Chapitre 1
Nous sommes en 1933, dans une petite province du le nord de la Corée et voilà déjà vingt-trois ans que notre beau pays est occupé par le Japon. Je suis Yoo NaYung et avec mon amie KyongHee, nous cherchons un moyen de quitter ce pays. Il y a de cela trois mois, le père de mon amie a été exécuté à cause de ses activités que l'occupant jugeait trop douteuses et surtout pour ses relations avec la rébellion. Suite à cela, sa mère fut emmenée puis vendue à des soldats japonais pour "dédommagement" et elle fut obligée de se prostituer pour eux. Depuis peu, ces soldats recherchent KyongHee, probablement pour la prostituer également mais nous n'allions pas attendre de connaitre leurs intentions pour réagir. KyongHee s'est réfugiée chez moi et depuis, ma famille et moi l'aidons à trouver le moyen de partir.
- NaYung ? Qu'est-ce que tu fais encore ? Bouge-toi !
- Je suis crevée KyongHee, ça fait presque deux heures qu'on marche sans faire aucune pause.
- Arrête ton cirque ! On n'a pas une minute à perdre ! Si on rate les rebelles, on n'aura jamais les infos sur ce bateau !
- Ça va j'arrive. râlai-je en rejoignant mon amie. - Mais pourquoi doit-on se dépêcher ? Je croyais qu'il nous restait plusieurs jours.
- Tu ne te rends pas compte ? Ce rendez-vous est sûrement notre seule chance de pouvoir partir d'ici ! répondit-elle déterminée, de l'espoir dans les yeux.
- Et pourquoi on n'a pas pris les transports ?
- Tu tiens vraiment à nous faire arrêter en fait... Nous sommes en terrain ennemi je te rappelle. Depuis que les Japonais surveillent la zone, nous ne sommes plus libres de rien, nous devons donc nous montrer très prudentes ! Si nous nous faisons remarquer, c'est fini pour nous !
- Qu'est-ce que tu crois ? Moi aussi je veux partir mais j'ai tellement de chose ici, c'est dur de se dire qu'on abandonne tout... lui fis-je remarquer en tournant la tête vers un endroit ayant attiré mon attention.
Un étrange bruit venait d'une cabane un peu plus loin, comme si quelque chose tombait. Pendant que j'étais occupée à identifier ce son, KyongHee commença à traverser le fleuve. Une fois de l'autre côté, elle m'appela et me fit signe de la rejoindre. Je retirais mon sac de sur mon dos et le mis au-dessus de ma tête pour qu'il ne se retrouve pas totalement trappé. L'eau était terriblement froide et je me demandai comment KyongHee avait réussi à traverser sans grimacer de douleurs au contact de cette eau glacée. Je ne sentais presque plus mes membres inférieurs. Soudainement, KyongHee me cria de me baisser. Ne comprenant pas pourquoi cette subite alarme et je me retournai pour voir le danger auquel nous étions confronté mais fut transpercée par une balle dans le ventre avant de pouvoir voir le visage de mon agresseur. Non ce n'est pas possible, je ne peux pas mourir, pas maintenant, pas comme ça... Mes forces m'abandonnèrent et je tombai dans l'eau teintée de mon sang. Je me sentais dériver en même temps que mon âme quittait mon corps. Ma vue se troubla puis je fermai les yeux. Lorsque je repris conscience, je me retrouvai dans un endroit noir et vide semblable au néant, comme si j'étais coincée entre la vie et la mort, il n'y avait rien, ni son, ni odeur, ni sensation, tous mes sens s'étaient éteints. Il ne faisait pas nuit mais il ne faisait pas non plus jour. Tout était sombre et pourtant je voyais très bien. Puis une lumière blanche apparut devant moi et semblait me tendre les bras : "Tu ne mourras pas aujourd'hui car j'ai besoin de toi. Maintenant réveille-toi." résonna une douce voix, puis tout redevint sombre.
