Chapitre 5
Les jours qui suivirent, je retourna à la cueillette, comme si rien n'avait changer mais sans y croire. Mé était venu me parler, tenter de m'expliquer mais elle savait aussi bien que moi que cela était peine perdue. Je l'entend pleurer le soir dans les bras de Cha. Lui, comme toujours, essaie du mieux qu'il peut de cacher ses sentiments mais on sait tous, qu'au fond, derrière sont masque, il est bien malheureux. Si cela vous rend si triste, pourquoi me vendez-vous, pourquoi? -Plus tard peut-être tu comprendras, me disent-ils à chaque fois. Kîen nhân, kîen nhân.
Chuyen, lui me parle avec un respect que je ne lui connaissait pas à mon égard. Même les ouvriers me regardaient avec un air de pitié. On me voyais différemment. Une annonce pouvait donc changer le cours d'une vie, l'image que les autre se font se toi, une annonce qui bouleverse une famille et qui transforme aux yeux des autres une personne qui ne voulait pas changer.
Les journées paraissaient longues mais la jour de l'inévitable départ approche. Mé m'a trouvé un grand sac en toile dans lequel j'y glissa quelques vêtements et tout les objets qui me tenaient à cœur.
On vit bientôt une grande voiture noir parée de dorures se garer dans l'allée de gravillons. Les trois chevaux dociles ne bougèrent pas quand la cocher lâcha les rennes pour descendre nous saluer brièvement. Je n'avais jamais vu un objet si luxueux! Le corps de la charrette, surélevé par ses quatre grandes roues était surmonté par un large toit sur lequel les rayons du soleil reflétaient. Les charrettes que les commerçant nous faisaient parvenir faisaient tâches à côté de celle-ci.
Le cocher s'avança vers Cha, le seul homme et lui tendit un rouleau de papier scellé. Cha le déroula et le lu en silence Lorsque je revins, accompagnée de Mé, l'homme tenait en main un sac de cuir.
-Il a besoin de repos nous informa Cha, il dormira ici.
L'étranger était distant. Ne parlant que très peu Vietnamien, il ne laissait sortir quelques mots que quand cela était indispensable. Je ne me réjouit pas de devoir prendre la route avec un homme si froid.
Je ne ferma pas l'œil de la nuit. La boule qui c'était déjà formée dans mon ventre quelques jours plus tôt grossissait à mesure que le stress augmentait et que la moment tant redouter approchait. Autour de moi, J'entendait des sanglots, ponctuer de ronflements d'un sommeil agité. Parfois on pouvait entendre les animaux nocturnes se déplacer et le concert mélodieux que me jouaient le vent dans les feuilles des arbres, accompagné du grésillement des insecte et du hululement des chouettes.
C'était la symphonie de la nuit.
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