- Ton Hiroto ne te manque pas trop ? 

Kilari leva les yeux au ciel, un large sourire sur les lèvres. Lucie aimait un peu trop passer son temps libre dans le café dans lequel Kilari avait pu reprendre son poste à son retour. 

Bientôt un an qu'elle s'était installée définitivement en France. Si elle ne cachait plus vraiment sa précédente carrière, ce qui aurait été compliqué puisqu'elle avait fait les gros titres quelques temps, le café n'était pas bondé à cause d'elle comme l'avait été le café de son père à son ouverture. 

Elle en avait été soulagée. Elle n'aimais plus vraiment les bains de foule ou se retrouver dans des endroits plein à craquer. Quelques curieux passaient parfois et lui posaient des questions auxquelles elle répondait ou non, selon tout un tas de critère, mais principalement des questions posées. 

L'une des seules choses qui avait changé été que Lucie venait régulièrement lui tenir compagnie pendant ses pauses ou ses jours de congé. 

- Et toi, alors ? Quand est-ce que tu nous présentes quelqu'un ? 

- Ah ! Mais j'ai quelqu'un dans ma vie, maintenant ! 

- Et je ne suis pas au courant ? Quelle indignation ! s'exclama la jeune femme, faussement vexée. 

Lucie la regardait à présent plus timidement. Si elle n'en avait pas parlé jusqu'à présent, c'est principalement parce que ça faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas posée avec quelqu'un qu'elle avait peur que ça ne dure pas. Mais à présent, cinq mois après le début de leur relation, peut-être pouvait-elle en parler ? 

Kilari était toujours en train de nettoyer une table lorsque son amie reprit la parole.

- En fait... Tu la connais... 

Kilari suspendit son geste. Elle passa en revue tout leur groupe d'amis, mais n'avait jamais prêté attention à des gestes qui auraient pu faire penser qu'il y avait quelque chose avec l'un d'entre eux. Elle nota également le pronom utilisé mais ne commenta pas.

Elle poursuivit son ménage tout en jetant un coup d'oeil à la jeune femme, toujours installée au comptoir. Elle lui offrit un sourire intimidé avant de continuer.

- Il s'agit peut-être de Jenna.

La jeune femme en question était une étudiante venue d'Angleterre pour poursuivre ses études en France. Elle avait été introduite dans leur groupe d'amis par Lucie et la jeune femme aux longs cheveux roux et bouclés et à la peau pâle s'était intégrée immédiatement. 

Une autre chose qui surprenait Kilari mais que la jeune femme n'exprimait pas, c'était la facilité avec laquelle tout ce qui touchait à l'orientation sexuelle et la sexualité en général était abordé. Elle qui venait d'un pays où ces sujets étaient si tabous, elle n'en revenait pas de voir ce sujet arriver sur la table comme si l'on parlait de la pluie et du beau temps. Toujours est-il qu'une fois la surprise passée, elle se réjouissait simplement pour son amie. Pour fêter la nouvelle, elle les inviterait à dîner le week-end qui arrivait si elles étaient disponibles.

Lucie sembla sur le point d'ajouter quelque chose, les sourcils froncés avant de se retenir in extremis et d'accepter avec joie. 

¤

Quand elle rentra chez elle ce soir-là, la jeune femme dont la chevelure blond foncé avait retrouvé sa couleur naturelle se fit la remarque qu'en effet, tout le petit groupe d'artistes auquel elle était si attachée lui manquait. Hiroto un peu plus que les autres, mais le manque dû à l'absence était toujours présent. D'autant qu'il était compliqué de les avoir au téléphone puisqu'avec les sept heures de décalage entre Paris et Tokyo, la journée avait à peine le temps de démarrer en France qu'elle était déjà bien entamée au Japon et le soir venu, où il aurait dû être plus simple, pour des gens de n'importe quelle profession, d'avoir du temps libre était régulièrement synonyme de travail pour les artistes. Mais une tournée mondiale avait été annoncée pour le binôme auquel appartenait son petit-ami et son meilleur ami. Ne manquerait alors plus que Fubuki.

Kilari espérait que son amie aurait le temps de faire un saut à Paris pour voir son petit-ami en concert et la voir elle au passage, mais rien n'était dit. Quand elle en avait parlé avec la concernée, elle avait dit qu'elle essaierait de se libérer, mais le sujet n'avait pas été réabordé depuis la fois dernière, qui était quelques mois plus tôt. 

La jeune femme aux cheveux blonds s'allongea, laissant ainsi ses longues mèches s'éparpiller sur son canapé, et tapa un message au brun qui devait probablement dormir, à l'heure qu'il était.

Il lui envoya un simple coeur rouge, signifiant qu'il pensait à elle et qu'il l'aimait quand il n'avait pas le temps d'écrire autre chose. Elle ne comprenait pas bien pourquoi il était déjà réveillé, ou alors encore ? Mais après tout, elle connaissait bien le monde artistique. Il n'y avait pas vraiment d'horaires. Surtout en tant qu'auteur-compositeur. Et l'inspiration n'attendait pas. Peut-être Hiroto était-il en train d'écrire ? 

Elle posa son téléphone contre son torse et laissa ses paupières se fermer.

¤

Un changement de dernière minute obligea Kilari à annuler le dîner qu'elle avait prévu avec Jenna et Lucie. Elle s'était confondue en excuses, elle-même ravie de ce dîner, mais le café où la jeune femme travaillait faisait à présent office de brasserie, et une réservation avait été faite pour neuf personnes. Si en principe, son patron et Paul, l'autre serveur, parvenaient à s'en sortir, ça ne semblait pas être le cas pour aujourd'hui. Alors Kilari avait été contrainte d'annuler son dîner. 

Lucie ne l'avait pas mal pris, loin de là. Ce n'était pas de sa faute, comment aurait-elle pu lui en vouloir ? 

Mais cette nouvelle soirée de travail l'embêtait. Elle était contente d'avoir son samedi, pour une fois. 

À mesure qu'elle s'approchait de la brasserie, elle remarqua que l'établissement semblait fermé. Hormis les lumières, rien n'indiquait qu'il était ouvert. Les tables étaient toutes vides en dehors d'une grande tablée. Elle passa par l'arrière de la boutique pour se changer, mais fut accueillie par Marc, qui la poussa gentiment à passer en salle avant même qu'elle n'ait eu l'occasion de se changer. 

Elle râla en riant légèrement avant que son sourire ne disparaisse de son visage quand ses yeux se posèrent sur les différentes personnes attablées. Ses mains vinrent recouvrir sa bouche alors que des larmes perlèrent au bord de ses yeux. 

- Mais... Que faites-vous tous ici ? demanda-t-elle.

Hiroto se leva et s'approcha, un grand sourire aux lèvres, heureux de retrouver la jeune femme qui lui avait tant manqué ces derniers mois.

- On s'est arrangés pour pouvoir venir. J'ai embarqué deux des monstres avec moi. Nagumo et Kota voulaient absolument venir. J'ai invité ton frère également, je crois que ça faisait longtemps que tu ne l'avais pas vu ? Et Fubuki et Seiji... Je pense que ça coulait de source ! Lucie m'a également dit que tu les avais invitées, elle et Jenna alors je leur ai proposé de se joindre à nous.

La jeune femme se mit à sangloter avant d'entourer le cou du brun, le serrant fort contre elle. Il embrassa ses cheveux avant de lui avant de lui dire en japonais ces mots qui lui manquaient. Parce que chez soi, ce n'est pas toujours un lieu, mais cela peut être une personne.

- Tadaima*.

------------------------------

* Selon Google traduction, la traduction serait "Je suis à la maison", mais j'ai tendance à traduire je suis rentré, mais c'est une expression utilisée quand les gens arrivent chez eux au Japon. 

------------------------------

Bonjour ! J'espère que vous allez bien.

Pardon pour l'attente, encore une fois. Je suis sincèrement désolée des délais d'attente pour les chapitres à chaque fois. Il a été compliqué pour moi de terminer cette fiction parce que j'ai dû l'arrêter dans des conditions compliquées à l'époque et reprendre une fiction quatre ans après l'avoir abandonnée, c'était bizarre. 

Mais j'avais adoré écrire cette fiction sur Skyrock à l'époque et bien que j'ai arrêté Skyrock pour des raisons difficiles qui ont fait que je n'étais même pas sûre de recommencer à poster sur internet un jour, je voulais terminer cette fiction.

J'espère sincèrement que ma fiction vous a plu. N'hésitez pas à me faire part de vos avis.

Je ne pense pas réécrire de fiction sur Kilari à l'avenir, j'en ai écrit quand j'étais au collège et c'était important pour moi de terminer celle-ci, mais aujourd'hui j'écris d'autres choses, et je ne sais même pas encore quelle sera ma prochaine fiction sur ce compte (parce que j'en ai un autre sur wattpad mais j'écris des bl (boy's love) dessus, donc je suis parfaitement consciente que cela n'intéresse pas tout le monde.

Prenez soin de vous.

Sarah.