Chapitre 38 : impuissance chronique
Plusieurs semaines étaient passées depuis que le groupe des Kilidohanas avaient ramené les graines de Hyacinthus. Rordian avait été heureux qu'ils ne repartent pas immédiatement, il avait pu aider Lidonna à soulager son trouble dû à la façon dont elle avait été traitée là-bas. Mais leur temps passé ensemble était vraiment minime... S'ils passaient leurs nuits ensemble, la journée ils n'avaient pas bien le temps de rester tous les deux. Lidonna devait s'occuper de leur expédition sur Nainou tandis que Rordian se démenait pour tenter de trouver la ville où le massacre des Ombres aurait lieu ainsi que sa date précise. Parce que savoir qu'ils comptaient attaquer une ville bientôt c'était bien, mais avoir des informations complètes, c'était mieux. Ils avaient envoyé leurs Métamorphoses en infiltration pour tenter de récupérer ces informations, mais ils n'avaient toujours rien de concret. Quelques bribes d'informations par-ci, par-là. Une donnée de localisation géographique, plusieurs suppositions de villes, mais rien qui n'était réellement utile pour l'instant.
Alors en attendant, ils avaient préparé le sauvetage des prisonniers de Lidoïlle. Ils fait surveiller la prison. Ils avaient réussi à intercepter un message qui indiquait la déportation puis l'exécution des victimes des Ombres, ils devaient donc agir aujourd'hui ou jamais. Grâce au repérage de Rordian ils avaient pu estimer le nombre de prisonnier et décider qu'ils allaient avoir besoin d'être une vingtaine pour évacuer efficacement la centaine de prisonnier. Chacun se sentait assez puissant pour téléporter au moins cinq personnes, ce qui n'était pas une mince à faire.
Ils savaient que les prisons avaient un sort de protection, deux éclaireurs avaient donc été envoyés pour pouvoir le désactiver. Le groupe de sauvetage devait donc attendre que leurs envoyés aient annihilé le sort qui les empêchait d'arriver directement dans la salle des prisons. Ils ne pouvaient pas se permettre d'arriver par la porte d'entrée, ils étaient trop peu nombreux par rapport aux Ombres, les Papillons étaient lucides là-dessus.
Le bâtiment n'était pas construit pour une infiltration aussi nombreuse, ils n'avaient donc pas d'autres choix. Le succès de leur plan résidait dans la réussite à se débarrasser de ce sort anti-téléportation...
« Je vais vous rappeler une dernière fois ce que l'on doit faire, déclara Mila de manière très autoritaire. Pour que l'on soit tous au point. Dès qu'Alix et Sacha reviennent et nous donnent le feu verts, vous les rejoignez pour ouvrir au plus vite les cellules, et dès qu'elles sont ouvertes Xander vient prévenir le reste du groupe ici. Ensuite, chacun emmène le plus de victimes possibles à la grange. Vous savez tous à quoi ressemble la grange, personne n'a oublié d'aller voir les photos ? Très bien. Et dès que tout le monde est sorti, Sylvain tu poses la bombe. »
Chacun hocha la tête. Ils savaient tous le rôle exact qu'ils avaient à jouer et le timing très serré qu'ils devaient respecter. Ils avaient décidé de faire sauter le bâtiment. Rordian avait vérifié lors de son passage, il avait été totalement investi par les Ombres et une partie de leur administration. Il n'y avait plus de civil dedans. Mais Sylvain avait été choisi pour poser la bombe, non seulement parce qu'il était l'un des plus doué pour ça mais également parce qu'il était Localisateur. Il pouvait sentir les corps, et il était assez doué pour déterminer qui était ces corps.
Beaucoup avait été réticent à cette idée. Les Papillons n'avaient pas pour habitude d'attaquer. Ils avaient l'impression de franchir un pas sur la ligne de la moralité d'où ils ne pourraient pas revenir. Mais tous avaient compris qu'ils n'avaient plus le choix. Il fallait affaiblir l'ennemi désormais, pour pouvoir reprendre le dessus...
