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Chapitre 19 : Nouvelles responsabilités

            Lidonna se réveilla doucement, le corps entièrement douloureux. Où était-elle ? Pourquoi avait-elle si mal ? Elle regarda autour d'elle et se rendit compte qu'elle était tranquillement allongée dans son lit, au Cocon. Elle observa son corps, pour comprendre, et la première chose qu'elle remarqua fut que le tatouage que lui avait fait Dæxor avait disparu. Alors les souvenirs de la veille lui revinrent immédiatement. L'hypnose, le massacre qu'ils avaient commis, Harrgos leur expliquant son plan pour gagner du temps, le meurtre de Dæxor... Après ce moment là, Lidonna s'était évanouie de douleur. Elle avait eu l'impression qu'on lui arrachait littéralement une partie d'elle-même.

Elle était dans son lit. Elle y était bien. Mais il fallait qu'elle se lève. Il fallait qu'elle apprenne les conséquences du film qu'avait créé Harrgos, et ce qu'ils comptaient faire. Elle s'assit au bord du matelas les muscles en feu. Elle était parcourue de courbatures très douloureuses. Elle avait l'impression d'être revenue aux lendemains de ses tous premiers entraînements avec Xander.

Lidonna se leva et ouvrit ses volets. Le soleil commençait à peine sa course dans le ciel, et l'herbe était parsemée de rosée matinale. La jeune femme se fit la réflexion qu'elle voyait ce décor tous les jours mais qu'ils ne pouvaient pas sortir. Le seul extérieur auquel ils avaient accès étaient le jardin des Dennes.

Elle prit une douche rapide mais chaude pour essayer de détendre ses muscles mais rien n'y faisait. Elle avait l'impression constante que ces derniers étaient contractés. Elle attrapa les premiers vêtements qui lui tombèrent sous les doigts. Un legging noir et un débardeur bleu. Puis elle sortit de sa chambre et laissa ses pas la guider jusqu'au bureau de Careil et Gia.

Elle avait envie de se jeter dans les bras de Rordian, mais son corps avait pensé que, peut-être, elle tomberait sur le Conseil au complet en allant au bureau. Elle avait besoin de repos. Les évènements s'enchaînaient sans pause. Elle avait à peine eu le temps d'être triste pour la mort de Willôde et Keitel. Quand elle y pensait son cœur se serrait de douleur, mais c'était un peu comme si sa tristesse était passé au second plan, comme tout le reste de ses émotions.

Elle arriva rapidement devant la porte du bureau. Elle hésita, puis frappa vivement.

« Entrez ! Oh ! Lidonna tu es réveillée, comment tu te sens ? » demanda Gia en se levant de son siège.

Elle s'approcha et posa une main compréhensive sur son épaule. Lidonna fut un peu surprise par ce geste tendre inhabituel, mais ce n'était pas désagréable.

« J'ai mal partout. Je me sens vide et fatiguée.

— Au moins tu es vivante ! remarqua Careil.

— J'aurai pu ne pas l'être ?

— Dans le conte, Elsoé meurt en même temps que la personne à laquelle elle est liée.

— Heureusement que ce n'est qu'un conte. » répliqua Gia.

Careil souffla du nez comme mécontent que sa femme le contredise ou comme s'il n'avait rien à ajouter.

« Qu'est-ce que tu fais ici ?

— J'ai besoin de connaître la situation... »

Careil tourna la tête vers sa femme, crispé. Ils auraient préféré oublier les évènements de la veille, que plus personne ne leur en parle plus jamais.

« Comment est-ce qu'on est rentré ? insista Lidonna face à leur silence. Et le film ? »

Gia soupira. Après tout ils étaient les plus âgés du Conseil, c'était leur rôle de la mettre au courant, surtout s'ils voulaient qu'elle les rejoigne.

— Juste après la mort de Dæxor et que tu te sois évanouie, on a tous été téléportés sur la place de la fontaine, les corps des civils compris. C'était...

— Horrible, compléta Careil.

— La place et l'eau de la fontaine sont devenus rouges. Nous nous étions totalement désemparés, nous n'avons jamais été aussi peu préparé. Les Kayoliens sur la place ont probablement été traumatisé à vie... Nous n'avons jamais entendu parler de ces enlèvements parce que les Ombres avaient spécialement choisi des cibles qui n'avaient plus de famille, peu d'amis. Des personnes dont l'absence n'inquiéterait pas. »

La mère de Rordian détourna la tête dans un mouvement d'émotions. Lidonna qui pensait les Fribhaï insensible à cause de leur façon de traiter Rordian découvrait une nouvelle facette d'eux. Mais Lidonna les sentait touchés, même Careil qui restait en retrait.

« Avant les Ombres n'étaient qu'un simple groupuscule qui voulait simplement imposer leurs idées que l'on matait très facilement. Mais depuis que le pouvoir a changé de mains, rien de va plus. Harrgos a un objectif, des envies... on le sait on s'en doute. Depuis un certain temps ils sont plus agressifs. Plus intelligents... Et nous... »

Gia se sentait coupable, Lidonna le voyait bien. Si les Ombres avaient changé de dirigeants, les Papillons l'avaient forcément fait aussi. Ils devaient se sentir responsable de l'échec des Papillons...

« Et nous, nous faisons du mieux que nous le pouvons ! » complèta Careil catégorique.

Gia ne répondit rien. Ils restèrent pendant quelques instants dans un silence pesant et gênant. La mère de Rordian ne semblait plus apte à répondre, mais Lidonna n'avait pas eu toutes ses réponses.

« Et le film ? s'obstina la jeune femme.

— Nous avons des agents dans toutes les villes, prêts à intervenir en cas de besoin, répondit Careil pour prendre le relais. Et on doit réunir le Conseil pour en discuter plus en profondeur. »

Lidonna hocha la tête satisfaite. Depuis un certain temps on la prenait au sérieux et on ne la mettait plus à l'écart. Avoir des réponses à ses questions était inédit mais si agréable. Elle remercia alors les Fribhaï et s'apprêta à partir mais Careil la retint.

« Viens à la réunion du Conseil, dans une heure, on veut que tu y prennes part.

— D'accord, je viendrais. »

Immédiatement, Lidonna eut une bouffée d'assurance. Elle sortit du bureau la tête haute et l'allure digne. Savoir que Careil et Gia voulait d'elle à une réunion du Conseil qu'elle n'avait pas demandé avait quelque chose de grisant. On lui faisait confiance et elle était en train de devenir importante. Elle aurait aimé que Willôde et Keitel soient là pour le voir. Elle aurait voulu des parents qui seraient fiers d'elle. Ses parents... Mais puisqu'ils n'étaient plus là, elle décida d'être fière pour elle-même.

Lidonna avait une heure de temps libre. Elle voulait voir Rordian, s'enquérir de son état et passer un moment de tendresse au milieu de cette guerre traumatisante. Elle avait besoin de se blottir dans ses bras, de sentir son odeur, d'entendre sa voix, de tout simplement être avec lui.

La jeune femme avait l'intuition qu'il n'était pas dans sa chambre. Mais étrangement il ne se trouvait pas à la salle d'entraînement. Lidonna aurait cru qu'après une journée pareille il aurait besoin de se défouler, laisser s'échapper tous ses sentiments qui se bousculaient en lui. Le problème de Lidonna c'est qu'à part le jardin, elle ne connaissait pas d'autre lieu au Cocon. Et elle avait peur de se perdre en explorant seule.

Alors elle décida d'aller se balader dans le jardin. Il était apaisant, elle s'y sentait bien, et à défaut de voir son petit ami peut-être qu'elle retrouverait le Denne arc-en-ciel et sa petite famille.

Lidonna ne croisa personne dans les couloirs. Il était relativement tôt encore, et cela expliquait en parti cette désertion, mais ce n'était pas la seule raison. Les Papillons avaient tous combattu hier, ils étaient tous déstabilisé et la déprime se ressentait dans ces corridors vides de toute présence...

Dehors l'air était frais et pur. La jeune femme prit une grande bouffée revigorante et commença à déambuler à travers les différentes plantations. Le soleil se reflétait timidement sur les différentes couleurs et commençait à venir chatouiller la peau de Lidonna. Elle était bien au milieu des plantes. L'atmosphère était calme et apaisante. Mais alors qu'elle profitait de ce petit moment parallèle, l'oreille de Lidonna fut attirée par des bruits de reniflements.

Lidonna suivit ce douloureux bruit. Elle arriva vers un des bancs du jardin où elle trouva Rordian. Elle arrivait de côté et elle voyait les larmes couler silencieusement le long de ses joues.

« Rordian ? »

Le Liseur sursauta et essuya rapidement son visage.

« Je... »

Il plongea son regard dans le sien. Ses yeux étaient rouges, signe qu'il pleurait depuis un long moment déjà. Il ne dit rien, ne fit aucun commentaire. Lidonna ne savait pas comment réagir. Elle l'avait déjà vu pleuré, certes, et c'était dans d'autre circonstance... Ils se disputaient encore très souvent à cette époque là et Lidonna n'avait pas réussi à trouver sa place. Pourtant elle avait un peu peur. Elle ne voulait pas le brusquer. Elle avait bien compris que ça ne servait à rien, qu'il avait besoin de son espace.

Mais elle n'avait qu'une seule envie : soulager le cœur de Rordian. Qu'il lui parle, qu'elle comprenne, qu'elle puisse essayer de l'aider.

« Lidonna... »

La jeune femme prit son prénom pour une invitation. Au moins une invitation à s'asseoir à ses côtés. Elle attrapa sa main et entrelaça leur doigt. Rordian appliqua une pression pour la remercier silencieusement.

« ça va... commença-t-il.

— Tu es sûr ?

— Il faut bien.

— Non. Tu as le droit d'aller mal. »

Lidonna l'entendit déglutir.

« Tu peux me dire tout ce que tu as sur le cœur. Je suis là pour toi. »

Rordian prit une grande respiration.

« Willôde et Keitel me manquent terriblement. Et je me sens extrêmement mal depuis hier. On a tué je ne sais pas combien d'innocents, je me sens totalement baladé par les Ombres, j'ai vu Sam s'écrouler au sol et même si je savais qu'il irait mieux c'était déstabilisant et pendant un instant je t'ai cru morte.

— Mais je ne suis pas morte, souffla Lidonna.

— Heureusement, je ne sais pas ce que je ferais sans toi, répondit Rordian en posant sa tête sur celle de la Luminaire.

— Moi non plus, répondit la rouquine.

— Tu sais... Relativement, ça va. C'est juste que, moi aussi j'ai besoin de relâcher la pression d'une manière ou d'une autre... Parfois c'est la colère...

— Parfois les pleurs. Je comprends.

— Et toi ? Tu t'es quand même évanouie hier.

— Ce que m'a fait Sulvan fonctionne vraiment bien. J'arrive à gérer comme il faut mes émotions. Je ne sais pas si un jour tout ne va pas m'exploser à la figure, mais peut-être que ce jour là tout sera fini.

— On peut espérer... »

Ils restèrent un long moment, blottis l'un contre l'autre, à profiter du décors et d'eux. Mais le temps les rattrapa et il fut l'heure de rejoindre la réunion du Conseil. Rordian ne fut pas surpris que Lidonna le suive, ses parents l'avaient prévenu. Pourquoi l'avaient-ils fait d'ailleurs ? D'habitude, ils prenaient leur décision sans aucune délicatesse à son égard.

« Bonjour à tous, déclara Careil quand tout le monde fut arrivé. Bien qu'on ne puisse pas réellement qualifier ce jour de bon. Avant de commencer, nous avons demandé à Lidonna de venir car nous aimerions qu'elle intègre le Conseil. Nous pensons que c'est une bonne idée, en tant que Kilidohana. »

La concernée fut soulagée quand elle vit les hochements de tête approbatif.

« Il faut que nous prenions une décision. Le film n'a pas encore été diffusé, mais on peut être certain qu'il le sera. Et nos agents dans les villes ne seront pas suffisant puisque nous ne sommes pas assez nombreux. Nous ne pouvons pas couvrir chaque mètre carré..

