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Chapitre 50 : supprimer le mal

  Ils avaient eu trois jours pour apprendre à créer et manipuler une barrière de lumière. Lidonna, Sam, Rivel, Quire, Parker, Norma, Isis. Ils avaient tous alliés leur force. Et avec du travail ils avaient fait des progrès énormes. A travers cette barrière, aucuns pouvoirs ne pouvaient passer, Careil, Hypnotiseur et Sylvain, Immobilisateur allaient donc devoir utiliser une cape d'invisibilité pour pouvoir se tenir hors de la zone de protection de la lumière. Pendant ces trois jours, Larisa avait eu vent que Lidonna était réveillée. Elle l'avait cherché, et quand elle l'avait trouvée, elle ne l'avait plus lâché. Elle avait parfaitement bien compris que tout comme ses parents, Rordian ne reviendrait pas. Alors elle s'était d'autant plus attachée à Lidonna. La jeune femme avait beau apprécier l'enfant, elle n'avait ni l'envie ni le temps de s'occuper d'elle. Larisa risquait à nouveau de perdre une figure de confiance, et elle allait finir par ne plus s'en remettre.

Maintenant que la potion était prête, Lidonna devait contacter Harrgos pour lui dire qu'elle était prête à en découdre avec lui. Elle avait en elle une détermination à toute épreuve. Elle était confiante. Leur plan avait été pensé et repensé pour que tout ce qui était prévisible ne puisse pas les empêcher de vaincre. Harrgos allait mordre la poussière et il allait comprendre qu'il ne fallait pas les sous estimer.

Larisa dormait déjà. La petite avait une capacité extrême à s'endormir dès qu'elle fermait les yeux. La rouquine lui enviait légèrement ça. Plus vite elle dormirait, plus vite elle poserait un lieu de rendez-vous. La date : ils voulaient faire ça le lendemain. Il n'était pas question de laisser à Harrgos encore plus de temps pour se préparer. Elle n'avait peut-être rien pour mener la danse, mais la rage qu'il y avait en elle qui criait que c'était à elle et à elle seule désormais d'exiger. Ils avaient commencé à faire évacuer Lidoïlle. La rouquine savait que le combat aurait lieu là-bas, que ce soit elle qui l'ordonne, ou Harrgos qui l'impose. Elle réfléchissait encore et encore. Ses pensées tournaient en boucle sans qu'on ne puisse les arrêter. Elle pensait à Rordian et au trou béant dans sa poitrine qu'il avait laissé et qui ne diminuait pas d'un cran. Elle pensait à ses parents, Willôde, Keitel, à Nick, à Éthène, à Camaé et tous ceux qu'elle avait perdu. Elle pensait à Harrgos, qui avait toujours une longueur d'avance. Et plus cette information revenait dans son esprit plus elle avait peur qu'encore une fois ce soit le cas. Il était compréhensible qu'elle peine à s'endormir.

Elle savait que face à lui, elle ne devait pas flancher. L'apparence était pour Harrgos capitale. Si elle se montrait sûre d'elle, elle était persuadée qu'il accepterait ses conditions. Elle l'avait assez côtoyé pour le savoir, pour commencer à le connaître. Mais pour ça elle devait dormir ! Et ce n'était pas en s'énervant qu'elle y arriverait. Mais difficile de ne pas s'énerver alors qu'elle devait penser à Harrgos. Elle poussa un long soupir et décida alors de se concentrer sur la respiration régulière de la petite. Tout en visualisant le visage de cet homme qu'elle méprisait au plus au point, elle sombra petit à petit vers ce lieu qu'elle n'avait pas visité depuis longtemps.

Lidonna se retrouva dans cet entre-deux. Cet endroit qui n'en était pas un, complètement noir à l'infini et où se trouvait des liens lumineux. Même si actuellement il n'y en avait qu'un. Elle avait tellement centrée ses pensées sur Harrgos, qu'il n'y avait que le lien qu'elle partageait avec lui. Une ligne lumineuse blanche, presque transparente, mais d'une épaisseur impressionnante. Elle avait beau lui vouer une haine extrême, ils avaient tout les deux, étrangement, une relation très forte, matérialisée par l'épaisseur de ce lien. Peut-être à cause de l'affection bizarre et étonnante qu'il s'était mis à lui vouer... Mais au moins, elle allait pouvoir l'atteindre extrêmement facilement. Déterminée, elle s'élança sur les traces de ce fil qui la mènerait jusqu'à la tête de son ennemi.

Aujourd'hui elle n'avait plus la nécessité de se concentrer, maintenir en place son pouvoir était désormais un réflexe pour elle. Un réflexe qui était facilité par toute la colère qu'elle avait en elle, par le trou béant dans son cœur qui l'accompagnait désormais au quotidien. Elle avançait et rapidement elle fut devant lui. Il ne l'avait pas recontactée depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois, depuis ce jour où il lui avait demandé de faire cette foutue potion.

Il portait un de ces fameux costumes qui le rendaient si charismatique et beau. Sa veste d'un bleu marine était fermée au niveau de l'estomac sur une chemise blanche. Il n'avait pas de cravate et ses mains étaient enfoncées dans les poches de son pantalon de la même couleur que la veste de costard. Mais le détail qui perturba grandement Lidonna, c'est qu'il n'arborait pas son sourire habituel. Il avait le don de toujours la déstabiliser, même lorsqu'elle pensait être prête, il réussissait à l'ébranler.

La pièce où ils se trouvaient était une petite cuisine. Sans avoir encore prononcé un mot, l'homme invita Lidonna à s'asseoir en face de lui. Précautionneusement, elle tira la chaise en vieux bois et s'y installa. La rouquine était particulièrement étonnée par l'ambiance chaleureuse qui émanait des lieux. Elle observa discrètement ce qu'il se trouvait autour d'elle. La table qui la séparait d'Harrgos était parée d'une nappe à carreau et supportait un petit panier de fruits plein. Le soleil provenant de la fenêtre sur leur droite s'y abattait avec une sorte de douceur. De nombreuses plantes décoraient les lieux. Cactus sur le plan de travail, plantes tombantes sur les étagères, citronnier dans un coin de la pièce. Était-ce un lieu que l'Ombrage connaissait ou l'avait-il inventé de toute pièce ?

« On est dans la maison de ma grand-mère. »

Lidonna le dévisagea.

« Je venais souvent la voir. On passait énormément de temps dans cette pièce à cuisiner ensemble. »

Harrgos était réellement en train de lui raconter sa vie ? La nostalgie qui transparaissait à travers son regard laissait penser à la jeune femme qu'il était sincère.

« C'était la femme la plus gentille que je connaissais. Elle faisait tout pour les autres, jusqu'à s'oublier elle-même. A chaque fois que je venais, il y avait toujours sur la table mon gâteau préféré. »

Un sourire timide se dessina sur ses lèvres quand une tarte à la pomme apparu face à eux. Lidonna ne l'avait jamais vu aussi vrai, honnête et... humain.

« N'hésite pas, sert toi, tu verras c'est somptueux. »

La jeune femme fronça les sourcils.

« On est dans un rêve.

— Et alors ? Prends en une part ! »

Il poussa l'assiette qui contenait le gâteau vers elle mais Lidonna secoua la tête. Elle n'avait aucune envie de prendre quelque chose qui venait de lui. Face à ce refus, Harrgos haussa les épaules et se servit. Son visage était si paisible. C'était tellement étrange. Lidonna avait l'impression de voir un autre homme. A tel point qu'elle en avait oublié pourquoi elle était là.

« J'avais la belle vie... Jusqu'à ce qu'elle soit violemment assassinée parce qu'elle était Ombrage. »

Pendant une fraction de seconde, un corps mort d'une vieille femme apparut, étendu au sol. Autour d'elle une mare de sang s'était emparée du carrelage. Elle avait sauvagement été poignardée... Cette image d'horreur disparut aussi vite qu'elle était apparu. Lidonna était horrifiée.

« C'est moi qui ait trouvé son corps. J'avais douze ans. »

La jeune femme le dévisagea à nouveau, épouvantée.

« C'est à ce moment que j'ai compris.

— Com-compris quoi ? balbutia la rouquine.

— Que ce monde était pourri jusqu'à la moelle. »

L'environnement devint flou, et la petite cuisine chaleureuse laissa place à quatre murs blancs.

« Comment tu vas toi ? demanda-t-il soudain.

— Comment je vais moi ? »

La jeune femme se releva brutalement, prise d'une vive colère.

« Vous me demandez sérieusement comment je vais ?

— Oui.

— J'ai perdu l'amour de ma vie. J'ai l'impression que chaque seconde de ma vie je vais m'effondrer de douleur et mourir. Tout ça par votre faute, plus ou moins directement. Et vous osez me demander si je vais bien ? »

Harrgos déglutit. Il y avait dans ses yeux une réelle lueur d'inquiétude.

« Vous vous préoccupez sincèrement de moi, souffla-t-elle écœurée. Vous êtes la source de tous mes malheurs mais vous avez l'audace d'être réellement inquiet pour moi.

— Je crois... que je te vois en elle. »

Lidonna mit quelques secondes à comprendre qu'il parlait de sa grand-mère.

« Vous êtes l'homme le plus... complexe, perturbant, contradictoire et incernable qui existe. » grogna-t-elle.

Cette phrase eut pour effet de ramener le Harrgos qu'elle connaissait. Ses lèvres étaient à nouveau habitées par ce sourire qui donnait une folle envie de le frapper. Ce sourire arrogant qui lui donnait un air supérieur.

« Trêve de sentimentalisme, venons-en à la raison de ta venue ici. Même si j'ai ma petite idée. »

Lidonna serra les poings, la mâchoire, et lui lança un regard si noir que le sourire d'Harrgos s'intensifia.

« On a la potion. Demain. A la fontaine de Lidoïlle. »

L'homme haussa un sourcil surpris et intrigué.

« Quelle surprise me réservez-vous pour vouloir décider du lieu et du temps de notre rencontre ? Normalement c'était mon petit rendez-vous, plaisanta-t-il.

— Vous verrez bien, répliqua Lidonna insolente. Après tout ce n'est pas comme si nous nous connaissions vos projets. Pourquoi connaitriez-vous les nôtres ?

— Et tu ne me demandes pas à quoi sert la potion ? s'étonna Harrgos.

— Vous me répondriez ?

— Non.

— Voilà pourquoi je ne vous ai pas demandé. »

L'Ombrage éclata de rire. Lidonna tenta de ne pas lui montrer à quel point il l'énervait, à quel point il continuait de mener la danse malgré tout.

« Tu as pris en assurance. »

Harrgos lui offrit un sourire sincère presque fier et heureux.

« Vous avez un sérieux souci. Demain, à Lidoïlle et ce n'est pas négociable.

— Nous serons là. J'espère que vous serez prêt.

— J'espère que vous serez prêt.

— Nous le sommes toujours ma chérie. »

Lidonna ne put s'empêcher de frissonner. Cette phrase qui aurait pu se vouloir arrogante était en réalité criante de vérité. Harrgos était toujours prêt. Ne voulant pas rester une seconde de plus face à cet homme qui la déstabilisait, elle se tourna avec la volonté de partir.

« Où avez vous trouvé votre lidonaé ? » s'exclama Harrgos dans son dos.

Lidonna fit à nouveau volte-face.

« Pourquoi ?

— Par curiosité.

— Pourquoi ? » répéta-t-elle les dents serrées.

La rage s'empara d'elle. Rordian était mort très probablement en protégeant cette fleur.

« Eh bien... »

Harrgos chercha ses mots. Il voulait réellement savoir mais il ne pouvait pas lui révéler pourquoi.

« Si vous êtes si curieux, cracha-t-elle. On l'a trouvé là où Rordian a été massacré.

— Quoi ? »

L'étonnement sur son visage était tellement réel, qu'il calma immédiatement Lidonna. Pour la première fois, elle le vit serrer les poings. Il... s'en voulait ? La jeune femme s'ôta immédiatement cette idée de l'esprit. Harrgos ne regrettait jamais rien.

« Quoi, quoi ?

— Rien. Demain, Lidoïlle. Finis bien ta nuit. »

Lidonna se réveilla immédiatement. Harrgos venait de l'éjecter de son esprit. Elle était perturbée. Entre le souvenir de la grand-mère de l'Ombrage, son attitude, et sa facilité à accepter leur rendez-vous... Elle avait tellement de mal à garder la face quand elle conversait avec lui, parce qu'elle n'arrivait pas à le cerner. Il lui arrivait de paraître si humain, et ensuite il tuait comme si la vie n'avait aucune valeur.

La rouquine prit une grande inspiration. Elle devait dormir parce que le lendemain allait être dur.

*

Lidonna et ses compagnons se réveillèrent tôt. Ils devaient arriver premiers au lieu de rendez-vous pour mettre en place une barrière de lumière efficace face à eux. Ils avaient Cyn pour leur assurer une couverture supplémentaire, mais il fallait mettre toutes les chances de leur côté, alors autant tenter de prendre Harrgos de court. Ils parlaient peu, la gorge nouée par le stress. Ils étaient globalement pessimistes, dû à leur trop nombreuses défaites face à Harrgos. Si ces dernières semaines ils avaient réussi à reprendre quelques villes aux Ombres, ils savaient qu'affronter l'Ombrage serait beaucoup plus dur. La rouquine pensa à Larisa qui allait se réveiller seule, une fois de plus. L'entièreté de sa famille, hors la petite Ruby, était présente pour cette expédition puisque tous les Luminaires des Papillons devaient participer à cette mission. Lidonna n'arrivait plus à se projeter dans le futur, alors elle regrettait de ne pas avoir pu apprendre à les connaître plus.

La rouquine faisait tourner sa nourriture dans son assiette. Elle avait l'estomac en vrac. Qui ne l'avait pas ? Ils allaient partir d'ici quelques instants. Ils tentaient de garder leur calme. Ils répétaient intérieurement le plan. Et ils cherchaient à se convaincre que tout allait bien se passer. Careil débarqua dans la cafétéria où tout le monde l'attendait. Il tendit la cape d'invisibilité à Firân. Ce fut le signal de départ. Le groupe de Luminaires accompagné de Cyn se leva comme un même corps.

La tension qui régnait entre eux était presque douloureuse. Elle les empêchait de parler. Mais ce n'était pas comme s'ils en avaient besoin. Ils connaissaient le plan par cœur. Ils savaient ce qu'ils devaient faire. Et ils devaient rester concentrés. Dans la salle des pierres, Careil et Firân enfilèrent leur cape et Cyn activa son pouvoir. La jeune femme se concentra pour étendre son invisibilité à ses compagnons qui se tenaient la main. Norma, au bout de fil, téléporta son groupe. La jeune aux cheveux blanc vacilla légèrement quand elle remarqua fasse à elle l'armée d'Ombres, mais elle maintint sa concentration. Si elle flanchait avant qu'ils aient leur barrière, ils étaient fichus. Gardant leur sang froid, tout le groupe exécuta le plan prévu. Quelques minutes après leur arrivée, une grande et solide étendue de lumière s'étala face à eux. A ce moment, comme prévu, Cyn abandonna l'invisibilité de ses amis pour se concentrer sur la sienne.

La surprise était visible sur le visage d'Harrgos. Lidonna prit le temps de l'observer lui, et les hommes qui l'accompagnait. De l'autre côté de la fontaine — toujours intacte pour l'instant —, un groupe d'Ombres dont elle ne connaissait quasiment aucun visage, se tenait, prêt à se battre. Dans la trentaine de personne qui leur faisait face, elle reconnut Leeham et Kayedel, son père biologique. Un Empathe et un Hypnotiseur. Ils étaient en infériorité. Lidonna espéra que Cyn était prête à aller chercher des renforts, ils allaient probablement en avoir besoin. Jusque là, les deux groupes ennemis s'étaient contentés de se toiser sans bruit. Soudain, un homme d'Harrgos se pencha à son oreille pour lui murmurer une phrase. La rouquine le vit acquiescer. Pendant tout ce temps il ne l'avait pas lâché du regard. Il la dévisagea encore quelques secondes avant de prendre la parole.

« Je vois que vous étiez effectivement prêt ! » s'écria-t-il.

Lidonna ne répondit pas. Elle n'avait rien à lui dire, elle attendait que Careil arrive et l'hypnotise. Tant qu'ils pouvaient tous bouger, cela signifiait que leurs compagnons aux capes d'invisibilité n'étaient pas arrivés.

« Tu es bien silencieuse, c'est toi qui m'a donné rendez-vous ici. Un imprévu ? »

La rouquine réalisa que si elle ne voulait pas se trahir, elle devait faire la causette.

« Pas du tout. Pour une fois c'est notre plan qui est sans faille.

— J'y crois peu. »

Et elle partageait cette opinion, mais elle devait faire face.

« Que vous y croyiez ou non, ne me fais ni chaud ni froid. Je suis ici pour vous arrêter et non pas pour vous séduire.

— Et pourtant...

— Et pourtant quoi ? » grimaça-t-elle dégoûtée.

Un rire sincère s'échappa des lèvres de l'homme.

« Je ne voulais pas dire dans ce sens. Tu pourrais être ma fille. Je t'aime bien c'est tout.

— Pourquoi ?

— Tu... es... digne... de survivre. »

Lidonna n'eut pas le temps de s'étonner sur la réponse. Elle comprit que la sincérité dont il venait de faire difficilement preuve était dûe à l'hypnose alors elle se lança immédiatement :

« A quoi sert la potion ? demanda-t-elle.

— La potion... »

Harrgos ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir.

« La potion... »

Il s'interrompit à nouveau et plissa les yeux cette fois-ci, presque douloureusement.

« La potion sert... » répéta-t-il une troisième fois.

Il secoua la tête de manière spasmodique. Il semblait lutter. Lutter contre le pouvoir de Careil très certainement. Il répéta encore plusieurs fois ces trois mots sans jamais aller au bout de sa phrase. La frustration de Lidonna grandissait à chaque réitération avortée. Jusqu'à ce qu'elle voit dans le regard d'Harrgos l'emprise du l'hypnose se briser. Un voile de colère s'afficha sur son visage. Il tenta de bouger mais il était bloqué.

« Où sont-ils ?! » hurla l'Ombrage à l'intention de ses hommes.

Mais aucune réponse ne lui parvint. Les lèvres de leurs ennemis étaient scellées et les siennes ne tardèrent pas à le devenir également. Firân venait de couper la communication entre le groupe. Les Papillons avaient compris que la volonté mentale d'Harrgos était grande, il ne tarderait pas à se défaire de ce pouvoir également, mais en attendant elle pouvait exiger de connaître l'utilité de la potion.

« Vous êtes bloqués. Notre Immobilisateur tient sous son joug chacun de vos hommes Harrgos. Dites nous simplement à quoi sert la potion. Vous ne pensiez sincèrement pas que nous allions nous jeter dessus sans connaître son effet ? »

Firân laissa l'homme s'exprimer.

« Bien sûr que non je ne le pensais pas. Je n'aurais pas demandé à Éléno de censurer toutes ces pages sinon.

— Vous ne voulez donc pas qu'on l'utilise ? s'étonna la rouquine.

— Pas tout de suite effectivement. »

Un grand sourire s'étira sur ses lèvres. Comment pouvait-il encore donner l'air de complètement gérer la situation alors que ce n'était pas le cas ?! Avait-il encore un coup d'avance sur eux ou bluffait-il ?

« Votre Immobilisateur s'épuisera avant moi.

— La détermination de quelqu'un qui a perdu son Protamenté peut être forte vous savez.

— Oh... Firân. »

Lidonna n'arriva pas à retenir sa surprise. Harrgos connaissait toute leur vie...

« Je tenais à m'excuser pour Rordian. J'aurais préféré ne pas avoir eu à le tuer. »

Une rage immédiate brûla les tripes de la rouquine. Et la sincérité de l'Ombrage ne changeait rien. L'audace dont il faisait preuve donnait envie à Lidonna d'abattre la barrière pour se précipiter sur lui et l'étrangler de ses propres mains. Mais c'était ce qu'il attendait, elle ne lui ferait pas ce plaisir.

« A quoi sert cette foutue potion ?! s'époumona-t-elle folle de rage.

— A... certaines choses. » éluda-t-il.

Soudain, l'emprise qui était faite sur les Ombres cessa pour se retourner contre les Papillons. La rage fit place à la stupeur puis à la panique. Comment pouvaient-ils, derrière leur protection, avoir été atteints par les Immobilisateurs d'Harrgos ?

Elle vit l'homme se dégourdir les membres avant de poser des yeux malicieux sur elle.

« Cette fois c'est vous qui êtes bloqués. Et avant que tu ne m'accuses de quoi que ce soit. Ce n'est pas ma faute. Enfin... pas complètement. Il a simplement suffit que mon Localisateur-Bloqueur indique à mon Hypnotiseur où se trouvait le vôtre pour que ce dernier retourne son pouvoir sur votre Immobilisateur qui à son tour retourne son pouvoir contre vous. Rien de plus simple. »

C'était donc le pouvoir de Firân qu'ils étaient en train de subir... Ils savaient très bien qu'il ne pouvait pas bloquer les pouvoirs, c'étaient pour cette raison que le garçon avait immobilisé les lèvres de leurs ennemis. Ils n'avaient pas eu de chance qu'Harrgos ait pu s'emparer d'un Localisateur qui soit également un Bloqueur. A moins qu'il ait pu le faire grâce aux vols de pouvoirs que les Ombres avaient commis... Ceci étant dit, les Papillons étaient paralysés. Heureusement qu'eux aussi possédait une Bloqueuse, Cyn, à qui ils avaient confié la potion.

