressemblait au mieux à sa version du sommeil.

*

- Bon sang, il était juste là ! Vous le voyez ?!

Le policier secoua la tête en soufflant. Il observa longuement autour de lui, la cour de Stuyvesant High School, qui ressemblait à un immeuble parmi tant d'autres, en béton et en brique. Sa principale différence était surement qu'il était plus large que haut. Il s'appuya contre la clôture, dévisageant pendant un instant tous ces collèges qui étaient arrivés un peu après lui.

- Je ne le vois nulle part, répondit le policier à son talkiewalkie. Vous êtes certain que c'est ici ?

- Oui, il était là ! s'énerva Owen Buchanan depuis la radio attachée à son épaule. Il était exactement là où vous êtes, et puis il a disparu.

- Il a trouvé un moyen d'éteindre le signal, en dirait. Encore une fois. Bon, merci pour votre aide, monsieur Buchanan, on va continuer à chercher.

L'homme changea la station de sa radio, heureux de ne plus entendre la voix de ce vieux fou à son oreille, puis fit signe à ses collèges de se disperser et d'explorer. Il était forcément là, quelque part, pas trop loin.

N'importe où. Probablement pas dans l'école : il y avait des détecteurs de métaux à chaque entrée. Et il n'aurait quand même pas sauté dans le fleuve, à moins d'être suicidaire.

Il ignorait que Korie était un modèle water proof...

*

Dix-neuf heures cinquante. Korie ouvrit les yeux, sortie de force de son état de veille. Il regarda longuement autour de lui, essayant de se souvenir pourquoi il se sentait flotter dans un espace complètement noir et effrayant. Les évènements lui revinrent en tête une seconde plus tard, et il se retint d'éclater de rire devant l'acte téméraire qu'il avait fait. Sauter dans le fleuve. Je vais rouiller.

Avec difficulté, Korie agita des bras et des jambes pour tenter de nager vers l'air libre. Il savait la théorie de la natation, mais ne l'avait jamais pratiquée avant. Au prix d'un effort qui lui demanda deux pour cent de sa batterie, il réussit à remonter. Il resta là un instant, la tête dépassant à peine de l'eau, à écouter. En dehors des voitures, d'un hélicoptère loin dans le ciel et les coin-coin de canards effrayés, il n'entendait rien. Pas de policier, à ce qu'il en savait, mais c'était peut-être un piège. Korie replongea sous l'eau et continua à nager, préférant ne pas tenter sa chance. Tout juste sous la surface, il arrivait à voir devant lui, grâce au rayon du soleil qui perçait jusqu'ici. La rivière était polluée, pleine de longues algues gluantes qui lui chatouillaient les membres, sans qu'il ne puisse les ressentir. Des emballages de croustille et des cercles de plastiques flottaient à ses côtés, comme des dauphins autour d'un bateau de croisière.

Korie se permit enfin de remonter sur terre quand son horloge interne sonna dix-neuf heures cinquante-huit. Il enjamba une nouvelle clôture, qu'il grimpa avec difficulté, avant de se laisser tomber sur un trottoir drôlement décoré, ressemblant un peu à du damier. À côté de lui, une pancarte indiquait « parc Pier ». Plus loin, des gens jouaient au volleyball, d'autres au minigolf. Certains le regardaient de travers, l'air de se demander pourquoi il était dans l'eau. Tout le monde savait l'état de la rivière, il valait mieux éviter de s'y baigner. Korie les ignora, tourna la tête à nouveau vers Stuyvesant, qu'il voyait au loin. Les voitures de police étaient toujours là, ainsi que les lointaines silhouettes qui cherchaient encore une heure plus tard. Korie s'autorisa un sourire, puis alluma le signal, l'espace d'une seconde, le temps d'envoyer en image la map du sud-ouest de Manhattan directement au téléphone de Tobias, avec un petit point lumineux pour le représenter. Il lui dessina même l'itinéraire le plus rapide.

Quelqu'un lui tapota l'épaule et Korie sursauta avant de tourner la tête. Un policier lui faisait face, l'air sévère. Korie sr figea, arrêtant du coup de respirer - ou plutôt de faire fonctionner son ventilateur. Il profita du moment que son signal était ouvert pour enregistrer en vitesse quelques prises de karaté.

- Tu vas bien, petit ? Qu'est-ce que tu foutais dans la rivière ?

C'est juste un agent de sécurité.

Korie détourna la tête, préférant ne pas forcer sur la chance. Il lui suffirait de prêter un peu plus attention à ses yeux pour se rendre compte qu'il n'était pas humain.

- Je suis tombé, dit-il, s'efforçant d'avoir un timbre réguliet, non vibrant et métallique. Je vais bien.

Le gardien fronça les sourcils. Peut-être que c'était raté, d'imiter une voix normale. Korie replia les bras autour de lui et se mit à greloter, espérant berner l'homme. Il croira que ses mots tremblent parce qu'il se les gèle, avec un peu de chance.

- Tu es sûr d'aller bien ? L'eau doit être sacrément froide.

- Je vais bien, répéta Korie, agacé.

- Eh bien, ne grimpe pas sur la clôture. Si je te prends encore à l'eau, ce ne sera pas qu'un avertissement que tu auras.

