Chapitre 12
De retour chez elle, Kilari soupira. Le rendez-vous n'avait pas été si terrible que ça. Evidemment, c'était dérangeant de se savoir observé de toute part, de savoir que la photo d'Hiroto et elle se voyant et se tenant la main dans un café allait faire le tour des réseaux sociaux et seraient visibles dans les journaux people dès le lendemain.
Subaru ne tarda pas à débarquer dans le salon, surprit de la voir déjà de retour.
- Eh bien, je ne m'attendais pas à te voir aussi tôt ?
- Je te rappelle que Hiroto travaille, même si je suis en congé.
Il reconnut qu'il l'avait oublié et s'installa auprès de sa soeur. Il passa un bras autour de son épaule en l'interrogeant sur la façon dont s'était déroulé l'entrevue.
- Contrairement à ce que je pensais, on a réussi à parler et à rire ensemble. J'avais un peu peur que ça se passe mal, mais j'ai été surprise de voir que tout s'est bien passé. On a évoqué quelques souvenirs de lorsque j'étais encore à l'agence... Il m'a raconté quelques anecdotes vis-à-vis de certains de ses tournages ou de ses concerts avec Seiji. La seule chose qui me dérange maintenant, c'est que je ne faisais pas semblant. J'y arrivais pas. Pas avec Hiroto en face. C'est pour ça que j'ai fait en sorte de partir, de déménager, de tout, quand j'ai quitté l'agence Muranishi. Parce que je savais que je n'arriverais pas à tenir mes résolutions en face de Hiroto et Seiji.
- Alors pourquoi tu ne le leur dis pas ?
- Parce que tout ce que j'aurais fait jusqu'à maintenant n'aurait servi à rien.
- Mais tu en as encore envie, seulement ?
La blonde ne répondit rien. Elle voulait aller jusqu'au bout. Elle forçait son cerveau et son coeur à aller dans son sens. Mais cela devenait de plus en plus dur : on ne contrôle pas son coeur. Et autant son coeur que son cerveau voulaient tout arrêter. Tout expliquer. Mais elle ne pouvait pas.
- Bref. Tout ça pour dire que ça s'est bien passé. J'ai eu l'impression de nous retrouver avant...
Quand Subaru remarqua les larmes de sa soeur, il la prit dans ses bras, la consolant.
¤
Il arriva bien vite au lieu du rendez-vous. Il s'installa à une table et commanda un jus de fruit.
- Subaru ! Salut, désolé du retard.
- Salut, Fubuki, Seiji. Comment allez-vous ?
- Eh bien, ça va, et toi ? Et Kilari ?
- Moi, ça va, Kilari s'est endormie. Je pense que Hiroto et toi lui manquez vraiment, Seiji...
- Elle nous manque aussi, et elle le sait, il n'y a qu'elle qui peut changer quelque chose.
Un serveur vint les interrompre pour prendre leur commandes. Quand il reparti, ils reprirent leur discussion.
- Je sais, j'essaye de lui parler, mais vous la connaissez... J'y pense, mais vous connaissez la raison de son départ ?
- Eh bien... Son agent de l'époque nous avait dit qu'elle s'était vexée parce qu'il avait refusé ses avances... Mais...
Un rire le coupa. Il n'avait pas pu s'en empêcher. L'aîné des Tsukishima était mort de rire, il ne pouvait pas se contrôler. Seiji lança un regard vers sa petite-amie, mais elle ne semblait pas plus comprendre que lui.
- Seiji, honnêtement, tu penses vraiment que Kilari aurait quitté son travail pour ça ? Elle ne vivait que pour son métier ! Et puis, elle aimait Hiroto, je te rappelle. Comment veux-tu qu'elle ait fait des avances à son agent ?
Contre toute attente, ce n'était pas Subaru qui avait posé la question, mais bel et bien la brune.
- Mais... Pourtant... Il nous a expliqué pas mal de...
- Il a vraiment invité une histoire, ce connard ?
- Eh bien... Ouais...
- Et vous n'avez jamais pensé à demander à Kilari si c'était vrai ?
- Si, bien sûr... Mais, on pensait qu'elle ne voulait pas avouer...
- Mais qu'est-ce que vous êtes cons ! Vous préférez croire un type qui débarque comme ça que votre amie ? Mais et puis quoi encore ?
Les paroles de Fubuki s'assemblèrent à celles de l'absente et les dernières pièces du puzzle s'assemblèrent enfin.
- T'es en train de me dire que c'est lui qui lui a fait des avances ?
- T'es long à la détente ! Je te croyais plus intelligent que ça ! Encore, Hiroto, j'aurais pu comprendre, mais toi, Seiji.
- Je... Je ne sais pas quoi vous dire...
- Je ne comprends pas pourquoi son agent a fait ça.
Chacun resta silencieux un moment. Réfléchissant chacun de leur côté. Seiji s'en voulait de ne pas avoir cru celle qui était sa meilleure amie. Elle avait peut-être raison de leur en vouloir, finalement. Fubuki était stupéfaite de la raison pour laquelle la jeune femme avait quitté le monde du spectacle. Elle avait toujours refusé de lui en parler. Et maintenant qu'elle le savait, mais par une autre bouche que la sienne, elle eut l'impression de l'avoir trahie. Subaru, de son côté était soulagé de ne plus avoir à porter ce poids seul. Bien sûr il y avait toujours la principale concernée, mais il avait besoin d'en parler à quelqu'un d'autre.
¤
Elle se réveilla dans son lit. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'elle faisait couchée dans son lit à dix-neuf heures, puis elle se souvint être rentrée aux alentours de seize heures, avoir parlé avec son frère et enfin, s'être endormie dans ses bras pendant qu'il tentait de la réconforter.
Elle se redressa, mais quand elle fut debout, elle fut prise d'un vertige et se laissa retomber assise sur son lit. Elle attendit de revoir clair et de ne plus avoir l'impression de tomber pour se relever et rejoindre doucement le salon. La pièce était vide, pareille à la cuisine et à toutes les autres pièces de l'appartement.
Elle attrapa son téléphone et tenta de l'appeler. Quand elle tomba sur la messagerie, elle entendit la clé dans la serrure de la porte d'entrée.
Elle y alla et fut soulagée de découvrir son frère. Malheureusement, le soulagement fut de courte durée quand elle découvrit Seiji et Fubuki derrière lui, un air absent sur le visage. Quand ils l'aperçurent, la brune lui sourit tristement. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre en voyant la mine coupable qu'affichait Seiji en évitant son regard. Enfin, elle se tourna vers Subaru.
- Dis-moi que tu n'as pas fait ce que je pense.
Sa voix était suppliante.
- Je suis désolé, Kilari. Mais ils devaient savoir et je n'en pouvais plus de garder ça pour moi.
Tout se passa très vite par la suite. Kilari qui enfilait ses chaussures et sa veste à la va-vite, ses membres tremblants, secoués par des sanglots qui ne laissaient même pas le temps aux larmes de couler, Seiji tenta de la rattraper, mais elle se dégagea et sortit de l'appartement en trombes. Mais comme si ce n'était pas suffisant, quand elle arriva dans le centre, elle aperçut sa silhouette. Elle le voyait lui, accompagné d'une autre artiste. Elle avait envie de lui crier de faire attention à elle, de s'éloigner de lui. Qu'il était dangereux. Mais les mots restaient bloqués au fond de sa gorge. Quand elle croisa son regard, ce ne fut plus supportable. Elle courut à travers les rues de Tokyo. Elle courut longtemps. Quand elle se rendit compte que la nuit était tombée et qu'elle remarqua enfin dans quel quartier elle se trouvait, elle remarqua la maison de son père, à quelques mètres. Elle reprit son souffle, mains sur les genoux, penchée vers l'avant, vérifiant derrière elle au passage. Elle essuya ses larmes, et attendit quelques minutes devant chez elle, pour que plus aucune trace de larmes ne soit visible.
Puis, finalement, après cela, elle entra dans la maison. Son père était aux fourneaux et ne l'entendit pas entrer. Il sursauta en voyant sa fille mais fut content de la voir. Alors il ne fit pas attention à la dernière larme qui s'échappa de son oeil et qu'elle se dépêcha d'essuyer.
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Bonjour !
Depuis deux semaines, j'ai pris l'habitude de poster le jeudi, mais je pars en vacances quinze jours samedi, donc je ne sais pas quelle disponibilité j'aurais pour écrire, donc je ne garantis pas de réussir à poster jeudi prochain ou jeudi de la semaine prochaine... Je vais essayer de prendre de l'avance sur les publications, mais je risque de ne pas réussir à écrire quand je le voudrais. Voilà voilà, c'est à peu près tout ! Bonne fin de vacances !
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