Je ne comprenais pas la demande de Shiozaki. Qu'est-ce qu'elle voulait que je fasse de cela ?
Je regardais avec ennuis les carnets se trouvant sur mon bureau avant de les ranger avec empressement dans un tiroir quand quelqu'un toqua à ma porte. Il s'agissait de Gomon.

«Le piaf, ça te dit d'aller boire un verre ?

- Non, merci. Je dois aller quelque part.

- Tans pis.»

Il claqua la porte en sortant. Gomon... On savait peu de choses à son sujet, seuls mes supérieurs connaissaient sa vie en détails. Il travaillait pour la Commission des héros mais personne ne savait quel était son rôle et puis, on ne connaissait même pas son nom de famille, bien que certaines choses seraient dévoilées. J'ai soupiré avant de quitter la pièce à mon tour.
Avant son départ, Kisetsu m'avait garantie qu'elle reviendrait mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter.

«Hawks !

- Oh, salut, Mary.

- Salut, ça va ?

- Ouais, on peut dire ça. Et toi ?

- Bien, mais qu'est-ce qui peut bien t'ennuyer ?

- Tu as des frères et sœurs ?»

Elle semblait perturbée par ma question et passa une main dans ses cheveux teints ds bleus avant de répondre :

«Non, je suis fille unique, pourquoi ?

- C'est ma petite sœur...Enfin, je la considère tout comme. Elle est assez énigmatique ces derniers temps et je n'arrive pas à deviner ce qui a se passe dans sa tête.

- C'est l'adolescence ! À cet âge là, on a tous nos petits secrets.

- Oui mais...elle n'est pas une enfant ordinaire.

- Comment ça ?

- Dans ses yeux... J'ai parfois l'impression que la guerre n'est jamais finie pour elle...Et ça va sûrement empiré à l'avenir.

- Tu devrais en parler avec elle si ça te préoccupe autant ! Sinon, essaie de lui laisser un peu d'espace.

- Je vais suivre ton conseil, dès son retour.

- Elle est partie en voyage ?

- Oui.

- Alors parles lui quand elle reviendra. Bref, on y va ? Tu m'as dit qu'il y avait un soucis avec ton casque, non ?

- Oui, il est un peu serré, je trouve. Et le verre de mes lunettes est raillé.»

Elle me guida jusqu'à son atelier pour pouvoir inspecter mon équipement. Mary était plutôt mignonne, sa petite bouille concentrée à examiner mon casque et mes lunettes.
On s'était rencontré il y a deux ans, alors que j'étais sorti cherché un cadeau pour Shiozaki. J'avais complétement oublié le nom du personnage que Nezu m'avait chargé d'acheter en peluche. C'est elle qui m'a aidé à me rappeler en me voyant marmonner entre les rayons :

«Shipper...Shaker...Non un truc comme Happor je crois...

- Tu cherches quelque chose ?

- Ah ! Euh oui, je crois que c'était un espèce de tanuki que je devais prendre, dans un manga.

- Oh, tu parles de Chopper ?

- Voilà, c'est ça !»

On s'était recroisé plusieurs fois jusqu'à ce que je découvre avec surprise qu'elle allait travailler dans son agence et que cette girouette ne m'avait pas reconnu auparavant.
Elle me demanda de revenir le lendemain pour récupérer mes affaires. En sortant de son atelier, j'ai réfléchi à ce que je pouvais dorénavant faire, ayant fini tout ce que j'avais à faire et mon choix s'est porté sur rejoindre Gomon au bar à proximité de l'agence. C'était toujours là qu'il allait, s'asseyant sur le bord de la table de billard avec élégance, visant les boules colorées avec élégance face à un des ivrognes du bar qu'il avait dédié pour passer le temps. Sans même se rendre compte de ma présence, il porta son verre de cognac à se lèvres :

«Hey, Gomon !

- Oh, t'as fini de roucouler avec la Schtroumpfette ?

- Haha...Sinon, tu racontes quoi de beau ?

- Un vieux papi me casse les pieds ces derniers temps.

- Vraiment ?

- Ouais ! Comme le reste de ma famille d'ailleurs ! Et toi ?

- J'ai l'impression que ma petite sœur grandit trop vite...

- T'as une petite sœur toi ?