Je me réveillai en sursaut dans un lit de campement clandestin. J'avais mal aux yeux et une horrible douleur dans l'abdomen. Autour de moi se trouvait plusieurs blessés, certains au visage, d'autres à la jambe.
- Oh mon dieu tu te réveilles enfin ! remarqua KyongHee en rentrant sous la tente. - Ne bouge pas, je vais chercher les soignants.
Après avoir vérifié que tout allait bien, le soignant sous laissa KyongHee et moi.
- Ça va ? Tu n'as pas trop mal ? Tu m'as fait une belle frayeur dis-moi !
- Ça fait combien de temps que je suis ici ?
- Pas plus d'une semaine, rassure-toi. Tu t'es fait tirer dessus par un japonais qui nous suivait mais des résistants t'ont trouvé et t'ont amené ici. Celui qui s'est occupé de toi a vraiment été au petit soin. Bon, de base il est vétérinaire mais au moins, il a réussi à te retirer la balle et maintenant tu es là. Tiens, je t'ai rapporté un petit cadeau.
Elle me donna un paquet blanc fermé par le ruban rose pâle qu'elle porte toujours sur elle. Je tirai doucement sur le ruban qui formait un petit nœud puis retirai le couvercle de la boîte. À l'intérieur de celle-ci se trouvait un perce-neige prit dans de la sève.
- Oh c'est magnifique.
- Une des premiers de la saison ! Les perce-neiges sont l'espoir de jours meilleurs, j'espère qu'il te portera bonheur dans les jours à venir.
J'acquiesçai ce qui la fit sourire.
- Merci.
- Au faite, je t'ai pris à manger.
- Tu sais que je t'aime toi ?
Quelques semaines plus tard, le soignant nous donna l'autorisation de partir. KyongHee choisi de rester dans ce camp de la résistance car ils avaient un moyen de sauver sa mère et de les envoyer aux Etats-Unis toutes les deux. De mon côté, je décidais de rentrer chez moi car je savais que mes parents m'y attendaient. Quand je passais la porte de la maison, ma mère me sauta au cou, les larmes aux yeux.
- Mon bébé ! Mon chaton ! Ma petite chérie ! Je me suis tellement inquiétée pour toi ! J'ai été mise au courant de la situation, tu as eu énormément de chance que personne ne soit venu à la maison dans le but de te retrouver, cela signifie que tu n'es pas recherchée. Mais j'aimerai que tu ne prennes plus autant de risque. Je sais que tu tiens vraiment à quitter le pays mais je ne veux pas que ce soit au prix de ta vie.
- Oui excuse-moi maman. Mais cette fois nous avions vraiment une piste. Avec cette dernière, nous aurions eu la possibilité de rejoindre les États-Unis, malgré la crise.
- Oublie donc toute cette histoire s'il te plait et concentre-toi sur ton rétablissement.
J'entrai dans ma chambre et découvris sur mon bureau de nombreux dessins et plusieurs petits cadeaux de la part de différentes personnes proches de ma famille.
- Quelques jours après ton accident, plusieurs personnes sont venues à la maison pour me donner tout ça en pensant que tu étais malade. m'informa mon père en posant sa main sur mon épaule. - Repose-toi maintenant, demain tu viendras m'aider à la boutique.
- À la boutique ? J'aurais aimé aller sur la place centrale demain, ça fait longtemps que je n'ai pas vu du monde. S'il te plait...
- Bon, dans ce cas j'en discuterai avec ta mère. Mais pour le moment couche-toi.
- Merci ! dis-je en le prenant dans mes bras sachant que cela voulait dire "oui". Je savais que derrière cet air sévère de chef de famille, mon père était avant tout un homme doux qui s'inquiétait terriblement pour sa fille.
