Chapitre 33 : le début du voyage
Ils étaient six à partir ce matin. Les trois Kilidohanas et les trois Papillons qui avaient juré de les protéger au péril de leur vie. Sam, Lidonna, Rivel et Cyn, Firân, Sulvan. Après avoir fait part de leurs découvertes au Conseil, la décision avait été d'envoyer les Kilidohanas. Le fait qu'en bas de la recette pour la potion, une remarque sur les Kilidohanas ait été inscrite, bien qu'elle ne soit pas lisible, avait perturbé tout le monde. Ils étaient venus à une conclusion : cette potion était liée aux Kilidohanas, ils devaient donc partir la faire.
Mais leur sécurité étant plus importante qu'autre chose, alors ils avaient cherché trois personnes qui pourraient les protéger au péril de leur vie. Rordian avait demandé à ce que Firân parte. Il avait peur que son meilleur ami développe une haine inoubliable pour son frère s'il restait. Et il savait qu'il était digne de confiance. Lidonna avait demandé à Sulvan de l'accompagner. En s'entraînant ces derniers mois avec lui elle avait appris à le connaître et elle avait découvert un garçon généreux en qui elle pensait pouvoir avoir confiance. Pour son plus grand plaisir, il avait accepté. Et Cyn, après une annonce du Conseil, avait été la plus motivée et déterminée pour partir. Elle voulait se sentir utile de manière concrète et chacun la savait particulièrement fidèle aux Papillons.
Leur première destination était Lilipucie pour récupérer le Neonothopanus gardneri. Après avoir faits leurs recherches, Lidonna et Rordian ils avaient déterminé que cet ingrédient était un champignon luminescent qui ne poussait que sur la planète de ces petites fées.
A Lilipucie toute leur magie était brouillée. Ils ne pouvaient ni utilisé leurs pouvoirs ni la lumière pour se téléporter. Alors Careil guida le groupe jusqu'à l'unique portail qui permettait d'accéder à ce monde. Avant de partir, Lidonna avait fait ses au revoir à sa famille, mais surtout à Rordian. Cette séparation leur brisait le cœur à tous les deux mais ils savaient qu'ils se reverraient régulièrement. Ils avaient tenté de ne pas la rendre trop tragique et théâtralisée. Ils avaient cherché à rester raisonnable parce qu'ils savaient qu'ils que cette séparation serait temporaire. Bien qu'ils n'aient aucune idée du temps que prendraient leurs expéditions. Mais c'était la première fois qu'ils étaient séparés depuis qu'ils s'étaient mis ensemble... Alors ce n'était pas simple pour eux. D'autant plus que Rordian allait être séparé de ses deux Protamentés. Mais il savait que c'était le mieux à faire, pour tout le monde.
Le portail qui menait à Lilipucie était une simple porte verrouillée par un sort cachée au fond de la capitale. Une porte sur un mur qui semblant ne mener nulle part. Au moins, personne ne pouvait y tomber dessus par hasard.
La Reine lilipucine avait été prévenue de leur arrivée, mais Careil les avait mis en garde : il y avait de grande chance pour que personne ne soit là pour les accueillir. Même s'ils entretenaient de bons rapports, les Lilipucines n'aimaient pas quand des Kayoliens s'introduisaient sur le territoire. Ils devraient probablement se débrouiller seuls pour atteindre le château.
« Bon... Qui y va en premier ? demanda Sam.
— Vous n'avez rien à craindre, répliqua Careil.
— Peut-être, mais ça reste stressant ! s'écria Lidonna.
— Vous allez être confronté à bien plus stressant qu'un portail. Tu es sûre que tu es prête pour ça ? s'inquiéta soudainement le père de Rordian.
— Bien sûr. » s'offusqua-t-elle.
Comme pour le contredire, Lidonna prit une grande respiration et passa la première à travers le filet flou de lumière qui se trouvait devant eux. La rouquine ressortit de l'autre côté , cernée par des montagnes. Alors que ses amis la rejoignaient, elle se mit à tourner sur elle-même, la tête en l'air. Ils étaient bloqués au creux de falaises. Personne ne viendrait les chercher ici ? Et comment allaient-ils se débrouiller pour sortir d'ici si leurs pouvoirs étaient inutilisables ?
Soudainement Lidonna se rendit compte qu'il y avait beau y avoir du soleil, elle ne voyait aucun rayon. Leurs pouvoirs étaient réellement inaccessibles. Immédiatement, elle eut l'impression d'être vulnérable. Ils étaient coincés là, sans pouvoir, et dès que la dernière personne traversa le portail ce dernier disparut. Ils ne pouvaient donc pas faire non plus demi-tour.
« Qu'est-ce qu'on va faire ? s'inquiéta Cyn en observant le lieu où ils avaient atterris.
— Tous nos pouvoirs sont inutilisables. » remarqua Firân.
Alors le groupe leva la tête.
« Il n'y a qu'un seul moyen de sortir d'ici...
— Non ! On ne peut pas escalader la falaise ! s'écria Sulvan.
— Ce n'est pas si haut que ça, constata Rivel. On peut atteindre le sommet rapidement.
— Ce n'est pas ça qui m'effraie. Si on tombe, on risque très probablement de mourir.
— Alors ne tombons pas ! » répliqua Sam avec un sourire.
Sans attendre, le Localisateur s'approcha d'un des murs, celui qui lui sembla être le moins abrupte, et commença à grimper. Il avança, doucement et précautionneusement sur la falaise, faisant attention à chacun de ses mouvements : où il mettait les pieds, quelle partie de rocher il attrapait.
Les autres le regardèrent sans bouger, peut-être un peu effrayé à l'idée qu'il tombe. Mais Sam, en prenant son temps, atteignit le sommet sans aucun problème. Il regarda ses camarades et leur lança :
« Venez, ce n'est pas si compliqué ! »
Cyn se lança sans attendre. Un peu plus aventurière, la jeune femme monta le mur bien plus rapidement. Elle glissa une fois, mais réussit à se rattraper et rejoignit Sam.
« A qui le tour ? demanda Rivel.
— On aurait du amener une corde, bougonne Sulvan terrifié.
— Tu n'arrives pas à contrôler tes sentiments ? s'étonna Lidonna.
— On a tous nos phobies.
— Ok, suis ce que je fais alors, lui dit Rivel.
— Nous on reste en bas pour t'aider ! » ajouta Firân.
Le Luminaire et l'Immobilisateur échangèrent un sourire avant que Rivel se lance dans l'escalade. Sulvan prit une grande inspiration et son courage à deux mains puis il se mit à le suivre. Il tremblait, et ses prises n'étaient pas très certaines, mais les encouragements de Lidonna et Firân, et le guidage de Rivel lui donnèrent la force de monter sans tomber.
« C'est à notre tour... » murmura la rouquine.
Elle avait beau ne pas avoir le vertige, elle n'était tout de même pas rassurée de devoir escalader sans protection. Mais tous ses camarades l'avaient fait, il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne réussisse pas. Les prises semblaient assez creuses, permettant de s'accrocher et s'équilibrer comme il faut.
« Vas-y d'abord, lui souffla Firân. Je pourrais t'aider en cas de besoin.
— Merci. »
Elle enlaça son ami avant de se placer devant la falaise. Elle plaça lentement ses mains sur la pierre puis un pied. Elle déglutit puis poussa sur sa jambe pour décoller totalement du sol. Lidonna était crispée sur ses prises. A chaque fois qu'elle faisait un mouvement elle devait faire changer son centre de gravité, elle qui n'avait jamais fait d'escalade trouvait ça effrayant. Mais elle n'avait pas le choix, elle le savait. Elle avait déjà fait face à la mort, ce n'était pas un petit bout de mur et un peu de vide qui allait l'arrêter.
Alors elle mit sa raison de côté et laissa son instinct prendre le dessus. Comme Sam, elle monta précautionneusement alors elle arriva au sommet sans problème, rapidement suivie par Firân.
« Eh bien je vous l'avais dit ! s'écria Sam. Ce n'était pas si compliqué.
