Chapitre 4 : nouvelle famille
Loïs allait tout apprendre d'un coup, en quelques minutes. Les informations sur Papillons, les attaques, les dégâts, Dæxor...
La rouquine regarda le tatouage sur son bras. Elle avait l'impression d'être la cause de tous les malheurs de cette population. Elle attirait les ennuis comme un aimant.
« Arrête de te jeter la pierre, soupira une voix dans son dos.
— C'est l'hôpital qui se fout de la charité, répliqua-t-elle en faisant un demi-tour.
— On ne fait pas la charité...
— Oh ferma là. »
Elle s'approcha de Rordian et lui donna une petite tape sur le torse.
« Je sais ô combien c'est dur, mais si tu veux avancer, tu ne dois pas t'accabler.
— C'est ce que tu fais ?
— Eh bien...
— C'est ce que je me disais.
— Je veux juste t'aider, pas comme avec... »
Il ne finit pas sa phrase, mais Lidonna avait très bien compris de qui il parlait.
Elle enfuit son visage dans son torse et passa ses mains derrière son dos.
« Ne pas s'accabler, murmura Lidonna en relevant la tête vers le Liseur.
— De toute façon ce qui est fait...
—...est fait... »
Il déposa un tendre baiser sur son front puis dégagea délicatement une mèche rousse qui s'était glissé devant le regard émeraude de sa petite amie. Ses cheveux avaient eu le temps de repousser depuis qu'elle les avait coupés sur un coup de tête. Ils commençaient à onduler le long de sa tête.
Elle avait tellement changé depuis leur première rencontre sur Hyacinthe. Elle n'était plus une gamine traumatisée par une population. Elle était devenue une jeune femme traumatisée par sa vie entière... Elle avait pris en maturité, en expérience. Elle en avait bavé toute sa vie, et elle en baverait encore. Mais elle n'était plus seule.
Et si elle avait changé considérablement, le changement qui s'était opéré sur lui était encore plus visible. Elle avait été sa bouffée d'oxygène qui l'avait empêché de sombrer. Dans la tempête de sa vie elle avait été sa bouée. Jamais il ne l'avouerait, mais, depuis sa venue, il revivait.
« Rordian ?
— Hum ?
— Désolée pour tout à l'heure...
— Aucun souci.
— C'est donnant donnant hein ?
— On va dire ça. »
Il lui lança un franc sourire. Il préférait ne pas remettre le sujet sur le tapis, il pourrait se prendre une deuxième gifle...
« Tu es allée voir Loïs ? demanda-t-il.
— Elle est réveillée, ses frères sont avec elle, expliqua Lidonna.
— Vraiment ? C'est génial ! Je ne vais pas aller les déranger, alors. Je parlerai à Firân plus tard. Tu as quelque chose à faire ?
— Non pourquoi ?
— Moi non plus. Allons-nous balader. »
Il entrelaça ses doigts à ceux de Lidonna. Puis il la tira hors de l'infirmerie. Sa main était si petite dans la sienne. Il avait envie de la protéger, d'éloigner toutes les responsabilités et les malheurs d'elle, de l'enfermer dans une bulle de paix. Même s'il savait qu'elle n'avait pas besoin de lui pour se défendre.
Lidonna se sentait bien à ses côtés en sécurité. Il lui donnait l'impression qu'elle était invincible. Il la rendait importante et cette sensation était merveilleuse pour la rouquine qui avait toujours eu l'impression d'être insignifiante.
Ensemble ils auraient pu soulever n'importe quelle montagne. S'ils avaient pu vivre éternellement dans ces conditions, ils l'auraient fait. Mais ils savaient que c'était impossible.
« Où est-ce qu'on va ? demanda la jeune femme.
— Laissons nos jambes nous guider.
— Tant qu'on est ensemble. »
Lidonna n'avait pas eu l'occasion de visiter. Elle n'en avait pas eu envie. Elle n'en avait pas eu le temps. Et le Cocon était particulièrement grand et labyrinthique quand on ne connaissait pas les bâtiments.
« Pire que Kitminia c'est évident, soupira Rordian. Si tu savais le nombre de fois que je me suis perdu !
— Tu as toujours vécu ici ?
— Presque oui. Les Papillons n'ont jamais cessé d'existé, et les Luminaire n'ont jamais cessé d'en faire partie parce que c'est une économie entière puis, ils préféraient prévoir. Ma famille et moi avons longtemps eu notre appartement à l'écart jusqu'à ce qu'on soit assez grand pour entrer dans le mouvement. »
La photo de famille, que Lidonna avait aperçue malencontreusement dans la chambre Rordian lorsqu'ils étaient encore Gardieurs, ne put s'empêcher de s'immiscer dans son esprit.
La rouquine soupira. Elle attendit ne sachant pas trop si elle pouvait poser une question ou non. Elle ne voulait pas froisser Rordian mais elle était tellement curieuse... Elle garda le silence, les yeux fixés sur ses chaussures jusqu'à ce qu'il se décide :
« On était en vacances. On partait une fois par an.
— Pourquoi tu gardes cette photo ?
— C'est la seule, la seule fois, où mes parents ne me regardent pas avec animosité. Enfin je sais qu'ils regardent Bénile et pas moi, mais j'aime m'imaginer que c'est moi qu'ils regardent avec cet amour. »
Pourquoi la vie de Rordian était toujours faite de problème ? N'avait-il jamais été heureux ? Plus Lidonna le découvrait plus elle en voulait à l'auteurice du Destin. Toujours à s'acharner sur les mêmes personnes...
« Ne me plains pas, je suis toujours en vie moi.
— Je ne veux pas trop en demander... Mais pourquoi tes parents te détestent à ce point ? »
Rordian ne voulait pas l'agresser. Il préféra donc garder le silence. Parler de ses parents le mettait toujours dans une colère monstre et il ne voulait pas se défouler sur elle. Lidonna comprit parfaitement le message. Elle s'y attendait mais elle n'arriva pas à contrôler sa déception. Elle baissa la tête vers ses pieds pendant que Rordian posa ses yeux sur elle. Voir son petit visage triste lui fit un coup au cœur. Pourquoi ? Ce n'était pas la première qu'il gardait sa vie pour lui ! Première fois qu'il s'en sentait coupable...
« Eh Lidonna... »
Elle releva la tête.
« Je t'en parlerai, promis. »
Lidonna s'efforça de sourire. Elle se sentit soudainement stupide... Elle n'avait aucune raison d'exiger de Rordian de lui parler quoi que ce soit ! Qui était-elle pour faire une telle demande ?
« Tu ne m'as rien demandé, s'étonna le jeune homme.
— Implicitement, si. Je n'aurais pas réagi comme ça, tu ne m'aurais pas fait une telle promesse.
— Non, je ne t'aurais rien promis si je n'avais aucune envie de t'en parler. Je te fais confiance et tu as le droit de connaître mon passé. Je ne suis tout simplement pas prêt. »
La rouquine s'apprêta à répliquer mais Rordian s'était baissé pour l'embrasser. Elle capitula donc dans ce baiser.
« Rordian ! » s'écria une voix d'enfant.
Ils se décollèrent l'un de l'autre instantanément.
Un petit garçon courut et sauta dans les bras du Liseur. Rordian ébouriffa ses cheveux d'un blond cendré. Le petit garçon le regardait de ses grands yeux jaunes vifs, admiratif. Ses deux petites mains étaient lourdement déposées sur les épaules de son porteur. Il avait les jambes bien accroché au dos de Rordian pour rester en place.
Il lança un regard furtif à Lidonna avant de déclarer :
« C'est ta nouvelle chérie ? »
Rordian ne put s'empêcher d'hoqueter de surprise.
« Comment ça nouvelle ? fit remarquer Lidonna en souriant.
— Il en a tout un tas ! continua le garçon sans remarquer le malaise de ses paroles.
— Quoi ? Pas tant que ça !
— Oh si ! Mais elles étaient pas toutes gentilles ! Y'en a certaine elles voulaient pas de moi ! Et puis après je les revoyais plus...
— Mais c'est quoi tout un tas pour toi ? le coupa Rordian complètement pris par la gêne.
— Eh bien tu sais ! »
Il regarda ses doigts et se mit à les compter. Il montra fièrement ses deux mains, paumes ouvertes.
« Dix ! Ou peut-être onze...
— Elles sont toutes aux Papillons ? » s'inquiéta soudainement Lidonna.
La tête crispée, le Liseur acquiesça. Elle réprima une grimace.
« Moi mes mamans elles ont pas eu d'autres amoureux que elles ! s'écria-t-il fièrement.
— Naël !
— Tiens quand on parle du loup. » remarqua Rordian soulagé.
Une femme à la longue chevelure brune arriva en courant, essoufflée et paniquée.
« Naël ! Je t'ai déjà dit qu'il ne faut pas que tu partes comme ça sans prévenir Maman ! rouspéta-t-elle. Excusez-le en ce moment il est assez turbulent, c'est que c'est bientôt son anniversaire...
— Oh ! Et tu vas avoir quel âge ? s'intéressa Lidonna.
- Quatre ans ! Je vais être grand Maman ! Grand ! Je ne serais plus un bébé !
— Tu seras toujours mon petit bébé... »
Il ignora sa mère et se tourna vers le Liseur :
« Dis tu viendras à mon anniversaire avec les copains tu nous manques ça fait longtemps qu'on t'a pas vu !
— Naël ! s'offusqua sa mère. Quand tu t'adresses à un Prince tu as au moins la décence de le vouvoyer.
— Je ne suis pas un Prince, le contredit-il avec une grimace. Ne le gronde c'est moi qui tient à ce qu'il me tutoie.
— Très bien, comme vous voudrez. »
Ses épaules s'affaissèrent de soulagement et un joli sourire se dessina sur son visage, lui redonnant vie. Ses yeux violets grisonnants étaient soulignés par des cernes d'une couleur similaire. Des rides de fatigues se montraient de çà et là. Cette femme était épuisée, et soucieuse... Elle était toute fine, voire presque maigre...
« Je suis tellement inquiète pour Kay...
— Pardon qui ?
— Oh excuse-moi, Keitel, ton père... Je suis Némie, la sœur de Keitel en quelques sortes. J'aurai aimé te rencontrer dans d'autres circonstances ! Il m'a tellement parlé de toi, il était vraiment ravi quand on lui proposé de s'occuper de toi à ton retour, d'ailleurs c'est lui qui a insisté pour que tu aies une surveillance sur Hyacinthe et... »
Sous le regard ahuri de Lidonna, elle s'interrompit. Elle parlait extrêmement vite et d'une voix qui montait dans les aiguës au fur et à mesure de son discours.
« J'ai déjà tendance à parler vite mais quand je suis stressée c'est encore pire !
— J'ai l'impression que vous avez des choses à vous dire, remarqua Rordian. Que diriez-vous que je garde Naël pendant que vous discutez ?
— Vous feriez ça ?
— Bien sûr.
— Mais ça ne vous gêne pas ?
— Passer du temps avec Naël ? C'est un plaisir ! »
Lidonna lança un regard interrogatif à Rordian.
« Ce sera pour une autre fois écoute, répondit-il.
— Je dérange ? Je suis terriblement désolée, on pourra se parler un autre jour !
— Némie ce n'est rien. Du temps avec Rordian j'en ai passé, alors qu'avec ma famille, jamais. »
Elle soupira, comme agacée par son propre stress.
« Allons dans les jardins des Dennes. » proposa Némie.
Lidonna accepta. Elle ne connaissait pas, elle ne pouvait pas refuser. Ces jardins se situaient au centre des quatre trous qui composaient le Cocon. Il était donc accessible au rez-de-chaussée par tous les bâtiments.
Elles marchaient côte à côte dans un silence de mort. Némie ne semblait pas particulièrement timide. Elle était juste affreusement stressée. Elle avançait, la tête en direction de ses pieds en se triturant les doigts. Peut-être réfléchissait-elle à un plan pour la conversation qui allait suivre ? Elle mettait certainement en ordre les informations dans son esprit pour ne pas se perdre lors des explications.
Lidonna prit donc le temps de l'observer. Elle ne ressemblait pas à Keitel du fait de sa peau noire très sombre et de ses cheveux frisés. La couleur de sa peau faisait ressortir le violet de ses yeux colombin. Elle resta hypnotisée par le regard de la sœur de son tuteur. Le violet était définitivement sa couleur préférée. Némie était d'une grande beauté. Grande, délicate, gracieuse. Il émanait d'elle une douceur et une tendresse maternelle. Elle était rassurante. Lidonna se sentait bien auprès d'elle.
La porte menant aux jardins était comme toutes les autres, une vitre opaque en plus. Elle donnait sur une petite pièce de haie. Devant elles, un petit portail de fer peint en noir gardait l'entrée du jardin.
« Tu sais pourquoi on l'appelle les jardins des Dennes ? » demanda Némie.
Évidemment que non... Alors Lidonna secoua la tête.
« Tu verras, la zone est rempli de toute sorte de fleurs, d'arbres, de plantes. La diversité de la flore attire des petits animaux appelés des "Dennes". Ce sont des petits rongeurs affreusement mignons. Enfin tu verras bien. J'ai amené des friandises pour les appâter. Même si je ne pense pas qu'on en ait besoin, ils sont très câlins et chaleureux. »
Némie lui fit un sourire malicieux. Quand la joie illuminait son visage, elle était d'autant plus belle.
Le jardin était sublime. Quoi qu'un peu labyrinthique. Elles ouvrirent le portillon, passant sous une haie proprement bien taillé. Elles se trouvaient au centre une grande allée. Devant elles, au bout d'un petit chemin, s'élevait un arbre dont le feuillage formait une sphère parfaite. Cet arbre était le rond point entre plusieurs voies. Les quatre principales menant aux quatre points cardinaux et six autres chemins délimitant quatre espaces de la même taille. De part et d'autre des routes de terre battue vivaient des variétés de fleurs toutes plus colorées les unes que les autres. Les yeux de Lidonna sautaient de plantes touffues en plantes plus évasées. Feuilles allongées, en pique, de deux couleurs... Même dans le jardin de ses tuteurs elle n'avait pas vu autant de variété. Derrière les bouquets d'odeur, de formes et de couleurs s'élevaient une haie strictement taillée délimitant ainsi l'espace de la flore et des zones protégées.
Si sa vue se régalait, son odorat et son ouïe ne demandaient pas leur reste. L'air, d'un vent pur agréable, revigorant, offrait un fumet sucré et frais. Des oiseaux chantaient leur plus belle mélodie tout autour du jardin. Dans l'atmosphère régnait une aura de féérie.
« Je pense que pour commencer il faut que tu saches que je ne suis pas la sœur biologique de Keitel. »
Normal qu'ils ne se ressemblent donc pas.
« J'ai perdu mes parents très jeune, et sa famille m'a accueillie comme leur fille. On a donc été élevé ensemble. »
Lidonna écoutait attentivement ses paroles tout en observant le décor qui s'offrait à elle. Le ciel bleu et le soleil lui donnaient une satisfaction particulière.
« Nous étions chargés de mener les bébés Kilidohanas sur Terre. »
Lidonna reporta son regard sur elle, intriguée par cette information. Némie avait les yeux dans le vide.
« Je crois que c'était le boulot le plus dur que nous avons eu à faire. Arracher des nourrissons à leurs parents... »
Elle frissonna.
« Je ne sais même pas comment Kay a pu se séparer de son fils... En tout cas Willôde l'a si mal vécu qu'elle n'a jamais réussi à tomber enceinte. Jusqu'à Ruby en tout cas. D'ailleurs c'est moi qui la garde, tu peux passer la voir quand tu veux.
— Toi ? Toute seule ? Et l'autre mère de Naël ? s'étonna la rouquine.
— Prise par les Ombres. »
Elle regretta instantanément sa question.
« Naël n'est pas le seul à devoir vivre avec un seul de ses parents. Je crois que c'est une malédiction lancée sur les Papillon. Les gosses sont condamnés à vivre orphelin... »
Lidonna sentit son cœur se serrer. Comme si cette phrase lui était adressée. Et s'il arrivait quelque chose à ses tuteurs ? Elle avait eu six parents... Elle aurait perdu les six ? Elle réprima un frisson, préférant ne pas penser à cette option. Ils les retrouveraient sain et sauf. Elle en était persuadée. Du moins elle tentait de s'en convaincre. Il fallait bien...
« Tu étais le tout dernier bébé qu'on a mené sur Terre. Tu aurais du vivre dans une famille terrienne comme tous les autres, mais pour Keitel tu étais le bébé de trop, il a réussi à convaincre pour que tu vives au QG présent sur Terre. Quand il a été attaqué que les autres enfants qui avaient grandi et qui n'était pas des Kilidohanas on été rapatrié sur Kayolina, le Conseil a décidé que toi tu étais encore trop jeune pour rentrer. C'est lui qui a insisté pour que tu ais de la surveillance sur Hyacinthe. Il a toujours joué au père avec toi...
— Même sur Hyacinthe, approuva ma rouquine. Je n'aurai pas pu rêver mieux comme famille. »
Lidonna tenta de réprimer la douleur qui compressait son cœur. Ses yeux s'humidifièrent, mais elle les essuya d'une main rageuse, pour les chasser.
« Je suis terriblement désolée ! s'écria Némie. Je ne voulais pas te faire pleurer juste t'informer.
— Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, ça va passer. »
La femme la prit tout de même dans ses bras. Lidonna accepta l'étreinte avec joie. Elle s'en défit quand elle sentit quelque chose la chatouiller au niveau des chevilles.
Lidonna baissa la tête. À ses pieds se tenaient une petite bête tout de poils violets vêtue. Elle la regardait de ses grands yeux bleus, remuant ses longues moustaches et son petit museau. Sa petite bouille aux grosses joues était complétée par de grandes, fines, rondes oreilles qui se pliaient et se dépliaient. Au bout de son corps bouffant gigotait une queue touffue.
Lidonna fut ébaubie devant une telle mignonnerie. L'animal se mit à d'écrire un huit entre ses jambes, chatouillant la rouquine de sa douce fourrure.
« Tu as vraiment de la chance, toi, s'exclama Némie. Les dennes arc-en-ciel sont extrêmement rares. Normalement ils ont la fourrure crème, blanche, marron ou noire.
— Pourquoi arc-en-ciel ?
— Leur fourrure change en fonction de leurs humeurs et sentiments.
— Que signifie le violet ?
— Aucune idée, leur signification est propre à chaque individu. En tout cas il a l'air de bien t'aimer vu comment il te regarde. »
Lidonna se pencha pour le caresser. Il se laissa faire dans un ronron de plaisir. Quand la jeune fille ôta sa main, il démarra et se mit à courir partout devant elle. Enfin, il semblait tout de même courir en huit. Sa fourrure s'éclaircit quand il se rassit aux pieds de la rouquine.
« Et les dennes ne grignotent pas les plantes ici ? s'étonna Lidonna.
— Non, ils se nourrissent exclusivement de fruits. Tiens, donne lui une framboise. »
Némie fouilla dans une petite bourse qu'elle tenait à la ceinture et en sortit en fruit rose granuleux. Le pelage du denne se mua immédiatement en un rose similaire.
Lidonna tenait la nourriture au creux de sa main et s'accroupit. Dès que son bras fut à une hauteur raisonnable, l'animal sauta dessus, surprenant ainsi la jeune femme. Elle avait peut-être un t-shirt mais elle sentait les griffes de la créature s'enfoncer dans sa chair. Elle ne lui faisait pas mal, mais la sensation était étrange.
Le denne goba le fruit et se mit à lécher la paume de Lidonna. Elle ne put s'empêcher de rire.
« Viens allons nous asseoir vers la fontaine. »
Le denne toujours sur le bras, Lidonna suivit Némie. Elle la guida dans une deuxième partie du jardin. Elles montèrent quelques marches au bout de l'allée faisant le tour du premier jardin.
Au sol, l'herbe était finement et rasement coupée, donnant une impression de moquette. Aux quatre coins du square s'élevaient des buissons taillés en forme de papillons. Une belle fontaine trônait au centre. Sur une colonne taillée, un petit ange crachait un jet d'eau retombant dans un clapotis agréable à écouter.
Éthène aurait aimé cet endroit...
Elles se posèrent sur le banc présent. Elles continuèrent à parler de leur vie.
Lidonna appréciait énormément Némie. Elle était de nature angoissée, anxieuse mais elle réussissait tout de même à garder la tête froide, pour ne pas sombrer, pour son fils. Elle était courageuse. C'était une battante.
Quand Lidonna rentra dans sa chambre, elle était comblée de sa journée. Tout ne pouvait pas mieux se passer ; Loïs s'était réveillée, elle avait passé un peu de temps avec Rordian et elle avait rencontré un membre de sa famille.
Tout se serait parfaitement bien passé si sur son lit elle n'avait pas trouvé une lettre. Une lettre signé Dæxor...
« Rejoins-moi, demain 6h dans la grotte. Viens si tu ne veux pas le faire regretter à Willôde et Keitel. »
Simple, rapide, efficace, Lidonna frissonna. Elle ne devrait pas y aller. Elle le savait. C'était totalement inconscient. Mais la phrase était claire, si elle n'y allait pas, c'est ses tuteurs qui en paieraient le prix.
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Fin de chapitre ! 😄
J'espère que le chapitre vous auras plu 😍
J'ai plusieurs questions à vous poser sur ce chapitre légèrement plus long que le précédent 😁😁
- A votre avis, pourquoi les parents de Rordian le détestent-ils ?
- Que pensez de Némie, sa relation avec Keitel, et de ce qu'elle a révélé à Lidonna ?
- Les dennes, n'est-ce pas trop mignon ? 🥺🥺
- Et enfin, cette lettre... Lidonna devrait-elle croire ce qu'elle a lu ? Si oui, devrait-elle rejoindre Daexor dans cette grotte ? 😧
Voilaaaaaa
Merci à tous et à toutes d'avoir lu, et on se retrouve la semaine prochaine 😍😍
Bisouilles les papillons 💜
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