Quand j'arrivais sur la place, je vis un groupe d'amis à moi et les rejoignis. Tout le monde me demanda comment j'allais, et ce, accompagné de visages inquiets. Même ceux qui ne me parlaient pas en temps normal étaient venu prendre de mes nouvelles. Une seule personne du groupe ne s'était pas intéressée à moi. Nous habitions dans un petit village où tout le monde se connaissait mais lui, je ne l'avais jamais vu. En plus de cela, il n'était pas vraiment discret avec ses cheveux blonds aux reflets légèrement roux. Je me renseignais discrètement auprès de mes amis pour savoir qui était cet homme nous tournant le dos.
- Oui, il s'appelle Yano. Étrange comme nom tu ne trouves pas ? Vraiment pas commun. Il est arrivé dans le village il y a peu en même temps que trois autres gars mais c'est le seul qui ne parle à personne. m'expliqua un garçon du groupe. - Je me demande ce qu'il vient faire ici.
- Oui... Vraiment étrange...
Comment était-ce possible ? Je ne l'avais jamais vu de ma vie et pourtant, j'avais la vague impression de le connaitre, de l'avoir déjà vu. Peut-être faisait-il partie des résistants du campement où nous étions KyongHee et moi. Mais alors pourquoi était-il ici aujourd'hui ? C'est une question à laquelle je n'avais pas de réponse. Pour mon repas du midi, je me posai sous un arbre où j'avais l'habitude de m'installer pour lire et passer le temps. Je sortis le repas que je m'étais préparée du panier quand je vis une silhouette à contre-jour venir vers moi.
- KyongHee !? Mais qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je étonnée de la voir si vite.
- Et bien je suis de retour pour t'annoncer une bonne nouvelle. Ils ont un bateau ! Tu te rends compte !? On va pouvoir se tirer ! Et tu pourras même emmener les membres de ta famille s'ils le souhaitent ! Nous n'avons eu qu'à attendre une journée ! N'est-ce pas merveilleux ?
- Si... si ça l'est...
- Tu n'as pas l'air heureuse pourtant.
- C'est que ...
Un garçon me coupa la parole en criant le nom de mon amie. Nos regards se tournèrent en sa direction et KyongHee fut prise d'un élan de joie quand il apparut à ses yeux.
- SangGyun ! cria-t-elle en courant dans les bras de ce garçon. Elle revint vers moi accompagnée de ce SangGyun ainsi que deux autres garçons d'environ le même âge. - NaYung, je te présente SangGyun, HyoSang et YunCheol. Ils étaient avec nous au campement mais ils ont rejoint ce village avant ton réveil donc tu ne dois sûrement jamais les avoir vu.
- Ravi d'enfin te rencontrer ! KyongHee nous a beaucoup parlé de toi. dit SangGyun en prenant ma main et en la secouant dans tous les sens.
- Ce sont vos vrais noms ? demandai-je troublée.
Ils se regardèrent puis HyoSang prit la parole.
- Évidemment que oui. Pourquoi cette question stupide ?
- Je ne sais pas... Ça aurait pu être des noms de code.
- Et bien non, mais ça peut arriver à tout le monde de faire erreur. intervint YunCheol pour détendre l'atmosphère.
- Et si nous passions à table ? J'ai faim moi ! repris KyongHee.
Cette proposition plut à tout le monde donc nous nous assîmes en rond sous l'arbre puis nous mangions. KyongHee et SangGyun était très complices. Ils jouaient ensembles comme des enfants d'école primaire, ou un jeune couple, c'était mignon à voir. Il allait plutôt bien ensemble. Je les voyais déjà se marier et avoir plusieurs enfants. Je dirais trois, une fille et deux garçons. Je laissai échapper un petit rire en les imaginant courir après leurs enfants. Et de l'autre côté, il y avait YunCheol qui s'inquiétait pour HyoSang à chacun de ses gestes. Une vraie mère poule. Après le repas, KyongHee et moi quittions les garçons pour aller parler du bateau à mes parents.
- A-Tom... Est-ce que tu penses qu'elle sait quelque chose ? demanda "HyoSang" en nous regardant partir.
- Je n'en sais rien du tout. Mais je pense qu'il est temps pour nous de rentrer chez nous. Et ce sera avec elle.
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