Septembre 2017,

Je prépare ma valise avec mille précautions, comme je ne l'ai jamais fait auparavant, pour le travail du moins. Je crois que c'est ça que j'ai perdu de vue : je vais là-bas pour le travail. Enfin, les quatre premiers jours, je ne serai pas sur le plateau en tant que journaliste, mais plutôt comme accompagnatrice de Ben. Mais ensuite, il faudra bien que je redevienne professionnelle et que je me contente de faire ce pour quoi je suis payée : écrire un article. Don't Stop Me Now résonne dans l'enceinte JBL posée sur une des étagères du dressing et je danse en remplissant ma grande valise noire. Je logerai au même hôtel que le cast et l'équipe technique. J'ai dit à Mark que ce n'était pas la peine et que je pouvais très bien rentrer chez moi, mais il a insisté et je n'ai pas pu protester. Il a même réservé l'hôtel pour les jours où je me rendrai sur le plateau avec Ben, Mark est un patron vraiment attentionné et un homme très gentil. Ma copine apparaît dans l'embrasure, appuyée contre le cadran de la porte, les bras croisés, elle me regarde danser comme si ma vie en dépendait. Je m'approche d'elle et attrape ses mains pour qu'elle me rejoigne, elle ne résiste pas longtemps et quand Pretty Fly de The Offspring résonne dans la pièce, nous agitons nos bras et nos têtes dans tous les sens. La musique se termine et nous nous arrêtons, à bout de souffle. Nous rions ensemble puis ma copine déclare :

- Tu fais déjà ta valise ? Tu ne pars que dans six jours ! Pressée de me quitter, mon amour ?

- Bien sûr que non, Ju' ! Mais tu te rends compte ? Je vais sûrement voir Roger Taylor et Brian May ! Et puis j'adore aller sur les plateaux de tournage...

Elle m'attrape et me rapproche d'elle dans un mouvement rapide, elle noue ensuite ses mains dans ma nuque et chuchote :

- Je te taquinais, tu as bien raison. Tu as une chance folle et tu le mérites.

Elle ponctue sa phrase en posant délicatement ses lèvres sur les miennes et pendant un instant, un feu brûle dans ma poitrine : c'est l'amour. Nous nous séparons et elle s'écarte avant d'attraper sa veste en jean et de déclarer :

- J'y vais. Ne m'attends pas, je termine mon service à cinq heures du matin, ajoute-t-elle avec un clin d'œil.

Elle sort du dressing et puis de l'appartement et je me retrouve seule, enfin, à deux détails près : Bella et Filius, qui viennent d'ailleurs japper à l'entrée de la pièce. Je les regarde puis relance de nouveau la musique et termine ma valise dans la même ambiance que je l'ai commencé.

*Ellipse*

C'est pour moi le jour le plus important de ma vie, et j'exagère à peine. Julie m'accompagne en voiture jusqu'à mon hôtel qui se trouve à l'autre bout de Londres. Sur le chemin, une multitude d'émotions passe dans mon corps, de la peur et l'anxiété à l'excitation et l'impatience. Londres ne m'a jamais paru aussi grand. Derrière la vitre de la voiture de ma copine, je ressemble à une enfant découvrant la capitale pour la première fois. Lorsque le véhicule noir s'immobilise devant un grand bâtiment, mon cœur loupe un battement. Mon meilleur ami se tient devant l'hôtel, sur son portable, rongeant ses ongles comme à son habitude. Je regarde ma copine, les yeux brillant, je ressemble plus que jamais à une petite fille tandis qu'elle, me sourit de son éternel sourire en coin à craquer. Je sors de la voiture et la première phrase qui s'echappe d'entre mes lèvres est adressée au blond en face de moi.

- Benjamin Jones ! Voulez-vous bien enlever ces doigts de votre bouche ? Je lance en m'appuyant à la portière, ayant regagné mon état normal dans une pique dédiée mon meilleur ami.

- Hart ! S'exclame Ben en rangeant son téléphone et s'approchant de nous.

Nous nous prenons dans les bras, puis il part saluer Julie qui vient d'arriver à notre hauteur.

- Vous avez fait bon voyage ? Demande le blond.

- On vient de si loin... Je réplique sur un ton sarcastique.

- Il faut dire qu'un quart d'heure de voiture avec une May qui ne tient pas en place, c'est tout comme un trajet Londres - New York, dit Julie avec un rictus moqueur.

- Ju' ! Je m'exclame en lui donnant une tape sur le bras.

Nous rions et discutons un moment avant de sortir ma valise du coffre. Je prends ma copine dans les bras et murmure à son oreille :

- On se revoit bientôt, je t'aime.

Elle ne répond rien, mais dépose ses lèvres sur les miennes. Nous nous embrassons passionnément jusqu'à ce que Ben toussote pour nous rappeler sa présence. Julie et moi nous écartons en riant, mais la brune grade tout de même son bras sur mes épaules.

- Je te la confie, fais attention, lâche-t-elle à Ben sur un ton faussement menaçant.

- Ne t'inquiète pas, elle est en de bonnes-mains, réplique-t-il.

Je claque des doigts entre leurs visages et demande légèrement agacée :

- Non mais oh ! Vous êtes au courant que je suis là ?!