— Parle pour toi, marmonna une nouvelle fois Sulvan.
— Arrête de râler ! T'as géré mon pote ! »
Le Luminaire offrit une grande tape dans le dos de l'Empathe et un sourire d'encouragement.
« Il faut qu'on aille au château de la Reine maintenant...
— Quelqu'un sait comment on y va ? » demanda Cyn.
Le petit groupe se lança des regards inquiets. Careil ne leur avait jamais indiqué ça. Ils avaient tous été persuadés qu'ils arriveraient à proximité du château... Mais ce n'était pas le cas. Ils étaient perdus dans un monde qu'ils ne connaissaient pas, sans aucun moyen de partir... Careil aurait pu les prévenir.
« Eh bien allons chercher des informations auprès des Lilipuciens qu'on croisera, soupira Firân.
— On part par où ? »
Cyn tourna sur elle-même puis s'arrêta subitement.
« Par là ! s'écria-t-elle dans un petit rire. Pas d'objection ?
— Aucune !
— Alors c'est parti ! »
Sans se laisser abattre, le groupe partit à l'aventure joyeusement, Cyn à leur tête. La jeune femme était motivée. Elle avait envie de bien faire les choses. Et sa bonne humeur naturelle était contagieuse.
Ils cherchaient un village, ou au moins un voyageur. Quelqu'un qui pourrait leur donner n'importe quelle information. Alors ils avançaient avec espoir. Mais plus ils marchaient, plus ils avaient l'impression de se perdre et de s'enfoncer au milieu de nulle part. Les minutes passaient, les heures défilaient et le soleil tombait dans le ciel.
« Il n'y a pas de ville ou de village dans ce monde ? s'étonna Sulvan.
— Normalement si. En cours on ne nous a jamais parlé de Lilipucie comme dans monde champêtre et rural... »
Pourtant c'était tout ce qui les entourait. Des champs, des prairies, des forêts... La nature à perte de vue ! mais aucun signe de vie. Ils n'étaient pas sorti de l'auberge...
Soudain une pensée envahit Lidonna. Harrgos avait voulu qu'ils créent la potion ? Mais combien de temps avaient-ils ? Allait-il les attendre si leurs expéditions prenaient plus de temps que prévu ? Elle avait peur de rentrer un jour et de tomber sur une terre détruite et désertique...
Soudain Lidonna sentit une petite pique au niveau de son cou, comme si un moustique venait de se délecter de son sang. Dans un réflexe, elle amena sa main comme pour écraser l'insecte et sentit un petit relief sous ses doigts. Elle se sentit légèrement vaseuse puis sa tête se mit à tourner. Devant elle, ses amis s'effondraient. Mais elle n'eut pas le temps de s'inquiéter, elle s'évanouit à son tour.
*
La rouquine se réveilla péniblement. Ses cheveux et ses vêtements étaient plein de poussière et un mal de crâne lancinant lui parcourait le front. Elle se releva doucement et se rendit compte qu'elle se trouvait dans une cage carrée à peine plus grande qu'elle. Les barreaux étaient fait de bois, mais ensorcelés pour être aussi solides que de l'acier.
Lidonna observa le décor où elle se trouvait. Ses amis étaient à ses côtés, dans leur propre cage, toujours évanouis. Leurs prisons avaient été placées dans un trous, en témoignaient les murs tout autour d'eux. Il n'y avait pas un bruit, aucun signe de leur agresseur ni même de la faune ambiante. Rien. La nuit était noire et silencieuse. La lumière de la lune peinait à se faire une place dans ce paysage brumeux.
Elle était seule en pleine conscience. Elle devrait tenter de s'endormir, mais elle savait qu'elle en était incapable. Alors elle s'assit sur ce sol dur et froid, le dos contre les barreaux, et elle patienta. Alors que les heures passaient extrêmement lentement, ses pensées, elles, tournaient à mille à l'heure. Avaient-ils été enlevés par des Lilipuciens ? Mais pour quelles raisons ? Bien que Careil leur ait dit que le peuple n'aimait pas que les Kayoliens s'introduisent sur leur planète, elle les voyait mal les enlever... Mais si ce n'était pas eux, qui cela pouvait être ? Kayolina était la seule planète cosmopolite. Elle avait peur. Ils n'avaient aucun moyen de défense. Ils ne savaient pas contre quoi ils devaient se battre.
