17H05

Mercure venait de passer devant notre plus grand astre, le soleil. Je regardais la sphère couvrir l'autre, l'inquiétude grandissant en moi. Il n'était encore que dix-sept heures, et nous allions nous retrouver plongés dans le noir.

C'était comme si le sort s'acharnait sur nous.

Le mystérieux jeune homme dont je ne connaissais pas le nom avait disparu après m'avoir mené devant cette tombe, sûrement celle du créateur de ce jeu sanglant.

Il fallait que je retrouve les autres avant que le noir ne soit complet. Je me dirige vers l'endroit où nous nous étions laissés.

Ils m'attendaient tous, inquiets de ne pas me voir apparaître. Yoongi était assit sur une pierre plate, l'air anxieux. Taehyung lui, me tournait le dos. Et enfin, Jungkook avait la tête levée vers le ciel en observant l'arrivée de cette éclipse qui n'avait pas lieu d'être là.

- Les gars, j'ai trouvé, annonçais-je, en sortant de l'ombre d'un arbre.

Ils se retournent et soufflent de soulagement.

- Naho, l'éclipse n'était pas prévue...tu veux quand même continuer ?

Si même Jungkook se mettait à douter, nous n'allions pas avancer bien loin. Je regarde moi aussi le soleil se cacher derrière l'ombre de Mercure, et sentis sa lumière et sa chaleur nous quitter peu à peu.

- Nous touchons au but, croyez moi.

Je me gardais bien de leur dire tout à propos du mystérieux inconnu. Nous n'avions pas de temps à perdre.

Alors que l'obscurité prenait de plus en plus de place dans le but de nous étouffer, la lumière du téléphone que je tenais entre mes mains m'éblouit. Je venais de recevoir un message du roi.

"Un nouvel ordre est tombé. Kim Taehyung doit tuer Mizuki Naho dans l'heure. En cas d'échec ou de refus, il sera condamné."

J'ouvre grand les yeux, restant silencieuse. Les autres n'avaient pas encore vu le message, Taehyung ne le pouvait pas.

Je ne voulais pas lui dire, je ne voulais pas qu'il le sache. Parce que je sais très bien qu'il refuserait, qu'il préférerait mourir que me tuer.

Il fallait que je fasse quelque chose, que je l'empêche de voir ce message et que je réussisse à le sauver à sa place. Je trouverai bien une solution.

- Pourquoi vous ne parlez pas, tout à coup ? J'ai entendu la notification de nos téléphones. Que dit le message ? Demande le concerné, inquiet.

- Il dit...

- Rien d'important ! Coupais-je Yoongi, qui me regarda étrangement. Il n'approuvait visiblement pas le fait que je cache ça à Taehyung. Le roi a donné l'ordre à Jungkook de ne pas dire un mot pendant cinq minutes...

Je regarde Jungkook et le prie de ne rien dire. Il roule des yeux et se tait.

- Je vois...où en est l'éclipse ? Demande le brun.

- Elle est presque complète. Dans quelques minutes nous seront plongés dans le noir.

- Cool, je vais pouvoir vous guider.

Je souris et m'approche de Taehyung pour ébouriffer ses cheveux. Je le reconnaissais bien là. Toujours à positiver, même dans les moments les plus tragiques.

- Avant ça, il faut que vous veniez voir. C'est là bas, tout droit à une dizaine de mètres, déclarais-je.

Ils acquièscent et Jungkook avance, Taehyung à ses traces. J'allais avancer à mon tour mais Yoongi me retient en arrière, l'air contrarié.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de ne rien lui dire. Et puis, il ne te ferait rien de toute façon, ne t'inquiètes pas.

- C'est justement ça le problème... Yoongi, je ne veux pas qu'il se laisse mourir par ma faute.

- Et comment comptes tu faire...? Non...Naho, j'espère que tu ne penses pas une seule seconde à faire ça...

Yoongi avait deviné mes intentions. Je baisse la tête, honteuse. Même si je n'avais pas encore d'idée concrète et que j'attendrais jusqu'au dernier moment, c'était le seul moyen.