- De cœur. Elle est tellement adorable ! J'espère que vous vous entendrez bien !

- Je fais pas de babysitting.

- Elle est plus mature qu'elle en a l'air.

- Ah ?

- Oui. Tellement que je n'arrives pas à la suivre ces derniers temps.

- Vraiment ? Et ça expliquerait pourquoi tu traînes dans nos pattes en ce moment ?»

Un frisson m'a parcouru l'échine mais j'ai conservé mon sourire en coin Son ton était froid quand il m'a posé cette question, comme si une mauvaise réponse pouvait écourtée ma vie. Gomon me lançait un regard en coin, une expression grave sur le visage. Plus je le regardais, et plus il ressemblait à un mafieux comme ça :

« Je suis un peu curieux vois-tu.

- Tu parles. Comme par hasard, l'héritière Shiozaki fait son apparition et le héro pro, Hawks, avec qui elle a été aperçue plusieurs fois, commence à collecter toutes sortes d'information sur le groupe Shiozaki, de ses entreprises de cosmétiques en europe, aux relations dans le milieu de la pègre, en passant par le nom des membres influants.

- Pas besoin d'être sur tes gardes comme ça. Je ne vois pas l'intérêt de le cacher à l'oncle de ma petite Kisetsu. »

Il haussa un sourcil, visiblement surpris. J'ai souris, prennant une gorgée de ma boisson avant de poursuivre :

«Kisetsu a prévu quelque chose. Je ne sais pas quoi, mais à son possible retour, je dois préparer tous les documents dont elle aura besoin.

- Mais comment t'as su pour moi ?

- C'est simple, il m'a suffit de fouiller dans les actes de naissance de ta famille.

- Pigeon fouineur.

- Merci du compliment. T'as d'autres questions ?

- Ta Kisetsu, là, tu penses vraiment qu'elle peut prendre les rênes d'un groupe international ?

- Franchement, elle va sûrement t'impressionné. Je te signale qu'elle a suivi l'enseignement du directeur de Yuei, son intelligence et sa ruse l'a contaminée.

- Tu parles, elle sait pas ce qui l'attend...»

J'ai regardé le vert vidé son verre d'une traite. Il ignorait que Kisetsu avait décimé des armées à elle seule et assisté Nezu dans la direction de son école. Ce dernier a fait en sorte qu'elle devienne irréprochable dans bien des domaines, à tel point que si elle venait à prendre son alter, elle resterait un véritable monstre. Gomon se leva et attrapa sa queue de billard et m'en tendit une autre :

«Allez, une petite partie ?

- Ça marché.»

Il retira ses chevalières, se sentant mieux sans pour jouer. Bien que j'avais accepté la partie, je savais d'avance que j'allais perdre, heureusement que je n'ai rien parié. Alors que l'on commençai à jouer, nous reprîmes notre discussion :

«Même si elle s'est présenté au reste de notre famille, ils refuseront de lui céder le groupe. Fais attention à ce que ta protégée ne se retrouve pas impliquée dans un "terrible accident".

- C'est gentil, mais je n'ai pas trouvé quoi que ce soit qui pourrait la menacer, à part ce clan de mafieux avec qui l'une des branches fait affaires.

- Les huits préceptes de la mort ?

- Ouais, ils risquent de poser problème à l'avenir, ils se sont pas mal étendus dans le pays, sans que la police n'est rien pour pouvoir les arrêter.

- Normal, ces gars-là sont plutôt habiles et je te parles même pas des drogues qu'ils développent eux même. Leur ancien chef vient de rendre l'âme et pourtant ils n'ont pas flanché.

- Tu as des contacts parmi eux ?

- Bien évidemment ! Sinon, je serais pas capable de faire mon boulot correctement.

- Alors tu pourrais te procurer certaines de leurs drogues ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Si les choses tournent mal, ça pourrait être utile.

- Et pourquoi je devrais te rendre ce service ?»

J'ai posé ma queue de billard, en soupirant, me rendant compte que je venais de perdre. Mon regard se posa sur l'une des chevalières posées non loin et j'ai répondu :

«Tu ne t'es jamais demandé pourquoi, il y a 10 ans, on t'a demandé de te procurer cet orteil ?»

J'ai vu les yeux de Gomon s'écarquiller sous le choque. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce que je sache ça.