Nous arrivons dans une sorte de mini village au nom de 20th Century Fox, nous remontons ensuite des allées jusqu'à arriver face à un grand bâtiment, comme un immense bloc. Mes yeux s'écarquillent et je vois Ben sourire en coin :

- Bienvenue Mademoiselle Hart. Aller, mets ça, dit-il en me tendant une lanière en tissu au bout de laquelle pend un magnifique badge.

Je le remercie et contemple quelques instants le badge en question, le logo de Queen ainsi que les mots Bohemian Rhapsody et visitor sont inscrit sur un fond où les couleurs, jaune, orange et violet forment sublime un dégradé. Bohemian Rhapsody ! Comment est-ce que j'ai pu oublier ça ? Le biopic sur Queen se nommera Bohemian Rhapsody. Ben porte également un badge où sa photo ainsi que le mot cast y sont inscrits. Je souris et nous pénétrons dans le bâtiment où nous trouvons rapidement les autres acteurs, hormis Lucy qui ne commence à tourner qu'à partir de dix-huit heures. Nous nous posons dans ce qu'ils appellent un lounge, et qui s'apparente fortement à une salle de repos, pour boire un peu et discuter.

- Très bon film, déclare Joseph en montrant mon tee-shirt.

Tout le monde pouffe avant que je ne me rappelle et comprenne. Je réplique :

- Très bon rôle.

Nous continuons de parler avant que les cinq acteurs ne soient appelés pour leur maquillage. Pour ma part, je sors du bâtiment et décide d'appeler Julie. Au bout de quelques sonneries seulement, elle décroche d'une voix enrouée :

- Allô ?

- Allô, Ju' ?

- Mon amour, souffle-t-elle.

Je frissonne à l'entente de ce surnom prononcé de sa voix rauque et, disons le, carrément sexy au réveil.

- Bah, alors, tu as fait la fête sans moi ? Je demande.

- Jamais, réplique-t-elle un pas plus réveillée, j'ai travaillé tard hier.

- Un dimanche ? Je demande.

- Oui, je fais des heures supplémentaires pour... Tu ne m'auras pas, May.

Je rigole légèrement. Depuis quelques temps, Julie travaille plus tard le soir pour toucher une prime pour quelque chose dont je ne suis pas au courant. Elle dit qu'elle veut m'en faire la surprise. Nous discutons ainsi durant une bonne demi-heure.

- Je te jure, Ju', c'est magique, l'hôtel, les acteurs et les locaux ce matin. Ce n'est pas la première fois que je suis sur un plateau, mais ici, j'ai l'impression de plonger dans les seventies, c'est le meilleur moment de ma vie, je déclare d'une traite, sans même respirer.

Elle rigole.

- Alors, n'en loupe pas une miette et retournes-y. Je t'aime, termine-t-elle.

- Je t'aime aussi, je chuchote avant de raccrocher.

Je retourne rapidement dans le bâtiment en montrant fièrement mon badge à la sécurité. Lorsque je rejoins le lounge, Allen et Rami y sont déjà installés. Je suis ébahie par la transformation de Rami et inspecte chaque détail de son costume.

- C'est très ressemblant, je déclare, toujours émerveillée. Surtout ton nez, j'ajoute.

- Je te remercie, Darling.

Nous rions et mon regard passe à Allen, je le regarde avant de dire :

- Excuse-moi, mais tu as l'air tout à fait détestable.

- Vu le contexte, je prends ça comme un compliment, réplique-t-il.

- C'en est un, je lui assure.

Joseph nous rejoint et je note encore une fois le réalisme de son costume. Soudain, l'homme se met à parler et je sursaute.

- Tu joues l'inspecteur des travaux finis, May ?

- Joseph, ton accent britannique est génial !

- Je te remercie, mais je te l'ai déjà dit, je m'appelle Joe, continue-t-il maintenant avec son vrai accent.

- Désolée, je réponds réellement gênée.

De fil en aiguille, nous parlons du travail de Joseph... je veux dire, Joe pour imiter l'accent britannique. Rami aussi à dû faire quelques efforts, mais moins intense. Allen tente d'imiter l'accent américain et ne se débrouille pas trop mal, mais lorsque vient mon tour, j'échoue lamentablement, il faut dire que mon côté irlandais ne m'aide pas forcément... Nous sommes toujours en train de rire de mon échec lorsque Ben nous rejoint à son tour. Je le détail sous toutes les coutures, beaucoup plus que ce que je me suis permise de le faire sur Rami, Allen et Joe. Il n'est pas identique à Roger Taylor, c'est un fait, mais il est tout de même très ressemblant et j'opine du chef.

- C'est bon, Hart, je suis aussi sexy que l'original ?

Je rougis instantanément, il est vrai que dans ma jeunesse, j'ai eu quelques sentiments similaires à ceux d'une fangirl envers Roger Taylor. Je reprend contenance et me contente de répondre, en parti pour le tester :

- J'ai toujours eu un faible pour les cheveux longs...

Je joins un geste à mes paroles et effleure les mèches blondes qui encadrent son visage. Joe plaisante derrière moi :

- C'est toujours bon à savoir.

Il envoie valser les mèches auburn de sa perruque derrière son épaule en un geste théâtral et se retourne en se dandinant, provoquant un nouveau fou rire. Cet homme est un antidépresseur vivant ! Le dernier à se joindre à nous est Gwilym et au vu du costume qu'il aborde, je comprends qu'il ait mis autant de temps au maquillage. Et je comprends aussi mieux la menace qu'à proféré Rami hier à propos de sa perruque.

- Je suis bluffée, je chuchote. C'est très ressemblant, je pourrais presque m'y méprendre.

- Presque ? Interroge Gwilym.

- Il y a un détail qui vous différencie des vrais membres de Queen.

- Ah bon, lequel ? Demande Rami, intrigué.

- Vos yeux, je réponds avec un sourire en coin avant d'entamer des explications. Rami, tes yeux sont bleus, hors, ceux de Freddie Mercury sont bruns, idem pour ceux de Gwilym alors que ceux de Brian May sont hazels comme ceux de Joe, mais John Deacon à les yeux verts. Quant à Ben et Roger Taylor, l'un a les yeux verts et l'autre bleus.

Ils me regardent tous et Allen déclare :

- Là, c'est à notre tour d'être bluffés.

Je souris et offre une petite référence.

- Je ne savais pas que tu en savais autant sur Queen, dit Joe.

Ben se contente de sourire, il sait de quoi je suis capable et cela ne l'étonne même plus. Une sirène retentit, un seul coup, signe que les acteurs sont attendus sur le plateau. Je les suis jusqu'au set et reste avec l'équipe technique tandis que les cinq hommes s'affairent devant la caméra. Je contemple les garçons à l'œuvre lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Je sursaute et me retourne pour découvrir Lucy.

- Salut May, murmure-t-elle.

- Salut Lucy, comment vas-tu ? Je chuchote en retour. Les garçons m'ont dit que tu ne devais commencer à tourner qu'à dix-huit heure.

- En effet, répond-elle en souriant d'un air espiègle, mais j'aime bien traîner ici. Et profiter du buffet, ajoute-t-elle avec un clin d'œil.

Elle se dirige vers une table garnie de plateaux remplis de nourriture et, après un dernier regard aux garçons, je la suis. Lucy prend une petite assiette et y dispose quelques pâtisseries alors que je penche plutôt pour une tasse de café. Nous nous installons ensuite dans le lounge pour discuter, nous parlons de tout et de rien, partant de nos métiers respectifs pour en arriver à nos connaissances du groupe Queen en passant par Ben et moi enfants ainsi que ma relation avec Julie et le flirt de Lucy et Rami. Je n'ai tellement pas vu le temps passer que je suis surprise lorsque Joe, Gwilym, Rami, Allen et Ben nous rejoignent.

- Salut Luce', lance Joe en s'écoulant dans le canapé aux côtés de cette dernière.

Un jeu de regard s'installe entre Rami et Lucy et après avoir parlé avec cette dernière pendant plusieurs heures, je les regarde attentivement, un sourire aux lèvres. Tout le monde s'installe dans les différents canapés et fauteuils autour de la table à l'exception de Ben qui décide de s'asseoir sur le bras du fauteuil, juste à côté de moi. Il se laisse ensuite glisser vers moi et je grogne en le frappant :

- Tu m'écrases imbécile.

C'est en vain car il se met à rire, comme tous les autres, d'ailleurs...

*Ellipse*

Il est dix-huit heure passé et il est temps pour Lucy de rentrer en scène, littéralement. La jeune femme aborde une magnifique robe rouge et discute avec une femme brune qui se trouve être Emily-Ruth, la seconde fille de Brian May. Je participe à la conversation, mais mordille tout de même mon spider bite discrètement. Je parle à la fille de Brian May ! Je ne peux pas y croire, je ne peux pas non plus me sortir de la tête que son père ne doit pas être loin, et je tremble comme une feuille rien que d'y penser. Pour me calmer, je décide d'observer les alentours. Le décor autour de nous a changé de tout au tout, il représente maintenant une scène où trônent des instruments et quelques-unes des caméras restent apparentes. J'ai vaguement entendu quelqu'un crier qu'ils allaient tourner la scène de la BBC, de Top of the Pops ou de Killer Queen, selon les personnes, mais comme tout le monde ici crie des ordres à tout-va... Je m'égare un instant dans les foules de figurants habillés de manière incroyable, et cette fois, j'ai vraiment l'impression de plonger dans les seventies, encore plus que ce matin. Et si j'étais déjà impressionnée par les costumes des garçons ce matin, ceux prévus pour cette scène m'éblouissent. Pour avoir regardé des centaines de fois le clip vidéo, je peux dire que la reproduction est impressionnante. Lucy non plus n'est pas mal dans son genre, sa robe est adorable et la façon dont est coiffée sa perruque donne vraiment un air vintage. La sirène retentit de nouveau et une tiers personne hurle :

- En place !

J'abandonne Lucy et Emily-Ruth, qui apparaît aussi dans la scène, pour retrouver ma place dans l'ombre avec l'équipe technique et regarde la scène se jouer encore et encore jusqu'à ce que le réalisateur soit satisfait. Lorsque c'est enfin bon, tout le monde pousse des petits cris de joie. Alors que certains acteurs boivent et que d'autres commence à quitter le plateau, un homme que j'ai maintenant identifié, un homme brun d'une vingtaine d'années à la chevelure désordonné et l'air fatigué, portant des lunettes rectangulaire, et décidé de nommer le Hurleur retient l'attention de tout le monde -comme à son habitude, en criant.

- Votre attention s'il vous plaît, demande le Hurleur, j'aimerais vous informer que cette scène marque un nouveau point dans le tournage. Cette semaine, nous entamerons toutes les scènes de concerts !

Tout le monde l'acclame et il sourit d'un air niais tandis qu'un homme qui passait lui offre une tape dans le dos si violente pour son corps fin que le frêle homme avance de plusieurs pas. Je m'amuse à imaginer la vie quotidienne du Hurleur quand quelqu'un prononce une phrase qui m'interpelle :

- Les garçons, une photo avec vos mentors aussi !