La friction de la main de Yoongi contre ma joue provoqua un son abrupt, me ramenant à la réalité. J'ouvris les yeux et Yoongi pleurait de rage. Qu'avais-je fais pour le mettre dans un état pareil ?

- Espèce d'idiote, je te déteste.

Les garçons se retournent vers nous, interpellés par le bruit sec qu'ils avaient entendu. Je savais qu'il me détestait, il n'avait pas à le dire tout haut.

Mais dans les larmes du noiraud je puis voir un reflet, celui de la femme brisée que j'étais devenue.
Dans ses larmes, je vis mon visage dévasté,
Quel monstre étais-je pour faire pleurer Yoongi ?
Quel atrocités avais-je commises pour le faire ainsi souffrir...?

- Je...suis désolée. Je ne pensais pas que tu réagirais ainsi Yoongi...

Il reprit son souffle et me regarda, les yeux pétillants. Ses mains vinrent se glisser le long de la nuque pour entourer mes joues.

- À ton avis, pourquoi ?

Sa phrase resta en suspend dans mon esprit. Pourquoi ? Pourquoi Yoongi pleurait ?

Parce que je comptais sauver Taehyung en perdant la vie, oui. Mais pourquoi cela le touchait-il autant ?

Et plus je réfléchissais, moins je ne comprenais. Après tout, Yoongi ne pourra jamais aimer quelqu'un comme moi. Je l'ai bien vu.

Mais je crois que je n'avais pas besoin de comprendre. Ses grandes mains entouraient ce visage que je ne reconnaissais plus, et il posa ses douces lèvres sur les miennes, sèches.

Je ne réalisais rien de ce qu'il se passait et je ne le voulais pas. Je me repassais en mémoire tous les moments où je m'étais imaginée l'embrasser il y a de là plus deux ans. Tout cela était censé rester un rêve, et pourtant il était là et ses lèvres étaient posées contre les miennes.

Il se recula et essuya ses larmes d'un geste sûr.

- Je ne te laisserai pas mourir. Jamais, tu m'entends ? Tu dois me promettre de ne pas me laisser seul Naho...tu le dois.

Je baissa la tête et me réfugia dans son torse, relâchant la pression. Mes larmes coulaient d'elles même et je gémissais de douleur tant je souffrais de cette situation, alors que lui m'entourait de ses bras rassurants.

Il me déteste, mais il m'aime. Je l'aime, mais je le déteste. Nos sentiments profonds ne faisaient que s'entrechoquer sans parvenir à trouver un terrain d'entente, et moi au lieu de faire face à la réalité je préférais fermer les yeux en me bouchant les oreilles. J'étais trop habituée à vivre seule pour me préoccuper des sentiments des autres. J'étais trop accoutumé à souffrir seule pour m'ouvrir aux autres.

Et pourtant, là, j'offrais mon cœur sur un plateau d'argent à cet homme qui avait su me sortir de là.

Point de vue de Jungkook

Il venait de poser ses lèvres contre les siennes. Yoongi et Naho venaient de s'embrasser sous mes yeux, pour une raison qui m'était inconnue.

Cette tragique et absolue vérité tournait en boucle dans ma tête. C'est impossible... Si, je le savais... Naho l'aime, c'est certain.

Je le savais et pourtant mon cœur se brisa en milles morceaux. Je souffre, j'ai mal. Elle souffre elle aussi et je me sens coupable de ne penser qu'à moi. Mais mon cœur venait de me lâcher et je ne pouvais rien y faire.

Elle pleurait, mais je n'étais pas celui qui la prenais dans mes bras. Elle hurlait, mais je n'étais pas celui qui pouvait la calmer. Elle s'effondrait, mais je n'étais pas celui qu'elle aimait.

Taehyung posa sa main sur mon épaule, l'air compatissant. Il ne voyait rien mais avait sans doute compris. La douleur indescriptible qui me prenait au cœur m'empêchait de prononcer la moindre parole. Je me sens rejeté, je me sens meurtri. Mon cœur de verre était tombé avant de s'écraser au sol en se brisant en milles éclats.

Je n'entendais plus rien, je ne voyais qu'elle. Elle dans ses bras, elle contre lui, elle et ses lèvres collées aux siennes.

J'avais l'impression d'être un pantin que ce jeu s'amusait à manipuler. Mais il pouvait faire ce qu'il voulait de moi, je n'avais plus aucune envie de m'accrocher à ce seul sentiment envahissant qu'était l'amour.

Yoongi avait gagné. Il avait tout gagné. Et je me détestais de le hair soudainement. Je me détestais de vouloir qu'il soit le prochain à mourir le temps d'une seconde.

Qu'étais-je devenu ? Depuis quand souhaitais-je la mort de mes amis ? Depuis que l'un d'eux m'avait prit ce qui m'était plus que cher, sous mes yeux. Était-ce une raison valable ?
Dans mon cœur à présent noirci de haine, oui.

- Naho, relève toi, l'entendis-je murmurer.

La jeune femme se releva, essuyant vivement ses larmes, dos à Yoongi. Elle avait honte à présent. Je le voyais bien.

- Désolée...merci...Yoongi je...

Mais le jeune homme l'interrompit, posant son index sur la bouche de Naho.

- Shht, tu me donnera ta réponse plus tard. On a d'autres priorités, je crois.

Et Mercure couvrit entièrement le soleil, faisant disparaître le dernier faisceau de lumière, le dernier fuseau d'espoir.

La lumière venait de s'éteindre sur la scène finale de ce beau veau-de-ville, le rideau venait d'en couvrir les amants enfin réunis.

Et je restais assis sur mon fauteuil, incapable de me lever et d'applaudir tant les émotions m'avaient cloué. J'étais le cocu de l'histoire.

J'étais rempli de haine, et pourtant mon amour pour elle résidait quelque part dans mon coeur, dissipant toute cette noirceur d'un coup de vent. Et voilà encore que je me raccrochais à quelque chose d'absurde. Et ce qui me faisait peur, c'était  que cette étincelle d'amour ne cessait pas de grandir pour autant.

Point de vue de Yoongi, 2 ans plus tôt.

Je fermais les yeux, incapable de regarder le ciel à nouveau. Je ne voulais plus penser à elle.

La brise caressa mes cheveux, et le soleil tentait inutilement de colorer ma peau. Je ne veux pas être blanc comme un cadavre, je déteste ça.

La sonnerie de mon lycée retentit, brisant ma sérénité. C'était la fin des cours, ils allaient enfin me laisser sortir. Et, rien que pour les embêter, je pris tout mon temps. Aujourd'hui, j'avais séché les 3/4 de mes cours, ne supportant pas de faire comme si tout était normal.

Je descendis du toit en empruntant la cage d'escalier dont l'accès était interdit. Sac sur l'épaule, je rejoins les couloirs presque vides. Il ne restait que les élèves chargés de corvées.

Je traverse le couloir et descend rapidement pour ne croiser aucun de mes professeurs qui m'adresseraient sûrement leurs sincères condoléances avant de m'assigner une ou deux heures de colle.

Arrivé au portail d'entrée, je tira la langue au surveillant qui roula des yeux, me trouvant certainement insupportable.

Il me laissa tout de même sortir et je puis récupérer mon vélo. J'enfourcha ma monture habituelle et pédala pour m'éloigner le plus vite possible d'ici. Je n'aurais pas dû venir.

Je passe le long du fleuve, puis sur le pont. Mais en passant sur le pont en pierre, j'entends des cris de détresse venant d'en bas.

- Non, lâchez moi !

Je fronce les sourcils et descends de mon vélo pour me pencher par dessus les bords du pont.
Au loin, je voyais une fille entourée de trois mecs qui jouaient aux gangsters.

Ça existe encore ce genre de truc...

Je sécurisa mon vélo et descendis les berges pour atterrir derrière eux. La fille me vit mais ne dit rien, elle ne voulait pas qu'ils me repèrent.

Me concentrant, je connaissais ce visage. Cette fille n'était autre que ma voisine de classe. Je soupire et réfléchis quelques instants. Je ne suis pas étonné qu'elle se fasse agresser, je ne peux pas nier qu'elle est belle. Mais, je n'en avais rien à faire. Je la détestais, elle m'insupportait.

Pourquoi fallait-il toujours qu'elle croise mon chemin quand j'avais envie de tout foutre en l'air ? A chaque fois, elle écopait ma rage et toute ma haine.

Un des hommes l'attira vers lui en s'aggrippant à sa taille. Ce geste me fit avancer, et lui mettre une droite pour qu'il la lâche. Étonnés, ils se retournèrent tous les trois vers moi. En voyant leurs visages, je constatais qu'ils étaient plus vieux de quelques années.

Je vais prendre cher, je le sens. Ces hommes font deux fois ma taille. Enfin bon, c'est trop tard maintenant. Sérieux, je suis trop gentil.

- Yoongi, va t-en ! Va chercher la police et laisse moi ! S'écriait-elle.

Je levais un sourcil, étonné. Elle est bête ou quoi ? Si je la laisse ici, ils ne lui feront pas de cadeaux. Enfin bon, ce ne sont pas mes affaires. Si elle préfère que je m'en aille...

Apres tout, qui étais-je ? J'étais Min Yoongi, le gars lambda qui cherchait à éviter toute complication. Je voulais d'une vie facile.

Je fais demi tour en ignorant les moqueries des trois imbéciles. Mais pouvais-je réellement la laisser ici avec eux ? Putain...

Je me retourne à nouveau et engage le combat, sous la plus grande surprise de la jeune fille.

- Ne la touchez pas ! Ordonnais-je.

Rah, je suis bête. Tellement con. Je ne suis pas un héro, pourquoi est-ce que je l'aide ?
Je leur donne quelques coups et ils me les rendent. Je vais être dans un sale état moi...

- Sohjun ! Qu'est-ce que tu fous revient ici espèce de sale branleur !

Nos agresseurs se tournent vers celui qui venait de parler. Je fais de même. L'homme est seul, mais dégage quelque chose d'impressionant.

En tout cas, ils ont l'air de se connaître. L'homme qui me tenait lâche mon col et je recule de quelques pas, sentant ma cheville me lancer.

Et merde...

- Putain qu'est-ce que tu fous ici ?! Les gars on se taille !! S'exclama le branleur de première.

Et c'est ainsi que les trois hommes partirent la queue entre les jambes. Je m'effondre et Naho me retient, m'empêchant de tomber.

L'homme qui les avait fait fuir s'approcha de nous, penaud, les mains dans les poches.

- Vous allez bien les jeunes ? Désolé, je ne peux pas appeler la police, je suis recherché. Ça va aller ?

- Oui monsieur...merci beaucoup, le remercia Naho en penchant la tête.

Il hocha la tête sérieusement et regarda la direction vers laquelle les agresseurs étaient partis en replaçant son chapeau.

- Je vais aller leur remonter les bretelles un petit coup, bonne chance les jeunes.

Et c'est ainsi que le trentenaire recherché s'en alla. Naho soupira de soulagement et s'empressa de prendre mon visage entre ses mains pour l'inspecter. Constatant que je n'avais rien de grave, elle me fit asseoir contre les fondations du pont en pierre.

- Merci Yoongi, je ne sais pas ce que j'aurais fait sans toi, souriait-elle.

- Pourquoi tu souris tout le temps...t'es bête ou quoi ?

Elle ouvrit grand les yeux, étonnée que je lui adresse la parole.

- Fais pas une tête de poisson pas frais imbécile. Si j'étais parti comme tu me l'avais demandé j'imagine même pas ce qu'ils auraient pu faire.

- C'est bien pour ça que je te remercie ! Estime toi heureux le branleur de la seconde trois !

- Non mais je rêve ! Tu te prends pour qui la niaise sans cervelle ?!

- Tu dis que je souris trop, mais tu n'es pas capable d'esquisser le moindre sourire ! Sale roche insensible !

Nous avions crié, exprimant ce que nous avions sur le cœur. Les sourcils froncés, nous nous tournons le dos.

- Désolée, s'excusa t-elle. J'essaie de sourire pour embellir ma vie... Je comprends que ça puisse être agaçant.

- Non, c'est moi qui suis désolé. Je suis stupide aujourd'hui, parce que j'ai perdu ma mère hier. C'est aussi pour ça que je sèche les cours et que je m'en prends à toi, désolé.

Elle se lève, et me tend sa main, un léger sourire étirant ses lèvres.

- On est quittes alors. J'ai aussi perdu mes parents. Sourire, c'est ma thérapie. Tu devrais essayer, ça marche plus ou moins...je crois.

20 MARS 2020, 17H36.

Les mots qu'elle avait prononcé ce jour là étaient restés gravés dans mon cœur.

Je n'admettais l'aimer que depuis quelques jours seulement, mais je crois qu'au fond, si elle m'a toujours tant obsédé, c'est parce que je l'aimais tout ce temps.

Et aujourd'hui elle pleurait devant moi, le cœur en miette mais les yeux pétillants. Aujourd'hui je venais de l'embrasser comme j'en avais tant rêvé.

Je ne voulais pas l'entendre faire retomber cette magie, je ne voulais pas qu'elle refuse. Alors je l'empêcha de dire quoi que ce soit en posant mon index sur ses lèvres charnues.

Elle hocha lentement la tête. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'elle pensait de moi et je m'en fichais. Je m'en fichais que ce sentiment ne soit pas partagé, puisque quoi qu'elle dise, je crois que je ne pourrais pas aimer quelqu'un d'autre que celle qui se tenait en face de moi, les yeux larmoyants.

Dans le noir quasi complet, je parvins à trouver sa main et à la saisir. Dans cette obscurité presque totale, j'avais l'impression de la voir briller comme une seule et unique étoile.

Tout ce dont j'aurais toujours été capable aura été de la regarder comme un ciel sombre regarde sa seule étoile.

Je t'aime,
De Yoongi.

Classe 3-2, 20 Mars 2020
De haut en bas, de gauche à droite.

Tsubasa Mino (éliminé), Fumiu Azuna (éliminée), Kim Namjoon (éliminé), Kaito Airi (éliminée), Tanaka Yui (éliminée),

Daisuke Ryô (éliminé), Yamamoto Midori (éliminée), Kaito Izuki (éliminée), Tachibana Fûya (éliminée), Nobusaki Shô (éliminé), Osora Meiko (éliminée),

Matsumoto Kenny (éliminé), Suzuki Minami (éliminée), Kim Seokjin (éliminé), Sato Kaori (éliminée), Jeon Jungkook.

Jung Hoseok (éliminé), Mizuki Naho, Kim Taehyung, Nakamura Misa (éliminée), Nisei Haruka (éliminée), Park Jimin (éliminé), Min Yoongi.

Dix-neuf joueurs éliminés. Quatre en cours de partie.

1 : Daisuke Ryô ❌
2 : Fumiu Azuna ❌
3 : Jeon Jungkook
4 : Jung Hoseok ❌
5 : Kaito Airi ❌
6 : Kaito Izuki ❌
7 : Kim Namjoon ❌
8 : Kim Seokjin ❌
9 : Kim Taehyung
10 : Matsumoto Kenny ❌
11 : Min Yoongi
12 : Mizuki Naho
13 : Nakamura Misa ❌
14 : Nisei Haruka ❌
15 : Nobusaki Shô ❌
16 : Osora Meiko ❌
17 : Park Jimin ❌
18 : Sato Kaori ❌
19 : Suzuki Minami ❌
20 : Tachibana Fûya ❌
21 : Tanaka Yui ❌
22 : Tsubasa Mino ❌
23 : Yamamoto Midori ❌