Pour beaucoup de personnes, être un psychopathe signifie ne pas ressentir les émotions que les gens normaux possèdent. Et notamment l'amour.

Tout le monde affirme que Jim Moriarty est incapable d'aimer... C'est vrai : le criminel consultant ne le nie pas : il n'aime personne. Pourquoi se préoccuper des autres quand ils ne vous arrivent pas à la cheville ? Cela dit, il reste des exceptions :

- Il estime et respecte Sherlock Holmes car c'est le seul homme qu'il considère comme son égal. Sans le détective consultant, la vie serait moins drôle...

- Il a un minimum de respect pour John Watson, car quand bien même il n'est pas un génie, le médecin a su prouver qu'il avait les armes pour répondre.

- Il est partagé entre le mépris et la curiosité en ce qui concerne Mycroft Holmes. Même si c'est l'éminence grise du gouvernement, il ne le juge pas digne de l'affronter.

- Il méprise Lestrade, car l'inspecteur est le type même du policier incompétent qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Mais il n'est pas aussi débile que d'autres...

- Il respecte Serena Huxley car elle a du caractère et de la répartie qui l'amuse beaucoup. Pourquoi se priver d'une si charmante adversaire ?

- Il craint Eurus Holmes car elle est redoutablement versatile, comme lui. Mais la différence est qu'il ne sait pas sur quel pied danser avec la cadette des Holmes.

- Il estime ses hommes de main (les plus compétents, en tout cas) parce que sans eux, son empire ne tiendrait pas.

- Il chérit son petit frère, Ciaran, qui est la seule famille de sang qui lui reste. Tout aussi intelligent, mais avec la pureté en plus. Il sait qu'il peut compter sur lui.

Toutes ces personnes forment un univers autour du Napoléon du crime, mais elles n'atteindront jamais la forteresse qui entoure son cœur. Au fil des ans, il s'était convaincu que personne ne pourrait lui faire courber l'échine. Jusqu'à ce que...

- "Jim ? Tu es là ?"

Levant la tête de son journal, le criminel consultant esquissa un sourire en voyant arriver l'homme qu'il aime surnommer "son conquérant" : Sebastian Moran. L'ex-militaire n'avait pas eu besoin d'un revolver ou d'un couteau pour faire tomber le mur de glace qui protégeait son cœur : tout ce qu'il eut à faire, c'était de montrer de quoi il était capable, de prouver sa loyauté... et de le regarder sans a priori, avec un sourire qui n'était réservé qu'à lui. Et cela avait suffi pour que la muraille s'écroule d'elle-même...

- "Un problème, Seb ?"

- "Je suis venu te chercher !"

-"Pourquoi faire ?"

- "Aller dormir. Au cas où ça t'aurait échappé, je tiens à toi et j'aimerais que tu ne t'uses pas la santé prématurément !"

- "Mais je vais bien ! Regarde : je suis en pleine forme !"

Sans un bruit, le tireur d'élite s'approcha de lui et se pencha, leurs nez se frôlant dangereusement.

-"Est-ce que ton plan machiavélique peut attendre demain matin ? A moins que tu essayes de me fuir... "

Vaincu, le criminel consultant se rapprocha de son mercenaire et lui donna un léger baiser sur les lèvres.

-"T'as gagné, mon Tigre : je te suis !"

Et lorsqu'ils furent emmêlés dans les draps, leurs mains entrelacées avec force et leurs corps serrés l'un contre l'autre, Jim aimait à repenser que, certes, il n'aimait personne, mais Sebastian était quelqu'un à ses yeux, et qu'il l'aimait, quoi qu'on pouvait penser de lui...

Voilà pour ce premier one-shot avec la lettre A : j'espère qu'il vous plaira ! J'essayerais de revenir avec un deuxième one-shot demain ou après demain !

Bisous !😘