Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 3

"Lorsque j'ai été kidnappé, ma mère a réagi tout de suite : elle a sous-loué ma chambre?!" - Woody Allen

Cette semaine a été banale. Maë et moi nous sommes croisés à plusieurs reprises dans les allées de l'université, nous nous sommes regardés puis ignorés, rien n'a changé. J'ai parfois pensé à la fille de la Kiss Cam, au baiser, mais sachant pertinemment que nous ne nous reverrons jamais, j'ai veillé à ne pas laisser ces moments s'éterniser.

Comme tous les samedis matins, je me rends chez Joy, un café du coin, récupérer deux Americano et une fois les gobelets en main, je me dirige chez le fleuriste tenant la boutique adjacente.

Je pousse la porte bleue fraichement repeinte du petit commerce et mes narines sont immédiatement enveloppées d'émanations florales. Je profite que le printemps soit là pour prendre un bouquet d'althéas roses. Je ne sais pas si elles portent un message spécial, l'amitié, l'amour, la gratitude et je m'en fiche un peu, je les trouve juste jolies. Ma mère s'en fichera aussi.

Je passe à la caisse et souris constatant que Laury se trouve derrière le comptoir.

— Tu bosses ici maintenant ? Je m'étonne.

Je connais Laury depuis le lycée, nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde mais nous nous sommes toujours bien entendus. Elle est très amie avec Maë et les deux filles traînent souvent ensemble sur le campus. Du coup, j'ai souvent tendance à l'ignorer et n'ai pas eu de ses nouvelles depuis longtemps. Je regarde ma montre rapidement, me demandant si ma mère ne finira pas par trouver le temps long mais bon, je suppose qu'elle peut patienter cinq minutes de plus.

— Comme ça tu te rappelles de moi ? Elle fait sarcastiquement.

— Hum... tu traînes tout le temps avec Maë, je n'ai pas envie de la voir, alors forcément...

— J'ai commencé lundi, je travaille tous les week-ends et quelques jours de semaine après les cours. J'ai besoin de sous... Répond finalement Laury aux cheveux bruns. Tu t'en sors cette année ?

— Oui... mais si ça ne tenait qu'à moi j'aurais arrêté tout ça. Je déteste vraiment les  cours.

— Pourtant tous les profs t'adoraient au lycée ! Martin par-ci, Martin par-là, elle sourit en levant les yeux au ciel. Toi et ta foutue gueule d'ange.

Les mots de Laury me font sourire. Je ne pense pas que les profs m'appréciaient pour ma gueule d'ange. Je n'étais pas un excellent élève même si je demeurais systématiquement au-dessus de la moyenne de la classe. J'étais surtout un beau-parleur. Oh ça oui, je suis un putain de beau-parleur. Je ferais facilement passer un trombone rouillé pour un bijou en métal précieux. Ce n'est pas anodin si je me suis lancé dans des études de commerce.

Laury a toujours eu la peau très pâle, alors quand elle est prise d'un rougissement, il est loin de passer inaperçu. Je ne relève rien histoire de ne pas la gêner.

— Tu vois quelqu'un en ce moment ? Relance alors Laury indiscrète.

Mon sourire se fane rapidement, pourquoi me pose-t-on systématiquement cette question ? En quoi ma vie amoureuse appartient-elle au business des autres, si moi, je ne fais pas grand chose pour l'activer ? Je cache ma gêne mais je crains qu'un voile de méfiance se lise dans mes yeux.

— C'est Maë qui t'envoie me questionner ?

C'est on ne peut plus plausible, elles sont très amies et suite à notre discussion, je sais qu'elle tient à moi. Peut-être cherche-t-elle à savoir si entre nous c'est impossible ou non.

— Non, pas du tout ! Elle se pince la lèvre. C'est juste que je t'ai vu un soir au stade, tu embrassais cette fille qui est dans mon cours d'arts-plastiques.

La taille de mes yeux s'est décuplée, je n'en reviens pas. Je m'appuie contre le meuble de caisse et verrouille mon regard dans celui de Laury. Elle me détaille étrangement en retour. Les pensées affluent tellement vite dans mon cerveau que j'ai du mal à tout mettre en ordre... Laury étudie dans mon université, alors la fille, celle de la Kiss Cam aussi? Pourquoi ne l'ai-je jamais vue? Quel est son numéro?

— Comment s'appelle-t-elle? Je l'interroge à l'affut d'une réponse précise.

— Qui Malibu?

Je souris une fois de plus, Malibu, elle s'appelle Malibu. Elle a le prénom d'un cocktail alcoolisé sentant bon le soleil, ça alors! Ou alors elle a le prénom d'une plage, au bord de laquelle on retrouve de luxueuses villas. Je trouve son prénom amusant et pas super commun. J'ai embrassé Malibu.

— Donc vous n'êtes pas ensemble ? Insiste Laury.

— Non, on ne se connaît même pas en fait, nous avons été les cibles de la Kiss Cam, nous nous sommes embrassés et elle s'est taillée avant que je ne puisse lui demander quoi que ce soit.

— Elle est vraiment très bizarre cette fille.

— Ah? Elle m'a l'air vraiment super intéressante, j'aimerais beaucoup la connaître.

Laury a un mouvement de recul, je vois qu'elle camoufle une grimace. J'en déduis qu'elle ne doit pas être une grande fan de Malibu, peut-être à cause de Maë, mais ça va bientôt faire deux ans que nous ne sommes plus rien l'un pour l'autre, alors j'ai le droit de vouloir me rapprocher d'une autre fille.

— Elle t'ignorerait certainement, elle ignore tout le monde...

— Elle est arrogante ? Elle n'en a pourtant pas l'air.

— Elle n'est pas arrogante, Laury lève les yeux au ciel, c'est juste une coincée.

Voilà pourquoi je déteste tant l'école, le jugement y est permanent. Moi aussi j'ai eu tendance à juger des gens sans même les connaître, jusqu'à ce que je constate que critiquer l'autre ne me rendait pas meilleur. Je ne comprends pas que Laury se permette de juger à ce point Malibu, sans même savoir ce qui pourrait bien se cacher derrière son attitude réservée, mais je n'en tiendrai pas rigueur à la brune, elle est mon raccourci vers Malibu.

— Tu aurais son nom, son adresse, son numéro... ou je n'en sais rien un truc pour que je la contacte comme son mail ou alors son Facebook, Instagram?

Laury prend une profonde inspiration, avant de plaquer un sourire sur son visage. Je sais qu'il s'agit là d'un faux sourire, masquant son agacement, Maë et elle, à force de se côtoyer ont fini par adopter les mêmes mimiques. En réfléchissant bien, peut-être est-elle jalouse de Malibu puisqu'elle retient mon attention, chose que n'a jamais vraiment fait Laury. C'est loin d'être ma faute, pour moi, Laury est juste une pote, sans additif. Mais je crois qu'elle m'aime bien, même si elle ne me l'avouera jamais à cause de Maë.

— Non, désolée, nous n'avons qu'un cours ensemble.

Je hoche la tête déçu puis regarde une nouvelle fois ma montre, il est l'heure de m'en aller. Je règle la somme du le bouquet, laissant un pourboire à mon amie, récupère mes affaires et dis en se retournant :

— Je viens ici tous les samedis matins, on se reverra.

Je lui fais un clin d'oeil presque par automatisme, elle rougit et je suppose que je ne fais qu'aggraver mon cas, mais pour le moment, sans mentir, elle n'est pas ma préoccupation principale.

Étonnement, ce n'est pas non plus Maë, mais je crois bien que c'est Malibu. Penser à elle me décroche un sourire, elle semble tellement innocente et mystérieuse, je crois pouvoir dire qu'elle m'attire et j'ai au moins envie de la connaître d'avantage. C'est bien la première fois que ça m'arrive depuis Maë et ça me fait vraiment bizarre.

*

Le café est froid, je parie que ce sera le premier reproche formulé par ma mère envers moi. C'est une femme frigide et très axée sur des principes semblant ancestraux à mes yeux. Mais je suis également conscient de ne rien avoir fais pour la rassurer, elle a tout de même frôlé l'infarctus quand je lui ai annoncé que je n'irais qu'à l'université de Denver.

Je suis chargé, je tiens le bouquet sous mon épaule et les gobelets dans l'autre main, ce qui m'emmène à sonner avec le coude.

— J'arrive!

Ma mère crie depuis l'intérieur et ça me suffit pour avoir l'envie d'écourter mon rendez-vous hebdomadaire. Après tout, j'ai carrément autre chose à faire comme investiguer sur une jeune fille, canon, qui s'appelle Malibu et qui est inscrite à l'Université de Denver.

Je me retourne, jette un oeil aux alentours. La route large est bordée de voitures plutôt cool, les maisons y sont imposantes et semblent charmantes grâce à la devanture tantôt en pierres rouges, tantôt en boiseries bleues, grises, jaunes. J'aimais beaucoup le quartier de Eastbridge Community at Stapleton, quand j'y vivais encore. J'adorais ma maison dans laquelle j'ai organisé des fêtes mémorables.

Ma mère déverrouille la porte et alors que j'espère qu'elle me prendra cette fois dans ses bras, elle se met à regarder sa montre, grimaçant.

— Désolé du retard... je... tiens.

Je lui tends son bouquet de fleurs roses ainsi que son Americano. Elle semble se décrisper dès que la douce odeur des fleurs lui monte aux narines. Cependant, cette lueur de bonne humeur disparaît de son regard dès sa première gorgée de café.

— Il est froid.

Il est toujours moins froid que toi, lui aurais-je certainement fait remarquer cela si je ne m'étais pas déclaré adulte et apte à foutre le camp de sa tutelle.

— Désolé, j'ai été retenu.

— Par qui ? Elle plisse les yeux. Tu sais très bien que mon temps est compté, certaines personnes ont un travail sérieux.

Je sens vraiment la colère me monter au cerveau cette fois alors je ferme les yeux. J'aurais grandement envie de remettre cette bonne femme en place, malheureusement elle se trouve être ma mère... et puis elle a fait énormément de sacrifices pour moi.

Elle m'a élevé seule, n'ayant jamais su l'identité de mon père. Elle s'est pliée en quatre pour offrir une belle vie à son fils, cumulant les emplois. Ainsi, j'ai tout eu. Sur le plan matériel j'étais comblé, je le suis toujours. Sauf que je n'ai pas de père et n'ai jamais senti l'amour de ma mère.

— Pauvre gamin, ne le tyrannise pas trop, Joy.

Ça c'était Paul, mon beau-père. Il est en couple avec ma mère depuis que je suis au collège. Je ne sais pas si j'aime mon beau-père au point de le considérer comme mon père, mais une chose est sûre c'est qu'il a rendu ma vie à la maison bien plus agréable. Il prenait souvent ma défense et avait toujours la faculté de détendre l'atmosphère, même la plus nucléaire. Je lui fais une accolade sous le regard inexpressif de ma mère.

— Tiens ton café, maman m'a dit qu'il est froid, déso...

— Arrête de t'excuser pour tout Martin ! Me réprimande-t-il.

Mais c'est plus fort que moi, ma mère me met dans un tellement mauvais état d'esprit que j'ai bien du mal à être à l'aise en sa présence.

— Tu viens déjà nous rendre visite tous les samedis, nous sommes des parents gâtés! N'est-ce pas Joy?

Je regarde brièvement ma mère, pas besoin d'être un génie pour savoir qu'elle ne confirmera les propos de son mari, qu'elle ne fera pas soudainement part d'une grande sympathie à mon encontre, alors je choisi d'orienter la discussion sous un autre angle.

— Paul, tu crois que tu peux m'avoir deux places pour le match de ce soir ?

— Je peux même te faire mettre avec les people, mon beau-père me sourit, la deuxième place c'est pour quelqu'un qu'on devrait connaître ?

— Deux places simples ça suffit, merci, et non, on y va entre potes avec Chuck mais vous le connaissez déjà.

Ma mère et Paul sont pourvus d'une frustration, ils partagent des regards à la fois déçus et inquisiteurs. Je sais qu'ils me soupçonnent d'enchaîner les conquêtes et ma mère, sa hantise c'est que je fasse une femme tomber enceinte à mon si jeune âge. Elle a eu un enfant très jeune et je crois que ça a gâché sa vie, j'ai gâché sa vie. Elle ne souhaite donc pas que celui qui a gâché sa vie gâche également la sienne.

Mais je n'ai réellement personne dans la vie. Pour l'instant, j'ai une fille en tête. On peut dire merci à Laury d'avoir ravivé le souvenir de Malibu dans mon esprit. À tel point que je me suis rendu compte que je n'ai pas réellement envie d'attendre lundi pour la revoir.

J'ai fait une hypothèse. Je me dis qu'il y a 50% de chances que Malibu soit une fervente supportrice des Nuggets et qu'il y a donc 50% de chances qu'elle soit  présente au stade ce soir, parce que c'est jour de match et parce que c'est le weekend. Je crois que je pourrai l'y revoir, je l'espère du moins et puis dans le pire des cas, j'ai la chance de profiter de places gratuites grâce au job de représentant commercial de Paul, qui travaille donc pour l'un des sponsors des Nuggets.

"Maë et Martin sont dans la chambre de ce dernier, Maë observe l'extérieur.

Martin : Qu'est-ce que tu regardes?

Maë : Rien de spécial, un peu tout. J'adore ce quartier Martin, tout est super calme et raffiné.

Martin : Moi aussi je l'adore.

Maë : Qu'est-ce que tu aimes tant ici?

Martin : Mes voisines, elle sont super sexy, j'adore passer mes journées à les observer faire des vas et viens devant ma fenêtre.

Maë (s'esclaffant) : Tu parles de celle-là?

Martin se lève et se dirige jusqu'à la large fenêtre, posant son bras sur la taille de Maë. Dans la rue, une femme ayant dépassé la soixantaine, marche traînant un cabas à roulettes plein de courses.

Martin : Totalement mon genre. Maë, plus sérieusement, je veux qu'on dise tout à Allan.

Maë (inquiète) : Pourquoi est-ce que tu voudrais ça? Allan te détestera, tu sais très bien comment il est.

Martin (très sérieux) : J'en peux plus de devoir mentir à mon meilleur pote pour avoir l'occasion de voir sa soeur. C'est vraiment mon meilleur pote avec Chuck, mais j'ai l'impression que je préfère qu'il me déteste plutôt que de lui mentir. En plus de ça, dès que je te vois au lycée, j'ai de plus en plus de mal à me contenir, si tu vois ce que je veux dire."

*******

Hey!

J'espère que vous allez bien,

Et que ce chapitre vous a plu !

À l'heure où j'écris cette NDA, je suis allongée dans un parc, la moitié du visage qui brûle sous le soleil à Lyon, le parc de la tête d'or pour les connaisseurs! D'ailleurs vous avez une super jolie ville ! J'adore ! Et vous vous êtes où au moment où vous lisez ça? Ça m'intéresse (osef si c'est bizarre)

Cœur cœur

Noémie =)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro