Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Pour la Moisson - 18

Tout aussi brusquement que la tirade avait commencé, Bira s'interrompit et nous salua d'un bref signe de tête, avant de prendre congé, suivie des deux Libellules. Nous restâmes tous les trois silencieux quelques instants. Puis Uchen poussa un long soupir et tapota gentiment l'épaule d'Aïna en disant :

— Allons, ne t'en fais pas. Tu n'en as rien à faire, de son avis. Tu fais ton enquête correctement, et elle verra bien. Ne bouge pas, je vais te chercher une bière. Je vais nous en chercher trois, ça ne nous fera pas de mal.

Ce n'est qu'en le voyant si gentil que je m'aperçu qu'Aïna semblait au bord des larmes. Je réalisais un peu tard que je ne l'avais franchement pas soutenue sur ce coup-là... Mais j'étais si content d'avoir enfin quelqu'un de mon coté ! Et Bira n'était pas notre chef. Il n'y avait aucune raison de se sentir mal parce si elle n'approuvait pas nos hypothèses.

Sans me regarder, elle sorti un papier de sa poche, son éternel crayon, et se mit à griffonner furieusement des notes. Je devinais, à sa mâchoire serrée et son regard de feu, qu'elle était plus déterminée que jamais à prouver qu'elle avait raison. Je soupirai :

— J'imagine que Bira ne t'a pas convaincue, hein ?

— Absolument pas.

— Elle a un autre regard que nous, et on peut quand même considérer que...

— C'est une espionne et elle raisonne en espionne. Si on enquêtait sur une bombe placée sur le parcours d'Isadora, je l'approuverais sans hésiter. Mais on parle de vol de céréales. Par des gens qui n'avaient probablement aucune idée de leur valeur. A une époque où seul notre or nous a sauvé de la famine - et même si on a échappé à la famine, on n'est pas loin de la disette. On a vendu des céréales pour leur poids en or, Loc. On s'en fiche que les villageois soient loyaux à Kenjara. On s'en fiche que les Libellules soient les meilleures espionnes de la planète. Ce qui compte, c'est qu'on a un mobile, une suspecte, et pas d'alibi. Il faut creuser. Fin de la discussion.

— La piste du than est aussi une piste sérieuse ! Ce n'est pas parce que ça pourrait aussi être un vol par cupidité que ça n'est pas un complot ! Les ennemis de Kenjara existent, et ils n'hésiteraient pas à nous affamer, parce qu'ils savent très bien que c'est notre point faible !

— D'accord, d'accord, cette piste est valable aussi ! Mais s'il te plait, demain, viens avec moi à Cherbier. Ils vont me prendre pour une folle si...

— Mais non, il n'y a pas de raison... Tu fais ton travail et tu le fais consciencieusement. Bien sûr que je viendrais avec toi, c'était le plan depuis le départ. Mais si tu ne trouves rien...

— Si on ne trouve rien, on cherche du coté du than. Je te le promets."

Ces mots me soulagèrent. Je ne me faisais pas totalement confiance par rapport au than, mes préjugés étaient bien trop forts pour que je me fie à mon propre jugement. Mais la certitude était comme gravée dans mon cœur et je me réjouissais de repartir sur cette piste.

Uchen revint avec les bières. Il commençait à être tard et nous terminâmes la soirée ensembles, à discuter de l'enquête, à tenter d'aborder la disparition des dragons tandis qu'Uchen noyait le poisson, et à médire un peu de Bira et de ses méthodes autoritaires. Que sa piste soit bonne ou non, c'était stupide de sa part d'ignorer les éléments que nous lui apportions. Et c'est en voyant le soulagement d'Aïna que je compris à quel point la scène l'avait blessée.


Le lendemain, nous étions prêts à partir dès les premières lueurs de l'aurore, pour ne pas gâcher la moindre minute de jour. Une compagnie d'une dizaine de soldats nous accompagnait, capitaine en tête.

Il se présenta très courtoisement à Cherbier, atténuant de son mieux l'impact qu'avait forcément l'arrivée de troupes venues interroger les villageois. Il fut accueilli tout aussi courtoisement par le maire du village, qui visiblement ne voulait pas d'ennui avec la garnison, mais insista - en toute amitié - sur l'attente des familles, qui étaient bien sûr de bonne foi et prêtes à collaborer avec la justice de Kenjara, mais commençaient à s'inquiéter.

Une fois les nombreuses politesses et demandes des uns et des autres posées, nous pûmes expliquer ce que nous cherchions : le fumier du refuge. Ce qui, au moins, eut le mérite de surprendre le maire - tandis que le capitaine faisait de son mieux pour rester impassible.

La plupart des villageois de Cherbier et des environs s'étaient rassemblés à notre arrivée, espérant avoir des nouvelles de Guémon et des jeunes filles. La question passa rapidement de l'un à l'autre, et l'étonnement fit assez rapidement place à l'énervement général, puis à la compréhension. Tous savaient que nous recherchions des graines, et tous connaissaient le système du refuge. Difficile pour nous de cacher le lien entre le vol et la recherche de fumier.

Évidemment, personne ne savait où tout ça arrivait, et personne ne s'en était jamais soucié. Ça marchait, et c'était déjà pas mal. Quand aux failles, on nous confirma qu'elles formaient un véritable labyrinthe dans la montagne, qu'on pouvait accéder à certains endroits depuis l'extérieur, que c'était très dangereux et totalement interdit - donc qu'absolument personne ne l'avais jamais fait ni ne le ferait jamais.


Nous nous attendions en parti à cet échec, et allâmes ensuite poser les mêmes questions aux dragonniers du Seigneur Rayonnant. A coté de moi, je sentais la nervosité d'Aïna : c'était la dernière chance de sa théorie. Si même les maîtres des cavernes n'avaient pas la réponse à notre question, alors des cherberiens n'avaient aucune chance de savoir comment récupérer les graines, et le vol n'était pas crapuleux.

La caverne principale de Rayonnant était bien plus loin dans le massif des Treize Cornes. Un dragon de sa taille, parmi les plus grands connus à Kenjara, avait besoin d'un territoire tout aussi gigantesque, et l'entrée devait ressembler à une véritable forteresse.

Cependant ses dragonniers administrant ses terres et ses troupeaux, ainsi que de nombreux employés venus compenser le manque de dragonnier par la force de leurs bras, vivaient dans de plus petites grottes des environs. D'ailleurs en arrivant sur les lieux nous vîmes de nombreuses petites cahutes, indiquant que si les dragonniers respectaient scrupuleusement la tradition en vivant sous terre, ce n'était pas le cas de tout le monde.

J'étais assez curieux de voir de mes yeux l'intérieur d'une caverne. Le tas d'or recelant toute la fortune du maître des lieux ne pouvait pas être ici, mais le raffinement du seigneur local devait s'exprimer par des sculptures et des tapisseries qu'on disait magnifiques, et qui n'étaient pas censées voir la lumière du jour.

Aussi je fus déçu lorsque le dragonnier qui nous accueillait nous fit rester dehors, debout dans la neige, le temps de répondre à nos questions. Une fois de plus, leur dédain légendaire faisait son office. Même si je soupçonnais, à un regard lourdement posé sur moi, qu'il savait que j'avais joué un rôle dans l'affaire du meurtre de Foudre par son propre dragonnier, et qu'il n'approuvait pas ma présence.

Notre question saugrenue sur l'arrivée des déchets ne lui fit même pas hausser un sourcil. Il nous répondit avec toute l'assurance de celui qui sait qu'il nous fait un grand honneur en nous adressant la parole :

"Oui, ce sont bien les dragonniers de notre Seigneur qui ont construit ce refuge et tous ses aménagements.

— Alors, savez-vous où arrive cette faille ?" demanda Aïna, pleine d'espoir.

— A l'heure actuelle ? Absolument pas.

— Comment ça, à l'heure actuelle ?

— Tout a changé au cours des siècles. La terre tremble, les montagnes bougent... et nous creusons nos cavernes, ou nous les remblayons. Les gouffres sont nombreux et nous bâtissons par-dessus. Les réaménagements sont constants. Et à présent, les voyageurs vont et viennent librement par le col, à ce qu'il parait. Quoi qu'il en soit, il est bien évident que veiller à l'entretien du refuge n'est absolument plus de notre ressort. Si vous avez perdu quelque chose, c'est votre problème

— Alors, pouvez-vous nous dire son dernier emplacement connu ? Nous montrer une carte ?

— Non, c'est impossible.

— Pourquoi ?

— Parce que les derniers dragonniers à le savoir sont partis à la guerre avec notre Seigneur, et ont péri à ses cotés. Grâce leur soit rendue.

— Grâce leur soit rendue" marmonna rapidement Aïna, en même temps que nous tous. L'alchimiste laissa passer quelques instants de silence contrit avant de revenir à la charge : "Alors, pourrais-je voir une carte des galeries ? De ce que vous connaissez ?

— Ce sont des secrets de dragonniers.

— Je vous en prie... Je vous jure, sur mon honneur d'alchimiste et mon brassard de l'Alliance, que je n'en ferai jamais un usage contraire aux intérêts de votre maître. Je ne les montrerai à personne d'autre. Je veux juste calculer moi-même la réponse à ma question.

— Vous pensez vraiment trouver l'emplacement d'une faille inconnue à partir du dessin des failles connues ?

— Je n'en sais rien. Mais c'est notre unique piste. Et retrouver ces grains est essentiel pour Kenjara. Pour que la répartition ne ruine pas l'Alliance.

Il la toisa, méditatif. Puis il finit par soupirer :

— Vous comprenez bien que je ne peux pas tout vous indiquer. Les tunnels nous reliant à la caverne principale sont secrets. Les pièges installés également. Quand aux salles, il est hors de question que leur contenu apparaissent sur ce plan. Mais je peux vous indiquer l'étable et nos propres appartements, les galeries que nous utilisons en général, celles que nous avons condamnées et tout le système d'évacuation encore en fonctionnement. Ça vous va ?

— Je vous remercie. Ça me sera très précieux.

— Bien. Je vais charger quelqu'un de vous recopier ça et de vous l'amener à l'auberge. A présent, si c'est tout, je vous prierai de me laisser retourner à des affaires plus urgentes."

C'était tout, mais avant que nous puissions lui donner congé, il nous avait plantés là.





Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro