Chapitre 26
Les titres des journaux se ressemblaient depuis quelques jours. Tous annonçaient la même chose : au moins quatre plaintes avaient été déposées à l'encontre de Watanabe. Kilari n'avait pas été recontactée depuis qu'elle avait été auditionnée par son agence. Voilà déjà trois semaines qu'elle était revenue.
Kilari s'était installée chez Hiroto et si lui continuait de travailler tout en trouvant du temps à accorder à sa petite-amie, de son côté, le quotidien de la jeune femme se résumait à fuir les médias et rendre visite à ses proches. Elle se demandait si c'était vraiment une bonne idée de continuer de vivre chez Hiroto. Ils pouvaient être découverts à tout moment, même si le domicile de l'artiste était protégé et peu connu du publique.
Ce jour-là, elle avait passé la journée à regarder les médias. Elle qui les fuyait depuis son arrivée, la voilà qui avait passé sa journée à lire d'innombrables textes la concernant elle mais également toutes les autres victimes de cet homme. Elle ne porterait pas plainte. Elle avait l'impression, par cette action, de trahir toutes les autres, mais elle n'était finalement pas si forte que ce qu'elle pensait.
La jeune femme n'entendit pas la porte d'entrée claquer. Kilari sursauta en entendant Hiroto lui demander ce qu'elle regardait derrière elle.
- Rien, rien... lui dit-elle en se tournant vers le brun.
- Kilari... Je t'ai déjà dit de ne pas regarder tout ça.
- Et jusqu'ici, je l'ai fait.
Il plongea son regard dans le sien et soupira. Il embrassa son front et lui demanda ce qu'elle avait fait de sa journée. Elle ferma la page et éteignit l'ordinateur avant de se lever pour le rejoindre dans la pièce qui lui servait de bureau.
- Pas grand chose. J'ai lu et j'ai réfléchi...
Pour que la jeune femme aborde le sujet de cette façon, Hiroto se doutait que ses réflexions n'avaient pas été vaines et anodines.
- Je pense que je devrais peut-être m'installer chez mes parents... Cela ne nous empêchera pas de nous voir. Mais je ne sais pas si c'est très prudent que je reste vivre ici... On pourrait vite être découverts...
- Tu ne veux pas qu'on en parle demain ? la questionna-t-il en l'embrassant tendrement, ses mains venant naturellement se poser sur sa taille. J'ai envie de profiter de t'avoir un peu pour moi tout seul avant ce soir... Je sais que les garçons vont accaparer toute ton attention quand on sera chez mes parents...
Kilari sourit et posa de nouveau ses lèvres sur celles de son amant. Elle les redécouvrait à chaque baiser. Elle avait beau les connaître par coeur, les sensations qui s'emparaient d'elle dès lors que sa bouche rencontrait la sienne étaient toujours aussi agréables.
Hiroto effleura doucement ses hanches de ses pouces alors que les mains de Kilari vinrent se poser sur ses joues. Elle détacha leurs lèvres et laissa Hiroto poser son front contre le sien. Ses mains glissèrent dans son dos et la serrèrent tendrement contre lui.
Ils restèrent ainsi quelques instants, profitant simplement de la présence de l'autre.
Lorsqu'ils se séparèrent, Kilari lui renvoya la question qu'il lui avait posée précédemment au sujet de sa journée.
- On travaille sur notre prochain album donc on n'a pas trop d'autre choix que de bosser à fond sur les prochaines musiques, choisir lesquelles seront sur l'album etc. C'est l'un des aspects du métier que je préfère. J'ai tellement hâte qu'on les enregistre et qu'on puisse les chanter pendant nos concerts ! J'adore le partage avec le public, mais j'apprécie beaucoup aussi tout le travail qu'il y a avant. On a eu deux interview aussi... Et on m'a proposé un contrat pour un film. Mais je ne sais pas si je vais accepter... On verra.
- Tu as toujours été passionné par ce que tu fais et j'aime te voir comme ça, sourit Kilari en observant le jeune homme. Une raison particulière te fait hésiter pour le film ?
- Il faudrait que je parte rapidement pour les Etats-Unis, et je n'ai pas trop envie de partir en ce moment, lui avoua le brun sans détour.
Hiroto était bien conscient qu'il ne servirait à rien de mentir à Kilari. Elle n'approuverait certainement pas cette réponse, mais il s'agissait de son choix.
- Hiroto... Si ce n'est que par rapport à moi, alors vas-y.
- Ce n'est pas le cas, Kilari, rassure-toi. Il y a d'autres raisons, mais je n'ai pas envie de m'éloigner du Japon en ce moment. Alors certes, tu y es pour quelque chose, mais je n'ai pas envie non plus de travailler avec Seiji sur notre prochain album en étant séparés par des miliers du kilomètres.
La jeune femme sourit et l'embrassa.
- Dans tous les cas, c'est à toi de faire ton choix. Je te soutiendrai toujours.
Hiroto passa son bras autour des épaules de l'ancienne artiste et l'attira contre lui.
¤
- Tu comptes rester ici longtemps, Kilari ? interrogea la femme dont Hiroto avait hérité de la majorité de ses traits.
- Au moins le temps que tout ce qui vient de sortir se tasse... Je me doute que ça peut prendre quelques jours comme bien plus longtemps, mais je préfère rester ici et voir comment les choses évoluent. Je veux être présentes pour les autres artistes qui ont pu se retrouver face à... mon ancien agent, expliqua Kilari en perdant légèrement son sourire.
Ce sujet était toujours douloureux pour elle, malgré les innombrables progrès que la jeune femme avait réalisé tout au long de ces années.
- Tu auras toujours notre soutien, sois-en sûre. La rassura Tsukiko, en lui adressant un sourire réconfortant.
Hiroto effectua une légère pression sur la cuisse de l'ex-artiste avant la retirer pour se lever.
- Je vais débarrasser avec les garçons.
Les concernés n'eurent pas le temps de râler que Nagumo s'était déjà levé pour aider son frère, invitant les suivants à en faire de même. Lorsque tous les garçons furent dans la cuisine, la mère de la petite troupe repris la parole en regardant la petite-amie de son fils.
- Tu sais Kilari, quand tu es partie, je me suis demandé si tu étais vraiment celle qu'il fallait à mon garçon. Ne te méprends surtout pas, je t'adore et tu es comme ma fille. Nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions de nous voir, mais les rares fois où j'en ai eu l'occasion, je t'ai beaucoup appréciée et je n'ai jamais vu Hiroto si heureux qu'à tes côtés. Même lorsque tu étais encore en France, du moment qu'il pouvait te soutenir d'une manière ou d'une autre, il était heureux.
Les yeux de la belle femme aux cheveux bruns relevés en un chignon lâche se détachèrent de Kilari pour se tourner vers un cadre accroché au mur représentant ses cinq fils. Un cliché paraissant daté de leur enfance, le petit dernier, ne semblant pas être âgé de plus de quelques mois. Cette photo a été prise à la plage, les rires saisis sur l'instant sont comme figés pour l'éternité. Cette époque semblait si lointaine...
- Bien sûr, il était préoccupé par toute cette histoire, mais il faut savoir une chose, c'est qu'en amour, on n'attend pas le mariage pour se soutenir dans les moments de bonheur ou de malheur. Je ne doute pas une seconde que tu supporteras Hiroto dans les moments durs de la manière que je le vois te soutenir autant qu'il le peut en ce moment. Alors merci d'être dans sa vie. Ce que je t'ai dit tout à l'heure, je le pensais. Peu importe le soutien dont tu as besoin ou tu pourras avoir besoin dans le futur, tu le trouveras toujours auprès de notre famille. Tu en fais partie.
- Je ne vous remercierai jamais assez pour tout ce que vous m'apportez, et tout ce que vous avez fait pour moi jusqu'à aujourd'hui...
- Mais tu n'as pas à nous remercier, Kilari. C'est tout à fait normal.
La jeune femme serra ses mains entre elles, un sourire ému s'installant sur son visage.
Les garçons n'attendirent pas plus longtemps pour revenir au pas de course, Kota apportant le dessert et Kaï les assiettes.
- Maman, tu veux un thé ? questionna Hiroto en posant sa main sur l'épaule de Kilari.
- Si je bois un thé maintenant, je ne vais pas dormir, mais une tisane je veux bien.
Il retourna dans la pièce attenante, suivi de la jeune femme qui l'avait accompagnée pour ce dîner. Il remplit la bouilloire et la fit chauffer avant de se tourner vers Kilari et de passer ses bras dans son dos. Ses doigts caressaient lentement sa peau à travers son pull. Son ancienne collègue posa sa tête contre son épaule, le serrant contre elle à son tour. Elle prit une grande inspiration avant de tout relâcher.
- Tout va bien ? murmura le jeune homme.
- Tout va bien.
- On ne va pas tarder je pense. On finit le dessert et on rentre.
- On peut rester plus longtemps si tu veux, proposa Kilari.
- Je suis un peu fatigué...
- Alors on termine ça et on rentre.
Hiroto se pencha pour embrasser les lèvres de la jeune femme entre ses bras avant qu'ils ne se séparent, permettant au brun de s'éloigner pour remplir une tasse d'eau bouillante dans laquelle il plongea un sachet d'infusion.
Il attrapa la tasse, et, posa un léger baiser dans les cheveux de la jeune femme et l'invita à quitter la pièce avant qu'il n'éteigne la lumière.
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Bonjour ! J'espère que vous allez bien.
Je suis sincèrement désolée pour mon absence ces derniers mois, j'ai eu beaucoup de mal à trouver du temps ou de la volonté pour écrire. (Déjà là, je devrais être en train de rédiger un travail de recherche ou un de préparer un oral de groupe alors bon) Mais j'espère pouvoir trouver plus de temps à partir de mai pour écrire.
Prenez soin de vous.
Sarah.
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