— Alors il faut qu'on prenne les devants, déclara Xander.

— Est-ce tu es en train de suggérer...

— De révéler à tout le monde ce qu'il s'est passé. »

Des onomatopées de surprise s'élevèrent. Lidonna ne comprenait pas vraiment pourquoi, mais l'idée semblait étonner voire même scandaliser.

« On est une société secrète depuis des centaines d'années et tu veux qu'aujourd'hui on se révèle au monde ?!

— Si on ne le fait pas, les Ombres vont le faire à notre place. Notre secret est terminé. Une nouvelle ère commence, autant que ce soit nous qui le révélions.

— Xander a raison, ajouta Méréla. D'autant plus que nous avons de très bons Charmeurs. Ce sera plus simple. Et mieux pour nous. »

Les réfractaires à cette idée n'eurent pas le temps de réfléchir, leur réunion fut interrompue. Cyn entra dans le bureau hors d'elle.

« Je me suis contenue hier, par respect, mais aujourd'hui je veux des comptes. Des explications !

— Cyn, on n'a pas de compte à te rendre. » répliqua calmement Careil.

Il s'attendait à avoir le soutien du Conseil, au moins de sa femme. Mais Xander, Sam et Rordian attendaient eux aussi des explications tandis que Méréla et Quire ne comprenaient pas ce qu'il était en train de se passer. Et Gia avait plus de remords que son mari.

« Je crois au contraire que si, répliqua Cyn. Qu'on a le droit de savoir. Vous avez totalement passé sous silence ce qu'il s'est passé, vous avez fait oublier les horreurs que vous avez fait endurer à des pauvres gens qui n'étaient même pas d'accord !

— Ce n'était pas nous, Cyn !

— On m'a toujours enseigné que les Papillons étaient nos sauveurs, des gens biens. Mais en fait, vu mon âge, j'ai été un de ces bébés forcés non ? Vous avez lavé le cerveau de vos membres !

— Nous aussi on a dû avoir des enfants dans cette période, on en a même eu deux je te signale ! Tu n'étais pas là à l'époque, tu ne peux même pas comprendre à quel point il était important pour que les Kilidohanas soient de notre côté ! C'est une guerre Cyn, et une guerre ce n'est pas beau à voir. Et parfois il arrive qu'il faille faire des horreurs. Tu étais prête à tuer des Ombres je te rappelle...

— Pour faire le bien ! s'offusqua la jeune Invisible.

— C'était pareil pour nous... murmura Gia. Ne crois pas qu'on ne le regrette pas ou qu'on ait pris du plaisir à ce qu'il s'est passé. C'était horrible à tous les niveaux. Dans mes cauchemars j'entends encore les cris déchirants de ces parents qui ne voulaient pas abandonner leurs enfants. J'ai obligé ma propre sœur à abandonner son fils. Et malgré ça elle est restée dans les Papillons et est elle-même entrée dans le Conseil, parce qu'elle savait que pendant une guerre il faut faire des sacrifices. Mais Cyn, je regretterai toute ma vie la façon dont ça s'est passé. »

Elle semblait satisfaite par ce qu'elle venait d'entendre. A moins qu'elle vienne de comprendre qu'elle n'était pas plus parfaite qu'eux l'étaient ? Pourtant Cyn ne partit pas.

« Des excuses publiques.

— Pardon ? Excusez-vous auprès de tous ces parents traumatisés. Que l'action fut nécessaire, c'est une chose. Vous l'avez dit vous même, vous regrettez comment ça s'est passé, alors excusez-vous. Prenez vos responsabilités en mains et prouvez que vous êtes de bons dirigeants pour cette organisation.

— Très bien. » déclara Careil.

La posture sûre d'elle de Cyn s'ébranla quelques instants, surprise qu'ils aient accepté si facilement. Mais elle était satisfaite. Elle les remercia poliment avant de sortir.

« C'est donc l'ère des révélations... soupira Careil.

— Visiblement. »

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