Chapitre 14
En arrivant à son bureau le lendemain, elle fut immédiatement demandée dans celui de sa supérieur. Kilari frappa à la porte et attendit l'autorisation d'entrer. Quand elle l'obtint, elle ouvrit la porte et s'avança en saluant madame Higashiyama.
- Vous m'avez demandée ?
- Oui, assied-toi.
La blonde s'exécuta et attendit que sa supérieur ne développe la raison de sa convocation.
- Tu t'es bien remise ?
- Oui, merci, j'ai profité de ma semaine pour revoir mes proches. Il n'y a pas eu de problèmes au niveau des contrats de Fubuki ?
- Non, du tout. Je t'ai déjà transféré son emploi du temps de la semaine. Bon, il y a de fortes chances qu'il change, comme d'habitude, mais tu le sais déjà, je suppose ?
- Bien sûr.
- Son premier rendez-vous est à neuf heures et demi. Fubuki n'est pas encore arrivée, tu as un peu de temps avant de partir.
- D'accord. Merci.
- Il n'y a pas de quoi. Allez, file, j'ai du travail.
En voyant sa supérieur sourire ainsi, elle se demanda ce qui avait bien pu la changer de la femme froide et insupportable qu'elle était auparavant.
Elle quitta le bureau pour rejoindre le sien. Elle tria ses mails, reprit doucement ses habitudes... Son téléphone sonna pour la première fois depuis un moment. Elle décrocha et attendit que la personne à l'autre bout du fil ne prenne la parole.
- Kilari, je suppose que tu ne m'as pas oublié. Enfin, j'espère pour toi, plutôt. Tu vas bien ? Tu essayes de te remémorer tes souvenirs d'artistes en jouant dans ce film ? Tu n'as pas oublié ce que je t'avais dit, dis-moi ? Parce que moi, je m'en souviens très bien. Je te fais un petit rappel ? Si tu veux continuer à exercer ton métier d'artiste, tu sais ce qu'il te reste à faire. Tu n'es rien. Tu n'es personne. Je peux te détruire en moins de temps qu'il n'en faut pour dire un mot. Tu te souviens à l'époque comment je m'en étais sorti ? Plutôt bien je pense puisque même tes meilleurs amis, si je peux dire ça, m'avaient cru. Tu ne voudrais pas que ça recommence ? Cette fois, je pourrais aussi en parler aux médias, plutôt qu'à ton agence... La répercussion serait plus grande et je suis sûr que les journaux people adoreraient avoir quelques informations sur la jolie et innocente petite Kilari.
La jeune femme était figée. Elle n'osait plus bouger. Son rythme cardiaque s'accéléra sous la peur. Quand elle prit la parole, elle tenta d'avoir une voix assurée, mais elle était trahie par quelques tremblements.
- Je n'ai plus peur de toi. Tu peux bien me dire ce que tu veux, la vérité sera toujours révélée. Déjà aujourd'hui des gens savent. Je ne suis plus seule. Tu ne réussiras pas à m'isoler deux fois.
L'appel se termina. Elle garda le téléphone en main un long moment. Elle ne vit pas le temps passer, plongée dans ses pensées. À tel point qu'elle n'entendit pas Fubuki entrer.
- Salut, salut ! Kilari ?
La jeune femme sursauta en entendant son nom. Elle s'aperçut au même moment qu'elle n'avait pas reposé le téléphone. Elle s'empressa de le faire, mais l'artiste face à elle avait bien remarqué le trouble de sa manager.
- Hey... Kilari ? Qu'est-ce qu'il se passe ?..
- Rien. On doit y aller.
Elle chercha un endroit où voir l'heure, elle consulta d'abord son poignet avant de se rendre compte qu'elle n'avait pas mis sa montre, chercha une horloge dans la pièce avant de découvrir l'heure sur son ordinateur.
- On a le temps. Le rendez-vous n'est qu'à une dizaine de minutes. Il n'est que neuf heures, on a au minimum dix minutes avant de devoir vraiment partir. Dis-moi...
- Il m'a appelée.
- Qui ça "il" ?
- Celui qui avait remplacé madame Kumoï en tant que manager.
- Mais pourquoi ?
- Il a apprit que je tournais dans le film avec vous.
- Mais comment ?..
- Il travaille dans la même agence que les garçons, ce n'est pas si étonnant. Il a eu l'occasion de parler du casting avec Muranishi, sans doute.
La brune se laissa retomber sur la chaise qui était à côté d'elle. Son regard se perdit dans le vague quelques instants avant qu'elle ne remonte ses yeux vers Kilari, une expression sérieuse collée sur le visage.
- Il faut qu'on en parle. Je peux comprendre si tu ne veux pas aller porter plainte, même si dans l'idéal il faudrait au moins laisser une main courante, mais au moins en parler, soit à Higashiyama, soit à Seiji... Je sais pas, mais on ne peut pas continuer comme ça. Tu ne peux pas continuer.
- Je sais, je sais, mais non. Je n'ai pas envie de les inquiéter pour rien. Je ne sais pas ce qu'il veut raconter à la presse, mais dans tous les cas, la presse n'en aura pas grand chose à faire de moi. Je ne suis que ta manager. Enfin, j'espère juste que ça n'impactera pas ta carrière. Sinon, je devrais partir.
- Quoi ? Il en est hors de question. Jusqu'à quand tu vas le laisser avoir le contrôle de ta vie ?