Le gardien tourna les talons et continua sa ronde dans le parc. Korie souffla de soulagement, reportant son attention à la baie et Stuyvesant au loin. Les voitures de police y étaient toujours. Il était sûr, maintenant, que la puce avait été abimée par l'eau. Mais qui sait si autre chose avait aussi été endommagé ? Korie se leva et fit quelques pas d'un côté puis de l'autre, le long de la clôture. Si je ne bouge pas un peu, je vais rouiller et me transformer en statue. Il sentait déjà ses membres encore plus raides que d'habitude.

Il envoya un dernier message à Tobias, puis éteignit le signal.

*


Tobias regarda son téléphone, puis leva les yeux devant lui. Ils étaient à l'entrée du parc Pier, qui grouillait de monde s'amusant au minigolf.

- Alors... tu crois qu'il est là-dedans, en train de jouer ? demanda Levis en ricanant. Je l'imagine bien.

Il agita les bras en une imitation de danse du robot, en même temps de se pencher et d'envoyer un coup de bâton invisible sur une balle de golf invisible. Emma pouffa de rire, à moitié caché derrière lui. Tobias écarquilla les yeux, l'air exagérément impressionné.

- Putain, t'as fait quoi à Emma ? Elle sourit !

Emma perdit de moitié son rictus et donna une tape sur l'épaule de Tobias par vengeance.

- Qu'est-ce que je lui ai fait ? répliqua Levis. Et toi ?! Pourquoi t'as droit à des petites tapes et moi à de grosses gifles ?!

- N'essayez pas de comprendre une fille, dit Emma en rougissant sévèrement. Bon, on le cherche ou pas, l'automate ?

- Il s'appelle Korie, hein, précisa Levis.

Emma pivota aussitôt pour lui faire face et lui envoya une claque d'une telle puissance que plusieurs minigolfeur se retournèrent vers eux, intriguée. Levis lança un petit rire nerveux en se frottant la joue, s'éloignant de la féroce Emma de quelques pas et levant son sac en plastique devant lui pour se protéger.

- Purée... souffla Levis. Ça fait mal, tu sais !

- C'était le but.

Tobias secoua la tête, préférant ne pas interférer dans cette histoire. Il regarda vers le parc, en particulier sur le trottoir en damier sous différente teinte de gris qui le contournait, sur un quai au-dessus de la baie d'Hudson. Comme n'importe où dans cette ville surpeuplée, il y avait trop de monde pour le trouver d'aussi loin. Il fit signe aux autres qu'il allait faire le tour du terrain rapidement, puis partit à la recherche de Korie.

Mais qu'est-ce qui se passe, avec ces deux-là...

À l'extrémité du quai, Tobias remarqua enfin une silhouette familière. Le sweat noir, le jogging gris et les pieds nus, il ressemblait plus que jamais à un sans-abri. Sa crinière brune était plaquée sur son crâne et ondulait légèrement en séchant. Tobias eut un petit sourire en coin, reconnaissant quelque chose que le véritable Korie n'avait pas : des cheveux frisés. Les siens étaient raides, tout ce qu'il y a de plus raide. Par temps froid, il suffisait de le regarder, avec sa tête pleine de statique, pour éclater de rire à coup sûr.

- Eh, Korie.

Le robot se retourna vers le blond, nonchalamment appuyé contre la rambarde du quai. Tobias plissa le nez, étonné de l'odeur qui emplissait ses narines.

- Je savais pas qu'une machine pouvait puer à ce point. Tu t'étais caché dans les poubelles, ou quoi ?

- J'ai sauté dans la rivière et j'ai nagé de Stuyvesant jusqu'ici. Je crois que l'eau a court-circuité la puce avec laquelle Owen m'a retracé. Mais je me sens également en train de rouiller. C'est très désagréable.

Tobias pouffa de rire, puis fit un mouvement de tête vers l'entrée du parc, qui était à peine visible d'ici.

- Je m'en doute. Je savais même pas qu'il existait des robots water proof. Levis a apporté ce que tu avais demandé, il est là-bas, avec... avec Emma.

Korie se redressa soudain, produisant un bruit de grincement métallique.

- S'il te plait, ne lui saute pas dessus en lançant toutes sortes de déclarations d'amour, OK ? Vas-y mollo, et suis-moi.

Korie hocha la tête solennellement, comme un soldat approuvant les dires de son colonel. Tobias leva les yeux au ciel, puis tourna les talons pour retourner auprès de Levis et Emma.

- Et puis, si la police se ramène, on s'est mis d'accord pour t'abandonner et courir dans le sens inverse. Ne le prends pas personnel.

- Je comprends.

Tobias donna une petite tape amicale sur l'épaule du robot alors qu'ils se frayaient un chemin dans la foule. En une trentaine de mètres parcourus, Levis et Emma furent enfin visibles. Ils discutaient d'un air assez tendu, comme si chacun avait peur de l'autre. Tobias leva la main bien haut pour se faire remarquer, Levis lui répondit en soufflant de soulagement. Emma se tourna pour regarder, et ses yeux se plantèrent aussitôt dans ceux de Korie.

Emma arrêta de respirer. Il était là, devant lui, à cinq mètres. Il avançait encore. Quatre mètres, trois mètres...

Mon Dieu... pria-t-elle, les larmes menaçant de tomber. Aidez-moi.

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