« Tu n'as pas la potion, continua Harrgos. Je le vois bien. Tu es sûre que vous l'avez terminé ?

— Bien évidemment. » grogna la rouquine.

Peut-être n'aurait-elle pas dû lui dire. Mais elle était trop pleine de colère et de haine. Elle ne réfléchissait plus. Il fallait qu'elle se défasse de l'emprise de Firân pour tenter d'aller rompre le pouvoir de l'un des Hypnotiseurs. Elle n'avait jamais appris à le faire. Elle tenta alors de mettre toute sa volonté pour bouger un doigt, pour commencer. Elle avait beau tenter tout ce qu'elle pouvait, rien n'y faisait elle ne bougeait pas.

« Vous ne seriez quand même pas venu sans ? Ce serait insensé, vous seriez sans défense lorsque je vais utiliser la mienne.

— En parlant de ça, répliqua soudainement Sam. Où est la vôtre ? Aux dernières nouvelles, nous voyons bien que vous n'avez pas plus la potion que nous.

— Elle est en sécurité Samuel. Tu t'en doutes.

— Vous vous doutez donc que la nôtre est également en sécurité.

— Vous ne seriez pas aussi bête que vous en avez l'air ? » se moqua l'Ombrage.

Personne ne put répondre, les renforts que Cyn était allée chercher était arrivé. La jeune femme était de retour sur le champ de bataille toujours invisible. Elle avait la potion au cas où Lidonna la réclame. Un membre des Papillons lança une rafale de vent pour faire chuter Firân. Cette intervention fut réussie parce que le groupe de Papillons fut immédiatement libérer. Une attaque d'ombre se déchaîna sur leur barrière de lumière dans le but de la détruire. Au même moment, Careil et Firân, qui avaient retiré leurs capes, s'étaient réfugié derrière pour être certain de ne pas être atteint à nouveau par Kayedel.

« Je suis tellement désolé ! » s'écria l'Immobilisateur.

Personne ne lui en tenait rigueur. Ce n'était pas sa faute. Malgré tout, Lidonna remarqua que Careil lui, ne s'était pas excusé. Mais pas le temps de lui en faire la remarque, les Luminaires s'attelaient à faire tenir leur protection que l'ombre menaçait de faire voler en éclats. Quand Harrgos se rendit compte que sa puissance était bien limitée face à sept Luminaires très bien entraîné, il ordonna à ses hommes de lancer l'attaque. Les Papillons étaient très certainement toujours en sous effectifs comparés aux Ombres. Cyn avait fait au plus vite, ramenant les camarades qu'elle croisait. Mais ils l'étaient forcément moins que lorsqu'ils étaient dix contre trente. Elle n'osait pas repartir au cas où Lidonna ait besoin de cette foutue potion.

Les Ombres tentaient d'abattre la barrière derrière laquelle étaient protégés les Papillons. Mais cette dernière, grâce au renfort des Luminaires, tenait bon. Alors leurs ennemis décidèrent de les prendre à revers. Ils ne pouvaient pas passer à travers cette lumière, ils avaient donc décidé de la contourner. En le voyant, Lidonna refusa de les laisser faire. Ils avaient l'avantage, hors de question qu'ils le perdent. Alors elle abandonna son renforcement de la barrière pour projeter sa lumière sur la gauche.

« Empêchez-les de passer ! » hurla Xander.

Les Papillons pouvant attaquer à distance, suivirent le mouvement de Lidonna. A gauche comme à droite de cette barrière, leurs ennemis se précipitaient pour passer au delà mais des jets de lumière, de glace, de feu et autres pouvoirs les empêchaient de passer. Des plantes commençaient à naître d'entre les pavés de la rue. Certaines de ces grandes tiges s'attaquaient aux Ombres pour faire barrière, mais d'autres commençaient à s'élever et à se diriger vers les Papillons. Il y avait visiblement de part et d'autre un ou une Naturaliste. Immédiatement, Anne, la Pyrokinésiste détourna ses boules de feu pour les diriger sur ces ronces qui tendaient à entraver ses compagnons. Le groupe de Papillon réussissait assez bien à maintenir à distance leurs ennemis. Les deux groupes étaient actuellement dans l'impasse. Ils étaient bloqués. Les Ombres n'arrivaient pas à passer et les Papillons ne pouvaient faire autre chose que repousser les attaques qu'ils subissaient. Lidonna ne voyait qu'une solution pour se sortir de ce statu quo : prendre les Ombres à revers. Où était Cyn ? Il fallait qu'elle aille chercher plus de renfort. La rouquine cessa de se battre pour rejoindre les Papillons en retrait. Elle cherchait son amie du regard, mais bien évidemment, la jeune femme restait invisible.

« Cyn ? » murmura-t-elle une première fois.