Je me retourne en direction de la voix et fronce les sourcils. Je me doute qu'ils parlent, entre autres, de Brian et Roger, or, je ne les vois nul part. Quelques hommes se joignent aux quatre garçons et je reconnais parmi eux Bryan Singer, mais il m'est impossible de reconnaître les autres. Pourtant, lorsque je vois leurs visages, deux des hommes me parraissent familiers. Mes yeux s'écarquillent et sous des costumes modifiant leurs apparences, je reconnais tout de même Roger Taylor et Brian May. Je regrette immédiatement de ne pas avoir pris mon appareil photo malgré le fait que je ne travaille pas aujourd'hui, car la scène qui s'offre à moi est incroyable. La deuxième chose qui me vient à l'esprit est de me demander depuis combien de temps sont-ils sur le plateau. Après avoir posé pour une photo, les acteurs discutent avec les deux musiciens. Ben m'aperçoit et me fait signe d'approcher. Je panique instantanément, mais inspire à fond avant de prendre la direction du groupe, le pas tremblant. Lorsque je rejoins mon ami, je chancelle carrément, Ben pose son bras sur mes épaules comme à son habitude et ne semble pas se rendre compte de mon état.

- Roger, Brian, je vous présente May Hart, ma meilleure amie.

Les deux hommes se tournent vers moi et je suis persuadée de tourner de l'œil un instant.

- Enchanté, May, je suis Brian May, dit ce dernier avec le sourire que l'on offre à un enfant.

- On dirait qu'il y a un petit écho, lâche Joe en riant.

Roger se présente à son tour et je bafouille. Ben prend les devants pour ajouter :

- Je crois qu'il est inutile de vous présenter, elle aussi votre plus grande fan...

Je perçois ce qu'il dit avec un décalage et je n'ai pas le temps de réagir avant que Brian ne dise :

- Ah bon ? Heureux de te rencontrer.

Je reviens à moi-même et souris. Cependant, je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche, car Allen enchaîne :

- Vous devriez voir ce dont elle est capable, elle connaît tout de Queen sur le bout des doigts.

Les deux hommes semblent intrigués et la conversation s'oriente quasi-totalement sur moi sans que je n'arrive à y participer, hormis quelques bafouilles qui me donnent l'air d'une empotée. Ben en arrive, je ne sais comment à un sujet très sensible et déclare :

- May s'est carrément fait tatouer le titre d'une de vos chansons.

Tout le monde semble surpris de sa déclaration, y compris moi alors que je le sais pertinennement. Sous la pression, j'enlève ma veste en jean et dévoile mon avant bras gauche.

- Keep Yourself Alive, lit Lucy.

C'est, en effet, ce qui est inscrit d'une l'encre noire et nette sur ma peau. Une sensation de malaise m'envahit.

- C'est une très belle chanson, confirme Roger.

Je regarde tout le monde penché au-dessus de mon avant-bras, examinant le tatouage. J'ai l'impression que personne ne le remarque, où alors, personne ne veux le dire. Je rencontre mes idoles et je suis incapable de sortir le moindre mot. Je suis prise de nausées. Ben semble se rendre compte de ce qu'il vient de faire et je tremble de plus en plus. Mes yeux s'embuent et je crois que j'arrête de respirer...

Si vous vous demandez si je me suis évanouie, la réponse est non. Maintenant, une autre question vous vient : pourquoi ai-je réagi comme ça ? Pour être totalement honnête, même aujourd'hui je ne me sens pas prête à vous le dire. Mais laissez-moi vous dire, chers lecteurs, que vous l'apprendrez bien assez tôt.

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Salut vous ! Comment est-ce que vous allez ? Moi plutôt bien, je reprends les cours demain, mais pas mardi puis mercredi, mais pas jeudi et puis... et puis, m*rde, je suis paumée. Bref, j'espère que vous, vous n'êtes pas perdus dans mon histoire et qu'elle vous plaît ! Quel mystère autour du tatouage de May ? Sinon, j'ai fait les calculs et j'ai à peu près une trentaine de lecture par chapitre, or, je n'en connais qu'une dizaine. Alors, est-ce que l'on pourrait faire quelque chose et que tous les lecteurs fantômes laissent un commentaire ? 🥺 J'espère que vous pourrez répondre à ma demande, des bisous, bye 💞