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Pour la Moisson - 4


Nous tombâmes d'abord sur un servant de l'auberge, qui nous pris des mains les brides de nos poneys et commença à décharger nos affaires. Il nous indiqua spontanément la chambre où nous serions installés, et après une question de notre part, la salle où Uchen interrogeait les prisonniers. Pas la salle commune - heureusement pour les affaires de l'auberge - mais une assez grande salle dans l'aile ouest du bâtiment, généralement louée par des commerçants voulant discuter tranquillement.

Il nous précisa également que les prisonniers étaient logés au-dessus pour l'instant. Je notais mentalement que je pourrais interroger les servants sur les suspects, si j'avais besoin d'autres avis sur leur personnalité - ayant été servant moi-même, je savais que nous en découvrions beaucoup sur les gens dans les moments qu'ils croyaient intimes, où le masque tombe.

Avant que nous n'arrivions, Aïna me demanda simplement :

"Est-ce qu'il y a quelque chose que je dois savoir, à propos des prêtres de Berenn ?

— Non. Je vais sans doute être à cran avec lui. Mais si je suis le seul à parler sa langue, je vous traduirai tout ce que vous aurez besoin de savoir le plus fidèlement possible. Je pense que j'arriverai à ne pas laisser mes émotions interférer avec la mission. Et si ce n'est pas le cas, n'hésite pas à me rappeler à l'ordre.

— C'est noté." conclut-elle sobrement.

Je devinais qu'elle était blessée que je ne la mette pas dans la confidence, mais elle respectait mon choix et continuerait à le respecter sans m'en faire de reproches. Je ne savais pas trop moi-même pourquoi j'avais tant de mal à l'idée de lui parler de mon passé. Pourquoi je peine tant, en traçant ces lignes, à l'évoquer.

J'ai beau décrire minutieusement ce que j'ai ressenti à ce moment, alors même que l'enquête n'avait pas commencée, je ne parviens pas à en percer le secret, comme si une part de moi-même m'était inconnue, scellée à mes propres yeux.

Mais je savais pouvoir avoir une confiance aveugle dans la rigueur d'Aïna. Si le besoin s'en faisait sentir, elle serait mon garde-fou pour m'éviter d'être subjectif dans cette enquête. C'est un peu rassuré que je nous présentais aux gardes, déjà prévenus de notre arrivée, et que je poussai la porte pour découvrir Uchen et nos suspects.


Uchen semblait plus colossal encore dans cette petite salle qu'à l'air libre. Il était penché vers une jeune femme qui le fixait droit dans les yeux, sans se laisser démonter par son aspect impressionnant, mais dès qu'il entendit la porte il se retourna avec la vivacité d'un félin. Je fus surpris par son visage vieilli, ses traits tirés. L'affaire ne durait pourtant pas depuis très longtemps... Son travail auprès des dragons l'avait-il déjà épuisé ?

Il nous sourit en nous voyant et prévint les prisonniers qu'il reviendrait bientôt, avant de nous faire sortir de la pièce. Une fois à l'écart, dans une chambre qui lui avait sans doute été attribuée, il éclata d'un tonitruant :

" Par tous les dieux et les démons fourchus, ça fait plaisir de vous voir ! Cette histoire est un horrible casse-tête, et j'étais à deux doigts d'en prendre un pour taper sur l'autre, histoire de faire un peu accélérer les choses !

— Moi aussi je suis content de te voir, Uchen. J'espère qu'on pourra vous aider.

— Heureuse de vous voir, Uchen." le salua Aïna. "Isadora nous a décrit le vol de raingan et nous a dit que vous nous donneriez un compte-rendu plus complet.

Avec un soupir, le colosse s'assit lourdement sur le lit, dans un craquement qui me fit craindre qu'il l'ait cassé. Mais le meuble tint bon.

— Très bien." dit-il. "Vous avez de quoi noter ? Parce que je ne sais pas par quel bout attaquer cette histoire, et ça risque d'être un peu décousu.

Au final, le compte-rendu d'Uchen était bien entendu limpide - s'il n'hésitait pas à utiliser son allure de brute pour effrayer et faire parler les gens, il restait quelqu'un d'intelligent et de très méthodique dans ses raisonnements. De mon coté, étant en train de raconter une histoire, je le retranscrirai de manière chronologique.

Danaya l'espionne était donc arrivée par bateau au port de Torchevive, où consciente de véhiculer un chargement important elle avait immédiatement demandé de l'aide à la cellule Libellule locale. Ceux-ci n'avaient pas assez d'agents pour l'accompagner sous bonne garde mais avaient prévenu tout de suite Kenjara par pigeon voyageur. L'oiseau n'est jamais arrivé, sans que l'on sache s'il a été intercepté ou a été tué par un animal sauvage.

En attendant, le meilleur agent de Torchevive, Exrid Fen, avait décidé d'accompagner Danaya jusqu'à la garnison de la Corne Brisée, qui garde la frontière formée par la chaîne de montagne des Treize Cornes. Une fois là-bas, les soldats pourraient prendre en charge sa protection jusqu'à ce qu'elle remette sa cargaison à Hélios - même si une fois arrivée à Kenjara, Danaya était certaine que l'essentiel du danger était passé, et avait manifestement relâché sa vigilance.

La montée des Cornes étant toujours assez délicate, les deux Libellules avaient décidé de voyager avec un guide de la région, Dro Tem Aillor. Celui-ci était un vétéran de la contrebande, ayant accompli un certain nombre de faits d'armes lorsque l'accès à Kenjara était bloqué par les Six Armées et qu'il participait au ravitaillement du pays en transportant sac de vivre après sac de vivre à travers les camps de l'armée adverse.

Il avait une grande connaissance de ces montagnes et utilisait des sentiers que même un chamois aurait hésité à emprunter. Les Libellules le connaissaient et avaient recours à ses services depuis des années sans la moindre hésitation.

Deux voyageurs étaient déjà avec lui. L'un d'eux, qui se faisait appeler l'Hirondelle, annonçait par ce surnom qu'il était ce qu'on appelle parfois un demi-kenjarien, un migrateur. Il travaillait à Kenjara quelques mois, se faisait payer royalement, puis filait vers d'autres pays dépenser son or en menant la belle vie, avant de recommencer.

L'Hirondelle était un ménestrel, un amuseur public et éternel vagabond qui avait connu la misère bien longtemps avant de mettre les pieds à Kenjara, et je ne pouvais que comprendre qu'il désire profiter un peu de la vie. Mais il n'avait pas participé à l'effort de guerre et aujourd'hui revenait se trouver une place au chaud dans une caverne de dragon. La plupart des gens le voyaient comme un profiteur et ne l'appréciaient guère.

L'autre voyageur était le prêtre de Berenn dont Isadora m'avait parlé. Le peu qu'Uchen puisse m'en dire empira mes pires craintes. Il ne parlait aucune des trois langues majoritaires de Kenjara, ni aucun des nombreux dialectes tentés par ceux qui l'avaient approchés. Même Aillor, le guide, n'avait pas réussi à comprendre ce qu'il venait faire à Kenjara, ni s'il avait un endroit précis où aller dans le pays ; il ne faisait que répéter "Kenjara, Kenjara" tout en agitant de l'argent, et Aillor l'avait pris dans son groupe. Il n'avait pas réussi à savoir son nom, même avec la manœuvre toute simple de se désigner en se nommant puis de désigner l'autre. Le prêtre était à chaque fois parti dans un discours interminable et confus.

Il avait compris que c'était un homme d'église en le voyant prier à chaque pause et invoquer Berennà chaque phrase. De son coté, ni Uchen ni aucun de ceux qui l'avaient interrogé n'avaient réussi à faire mieux. Ce qui m'évoquait quelqu'un de particulièrement fanatique, même pour un Ok-Berenn, sans doute venu à Kenjara pour évangéliser des mécréants. Je redoutais le pire de notre confrontation.








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