Lidonna n'eut pas de réponse. Alors elle répéta son appel un peu plus fort. La rouquine n'eut pas le temps de voir Cyn se manifester, le ciel devint noir et une masse sombre investit les lieux. Il faisait tellement noir autour d'eux, que chacun des Kayoliens présents n'étaient pas capable de voir à plus d'une vingtaine de centimètre d'eux. La jeune femme eut le réflexe immédiat de projeter de la lumière pour dissiper cette ombre. Suivie par tous ses camarades Luminaires, leur vision revint vite à la normal. Alors Lidonna s'aperçut que leur barrière avait été tombée. Les Ombres, certainement habituées à ce genre de passe-passe, reprirent plus rapidement leurs esprits que les Papillons et s'élancèrent vers eux.

La rouquine aperçut les Papillons qui se battaient au corps à corps foncer vers leurs ennemis tandis que ceux qui se battaient jusqu'à présent reculèrent. Maintenant qu'ils n'avaient plus leur protection, ils devaient faire attention à ne pas se faire avoir ni par l'Hypnotiseur ni par les Immobilisateurs. Mais après tout, c'était le cas pour eux aussi.

Lidonna s'apprêta à tirer un rayon de lumière quand la pénombre se fit à nouveau tout autour d'eux. Et lorsqu'elle tenta à nouveau de la disperser ce noir à l'aide de son pouvoir, elle fut poussée en avant. Elle tomba de tout son long et lorsqu'elle tenta de se relever, elle sentit la pointe d'une lame au niveau de sa nuque et une voix qu'elle connaissait la menaça :

« Si tu bouges je te transperce. »

Elle n'avait pas vu Leeham s'approcher. Mais elle était persuadée que lui, s'était concentré sur elle. Il posa un pied conquérant au milieu de son dos. Lidonna retint un grognement mais sa colère était si grande quelle ne put s'empêcher de serrer les poings... Quelques secondes plus tard, Leeham retira son pied pour tirer sur le t-shirt de la rouquine et l'obliger à se relever. L'arme, dont la pointe se trouvait sur sa nuque, se trouvait désormais lame sur sa gorge.

« Tu as bien changé. » lui murmura sensuellement Leeham au creux de l'oreille.

Lidonna ne réussit pas à réprimer un frisson de dégoût.

« Je préfère ça, ça me rappelle le bon vieux temps.

— Je n'ai plus peur de toi, grogna Lidonna.

— Presque. »

Elle sentait le souffle chaud de la respiration de son ravisseur sur son oreille. Elle imaginait parfaitement ce sourire malsain qui lui était caractéristique. Elle le détestait tellement.

Dans ce noir complet, le temps aurait presque pu avoir l'air de s'être arrêté si Lidonna n'entendait pas des bruits d'armes s'entrechoquant ou de pouvoirs. Elle voyait aussi des faisceaux lumineux s'élever parfois dans le ciel, tentative pour dissiper ces ténèbres. Et elle dans tout ça était totalement impuissante. Mais étrangement, Leeham n'était pas là pour la tuer... S'il l'avait voulu, il l'aurait déjà fait.

« Qu'est-ce que tu fais là ? Ô toi le grand visage des Ombres ? » ironisa-t-elle.

Lidonna sentit la lame se serrer encore plus contre sa gorge. Du sang se mit à perler contre l'arme. La rouquine grimaça de douleur.

« Ne me provoque pas trop. J'ai carte blanche. Je peux te faire ce que je veux, trésor.

— Sauf me tuer, répliqua-t-elle.

— Il y a des choses bien pires que la mort. Je pense que tu t'en souviens. »

Évidemment qu'elle s'en souvenait. Et elle était persuadée qu'elle n'avait pas vécu la pire des tortures.

« Et cette fois tu n'as plus aucun prince charmant pour te sauver. Dæxor est mort. Rordian est mort. »

Immédiatement, Lidonna fut prise d'une colère vive qui se logea au niveau de son cœur qui semblait si vide, si douloureux depuis la mort de son Protamenté. Leeham la tenait fermement les deux bras croisés dans son dos, alors la jeune femme se concentra pour manifester un peu de lumière au niveau de la main de l'Empathe. Au bout de quelques secondes, l'homme hurla de douleur et eut le réflexe de lâcher son otage. Il se reprit rapidement et poussa Lidonna de rage. Surprise par la force du mouvement, elle s'effondra à nouveau au sol, mais elle se retourna rapidement sur le dos. Elle s'apprêta à se relever quand une douleur fulgurante brûla sa main droite. Leeham venait d'y planter son sabre. Lidonna hurla de supplice. L'homme écrasa son autre main d'une de ses grosses bottes de cuire et plaça son deuxième pied sur son ventre. Il s'appuyait désormais sur elle de tout son poids. Lidonna contracta les abdominaux pour tenter de résister, mais sa masse corporelle était difficile à supporter.

Il sortit de son fourreau une deuxième épée qu'il plaça à nouveau vers sa gorge.

« Je suis désolé, mais tu restes avec moi. » cracha-t-il.

Malgré la pénombre, elle pouvait apercevoir toute la rage sur son visage. Il ne savait pas se contrôler, un vrai livre ouvert...

Lidonna haletait, de douleur, d'épuisement, de rancœur, de fureur. Supporter le poids de son ennemi sur elle était vraiment compliqué.

« Vous allez perdre. » articula-t-il des éclairs dans les yeux.

Malgré la douleur, un sourire narquois se logea sur les lèvres de la rouquine qui souffla tant bien que mal :

« Vous allez perdre. »

Leeham n'eut pas le temps de répliquer, la lumière revint à nouveau. Chaque combat avait cessé. Il y avait des corps au sol, morts, assommés, mais surtout les Papillons étaient, tout comme elle, en joug des Ombres. Impossible pour eux de bouger. La rouquine aperçut pendant une fraction de seconde Cyn. La jeune femme, très certainement perturbée de voir tous ses alliés sans exception en mauvaise posture, avait perdu sa concentration un instant. Mais Lidonna ne fut pas la seule à le remarquer.

« Enfin te voilà ! » s'éleva la voix d'Harrgos.

L'Invisible avait usité à nouveau de son pouvoir, mais l'Ombrage avait eu le temps de l'enserrer d'ombre.

« Tu as la potion n'est-ce pas ? » demanda l'homme à cette prise invisible.

Cyn abandonna son pouvoir. Elle était prisonnière, elle n'était déjà plus cachée, s'épuiser en maintenant son invisibilité serait totalement inutile.

« Non, répondit-elle.

— Tu es une Bloqueuse et une Invisible et tu vas me faire croire que tu n'as pas la potion ? »

L'Ombrage s'approcha. Cyn chercha à se libérer mais l'ombre créait des liens incassables. Alors Harrgos la fouilla. Très rapidement, il trouva l'objet de toutes ses pensées. Très délicatement, il apposa sa main sur la fiole et la tira de la poche du pantalon de l'Invisible. Il apporta la potion à son regard. Ses prunelles violettes se mirent à briller d'une lueur effrayante.

Autour de lui, l'atmosphère était lourde. Le silence régnait en roi, seules quelques respirations haletantes se permettaient de déranger ce souverain mutique. Tous les yeux, sans exception, étaient rivés sur Harrgos. Il ne bougeait pas, il semblait absorber par le liquide. Les Ombres attendaient un mot de leur chef. Les Papillons n'avaient pas le choix d'attendre un ordre de l'Ombrage. Mais ce dernier avait totalement l'air dans son monde.

« Pourquoi ?! » hurla tant bien que mal Lidonna à terre.

Leeham la frappa de son épée, écorchant son visage.

Mais sa plainte avait tiré Harrgos de sa contemplation solitaire. Il tourna la tête vers la rouquine et ordonna d'un mouvement de main à ce que son Empathe la relève. Il retira violemment la lame plantée dans la main de la jeune femme. Lidonna grimaça de douleur tandis que le sang se mit à couler à flot le long de sa peau. Comme il l'avait fait la première fois, il attrapa Lidonna par le t-shirt et la redressa. Mais au lieu de la menacer à nouveau, il la poussa vers Harrgos.

« Dis-moi ma grande. »

Lidonna le dévisagea. Elle maintenait comme elle le pouvait sa deuxième main sur la plaie béante.

« Pourquoi nous prendre la potion ? Qu'allez-vous faire de la vôtre ? Expliquez-nous votre foutu plan à la fin !

— Tu sais, je n'ai aucunement besoin de reconnaissance, que vous connaissiez mon plan ou non ne m'empêchera pas de l'accomplir. Je n'ai pas besoin que vous m'admiriez ou que vous me craigniez pour ce plan.

— Mais nous, on a besoin de savoir. »

La rouquine était plaintive. Elle n'en pouvait plus de se voir balader sans même savoir pourquoi. Elle avait besoin de savoir le but de tout ça.

Harrgos passait son regard de la potion à la jeune femme. Il semblait hésiter. Comme si révéler l'aboutissement de tout ceci lui posait problème. Après tout, c'était probablement le cas. Il avait certainement réussi à les balader parce que les Papillons n'avaient aucune idée de la manière dont répliquer. Comment auraient-ils pu le savoir, s'ils ne savaient pas où les emmenait Harrgos ?

« Très bien, soupira-t-il alors. De toute façon, maintenant que j'ai cette potion vous ne pourrez plus m'arrêter.

— Attendez... Vous n'aviez pas la potion jusqu'à présent ?!

— Effectivement, je n'ai jamais trouvé de lidonaé. Et c'est parce que Rordian l'avait compris que j'ai été obligé de le tuer, soupira-t-il plein de regret. Bien, maintenant je te prierais de ne plus m'interrompre. Après tout, j'ai gracieusement accepté ta requête. »

La Luminaire était à deux doigts de s'effondrer. Ils avaient joué son plan de A à Z. Elle n'en pouvait plus. C'était insupportable de se sentir si impuissant. Mais elle se força à se concentrer sur le récit d'Harrgos. Elle voulait savoir pourquoi.

« Je suppose que vous connaissez tous l'histoire de la naissance des Kilidohanas ? Créés pour tuer un dieu. Cet humain devenu dieu, l'amant de la déesse Lidone s'appelait Xénar. »

La potion de Xénar... C'était l'un des noms de la potion.

« C'est grâce à cette potion que l'homme était devenu un dieu.»

Lidonna écarquilla les yeux. Harrgos voulait devenir un dieu ?!

« Pourquoi ? souffla-t-elle si doucement que seul l'Ombrage à ses côtés l'entendit.

— Les Kayoliens sont pourris jusqu'à la moelle, tous autant qu'ils sont. Je l'ai compris quand ma grand-mère a été assassinée, je te l'ai déjà dit. Quand mon père est mort et que j'ai pris la suite des Ombres j'ai décidé de les laisser agir par eux-mêmes. Je voulais observer. Observer le monde et comprendre cette haine systématique qu'il y avait contre les Ombrages. Et ce que j'ai découvert a été encore plus horrifique. Les Kayoliens, tous autant qu'ils sont, tuent, agressent, détestent, sans raison. Les Ombrages sont haïs, les Mélunes, ceux qui n'ont plus de pouvoir, sont haïs, les autres espèces sont haïs. Mes propres hommes, qui savent ce qu'est subir la haine, le harcèlement moral comme physique ont fini par faire pire. Il y a des hommes qui ont rejoins mes rangs parce qu'ils voulaient être violents et tuer. Vous avez bien vu la dictature autoritaire qu'ils ont mise en place quand ils en ont eu l'occasion ! Il n'y a sur cette planète que le mal. Les Kayoliens sont mauvais, ils ne méritent pas d'exister. Je veux tout simplement éradiquer le mal qui ronge cette planète. »

Harrgos était entré dans une colère pure. Lidonna ne l'avait jamais vu comme ça. Il était envahi par sa cause et il y croyait.

« Il y a des milliers de Kayoliens innocents ! » répliqua la rouquine.

Le regard de feu de l'Ombrage se plaqua sur la rouquine.

« Tu es ici depuis à peine plus d'un an. Tu n'as pas vu ce que j'ai vu. Les Kayoliens carburent à la haine tous autant qu'ils sont. »

Lidonna avait du mal à y croire. Un peuple entier ne pouvait être mauvais.

« Mais tu as raison, continua-t-il. Vous n'êtes pas tous des êtres profondément abominables. En réalité, quand j'ai entendu parler de toi j'ai hésité. Malgré ce que tu as vécu, tu n'es pas tombée dans la haine et la vengeance. Tu as toujours cherché à aider les autres. Tu as vu du bon en Dæxor bien qu'il ait utilisé ses Charmes sur toi. Tu as libéré Rivel alors que tu ne le connaissais pas. Tu as pardonné Nick de sa traîtrise. Je sais que tu n'es pas parfaite, après tout tu n'es pas une déesse, c'est normal. Mais tu t'efforces toujours d'agir bien. Tu m'as fait douter. Et tes amis aussi. Vous cherchez réellement à aider, du mieux que vous le pouvez. Puis j'ai rapidement fait le calcul. Laissez vivre des dizaines de milliers d'êtres démoniaques parce qu'il existe une poignée de bonne personne parmi elle, ce n'est pas rentable. »

La Luminaire secouait la tête malgré elle. Elle était horrifiée par ce qu'elle entendait. Harrgos avait un regard totalement biaisé sur ce monde. Il en voulait à tout le monde, alors que beaucoup d'entre eux étaient prêts à faire changer ce système de haine, elle en était persuadée ! Les Papillons en étaient la preuve.

« Malheureusement, dans mon corps de mortel je ne peux rien faire. Je ne peux pas tuer vous tuer un par un.»

C'était la deuxième fois qu'il s'excluait des Kayoliens.

« Il était donc nécessaire pour moi d'atteindre ma forme de divine. Vous devriez tous me remercier, je fais tout ceci pour vous sauvez de votre propre folie. »

Lidonna comprit que face à elle, l'Ombrage se prenait réellement pour un dieu. Il n'était pas un Kayolien mais une divinité coincée dans une enveloppe charnelle. Il se pensait être la main de la justice et avait décidé que les Kayoliens étaient coupables. Ils devaient donc être punis. La rouquine devait récupérer la potion avant qu'il la boive. Elle tenta alors de bouger, mais un Immobilisateur la retenait.

« Je sais que ce que j'ai fait n'était pas toujours beau de votre point de vue, je le conçois et j'en suis désolé, mais je n'avais pas le choix. C'était le seul moyen. J'ai tout fait pour vous affaiblir psychologiquement, pour que quand vienne ma demande, vous ayez l'impression de n'avoir pas d'autres choix que faire cette potion. Vous étiez mon plan de secours puisque cela faisait plusieurs années que j'échouais à trouver une lidonaé. Au final, vous êtes devenus mon plan A. Alors je vous remercie. Grâce à vous, le mal ne sévira plus sur Kayolina. Parce que quand j'aurais enfin mes pouvoirs de dieu, je ferais disparaître cette planète et ses habitants. »

Ombres comme Papillons écarquillèrent les yeux face à cette révélation

« Harrgos tu vas faire quoi ?! » hurla Leeham halluciné.

Tous les hommes de l'Ombrage lâchèrent l'emprise qu'ils avaient sur leurs ennemis. Ils découvraient au même titre que les Papillons le but ultime de leur chef. Ce but ultime qui était de les tuer, tous autant qu'ils étaient. Lidonna fut alors libre de ses mouvements. Elle tenta de lancer un rayon de lumière pour détruire la fiole, mais trop tard. Harrgos avait déjà avalé son contenu et une déflagration envoya valser tous les Kayoliens présents plusieurs mètres plus loin.

Ils avaient tous perdu.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Fin de chapitre 🥰

Ça y est ! On apprend ENFIN le but d'Harrgos

- que pensez vous de lui ?

- et de son plan ?

Il ne reste plus que trois chapitres avant la fin, c'est tellement étrange 🥺 il y a un an j'étais encore persuadée que jamais j'écrirais ce tome 2 et pourtant le voilà !!
Il reste encore trois chapitres mais j'espère déjà que cette suite aura été à la hauteur de vos attentes
Moi j'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire malgré l'ambiance très sombre qui a fini par prendre l'histoire d'une façon très inattendue même pour moi il faut l'avouer 😂

Et comme d'habitude on se retrouve la semaine prochaine !

Bisouilles 😘🦋

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