Soudain Alix et Sacha apparurent leur donner le signal : ils pouvaient aller ouvrir les cellules. Xander, Careil, Rordian ainsi que Sylvain se téléportèrent. Mais quand ils arrivèrent dans la prison, ils eurent la mauvaise surprise de constater que toutes les cellules étaient vides. Le Liseur observa le lieu vide avec stupeur. Quand est-ce que les Ombres avaient déplacé leurs prisonniers ? La veille ils étaient encore là, les Papillons étaient venus vérifier !
« Sylvain dis-nous, tu ne sens personne ? Ces cellules sont réellement vides ? »
L'homme hocha tristement la tête. Était-ce une coïncidence où ils s'étaient encore fait avoir ? Rordian n'arrivait pas à se dire que tout ceci était le fruit du hasard. Ils n'arriveraient donc jamais à gagner ? Il serra les poings de rage. Puis contracta la mâchoire en pensant à toutes ces vies qu'ils n'avaient pu sauver. Il les avait vues. Et maintenant ils devaient probablement tous être morts.
« Bon pose la bombe et on part. Ça ne sert à rien de s'attarder ici. »
Careil sortit sa pierre et matérialisa un rayon de lumière devant lui pour se téléporter mais Sylvain l'arrêta :
« Attendez, il y a quelques civils dans l'immeuble.
— Combien d'Ombres ? demande le père de Rordian froidement.
— Des dizaines...
— Fais sauter le bâtiment. »
Sylvain écarquilla les yeux d'horreurs et commença à trembler. Déjà que tuer des gens lui posait de gros soucis moraux, tuer des civils lui était tout simplement impossible. Rordian non plus ne pouvait pas accepter ça. Il attrapa le bras de son père pour l'empêcher de partir.
« Tu ne peux pas ordonner ça ! s'indigna-t-il. C'est ignoble ! Si on fait sauter les prisons il faut qu'on évacue les civils d'abord. »
Le Liseur avait un ton si catégorique que Careil ne redit rien. Et au fond, il savait qu'il avait raison. L'hypnotiseur était simplement épuisé d'être impuissant. Il voulait agir et surprendre les Ombres. Il n'avait plus envie de se faire mener en bateau. Mais il devait se reprendre et ne pas perdre ses idéaux : rien ne justifiait de supprimer la vie d'innocents.
« Tu as raison, soupira-t-il. Désolé Sylvain. Donne-moi la bombe, et aller chercher les civils. »
Le Localisateur hocha la tête soulagé.
« Combien sont-ils ? demanda Xander.
— Trois.
— Et ils sont au même endroit ?
— Oui.
— Ok, allons-y alors. Toi et Rordian vous les téléporterez à la grange et je viendrais prévenir Careil que tout le monde est en sécurité, déclara le Copieur.
— Comment tu reconnais les civils ? demanda Rordian sceptique.
— Je ne saurais pas t'expliquer pourquoi, mais les Ombres m'apparaissent comme imprégnées...d'ombre justement. Une sorte d'aura de mal. »
Il hocha la tête, satisfait par cette réponse. Sylvain les guida alors. Il se déplaçait dans les couloirs comme s'il savait où il était. Pratique le pouvoir de Localisateur. Il leur permettait de se faufiler à travers ce bâtiment infesté d'Ombres tout en les évitant. Ils arrivèrent rapidement jusqu'à ceux qu'ils cherchaient. Les trois Kayoliens se trouvaient dans un petit bureau au deuxième étage.
« Nous avons presque terminé on vous le promet ! s'écria une femme apeurée.
— Vous n'êtes pas des Ombres, remarqua l'homme à ses côtés beaucoup plus calmement.
— Effectivement, nous n'avons pas beaucoup de temps il faut partir maintenant.
— On ne peut pas partir, si on fait ça ils iront tuer nos familles.
— Et si vous ne partez pas avec nous vous allez exploser avec le bâtiment. » répliqua Xander.
Les trois Kayoliens se dévisagèrent. Ils étaient dépassés par la situation, ce qui était totalement compréhensible.
« Vous protégerez nos familles ? s'inquiéta la femme.
— Oui, mais il faut partir maintenant. »
Ils se levèrent et s'approchèrent de leur sauveur. Rordian et Sylvain les téléportèrent à la vieille grange tandis que Xander partit prévenir Careil.
« Vous êtes les Papillons c'est ça ? » demanda l'un de leurs invités une fois qu'ils furent arrivés à la grange.
Rordian s'apprêta à répondre mais Parker apparut soudainement affolé.
« Les Ombres ont attaqué Ascot ! Un groupe de Papillons est déjà parti là-bas, et on m'a demandé de venir te prévenir !
— Quoi ?! Ok, reste avec eux. Sylvain, on va à Ascot. »
Parker leur tendit les armes qu'il avait emporté avec lui puis ils repartirent instantanément. Ascot était un petit village voisin de la capitale. Ce devait être la ville. Ils avaient cherché pendant des semaines à avoir ce nom mais ils l'avaient eu trop tard, comme toujours. Mais ce n'était pas le moment de se lamenter sur leur sort. Ils avaient des gens à sauver.
Rordian attrapa la main de Sylvain et le téléporta. En arrivant sur les lieux, une forte odeur de brûlé les pris à la gorge. Le Liseur était en position d'attaque, prêt à en découdre, mais il se rendit vite compte qu'il n'y avait personne à combattre. Tout était particulièrement calme. Alors le garçon observa la scène sordide qui s'offrait à lui.
Tout était désert. Il n'y avait plus personne. Certaines maisons avaient été brûlées et quand Rordian observa à l'intérieur il put apercevoir des dizaines de cadavres calcinés. Ce village n'avait pas simplement été tué, il avait été sauvagement massacré. Alors qu'il marchait en silence dans ce champ de bataille macabre, Rordian aperçut le corps d'une femme, tuée d'une balle dans le cou. Ils avaient donc des armes à feu...
Il avait le cœur serré face à ce funeste spectacle. Et où étaient les autres Papillons ?
Il s'approcha de l'église qui s'était effondré. Parmi les décombres de ce lieu saint, Rordian compris immédiatement de part la taille des os que les enfants avaient été parqué ici avant que les Ombres ne mettent feu au bâtiment. Il fut pris d'un haut-le-cœur. De l'état du village et des bâtiments transparaissaient toute la cruauté dont avait fait preuve leurs ennemis.
Rordian sentait son cœur taper fort. Parmi le massacre, il cherchait des survivants. Mais il savait au fond de lui qu'il n'y avait aucune assistance à apporter. Les Ombres avaient pris garde à ce qu'ils soient tous tué... jusqu'au dernier.
« RORDIAN ! »
Une voix qu'il connaissait déchira le silence sinistre.
Il se tourna soudainement très en colère. Ce traitre d'Eléno osait s'adresser à lui ? Il n'était pas beau à voir. Couvert de suie et de sang, une plaie béante au niveau de l'estomac. Il n'allait pas survivre c'était évident. Le Liseur pointa son épée en direction de l'homme qui clopinait vers lui.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui hurla-t-il.
— Ils ont enfermé les enfants et les femmes dans l'église pour les faire cramer vivants. Ils ont fusillés les hommes et ils ont brûlé leurs cadavres pour que personne ne puisse les reconnaître et empêcher les potentiels deuils. Je suis tellement désolé... »
Il était en larmes. Éléno avait été prêt à sacrifier sa propre sœur mais aujourd'hui il pleurait de regret. Rordian aurait presque pu le prendre en pitié si tout ceci n'avait pas été sa faute.
« Tes excuses tu peux te les garder ! C'est directement ta faute tout ça ! Si tu n'avais pas vendu Raya, aujourd'hui tout ce village serait encore en vie.
— Je sais bien ! Je sais... Mais j'étais persuadé que ces quelques pouvoirs qu'ils volaient les aideraient à remettre en place un ordre juste, c'est ce qu'ils m'avaient promis pour me faire entrer dans leur rang... J'ai été trop con ! Je n'avais pas compris qu'ils me menaient en bateau et qu'ils comptaient massacrer les gens en masse...
— Tu vas devoir vivre avec ton fardeau et tu ne peux t'en prendre qu'à toi même, cracha Rordian.
— Vivre ? »
Il eut un rire amer.
« Tu sais parfaitement que je ne vais pas survivre à ma blessure.
— Alors qu'est-ce que tu me veux putain ?
— J'ai réussi à sauver une enfant... Aide-la. »
Il s'effondra ne tenant plus sur ses jambes. Il désigna une maison qui n'avait quasiment épargnée par les flammes. Rordian s'y précipita. Une petite de cinq ans environ était assise contre le mur, le regard dans le vide. Ses cheveux noirs lui tombaient sur le visage. Le Liseur s'accroupit et lui murmura :
« Comment tu t'appelles ? »
Elle tourna lentement la tête vers lui. Ses yeux étaient rouges, mais l'instinct de survie semblant avoir pris le dessus parce qu'elle ne faisait aucun bruit et elle apporta son doigt à sa bouche pour lui intimer de se taire.
« Ne t'inquiète pas, les méchants sont partis, ils ne te feront plus de mal. »
Elle pointa alors Rordian du doigt.
« Moi je suis là pour t'aider.
— Je m'appelle Larisa. » lui souffla-t-elle de sa voix d'enfant.
Toujours accroupi, il écarta les bras. Elle se leva et vint s'y blottir. Larisa était visiblement la seule à avoir survécu. Elle allait très certainement rester traumatisée à vie, orpheline, qui avait assisté au massacre de sa vie entière.
Elle se mit à sangloter alors qu'il se relevait, ses petits bras fermement accrochés au cou du Liseur.
« Tu l'as trouvé, murmura Éléno en les voyant ressortir de la maison.
— Oui... »
Il s'apprêta à partir quand il entendit un râle d'agonie derrière lui.
« Ferme les yeux ma puce. » murmura-t-il à Larisa.
Il espéra que la petite avait obéit parce qu'il s'approcha d'Éléno et enfonça son épée dans son cœur pour achever sa souffrance. Le sourire de remerciement qui était figé sur son visage fit comprendre à Rordian qu'il avait pris la bonne décision.
Le Liseur prit une grande respiration qu'il regretta immédiatement. L'odeur de la fumée mélangée à celle des corps calcinés lui donna la nausée. Alors il se téléporta rapidement.
Larisa n'étant pas renseignée dans le sort de protection, il les mena à la grange où se trouvaient encore Parker et les trois Kayoliens qu'ils avaient sauvé un peu auparavant.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » lui demanda le rouquin.
Pour seul réponse, Rordian lui offrit un regard vide.
« Tu peux aller ajouter Larisa au sort du Cocon s'il te plaît ? »
Le Liseur ne voulait pas lâcher la gamine qui s'accrochait à lui. Parker écarquilla les yeux :
« Comment je fais ça moi ?
— Va demander à... qui tu veux, mais trouve pour l'ajouter. »
Il hocha la tête et partit.
« Vous, allez chercher vos familles et ramenez les ici maintenant. On reviendra vous protéger ici. »
Les trois Kayoliens hochèrent la tête et partirent à leur tour.
Rordian n'avait qu'une envie, c'était de se reposer. Il était épuisé psychologiquement. Mais il n'eut pas le temps de s'asseoir, Parker était déjà de retour.
« Tu as convaincu si vite d'ajouter quelqu'un au sort ? s'étonna le Liseur.
— Ils te font confiance.
— Mais ils auraient pu ne pas te faire confiance à toi. Avec Éléno tout le monde est devenu assez méfiant. »
Parker haussa les épaules. Il ne se rendait pas compte que la confiance à l'intérieur des Papillons avait été fragilisée. Peut-être que c'était ça qui expliquait qu'ils n'arrivaient à rien contre les Ombres ? Harrgos avait réussi son coup, ce qui faisait enrager Rordian. Heureusement, la petite Larisa dans ses bras avait pour effet de canaliser tous ses sentiments négatifs. Le cœur de l'enfant battait vite et en même temps il l'apaisait. Ses sanglots s'étaient calmés et sa respiration régulée. Elle avait l'air de s'être endormi.
« Parker, j'ai dit aux trois Kayoliens d'aller chercher leurs familles. Reste ici le temps que j'aille parler au Conseil pour savoir ce qu'on va faire d'eux. »
Il hocha la tête alors Rordian se téléporta au Cocon le plus silencieusement possible puis se dirigea au bureau de son père et de Mila. Il était fatigué mais sa journée était loin d'être terminée.
« C'est qui ça ? » demanda son père en désignant Larisa.
Rordian ignora la question pour répliquer affligé :
« Qu'est-ce qu'il s'est passé là-bas ? »
Mila afficha un air horrifié. Visiblement elle avait vu.
« Pourquoi j'étais tout seul là-bas, je ne suis pas arrivé tant de temps après vous quand même ?
— Anne est revenue juste après que vous soyez partis en nous indiquant qu'ils avaient enfin réussi à intercepter le nom de la ville et que l'attaque était imminente. Mais même quand nous on est arrivé c'était trop tard. Les flammes engloutissaient déjà tout le village. Il n'y avait déjà plus aucun cri, c'était trop tard... Nous avons fait venir une Aquarieuse puis nous sommes partis. Il n'y avait rien à faire.
— Pourquoi m'avoir fait venir ?
— Parker était parti avant que l'on revienne. On s'est croisé Rordian.
— Sylvain est revenu ?
— Oui. »
Il expliqua alors à son tour l'apparition d'Éléno, le sauvetage de Larisa qui dormait toujours dans ses bras, la mort de leur ex-compagnon ainsi que l'ordre qu'il avait donné à leurs trois rescapés.
« Très bien, va faire examiner l'enfant, puis va te reposer, on va organiser la protection de ces gens. »
Ils seraient très certainement mis à l'abri dans une de leur planque sur une autre planète comme ceux qu'ils avaient pu aider. Ces trois Kayoliens et leurs familles n'aspiraient peut-être pas à cette vie, mais maintenant ils n'avaient plus vraiment le choix.
Quand Rordian arriva dans l'infirmerie, il s'effondra sur la chaise présente.
« Camaé tu es là ? » demanda-t-il.
Il entendit un râle provenir de la pièce où la grand-mère de Xander gardait ses médicaments. Il se releva pour la rejoindre. Elle était pliée en deux en se tenant péniblement à un meuble.
« Camaé tu vas bien ? » paniqua soudainement le Liseur.
La Soigneuse chercha à répondre mais elle fut prise d'une horrible quinte de toux. Rordian écarquilla les yeux et se précipita pour l'aider. D'un bras il tenait Larisa et de l'autre il aida la vieille femme à se déplacer pour aller l'asseoir sur la chais où il était quelques minutes plus tôt.
Elle avait fortement maigrie et elle tenait à peine sur ses jambes. Pourquoi cette tête de mule refusait toute aide ?! Elle avait vraiment mauvaise mine, le teint pâle les joues creusées. Rordian s'apprêta à lui demander très sérieusement ce qu'elle avait mais une nouvelle quinte de toux secoua la femme. Et lorsqu'elle se mit à cracher une sorte de sang violacé, le Liseur reconnu ces symptômes immédiatement.
« Tu es dans le même état qu'était Loïs... Camaé tu as été empoisonnée aussi n'est-ce pas ? »
Elle ne répondit pas et le fusilla du regard.
« Camaé sois honnête pour fois !
— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? répliqua-t-elle vivement. Que je suis condamnée ? Eh bien oui, je suis condamnée.
— Depuis quand tu le sais ?
— Je suis la meilleure Soigneuse qui existe, je le sais depuis le départ. »
Rordian sentit toute la peur dans sa voix. Il avait envie de hurler. Hurler qu'elle aurait dû leur dire, qu'ils avaient le droit de savoir. Mais il comprit pourquoi elle n'en avait pas parlé. Il n'existait pas d'antidote qu'il leur était possible d'avoir... Elle n'avait voulu inquiéter personne et elle avait voulu qu'ils sauvent Loïs. Il comprenait parce qu'il aurait fait la même chose. Mais malgré tout, ses yeux s'humidifièrent et les larmes menacèrent de couler. Il allait perdre la seule grand-mère qu'il n'ait jamais eue et il ne pouvait rien faire pour l'empêcher. Encore une fois, ils étaient totalement impuissants.
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Fin de chapitre 🥰
Encore une fois, l'ambiance est lourde et rien ne va bouh 😭 (suis je sadique à trouver que ce sont mes chapitres préférés les chapitres comme ça ? 😂😂)
Camaé a été empoisonnée et est condamnée à mourir 😢 vous vous y attendiez ?
Malgré la tristesse du chapitre, j'espère qu'il vous aura plu 😊
Et on se retrouve comme toujours là semaine prochaine ! 🥰
Bisouilles 😘🦋
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