Ils rient et j'embrasse une dernière fois ma copine en grommelant :

- Je te jure que tu me le paieras quand je reviendrai...

Elle hausse un sourcil moqueur en déclarant :

- J'ai hâte de voir ça...

Je secoue la tête et elle rit toujours en remontant dans la voiture que je regarde ensuite s'éloigner avant de disparaître. Un autre bras se pose sur mes épaules, mais cette fois, la personne est légèrement plus petite que moi. Je tourne le regard vers Ben et rencontre ses yeux verts et son sourire enjôleur.

- Arrête de me regarder comme ça ou je te jure que j'éclate ta belle gueule.

Il sourit avant de me presser contre lui du bras qui enserre mes épaules et déclare :

- Aller, Hart, détends-toi et profite plutôt de ces quelques jours.

Je hoche la tête et attrape ma valise, c'est parti. Nous entrons dans le hall et je récupère la clé de ma chambre, Ben m'accompagne jusqu'à cette dernière. Je galère clairement dans les escaliers avec ma valise presque plus lourde que moi dû aux appareils photos et micro que je transporte pour le travail, mais il est hors de question que je le laisse transparaître.

- Tu ne veux pas que je la prenne, propose Ben.

- Je peux le faire toute seule, je conteste en perdant l'équilibre dans l'escalier.

Le blond me maintient pour que je ne tombe pas et prend ma valise. Il la soulève en un mouvement souple et me dépasse.

- C'est bon, monsieur muscles, je grogne.

Il rigole avant de déclarer :

- Tu sais, ça irait plus vite si on prenait l'ascenseur...

- Oh non, hors de question ! Je réplique en arrivant à sa hauteur.

Il rit de nouveau et nous arrivons au deuxième étage, je tiens la porte à Ben et nous parcourons le couloir pour m'arrêter devant ma chambre, la 257. Je passe la carte devant le lecteur et la petite lumière passe au vert avant que la porte ne s'entrouvre dans un léger cliquetis. Je l'ouvre entièrement et entre, Ben avec ma valise sur les talons. Je m'arrête pour contempler la chambre, elle est magnifique, pas particulièrement grande, mais magnifique. Après avoir refermé la porte, mon meilleur ami pose ma valise non loin du lit et se retourne vers moi.

- Ferme la bouche, Hart.

Je reviens à moi et, fidèle à moi-même, je grogne. Ben se jette sur mon lit et je grommelle :

- Bouges tes fesses, Jones, c'est MON lit !

Il ne bouge pas d'un cheveu et je prends alors tout mon élan pour sauter sur le lit king size. Je m'écrase sur le matelas, mais malgré le fait que je sois un peu plus grande que Ben, je ne le fais pas bouger plus qu'avant. Je soupire alors et regarde le plafond. Nous restons un instant dans un silence confortable avant que Ben ne brise le silence :

- Tu te souviens quand on refaisait le monde pendant des heures entières quand on était gamins ?

Des souvenirs remontent dans mon esprit et des images naissent sur le plafond blanc cassé de la chambre d'hôtel. Je réponds simplement :

- Évidemment.

*Ellipse*

Je me regarde dans le miroir de ma chambre d'hôtel en me brossant les dents sur Wannabe des Spice Girls. Inutile de préciser que je danse et fais le pitre devant le miroir éclairé. J'agis comme une enfant, mais l'image que me renvoie la glace est une femme rousse, dont les cheveux sont relevés en un chignon désordonné et qui porte des lunettes qui lui glisse sur le bout du nez. Mais elle me renvoie surtout l'image d'une femme heureuse et c'est tout ce qui m'importe. Je termine de me brosser les dents, applique de la crème et brosse mes cheveux avant d'éteindre la salle de bains pour rejoindre mon lit. J'ouvre mon ordinateur portable et traîne sur le net sans vraiment avoir conscience de ce que je regarde. Ben est resté avec moi pendant que je rangeais mes vêtements, mes produits de toilette et mon matériel de travail dans les différentes armoires mises à ma disposition. Nous avons ensuite commandé des pizzas, trop fatigués pour sortir manger, puis mon meilleur ami m'a quitté pour rejoindre sa chambre. Ce week-end est un des rares ou les acteurs ont le samedi ET le dimanche de libre alors on en a profité pour parler toute la soirée. Demain, Ben me présentera au reste du cast, j'ai hâte. Mais pour l'heure, quand je regarde cette dernière, il est deux heures du matin alors je referme mon ordinateur que je dépose sur la table de chevet. Je me glisse sous les couvertures et éteins la lumière de la chambre, c'est l'heure pour moi de dormir, une grosse journée m'attend demain.

Je vivais les premiers instants de mon rêve, et ce n'était que le début.

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Salut toi ! Comment tu vas ? Moi, eh bien, disons que je ne me débrouille pas trop mal, la rentrée a été rude et je suis exténuée, en partie à cause de mes insomnies, mais lucky you, du coup, j'écris alors voici le chapitre que j'écris depuis une semaine, j'espère qu'il vous a plu. Voilà, voilà, n'hésitez pas à voter et commenter, ça fait toujours plaisir, des bisous, bye 💞