- Ah oui et tu proposes quoi ? Je ne peux pas me permettre de sacrifier ta carrière, Fubuki ! Tu aimes ton travail, tu adores ce que tu fais, tu es épanouie et heureuse. Il vaut mieux pour tout le monde que je parte. Hiroto m'oublierait enfin, toi et Seiji n'auraient plus à vous soucier de toute cette histoire, et je peux toujours me reconvertir et travailler ailleurs, là où personne ne me connaît.
- Tu n'y penses pas ? demanda la brune, presque choquée des propos de son amie.
En la voyant éviter son regard, confirmant ses propos, Fubuki reprit.
- Mais Kilari, ce que tu ne comprends pas, c'est que tu es mon amie, d'accord ? Il est hors de question que je t'abandonne, Seiji non plus ou personne d'autre !
- Vous n'allez pas avoir le choix.
- On va trouver une solution.
- Quelle solution ? S'il y en avait une, tu ne crois pas que je l'aurais trouvée depuis le temps ? Bon. Stop. On y va, on va être en retard. Tu as un shooting dans quinze minutes.
¤
Kilari attendait la mannequin dans l'un des nombreux couloirs du bâtiments, elle était sur son téléphone. Elle sursauta en voyant un appel entrant et décrocha sans regarder l'interlocuteur.
- Allô ?
- Kilari ?
- Oui ?
- C'est Nagumo.
- Ah, salut, comment tu vas ?
- Je vais bien. Est-ce que tu serais dispo le week-end prochain ? J'aimerais profiter qu'Hiroto soit pas là pour te parler.
- Hm, oui, normalement.
- On peut se voir chez moi ou autre part ?
- Je préférerais ailleurs, si ça ne te gêne pas...
- Pas de soucis, mais donne-moi juste un endroit.
- Le parc ? Celui pas très loin de notre ancien collège, à Hiroto, Seiji et moi ?
- D'accord, bon, je vais te laisser, je dois retourner en cours. Salut !
- Ok, bon cours !
- Merci.
Kilari raccrocha. Elle appréhendait un peu de revoir le frère de Hiroto. Il devait avoir grandi.
La jeune femme ne resta pas seule bien longtemps puisque Fubuki débarqua dans la minute. C'était son dernier rendez-vous de la journée. Elle proposa à Kilari de boire un coup chez elle et Seiji et malgré quelques réticences, elle accepta. C'était la première fois qu'elle allait chez ses amis.
Bien sûr, il était arrivé qu'elle passe la chercher chez elle, mais jamais elle n'était entrée comme elle n'avait découvert que récemment qu'ils habitaient ensemble.
En entrant dans la maison, elle s'aperçut vite que Seiji était là et même si elle s'en doutait, elle ne savait pas si elle voulait le voir. Mais bon. Puisqu'il savait l'histoire, enfin, pas la dernière partie qui était survenue aujourd'hui, mais ce n'était qu'un détail, elle décida de faire des efforts.
- Salut, tenta-t-elle de lui sourire.
Il lui rendit son sourire en les accompagnant dans le salon. Il reprit son téléphone et annonça à la personne avec qui il était au téléphone que "oui c'est elle, mais je dois te laisser". Elle ne savait pas à qui il parlait, mais ça ne la regardait pas de toute façon.
- Tu veux boire un truc ?
- Je veux bien du jus de fruit, si t'as, merci.
- J'arrive, fais comme chez toi.
Seiji s'était éloigné et semblait s'énerver contre son interlocuteur avec lequel il n'avait toujours pas réussi à raccrocher. Elle s'assied sur le canapé et observa les cadres qui décoraient la pièce, l'écran plat qui était devant elle, la belle baie vitrée qui donnait sur un petit jardin...
Fubuki ne tarda pas à revenir, mais se tourna soudainement vers Seiji en l'entendant hausser la voix, ce qui arrivait très rarement, voire jamais.
- Seiji ? Un problème ?
- Non, non, je vous rejoins dans deux minutes, juste le temps que je fasse comprendre à Hiroto que j'ai des choses à faire et que non, on ne peut pas se voir maintenant.
Sur ces paroles, il se tourna et partit dans l'entrée. Kilari se pinça les lèvres, comprenant que c'était parce qu'elle était chez Fubuki et Seiji que ce dernier se prenait la tête avec Hiroto.
- Bon ! Alors, tu as pu profiter de ta semaine comme tu voulais, à part le bordel avec Subaru et nous qui nous sommes plus ou moins incrustés de force dans ta vie personnelle ?
- Oui, je suis allée aider mon père au café, j'ai téléphoné un peu à ma mère... Mais je suis contente de reprendre le boulot, mis à part ce qui s'est passé ce matin...
- À ce propos... Si tu ne veux pas en parler maintenant, d'accord, mais je pense qu'on devrait au moins en parler à Seiji pour avoir un allié à l'intérieur.
- Je vois ce que tu veux dire, mais je pense qu'il en sait assez déjà.
- Kilari... S'il te plaît...
- Me dire quoi ? arrive soudainement le concerné, de nouveau souriant.
Kilari et Fubuki se jetèrent un regard et la blonde soupira avant de prendre la parole, racontant à son ami, si elle pouvait l'appeler ainsi, ce qu'il s'était passé dans la matinée.
- Il est vraiment malade ce type... Je comprends pas que Muranishi ne voit rien et surtout n'ait rien vu jusqu'à maintenant...
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Salut !
Bon, je reprends les cours lundi, je vais avoir moins de temps pour écrire, déjà que j'ai un peu une semaine de retard par rapport à ce que j'avais dit x) Enfin bref.
Tout ça pour dire que je vais poster moins souvent encore. Voilà voilà ! Bonne reprise !
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