Les yeux grands ouverts, impossible pour elle de dormir, elle vit petit à petit le soleil se lever. Et à mesure que la lumière revenait, des bruits de vies commençaient à se faire entendre. Des portes, des voix, des pas, des... battements d'ailes. En les voyant passer au-dessus d'elle, Lidonna eut la confirmation qu'ils étaient dans un village lilipucien...
« Eh ! Eh ! Excusez-moi ! » s'écria-t-elle en se relevant.
Quelques Lilipuciennes tournèrent la tête vers elle mais ne lui portèrent pas plus d'intérêt.
« S'il vous plaît ! S'il vous plaît... »
Les fées ignoraient complètement la Luminaire. Désespérément, elle se laissa glisser contre la cage. Et ses compagnons qui ne se réveillaient pas... Elle soupira. La jeune femme avait beau avoir vécu toute sa vie sans magie, aujourd'hui elle se sentait complètement dépossédée sans sa Lumière. Si seulement quelqu'un voulait bien venir lui parler, elle expliquerait le malentendu... Ils n'étaient pas là pour faire du mal ! Ils voulaient juste sauver leur planète...
Alors qu'elle pensait que ça n'arrivera pas, Lidonna remarqua qu'une Lilipucine était en train de descendre jusqu'à eux. Elle se leva précipitamment et accrocha ses mains aux barreaux.
« S'il vous plaît ! Il doit y avoir un malentendu !
— Vous parlez lilipucien ? » s'étonna la fée.
Lidonna eut le même mouvement léger de recul que son interlocutrice et elle se rappela qu'elle était polyglotte. Elle parlait parfaitement la langue et la comprenait parfaitement. Et elle était peut-être la seule de leur groupe.
« Oui... se contenta-t-elle de répondre.
— Parfait, vous allez pouvoir répéter à vos compagnons nos ordres.
— Vos ordres ? Non mais attendez ! Je vous promets que c'est un malentendu !
— Un malentendu ? Vous étiez sur nos terres ! Sur notre planète. »
Face à la froideur du ton de la Lilipucine, Lidonna frissonna. Son interlocutrice avait beau ne mesurer qu'une vingtaine de centimètre, la rouquine se sentait mal à l'aise voire effrayée.
« Nous avons rendez-vous avec votre Reine ! expliqua-t-elle alors.
— J'ai donc affaire à une menteuse.
— Mais pas du tout ! Je vous le promets ! Nous devons sauver notre planète !
— Vous auriez peut-être dû réfléchir avant de vous introduire sur nos terres alors. Vous aurez plus de mal à sauver votre planète quand vous serez mort.
— Attendez. Quoi ?! Comment ça, mort ?
— Eh bien c'est la loi. Si un être doté d'intelligence pénètre sur notre territoire, nous avons le droit de vie ou de mort sur lui. »
La rouquine fut prise de sueur froide. Ils avaient préparé leur voyage pendant plusieurs mois, et personne n'avait été foutu de leur dire qu'à tout moment ils pouvaient enfreindre une loi qui leur coûterait la vie ? Careil n'aurait pas pu les prévenir ?! Et la Reine ne pouvait pas prévenir de leur venu ! Ils avaient été jetés dans le grand bain sans qu'on leur apprenne à nager et maintenant ils allaient se noyer...
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Fin de chapitre 🥰 et début de la partie 2 !
L'ambiance change radicalement et on se retrouve en petit comité !
J'espère que cet aspect voyage et découverte des autres planètes vous plaira 🤭
Enfin, si nos héros arrivent à ce sortir de ce problème immédiat 😇
Je n'ai pas vraiment de questions cette fois
J'espère que la chapitre vous aura plu et on se retrouve comme d'habitude la semaine prochaine !
Bisouilles 😘🦋
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro